Recovery
On avait conduit Ney à l'infirmerie mais rapidement les médecins avaient abandonnés face à une biologie qu'ils ne comprennent pas. Opaque aux rayons X, la fusion organique-cybernétique rendait la chose encore plus difficile encore. Malgré la blessure qui lui avait traversé ce qui aurait pu correspondre au poumon droit sur un être humain, la créature ne semblait pas souffrir et continuait à parler avec la cyborg. Elle prétendait que la blessure n'était pas grave et que son enveloppe survivrait sans mal à court terme.
Tsadir assise près d'elle lui demande un diagnostic plus précis et l'introspective créature lui répond qu'elle a de la chance de ne pas avoir de réseau sanguin sous pression comme les humains. Bien qu'il y ait eu de nombreuses brèches dans le réseau de transport, elle a colmaté les éventuelles fuites avec des pansements de nanites et ses cellules se réorganisent pour rétablir le fonctionnement des organes en état de choc. L'une de ses batteries est en état de court-circuit, mais heureusement les sécurités fonctionnent. Heureusement que tout est dupliqué sur cette enveloppe.
Tsadir plaisante en expliquant que si la balle avait atteint directement la batterie, il y aurait eu une jolie explosion. Mais Ney proteste : d'une part son armure avec le blindage intelligent est là pour éviter ça, et puis les batteries à antimatière sont particulièrement compactes, même si elles ont un taux de décharge plutôt élevé.
La cyborg continue en demandant si son enveloppe est apte à continuer ; Ney hoche la tête avec un sourire évocateur. Même avec la seconde batterie déchargée, il lui resterait 5 jours de charge en sachant qu'elle a eu jusqu'ici un accès au courant régulier. Quant à la phase organique : avec le biberon de gel, elle en a pour presque un mois. Son seul regret c'est le carnage dans son beau pelage orchestré par les médecins qui espéraient faire elle-ne-sait-quoi. Elle pose avec une mine bougonne mais la samouraï sait qu'elle a en réalité un très grand respect pour ces personnes.
Laissant la chimère récupérer, elle retourne au bureau de De-Montergny. Les vitres ont été opacifiées et un garde du corps se tient à côté de lui en permanence. La sécurité du bâtiment a été tellement renforcer que Tsadir se dit qu'elle aurait eu du mal à pénétrer dans l'immeuble comme la première fois : un challenge intéressant en fait. Le directeur lève la tête vers elle à son arrivée.
« Le commandant Smithling vous adresse sa reconnaissance pour l'exploit de tout à l'heure, personne ne sait comment vous avez fait, mais selon toute vraisemblance vous avec réussi un quatre sur quatre. Je vous avouerais que, personnellement, je n'ai aucune idée de la difficulté de cet exploit, seulement que je serais bien incapable de le faire. »
Après ces félicitations, le directeur demande à la solaire comment se porte sa compagne. Il semble soulagé d'apprendre qu'elle n'a finalement pas subit beaucoup de dégâts et qu'elle sera vite remise sur pieds. C'est quand même conçu pour résister à la fureur d'un enfant ironise Tsadir.
Revenant sur l'affaire, la supervisée demande si le tireur a parlé. C'est le cas lui réponde l'homme affairé. Sans surprise, il s'agit d'un homme de Prest, mais ce dernier est sur le point d'être à nouveau arrêté, l'un de ses hommes l'a finalement trahi : quelle ironie.
« Normalement, je serais bien en peine de comprendre pourquoi cette succession de trahisons, mais votre ami Mahertis a un peu plus fouiné sur notre monde que je ne l'aurais souhaité. Il semble que tout tourne autour de Julian Prest, Thibault Verner, Samias Hendell, Joseline Fipilli et la secrétaire Nemja Mahut, mais je pense que vous préféreriez vous entretenir avec lui, non ? »
Avec la réponse affirmative de Tsadir, le directeur lance un appel sur son ordinateur et la voix de synthèse de Mahertis résonne dans les hauts parleurs du système de conférence.
Il semble qu'il ait beaucoup à expliquer.
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