Chapitre 28
La journée avait été merveilleuse, au seul détail que Grim, son frère ainsi que leur père rôdaient dans les parages du manoir bien gardé.
Ellyn avait put revivre son mariage avec un petit plus qui était que cette fois, elle avait un Roi de son côté, les lois de son monde et surtout cette bague qui lui marquait le doigt. Sa robe avait ressemblée à ce qu'elle s'était toujours imaginée, dans une simplicité sans fioritures, malgré le nombre d'invités qu'elle n'avait pas eu envie d'avoir, elle avait dû se faire violence car dans ce monde, Nohakyr représentait la classe la plus haute de la société. Mais toutes les personnes qu'elle avait voulu étaient présentes. Leur fils était là, ayant joué le rôle du garçon d'honneur, les anciens Seigneurs de l'Obscure et bien évidemment, Lissa, Keiron et l'ancien couple Lightstrake.
Elle avait passé une journée mouvementée et rythmée par l'amour et la joie mais l'ombre de l'inquiétude ne l'avait pourtant pas lâché, peu importait les efforts de son mari ou de leur famille, elle n'avait pu se défaire de cette peur que ses frères et son père ne s'en prenne aux siens par envie de vengeance.
- Il est temps pour nos jeunes mariés de se retirer pour la nuit, gloussa Larissa en faisant tinter son verre en cristal, imposant le silence alors que la soirée battait son pleins.
- Si fait, répondit Nohakyr en soulevant sa femme dans ses bras. Il est temps pour nous de nous retirer, comme le veut la coutume.
- Theyron restera avec nous, ne t'en fais pas Ellyn, lui dit l'ancienne duchesse en souriant.
Ils souhaitèrent tous la bonne soirée au couple qui monta dans leur chambre, fermant alors la porte pour se blottir dans leur cocon intime.
- Je peux enfin retirer cet accoutrement et te faire quitter cette robe, gronda Nohakyr en dénouant sa cravate.
- Mon mari est-il si pressé d'observer les coutumes ? s'amusa la jeune femme en le regardant se défaire de sa cravate et de sa veste de costume.
- Tu n'as pas idée.
Il déboutonna sa chemise, Ellyn s'avança pour glisser ses doigts frais sur la peau brûlante de son mari. Elle sentit les battements de son cœur, précipités et lourds, sous la pulpe de ses doigts. Nohakyr feula, appréciant de sentir sa femme le toucher plus franchement. Bien qu'il restait inquiet par l'état de santé de sa belle, il ne pouvait se retenir plus longtemps de vouloir la retrouver. Il passa ses mains derrière elle pour défaire les lacets de son corsage, laissant tomber la robe sur le sol, entourant Ellyn comme une fleur qui s'épanouissait pour laisser apparaître une fée bien plus belle encore que le cocon floral qui la protégeait. Elle lui apparue dans une parure de sous-vêtements bien plus osés que ceux qu'il avait eu l'habitude de la voir porter dans son monde. Fait de dentelle blanc cassé, le tissus qui recouvrait ses seins était distendu par l'excitation de ces dernier. Elle le laissa l'explorer du regard, appréciant ses courbes fraiches pourtant marquées par des traitements infâmes qu'il ne pourra jamais effacer.
Ce corps, malgré tout, il le connaissait déjà. Il l'avait parcouru d'innombrables fois dans leur vie dans l'Obscure et au Duché des Lightstrake. Mais savoir qu'il n'allait pas marquer le corps d'une autre, mais bien celui de sa femme, cela le grisait.
- Tu es si belle mon adorable créature, gronda t-il alors qu'elle se tenait droite face à lui.
La bête en lui rugit à son tour quand elle vint poser ses lèvres douce sur la longue cicatrice qui lui mangeait la mâchoire, le cou jusqu'à sa clavicule. Ils se mirent à gronder encore plus quand sa langue parcouru le tracé horrible de cette marque encore trop fraîche pour l'un comme pour l'autre.
- E-Ellyn…
- Nohakyr, murmura t-elle en se hissant pour atteindre son oreille. Mon Seigneur de l'Ombre.
Il termina de se dévêtir et la souleva pour l'allonger sans délicatesse, que le grand lit dans lequel ils dormaient depuis leur arrivée au manoir.
Il surplomba sa femme et fondit sur elle, tel un aigle sur sa proie, capturant sa bouche dans une danse endiablée. Entre leurs langues qui se retrouvaient pour s'entremêler et leurs souffles qui se percutaient, les gémissements de l'une rendaient les grondements de l'autre plus féroces. Noha était fou d'elle, de cette femme au passé torturé, au présent aussi incertain que leur futur mais dont il ne pouvait se défaire. Sa vie se trouvait là et il ne voulait pas qu'on l'a lui prenne. Il dévora sa bouche comme un assoiffé et dégusta sa peau comme s'il n'avait pas mangé depuis des mois.
Il glissa ses doigts sur un sein protégé, arrachant à Ellyn un petit cri et un tremblement. Il le découvrit pour le déguster, torturant ce bouton érigé qui criait de vouloir être asservit et caressé par cet homme.
Il le taquina, le mordilla et l'aspira tout en s'amusant avec l'autre. Mais alors qu'il s'amusait de voir sa belle souffrir de cette délicieuse torture, Nohakyr fut vite en manque et vint longer son corps jusqu'à ses cuisses contre lesquelles il était placé.
- Ouvre les pour moi mon amour, souffla t-il, langue taquinant la pointe de son sein.
Ellyn s'arqua soudainement et d'instinct, reconnaissant la force de son époux, lui obéit. Nohakyr s'y installa pour venir caresser la dentelle qui cachait ce qu'il convoitait.
- Noha... gémit-elle, accrochée aux draps du lit, cherchant un moyen de ne pas tomber dans les abymes du plaisir.
Nohakyr savait, oh oui il savait et il ne s'en priverait pas. Il se redressa, souriant quand sa femme gronda de frustration, lui fit relever les jambes pour en retirer le bout de tissus où apparaissait une trace humide en son centre, témoignant de l'excitation de la belle mariée.
Il le lui montra, faisant rougir Ellyn, encore peu habituée à ce genre de chose. La provocation de Noha était à un niveau bien au dessus de ce qu'elle arrivait à tolérer sans rougir.
- M'attendais-tu mon amour ? s'amusa t-il, le regard lumineux, tenant le sous-vêtements entre ses doigts, redressé devant elle.
- Qui d'autre ? Je t'attends depuis longtemps... grommela t-elle.
- Ne boude pas chérie, je vais me rattraper.
- Noha que- AH !
Il avait plongé pour déguster cette fleur douce et innocente dans ce monde. Cette fleur sacrée qui n'avait attendu que lui et lui seul pour la faire s'épanouir.
Comme si le corps d'Ellyn l'avait reconnu, l'odeur et le goût lui venait à flots. Nohakyr n'avait qu'à y plonger sa langue pour recueillir ce délicieux nectar de plaisir que sa femme produisait.
Sa langue la découvrit, ses doigts se frayèrent un chemin en elle, tandis qu'Ellyn sentit ses entrailles s'agiter. L'intrusion de son mari en elle faisait vivre à son corps quelque chose de merveilleux et terrifiant à la fois.
- Noha, l'appela t-elle alors qu'elle revenait d'un orgasme fulgurant. N'attends plus.
- Chérie, ce corps si n'est pas prêt. Dans notre monde il t'étais facile car l'imaginaire pouvait aider, mais pas ici.
Cependant, Ellyn refusait de se laisser traiter comme une petit fille fragile. Elle le repoussa pour venir se positionner au dessus de lui.
- Ellyn, ne fait pas ça.
- Hmm tu as raison, concéda t-elle.
Pensant avoir gagné du temps pour la préparer, il ne s'attendit pas à ce qu'elle recule juste pour l'empoigner et l'engloutir.
Le rugissement de bête écartelée que poussa Nohakyr, raisonna dans tous le manoir, amusant ceux qui restaient.
La langue d'Ellyn le parcouru dans tout les sens avec une lenteur calculée. Sa bouche s'activa dans un ballet lent et sensuel auquel Nohakyr ne pouvait répondre que par des rugissements excités.
Il glissa une de ses mains à l'arrière de sa petite tête et l'aida dans son mouvement, le rendant ample et brûlant.
Quand elle le quitta, Nohakyr tremblait.
- Maintenant, TU es prêt, déclara t-elle.
Avait-elle compris que Noha avait toujours peur pour elle ? Bien évidemment ! N'étaient-ils pas mariés depuis cinq années ? Theyron était le fruit de cet amour. Mais soudain, une autre pensée figea le démon : et si Ellyn lui donnait un enfant ici ?
Il regarda sa belle guerrière se placer au dessus de lui. Il descendit son regard sur sa longue cicatrice qui lui traversait tout le corps.
- Noha ?
- Ellyn. dit-il, caressant la ligne froide qui avait brisé cette femme. Mon amour, je t'ai vu magnifique durant huit mois avec Theyron mais l'accouchement avait été douloureux.
- Où veux-tu en venir ?
- Je veux un enfant mon amour. Je veux que tu aies ce que tu souhaites ici aussi. Ellyn, j'ai une vision de toi, ici, le ventre arrondi et Theyron heureux de ne plus être seul.
- Oh Noha. Mais pour cela mon cher mari, murmura t-elle. Il me faut laisser agir.
- El-Ellyn !
Il ne l'avait pas vu venir. Tandis qu'il parlait, trop concentré sur ce qu'il lui décrivait, il n'avait pas sentit son antre chaude et humide l'accueillir. Jusqu'à ce qu'elle grimace et hoquète face à la douleur de sa première fois.
Mais, trop tard, elle était maintenant assise sur lui, l'engloutissant entièrement en elle.
- Enfin, Noha ! souffla t-elle, courbant son corps vers l'avant, les yeux fermés très fort, le souffle coupé.
- Ellyn !
Nohakyr de redressa, mais n'aurait pas dû. Pourtant Ellyn encaissa la douleur alors qu'il se trouvait face à elle, la tenant dans ses bras. Quand la douleur disparue, ne laissant plus qu'un désir sournois et frustré se réveiller, Ellyn entama de petits mouvements, glissant doucement sur le membre enfoui en elle.
Le Duc sombre et affamé de sa belle, lui empoigna les fesses à pleine main pour l'aider à se lever et à se rasseoir sur lui.
Les bruits de leurs corps qui s'entrechoquaient, leurs gémissements, leurs bouches se dévorant l'une et l'autre raisonnèrent dans la grande chambre.
- Ellyn. Ellyn…
Nohakyr se perdit en elle, l'écoutant crier son nom, lui dire qu'elle l'aimait, comme à cette époque. Leurs corps se possédèrent avec fièvre, s'appelant comme si ils étaient beaucoup trop loin ou comme une incantation magique pour les pousser plus loin dans le plaisir sauvage qui les ravageaient.
Nohakyr était complètement transporté par la bête et le plaisir qui les emprisonnaient dans une danse si vive et si sexuelle que quand les deux époux se crispèrent dans la jouissance, cette dernière continuait à les maintenir dans une transe puissante et longue de laquelle ils eurent du mal à en revenir.
Nohakyr se laissa tomber en arrière sur le lit, emportant avec lui sa femme complètement épuisée et tout deux recouvert de sueur, le cœur battant rapidement et furieusement.
- Comment tu te sens ? demanda Noha à sa belle, caressant son épaule.
- Bi-Bien, souffla t-elle. J'avais oublié à quel point, être avec un démon ça demandait de l'endurance.
Nohakyr pouffa, secouant leurs corps encore imbriqués l'un dans l'autre. Ellyn gémit à le sentir bouger en elle, mais ils sombrèrent assez vite dans le sommeil pour se réveiller un peu plus tard et reprendre leurs ébats qui durèrent jusqu'au levé du soleil, qui les vit jouir une dernière fois, bercés par ses rayons chaud.
- Ma femme est de retour, murmura le Duc contre sa belle.
- Mon mari et Seigneur est de retour, répondit-elle à voix basse, épuisée.
Ils sombrèrent définitivement dans le sommeil jusqu'à ce qu'on vienne les réveiller plus tard dans la journée.
- La nuit fut bonne à ce que je vois, railla Korell quand il les vit arriver dans le grand salon moderne.
- Bonjour à tous, souffla la jeune femme, le ventre encore retourné de cette nuit endiablée.
- Maman !
- Hep Bonhomme, l'attrapa Nohakyr. Ta mère a quelques douleurs et faiblesses. Nous allons devoir la renvoyer au lit et prendre soin d'elle tous les deux.
- Maman, tout va bien ?
- Ton père est un vrai diable, soupira la jeune femme sur le point de s'effondrer sur le sol.
Nohakyr la rattrapa d'un bras et la plaqua contre lui, souriant fier de lui.
- Tu es vraiment impossible, souffla t-elle.
Les rires étaient comme une douce mélodie pour elle car ces rires là étaient ceux des gens qu'elle aimait et qu'elle avait une fois, perdue.
Un regard circulaire lui montra tout ces visages qui lui étaient si précieux, son fils dans les bras de son père, souriant à ce dernier, lui ressemblant trait pour trait. Était-ce parce qu'ils avaient transmigrés dans son monde ou elle dans le leur que les personnes dont ils ont pris les traits, ressemblaient à leurs vraies personnes ? Ellyn se posait la question, mais si elle devait approfondir la recherche, elle ne savait pas si quelqu'un pourrait lui répondre sans la prendre pour une folle ou alors qu'on la pourchasse comme telle.
- Allez, dit Noha en déposant son fils à terre. Allons coucher ta mère pour s'occuper d'elle aujourd'hui.
- Oui ! s'exclama le garçon de sept ans, accroché à son père, tandis que ce dernier emportait sa femme dans ses bras et qu'ils prenaient tous les trois, la direction de la chambre de maître.
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