Chapitre 5 : La leçon de géographie

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Papillonnent entre les rayons de soleil qui ce faufilaient dans la villa de son père, Hista , une plume à la main, ce rendait à son cour où elle devait retrouver son tuteur. Toutefois un son la fit s’arrêter.
-Hissss…
Le son, ressemblent à une très faible voix humaine, inquiéta la jeune fille qui tourna sa tête blonde dans tous les sens pour en identifier l’origine. Les couloirs etaient déserts ! Ses parents et les domestiques étant partie pour la journée Hista ce sentit soudainement bien seul.
-Hiss…Hiss…
Fit la mystérieuse voix.
Le logement du préfet des Gaules était suffisamment luxueux pour disposer de bains, de grandes chambres et d’une cour intérieur. Le tout entouré de colonnade qui ornaient ce Domus. Au milieu de tout ça Hista commença à sentir son ventre se serrer alors qu’elle rentrait dans la salle des bains.
-Il y a quelqu’un ?
Dit-elle sans entrain.
Alors qu’aucune réponse ne survient elle entendit un bruit semblable à une petite chose qui tomberait dans l’eau. Elle scruta du regard le bassin, fait de dalle de marbre et remarqua un remous proche de l’un de ses bords. Ce rapprochant, de ce qu’elle supposa être le centre du remous, elle ce retrouva à quatre pattes au bord du bassin et distingua une forme au fond de l’eau. Il ne lui fallut pas moind de deux secondes pour comprendre qu’il s’agissait d’un caillou.
-Je t’ai eu !
Fit une voix derrière elle. À peine eu t-elle entendu ces mots qu’elle reçut un coup de pied dans le derrière et finit la tête la première dans l’eau.
Une fois au fond du bassin elle tourna sur elle-même pour ce remettre debout mais de l’eau tiède lui rentra dans les trous de nez. Le niveau de l’eau étant prévu pour arriver au nombril des adultes, Hista n’eut pas à ce débattre pour en sortir la tête.
Instinctivement elle se gratta le nez pour soulager la gêne qu’avait provoqué le passage de l’eau dans ses narines. Ses longs cheveux lui paraissent tout à coup bien lourds et ils lui empêchaient de jauger la situation. Elle les enleva de devant son œil droit et distingua enfin son assaillants.
Au bort du bassin, Méro, 11 ans , ce tient debout, hilare.
Voyant également sa plume, brisée en deux flotter à la surface, l’œil bleu de la jeune fille ce mit à foudroyer ce garçon à la coupe au bol châtain qui avait surgit de derrière une colonne pour la surprendre.
- Méro! Ce n’est pas drôle ! Et tu m’as fait casser ma plume dans l’eau ! Comment vais-je faire pour notre cour ? En plus c’est dangereux car je ne sais pas nager.

- Bien sur que si, c’est même beaucoup trop drôle! Ne t’inquiète pas pour la plume. Tu n’aura qu’à prendre la mienne, moi je dirais que je l’ai oublié. Ce ne serait pas la première fois. Et puis moi je sais nagé alors je t’aurais sauvé.
Répondit-il tout sourire. Agacé ,Hista tenta de remettre ses cheveux en place avant de lui tendre sa main et de dire.
-Nous somme déjà en retard, aide moi vite à remonter.
- Oui, tu as raison, j’arrive .
Dit-il, toujours amusé par sa farce en attrapant la main d’Hista. Mais alors qu’il entreprenait de la tirer pour la remonter il remarqua que celle-ci avait placé son pied droit sur la parois du bassin. Au moment où il commença à comprend ses intentions il regarda le visage de la jeune fille qui lui souriait maintenant de toute ses dents.
-Moi aussi je t’es eu !
Dit-elle avant de le tirer violement à l’eau en prenant appui de son pied droit. Celui-ci tomba en criant, puis, par la même manœuvre que Hista, il refit surface .
- Enfaîte tu avais raison, c’est très drôle.
Dit-elle en pouffant de rire.
Méro cracha l’eau qu’il avait avalée en criant. Après quoi d’un grand geste de la main il envoya une salve du liquide tiède en plein dans le visage de Hista. Cette dernière contre attaqua de la même façon. Un affrontement féroce eu alors lieu. On entendit les cris et les rires de cette bataille naval à travers toute la villa. Ils continuèrent jusqu’à entendre un puissant raclement de gorge. Tout deux ce tournèrent alors pour voir un homme qui les fixait avec un regard sévère depuis le cadre de l’entrée.
-Savez-vous que je vous attend tous deux depuis un long moment ?
Lança l’homme.
Hista et Méro croisèrent tous les deux leurs mains dans leur dos et baissèrent le regard.
-Excusez moi Paedagogus (tuteur)! C’est de ma faute si on est tous les deux en retard.
Dit Méro.
-Ça je m’en doutais.
Répondit leur tuteur sur un ton acerbe.
-En faite non, c’est de la mienne mon oncle.
Reprit Hista en essayant de protéger son ami.
-Je passais près du bain et je suis tombé comme une sotte. Méro à voulu m’aider à remonter mais j’ai glissé et il est tombé lui aussi.
Son oncle émit un grognements et sortit en disant.
- Je vous veux dans deux minutes dans la salle de classe avec des vêtements sec. Et le Franc ! Gare à toi si tu oublie encore ta plume.
Lança t-il avec un regard noir en direction de Méro.
Une fois seul il sortirent de l’eau et coururent jusqu’à leurs chambres respectives pour finalement se retrouver changés et sec devant la salle de classe. Avant d’entrer Méro tendit sa plume à Hista.
-Tiens prend là.
-Mais mon oncle à dit que …
-Il trouvera quelque chose pour me disputer de toute façon, alors tiens. C’est de ma faute si tu n’as pas la tienne.
Sur ces mots il ouvrit la main de Hista plaça sa plume, referma la main et rentra dans la pièce pour qu’elle n’ait pas le temps de refuser.
Elle rentra dans la pièce à son tour et ce tint debout à côté de Méro. La salle de classe était en réalité une grande chambre qui avait été réaménagé en lieu d’étude où était disposée des bureaux de bois avec leurs chaises ainsi qu’un banc de pierre. Elle était également dotée d’une petite bibliothèque, où reposait quelques parchemins mais aussi de plusieurs objets liés à l’enseignement tel qu’un boulier pour les mathématiques .
Ils restèrent immobile jusqu’à ce que leur professeur, Lucius Vincentius , leur demande de s’assoir tout deux à côté de lui sur le banc en pierre située contre un mur sur la longueur de la pièce.
« Ouf » Ce dit Hista « Si on ne se met pas sur les écritoires c’est qu’on n’aura pas besoin de nos plumes. »
Méro et Hista s’installérent donc tout deux à côté de leur tuteur qui maintenait ouvert un parchemin sur ses genoux.
-Bon, ce que je vais vous montrer la à demandé des années de travail à de très talentueux cartographes.
Hista regarda alors le parchemins sur les genoux de son oncle et ne vit rien de plus que quelques traits dessinés en bataille ainsi que de nombreux noms qui lui étaient inconnu.
-Voici la carte du monde. En tout cas de ce que nous avons pu en cartographier. Nous nous sommes ici.
Dit-il en pointant du doigt un point où est marqué Trévéris.
- Et ça, c’est l’empire romain dans son entièreté.
Explique t-il en suivant du doigt un trait qui dessine un ovale malformé qui englobe presque toute la moitié gauche de la carte .
- Quesque c’est, cette espèce d’œuf fendue à l’intérieur de l’empire ?
Demande Méro en pointant du doigt un autre ovale difforme à l’intérieur du premier.
-Il s’agit là de la Mare-Nostrum (Mer Méditerranée), une mer au centre de l’empire. Elle alimente une partie de la population grâce aux poissons qui y sont péchés. Elle est aussi parcourue de bout en bout par de nombreux navires afin de commercer.
- Avez vous déjà vue cette mer mon oncle ?
-Bien sur. Lorsque j’étais officier dans l’armée j’ai eu à traverser cette mer de nombreuses fois, pour aller d’un bout à l’autre de l’empire et me battre contre des barbares, comme le peuple de Méro.
Expliqua Lucius sans remarquer le visage soudainement refermé du jeune Franc, visiblement atteint par cette remarque.
- Et la, c’est Rome ? La capitale?
S’étonna Hista en voyant ce nom qu’elle avait déjà entendu dans tant de conversation et lut dans tant de parchemins pourtant écrit en tout petit sur cette carte.
-Oui, c’est Rome, mais au jour d’aujourd’hui ,même si elle reste extrêmement célèbre, elle n’est plus la capitale de l’empire. Les dirigeants préfèrent désormais la ville de Ravenne. Ils ont troqué une ville pleine de symboles et de gloires pour une bourgade entourée par les marécages. Par cette position géographique la capitale ce trouve bien plus simple à défendre contre les attaques. Mais bon, ça reste du gâchis.
Dit Lucius en poussant un soupir avant de reprendre.
-On distingue un trait au milieu de l’empire. Ce trait est une séparation. D’un côté il y a l’empire romain d’Occident, où nous nous trouvons, et de l’autre côté l’empire romain d’Orient. Pouvez -vous me dire le nom des empereurs qui dirigent chacun de ces côtés ?
Méro , les coudes sur les genoux, le menton dans les mains et le tout orienté à l’opposé de Lucius, lança sur un ton blasé :
-Je sais. C’est ce type…Honorius pour l`occident.
À peine eût-il prononcé ses mots qu’il reçut une tape derrière la tête. Ce coup, léger, mais bien placé, lui fit ressentir une vive douleur à l’arrière du crane. Surpris par ce coup il couvrit de ses mains la zone de l’impact.
-Aïe!
- Je t’es déjà dit d’utiliser un langage soutenu quand tu parle, à ou de, quelqu’un d’un rang plus élevé que le tien. « Paedagogus » pour moi « Mademoiselle Hista » pour Hista et « L’empereur Honorius » pour notre empereur !
-Qu’es ce que ça peut vous faire la façon dont je vous parle « Lucius » ? De toute façon je ne suis qu’un barbare de Franc !
Une énorme veine apparue sur le front de Lucius et ses mains ce crispèrent sous l’effet de la colère. Alors qu’il s'apprêtait à répondre de manière cinglante, Hista cria.
- Arcadius !
Coupé dans leur confrontation Méro et Lucius la regardèrent avec surprise.
-Pardonnez moi. Je veux dire que c’est L’empereur Arcadius qui dirige l’empire d’orient.
Dit-elle timidement pour désamorcer la dispute qui devait ce dérouler devant elle.
-Hé bien … Oui, c’est bien cela.
Répondit son oncle gêné d’avoir été coupé alors qu’il s’apprêtait à admonester Méro.
-Il y a d’autres pays sur la carte ?
Demanda Hista , espérant ainsi enchaîner sur le cour et éloigner le risque d’une altercation.
-Oui, mais aucun que nous ne verrons aujourd’hui. J’ai encore beaucoup de choses à vous enseigner sur l’empire.
-Et de toute façons les pays barbares ça n’intéresse personne.
Renchérit Méro l’aire aigri.
Après cette ultime insolence Lucius ferma le parchemin et attrapa l’oreille gauche de Méro.
Ce dernier se débattit afin d’éviter de ce la faire tirer mais en vain.
-À présent ça suffit. Tu t’excuses immédiatement ou je te colle une bonne correction !
-Pourquoi je m’excuserai ? C’est exactement ce que vous pensez ! Parce que je suis un Franc vous me considérez comme un moins que rien !
- Vraiment ! Tu crois que j’ai tord de penser cela? Tu crois que l’on peut compter sur toi ?
-Mon oncle , s’il vous plaît arrêtez.
Demande Hista, complètement perdu devant la scène à laquelle elle assiste.
-Silence Hista !
Répondit sèchement Lucius et sans même lui lancer un regard.
-Bien sur que oui, je suis digne de confiance !
Lança Méro en serrant les dents à cause de la douleur qu’il ressentait dans l’oreille.
-Très bien, dans ce cas dis moi, où est ta plume ?
Suite à cette demande Hista sentit son estomac ce nouer pour Méro.
Celui-ci ne ce démonta pas et parvint à dégager son oreille des doigts de son tuteur avant de dire.
-Je ne l’ai pas, mais ça ne fait pas de moi une mauvaise personne.
-Non, c’est ton sang qui fait de toi ce que tu es. Alors maintenant tu sort et tu fait dix fois le tour de la villa en courant ou je te promet que je te soulève du sol par l’oreille!
Méro sortit de la salle en ce tenant l’oreille mais en gardant un air impassible. Cependant Hista sentit qu’il était au bord des larmes.
Une fois seul avec sa nièce Lucius expira longuement par la bouche pour évacuer la pression qui l`emplissait suite aux émotions qu’il venait de ressentir.
-Mon oncle… Puis-je parler ?
Ce risqua Hista. Lucius inspira calmement avant de répondre.
-Allez-y.
-Pourquoi êtes vous si dure avec lui ? Il n’est pas toujours très polie mais il à toujours été bon avec nous.
Lucius ce mit à sa hauteur, accroupit devant elle.
-Hista…Mon frère, ton père, m’a confié votre éducation à tout les deux. Et dieux sais que je lui en suis reconnaissant en ce qui te concerne. Mais pour le Franc c’est… Disons que ce n’est pas foncièrement un mauvais garçon, mais il appartient à une catégorie de gens à qui on ne peut ce fier.
Elle lui tendit alors la plume de Méro et dit :
-Je pense que vous vous trompez mon oncle. Cette plume c’est la sienne. Il me l’a donné parce que la mienne était tombée à l’eau et qu’il ne voulait pas que je me fasse gronder. Une personne mauvaise ne ferait pas ça, enfin je ne crois pas.
Devant ce morceau de roseau Lucius eu un moment de réflexion. Puis il expira de nouveau en ce relevant et pris la direction de la sortie avant de dire.
-Peut être pas en effet. Quoi qu’il en soit le cour est fini pour aujourd’hui et de toute façon tes parents ne devrait pas tarder à rentrer.
La salle de classe, maintenant presque vide, était pourtant remplie d’une ambiance lourde. Par curiosité Hista prit une chaise et la plaça sous une fenêtre. Elle put alors ce mettre debout dessus et observer l’extérieur de la villa. De ses yeux elle vit Méro en train de courir. Il pleurait.

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