Chapitre 6 - Room 127

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Trois jours se sont écoulés et Joséphine n'est pas réapparue dans les locaux de son école d'architecture. Ses parents, ses professeurs et les rares relations qu'elle a nouées sont inquiets. La jeune fille est injoignable, son portable basculant tous les appels sur sa messagerie.

Les pompiers ont été alertés, ils sont devant la porte du studio, prêts à intervenir.

- Mademoiselle, vous êtes là ? Interpelle le Major Imbert, tout en pressant la sonnette et en tambourinant le battant en bois.

Pas de réponse, il renouvelle plusieurs fois ses appels sans plus de réussite. Machinalement, il tourne la poignée, la porte est ouverte, l'homme et ses deux collègues entrent. La pièce est en ordre, hormis le sac de la locataire, négligemment posé sur l'assise du canapé où se trouve son smartphone. Le sous-officier s'en saisit, il est éteint.

L'un des hommes pousse la porte de la salle de bain, il a un mouvement de recul.

- Major venez voir, elle est là, dit-il, la voix mal assurée.

Le corps inerte de Joséphine flotte nu dans la baignoire. Son visage, tourné vers le bas, baigne dans l'eau et ses cheveux roux, défaits, esquissent autour de sa tête les rayons stylisés d'un soleil couchant.

- Ne touchez à rien, elle est morte. La seule chose à faire est d'appeler la police.

Le Major Imbert a averti ses supérieurs, ce sont eux qui ont fait le nécessaire. Les flics doivent arriver d'une minute à l'autre. Les trois marins-pompiers attendent à l’extérieur afin de ne pas polluer l'endroit.


****

- Bonjour messieurs, Lieutenant Jacques Grimaldi de la police judiciaire, de quoi s'agit-il ?

- Nous sommes intervenus suite à la demande faite par les proches d'une jeune fille qui n'avait plus donné de signes de vie depuis quelques jours. La serrure de la porte d'entrée n'étant pas verrouillée, nous avons pu pénétrer à l’intérieur sans avoir besoin de casser quoi que ce soit. La victime a péri noyée dans sa baignoire.

- Avez- vous touché les meubles ou d'autres objets ?

- Uniquement la poignée de la porte d'entrée et celle de la salle de bain, ainsi que son téléphone portable, mais nous portions tous des gants.

- Bien, merci à vous Major, nous prenons le relais.

Grimaldi entre seul dans l'appartement et se dirige vers la salle de bain, les hommes de la police scientifique attendent son signal pour entrer.

Le corps de Joséphine est d'une blancheur saisissante. Sur le rebord de la baignoire sont posées dans un ordre parfait cinq mignonnettes et une bouteille de champagne. Le lieutenant lève la tête, un message écrit sur le miroir à l'aide d'un tube de rouge à lèvres attire son attention.

"Room 127, No need to argue, it's always death in the end"* Ce qui semble être une signature, "Il", ponctue cette phrase énigmatique rédigée en anglais.

Le policier se retourne et s'adresse à ses collègues.

- Venez les gars, vous allez avoir du boulot.

Puis il appelle le procureur et lui relate l'affaire.

- Bien compris Lieutenant, une autopsie s'impose. J'avertis le laboratoire de médecine légale.



* Chambre 127, inutile de discuter, à la fin c'est toujours la  mort.

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