La trahison

2 minutes de lecture

Les vaillantes troupes de Sigebert revenaient du champ de bataille. Ces soldats affamés et blessés, étaient conduits par le Duc Romuald de Sisselot, un des bras droits de Thibert. Vaillant combattant, qui ne partageait pas toujours les attaques de son supérieur sur le clergé. Il était élancé, large d’épaules, châtain clair aux cheveux mi-longs, des yeux bleu clair et un bouc très bien taillé. Son poids et sa carrure imposaient le respect et ses soldats étaient prêts à mourir pour lui.

En cette année 573, le Duc de Sisselot et Thibert entrèrent avec leurs troupes dans Poitiers, pour renverser le Duc Gondebaut.

Le combat dura de longues semaines interminables. Ce fut un véritable massacre. Les troupes de Thibert et du Duc de Sisselot ne faisaient aucun prisonnier. Les corps jonchaient les prairies bordant la ville.

Alors que Romuald guettait le retour de son chef, Thibert, il observait l’abominable danse des charognards qui s’abattaient sur les corps démembrés. Il savait pertinemment que Thibert n’allait pas faire prisonnier et imaginait le sort qui serait réservé au Duc Gondebaut.

Voilà bientôt six mois qu’il avait pris la route sous la bannière de Sigebert 1er. En son absence, son duché était dirigé par son fidèle ami et homme de confiance, le percepteur Robin. Son écuyer, Émeric, le suivait partout et se tenait à ses côtés, prêt à répondre à ses moindres sollicitations.

Le soleil d’automne était haut dans le ciel et ses rayons frappaient les restes humains, alors qu’une odeur putride s’élevait de la zone des combats. Au bout de quelques heures, Thibert ressortit de la ville avec la tête du Duc Gondebaut plantée sur une lance. Il ordonna à ses troupes d’incendier la ville et tous ceux qui refuseraient de faire allégeance à Sigebert.

Romuald leva son épée et la fit tournoyer sur sa tête. Les soldats mirent le feu à toutes les maisons de hauts dignitaires ainsi qu’aux réserves de nourriture.

Durant de longues heures, les deux chefs contemplèrent, avec satisfaction, la ville en proie aux flammes. Une fois de plus, les troupes de Sigebert avaient pris le dessus sur les adversaires du roi.

Ils reprirent la route vers l’est et établirent le premier campement, afin que les hommes puissent se reposer avant les nouvelles attaques que Thibert projetait en Touraine.

Émeric, l’écuyer, entra sous la tente des chefs et prit les armes de Romuald.

— Sire, dit-il en s’inclinant devant lui, la blessure de votre étalon s’infecte. Il lui faudrait des soins et un peu de repos avant de repartir.

— C’est hors de question ! S’exclama Thibert. Nous devons marcher sur Cahors le plus rapidement possible.

— Il me semble, si vous n’y voyez pas d’objection, sire Thibert, que nos hommes, aussi, ont besoin de soins et de repos.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Sylvia Maccari ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0