Chapitre 8 - Sophie

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J'aime ma vie !

Elle est passionnante de par mon métier de journaliste. Depuis trois ans, je bosse à La Provence, au service Actu Société, où je suis chargée de la rubrique "Faits Divers". Pourtant, je nage au quotidien dans le sordide, mais je suis fascinée par l'humain et l'étude des profils psychologiques de mes contemporains. J'ai la conviction que le pire des criminels recèle au fond de lui une part d'humanité. Un des côtés les plus importants de mon job est de trouver quelle est cette part. Quand j'y réussis, je pénètre alors dans sa logique et je peux parfois expliquer son comportement. Tout le monde a une logique qui lui est propre, même un fou !

Je côtoie beaucoup de monde, il est important pour moi de me constituer un réseau, les infos ne tombent pas toutes cuites dans mon escarcelle, c'est comme ça que je l'ai rencontré. Jacques et moi n'aurions jamais dû devenir amis, encore moins avoir une liaison. Le conflit d’intérêt saute aux yeux, lui, flic à la PJ de Marseille, moi journaliste traitant des faits divers dans le journal le plus lu de la région. D'ailleurs, nos relations au début furent particulièrement explosives. Tout est parti du jour où me voyant questionner un des témoins de l'affaire qu'il traitait alors, il se mit dans une colère noire. J'eus droit à une remontée de bretelles dans les règles de l'art, j'étais une irresponsable, une imbécile qui sabotait son travail, pire une fouille merde ! J'étais révoltée, tout comme lui, je ne faisais que mon métier.
Le soir même, mon téléphone sonna, c'était Jacques. Il avait réussi à se procurer mon numéro.

- Bonsoir, vous êtes bien madame Sophie Jacquart ?

- Oui, c'est bien moi, qui est à l'appareil ?

- Lieutenant Jacques Grimaldi.

À l'instant où j'allais raccrocher, il prononça le mot magique.

- Pardon.

- Pardon pourquoi, Lieutenant Grimaldi ?

- Pardon pour m'être emporté, pour m'être montré injuste et grossier à votre égard.

- Il est bien temps de réaliser cela, vous m'avez agoni d'injures devant tout le monde.

- C'est vrai, et je ne suis pas fier de ce que j'ai fait. Comment pourrais-je me faire pardonner ?

- Je veux bien vous accorder ce pardon sans condition, mais à l'avenir maîtrisez vous.

La discussion engagée, il me confia que l'affaire en question était très difficile et qu'il était à bout de nerfs. Profitant du fait que mon humeur s'apaisait, il me proposa :

- Et si nous prenions un verre à la Samaritaine demain soir ?

Presque machinalement, je répondis par l'affirmative, il est important de se constituer un réseau, n'est-ce pas... Depuis nous avons appris à nous connaître, et notre relation est basée sur un respect mutuel, chacun n'entrant dans le domaine professionnel de l'autre, qu'avec son accord.

Je suis là, à l'attendre à la terrasse du bar de la Marine, lorsque deux mains surgissant derrière moi viennent se poser sur les verres de mes lunettes de soleil.

- Coucou jolie dame, savez-vous qui je suis ?

Je sursaute.

- Ne serait-ce point ce petit coquin de Jacques Grimaldi ?

- Pour vous servir Princesse.

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