Chapitre 6 : Les faux voleurs
Au milieu du dédale de ruelle d’Anfa ,Quisa et Aksil suivaient Beri et sa bande. Cela faisait des semaines qu’elle et son frère vagabondait entre les allées faites de bâtiments carrés en terre crue. Grâce à cela elle reconnut le chemin qu’ils empruntaient comme celui menant au marché aux esclaves.
En cour de route Quisa sentit un caillou ce planter dans son pied. La jeune fille ce mordit donc les lèvres afin de ne pas crier et d’éviter de paraître faible au yeux de ce groupe qui pouvait leur permettre de survivre.
Une fois arrivé au marché aux esclaves Beri demanda à tous le monde d’attendre et alla ce glisser dans la foule. Les autres garçons de la bande attendirent qu’il reviennent sans un mot et sans même adresser un regard à Quisa et son frère
Elle profita alors de l’occasion pour examiner l’endroit où elle sentait encore une douleur. Elle constata que sous ses pieds noirs de crasse, il y avait belle et bien un petit morceau de roche acéré enfoncé dans sa chair.
Sans un bruit elle le retira, tout en constatant que le caillou c’était suffisamment enfoncé en elle pour la faire saigner, alors que les garçons commençaient à s’impatienter de ne pas voir revenir Beri.
-Mais qu’est-ce qu’il fiche.
Lança l’un d’entre eux.
-Reste tranquille. Il s’assure que le plan tient la route.
Répondit un autre en fixant la foule qui défilaient devant les différents stands du marché.
Les « marchandises » y étaient diverses et variées. Des Hommes, à fortes carrures pour l’exploitation des champs ou l’exécution des chantiers, aux femmes, servant d’esclave domestique pour les taches ménagères, en passant par « des produits » moins communs comme ceux servant au plaisir de la chair ou encore du sang.
Afin de les mettre en valeur, certains marchands, mettaient leur marchandises les plus rares et les plus précieuses au enchères sur des estrades qu’ils louaient à la ville pour l’occasion.
D’autre, les plus nombreux ce contentaient d’attacher « leurs biens» à des chaînes incrustées dans les murs, devant leurs boutiques, où il procédaient à la vente.
Au milieu du brouhaha, provoquée par toutes ces installations et le fourmillement que provoque ce commerce, Quisa distingua Beri qui revenait ver eux l’air satisfait.
Toute la bande ce mit en demi cercle face à lui pour l’écouter.
-Bon c’est parfait, il n’y à pas de garde dans ce coin du marché pour le moment. Quisa, Aksil suivez moi je vais vous montrer ce que vous devez faire. Les autres tenez vous prêts à agir.
Les garçons acquiescèrent synchroniquement tandis que Beri leur fit un clin d’œil. Quisa fut intrigué par ce geste de connivence mais accompagna Beri qui les tirait par leurs épaules à elle et son frère.
Ils le suivirent jusqu’à arriver ,quelques mètres plus loin, face à l’entrée d’une boutique où tous les esclaves attachés aux chaînes fixées au mur semblaient abattues, affaibli, avec un regard fixé sur le sol.
Alors qu’elle constatait la situation peu enviable de ces gens Beri leur fit :
-Bon cette boutique que vous voyez est tenu par deux frères, les frères Servicius. L’un d’eux à une bourse qu’il garde toujours accrochée à la droite de sa ceinture. Il faut que vous la récupériez.
-Tu veux qu’on la vole ?
Demanda Aksil. Beri lui lança un regard mauvais, comme contrarié que le mot volé est était prononcé à voix haute.
-Evidemment, tu croyais être venu pour quoi ?
Répondit-il soudainement de façon acerbe. Intimidé, le petit garçon recula de deux pas. Puis Beri ce tourna ver Quisa et continua sur le même ton.
-Mais je vous oblige pas vous pouvez retourner errer dans la rue pour y crever de faim !
-Non, c’est bon on fera ce qu’il faut.
Affirme t-elle en ce plaçant entre son frère et Beri tout en prenant soin de soutenir son regard afin de lui montrer sa détermination. Rassuré par cette réponse et la motivation de Quisa il continua ses explications.
-L’idéal pour obtenir ce qui nous intéresse ce serait que l’un de vous fasse diversion en faisant sortir les deux frères de la boutique pour que l’autre récupère la bourse plus facilement et en toute discrétion quand ils seront dans la rue.
-D’accord mais pourquoi les garçons devaient ce tenir prêt tout à l’heure ?
Demande Quisa en ce rappelant du clin d’œil.
-C’est juste au cas où ça tournerai mal et que vous seriez poursuivi.
Vous devrez courir jusqu’à la ruelle où vous m’avez attendu et on vous aidera en leur tombant dessus avec les gars.
Il reprit alors une voie sereine, posa sa main sur l’épaule de Quisa et lui dit tout sourire :
- Si vous faite ce qu’on vous demande on ne vous abandonnera pas ! Je rejoins les autres, à vous de jouer.
Il s’éloigna et disparut dans la foule. Inquiet, Aksil demanda :
-Qu’est ce qu’on fait Quisa ?
-Tu vas faire diversion et moi je prend la bourse.
-Mais comment je fais diversion ?
-Tu n’as qu’à leur crier qu’un de leur esclave c’est détaché et s’enfuit.
-D’accord.
Dit-il sans entrain.
Ils ce placèrent chacun d’un côté de l’entrée de la boutique puis d’un signe de la main Quisa fit comprendre à son frère qu’il pouvait commencer la diversion.
-La chaîne ! Il l’a ouvert ! Il s’enfuit !
Quisa entendu une voix brailler de l’intérieur du bâtiment.
Puis elle vit deux hommes ,un grand fin et un petit musclé débouler avec précipitation. Elle remarqua alors la bourse à la ceinture du plus grand. Le plus petit lança.
-Par où est-il partit ?
-Par là !
Répondit Aksil en pointant du doigt la direction opposé à celle de sa sœur. Le petit fonça alors dans la direction indiquée sans réfléchir.
-Hey ,mais attend !
Fit le plus grand en comptant le nombre d’esclave attaché au mur.
Profitant de l’occasion, Quisa ce rapprocha de la bourse. Et alors que le plus grands des frères effectuait son calcul elle s’agrippa à la bourse et tira de toute ses forces pour l’arracher de la ceinture de son propriétaire. Cependant la lanière de cuire qui la maintenait attaché à la ceinture résista. Sentent et comprennent ce qui arrivait à sa bourse, l’homme donna un grand coup de coude derrière lui qui percuta Quisa en plein visage. L’impact la propulsa à terre. Sonnée elle n'eut pas le temps de se relever que l’homme ce mit à genou et l’attrapa à la gorge, puis il ce mit à la serrer. Le visage rouge cramoisi de colère il lui lança :
-Saleté, je vais t’apprendre à me voler.
Privée d’air, elle tenta de ce débattre mais en vain, il était trop fort pour elle. Alors qu’elle luttait contre la strangulation elle vit son frère se jeter sur le dos de l’homme.
-Laisse la !
Cris-t-il en enfonçant ses ongles noirs dans l’une des joues de celui qui étranglait sa sœur.
Le visage griffé, l’homme hurla et lâcha le cou de Quisa. Elle voulut reprendre son souffle mais l’afflux soudain d’aire dans son larynx la fit tousser.
Pendant ce temps le marchand d’esclave recula à toute vitesse pour percuter le mur de sa boutique. Écrasé entre le dos de l’homme et le mur Aksil lâcha prise. Il fut attrapé et projeté au sol à côté de sa sœur. Celle-ci, prit une poignée d’un mélange de sable et de gravier qui jonchaient le sol.
Le marchand passa sa main sur son visage pour ce rendre compte qu’il saignait.
-Sales petites vermines. Je vais vous tailler en pièce !
Lance-t-il les yeux écarquillés et rouge de rage tout-en ce jetant sur eux.
Quisa lui lança alors la poignée qu’elle venait de ramasser en plein visage.
Aveuglé, celui-ci s'emmêla les jambes dans l’une des chaînes du mur et s’écrasa sur le sol. Devant ce spectacle certains des esclaves eurent un petit rictus.
À terre, fou de rage et aveuglé, l’homme hurla.
-Frangin ! Reviens vite ! J’ai besoin de toi ! Ils ont voulu nous voler.
Quisa vit alors le deuxième frère surgir de la foule, qui regardait la scène sans réagir. Et alors que le cerveau de ce tas de muscle analysait la situation, la jeune fille et son frère ce relevèrent et ce mirent à courir en direction de la ruelle où ils devaient retrouver Beri et les autres.
«On doit aller jusqu’à la bas ! »
Ce répète Quisa en pensant à la ruelle où elle avait quitté le groupe de garçon.
Ils ce précipitèrent tous les deux à travers la foule qui jurait à leur attention mais sans vraiment tenter de les arrêter. Et alors qu’ils entendaient les voix des marchands qui les poursuivait ils arrivèrent à la ruelle, mais à ce moment là, Quisa sentit l’épouvante exploser en elle.
-Personne !
Dit-elle d’une voix terrifiée sans s’arrêter de courir.
-Où sont Beri et les autres ?
Demanda Aksil essoufflé par le sprint qu’il est en train d’effectuer.
Quisa sentit son ventre ce serrer et sentit les larmes lui monter au yeux .
« Ils ce sont fichus de nous »
Pensa t-elle avant d’entendre les voix graves des marchands derrière eux.
Instantanément elle serra les dents puis ce ressaisie.
-Continue de courir !
Cria-t-elle en tirant le bras de son frère au point que celui-ci eu l’impression qu’elle allait le lui arracher.
La poursuite continua durant de longues minutes à travers le dédale de ruelle de la cités. Mais malgré la fatigue, la douleur provoqué par les coups reçus et le frottement du sol sur leur pieds dénudés, ils parvinrent à distancer leur poursuivants et à trouver refuge dans une impasse déserte.
Essoufflés, ils s’assirent sur le sol pour reprendre leur respiration.
-Tu n’as rien ?
Demande t-elle le souffle court.
-Non…J’ais rien.
Répond son frère entre deux inspiration.
-Ça ne va pas durer !
Dit une voit qu’ils reconnaissent sans mal.
Les deux marchands ce tiennent là, entre eux et la sortit de l’impasse.
Quisa écarquille les yeux avec horreur puis place son frère derrière elle, terrifié par ces adultes aux intention hostile, celui-ci dit :
-Mais ,on les avait semé !
-C’est sur vous nous avez bien fait cavaler.
Répondit le plus petit des frères avant que l’autre, le visage ensanglanté n’enchaîne avec un sourire sadique.
-Mais heureusement l’un de vous deux pisse le sang, on à juste eu à suivre les traces.
Quisa leva alors son pied et vit une petite trace de sang laissé par sa blessure provoqué par le cailloux de tout à l’heure. Avec toutes ses émotions elle n’avait même pas remarqué qu’elle avait tracé la route pour mener leur poursuivants jusqu’à eux.
-Ça va être votre fête !
Lança le plus petit en avançant d’un pas vers eux. Mais il fut arrêté par le bras de son frère à la grande surprise de Quisa.
-Attend, j’ai une meilleure idée.
Dit-il en gardant son sourire mal intentionné.
-Regarde les, c’est certainement des orphelins. Personne ne viendra nous causer de problèmes si on les met en vente à la boutique. On les ramène, on leur fabrique de faux documents et comme ça ils nous rapporteront quelques deniers.
-On n’est pas des esclaves. Vous n’avez pas le droit !
Rétorque Quisa en essayant de ce montrer aussi sûr d’elle que possible.
-Petite ! T’es rien ! On peut faire ce qu’on veut de toi. Et ce ne sera pas la première fois qu’on transforme des gens insignifiants en esclave.
Répondit le plus grand en l’attrapant par les cheveux.
Face à la force de l’homme Quisa ne put lutter alors que le deuxième marchands attrapa son petit frère et le transporta sous son bras.
Ils furent transporté de force jusqu’à la boutique d’où ils étaient partit. Devant l’entrée, le frère qui avait Aksil sous le bras fit au plus grand.
-Et bien, qu’elle course. Mais au moins maintenant plus aucun gamin osera venir nous voler.
Le deuxième frère émit un grognements en guise d`acquiescement tout en remarquant que les esclaves attachés à l’extérieur le dévisageaient avec un regard moqueur. Mais alors que le premier frère était rentré dans la boutique il cria :
-Haaaa…
Intrigué le deuxième qui tirait Quisa par ses cheveux rentra à son tour et écarquilla les yeux avant de faire :
-Huuu .
Les étagères, les parchemins, les meubles et globalement tout ce qui n’était pas fixée aux murs ce trouvait renversé sur le sol.
Le plus grand des frères sortit immédiatement à l’extérieur, tout en continuant de tirer Quisa par les cheveux, et donna un coup de pied au premier esclave qu’il put atteindre avant de lui dire.
-Qu’est ce qu’il c’est passé ? Parle !
Ne voulant pas recevoir un autre coup l’esclave répondit sur le champ.
-Dès que vous êtes parti tout à leur un groupe de gamin est rentré en courant et ont tout retourné . Au bout d’un moment l’un d’eux à crier « J’ai trouvé ! ». Et ils sont repartit comme ils sont venus.
Au même moment le frère qui tenait Aksil sous son bras sortit à son tour l’aire paniqué et lança :
-Notre trésorerie, elle à disparu !
Les deux frères restèrent quelques secondes immobilisés et blêmes. Pendant ce temps Quisa recolla les morceaux dans sa tête. Beri avait prévu tout ça dès qu’il les avait rencontré elle et son frère. En réalité ce n’était pas la bourse qui l’intéressait, il espérait seulement que les marchands les poursuivraient pour pouvoir cambrioler la boutique.
« Il n’a jamais eu l’intention de nous accueillir dans sa bande. »
Pensa-t-elle, désabusé. Elle fut soudainement extirpé de ses pensées lorsque ses cheveux furent tirés de façon à l’amener à l’intérieur. Au moment où le marchand lâcha enfin prise sur ses cheveux elle reçu un énorme coup de poing à l’estomac qui la fit s’effondrer sur le sol. Et alors qu’elle gisait de douleur. Le plus grand des frères, ivre de rage, hurla :
-Tout ça c’est ta faute !
Elle distingua le pied de l’homme ce lever au dessus de son visage. Et le dernier mot qu’elle entendit fut son propre nom prononcé par son frère avant de plonger dans le noir.
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