Chapitre 7 : Le gars de l’Est
Suivie de Tatra, Quaidu traversa le campement de sa tribu d’un aire radieux. À l’inverse son cousin semblait désespérée. Le regard en direction du sol, sa bouche en forme de demi cercle orienté ver le bas, ainsi que ses sourcils froncés montraient à quel point il était préoccupé par la situation. Remarquant le silence et la tête de Tatra, qui portait de nouveau la gazelle des steppes sur le dos, Quaidu lui demanda sans comprendre.
-Dit donc elle est si lourde que ça cette gazelle ? Tu as vraiment l’aire d’en baver !
Perturbé dans ses pensées Tatra mit quelques secondes avant de rassembler ses idées et de comprendre la question de son cousin.
-Non ça va, j’ai l’habitude de porter du gibier sur plusieurs lieues. C’est juste que la je réfléchis.
-Ha, je comprends que ça te fasse forcer, pour le coup, réfléchir tu n’en a pas l’habitude.
Répond Quaidu d’un ton moqueur.
Ulcéré par cette remarque, Tatra accéléra sa marche d’un grand coup pour ce placer devant son cousin et lui dit sans retenue.
-Toi non plus je te signale. Et tu sais quoi ? Puisque j’ai passé mon après midi à chasser et toi à glander, tu vas porter le gibier. Et puisque tu est si malin c’est toi qui cuisinera ce soir comme ça ma femme et moi pourrons passer une soirée sans travailler .
Et avant que le sens des paroles de Tatra n’aient été interprété par le cerveau de Quaidu, il ce retrouva avec une gazelle de plus de 60 livres sur les bras.
Déséquilibré par cette charge il manqua de trébucher, mais ce rattrapa au dernier moment. Il parvint à la placer sur ses épaules et ce mit à suivre Tatra, non sans difficulté. N’étant pas habitué à porter de lourde charge elle faillit lui glisser du dos à plusieurs reprises. De plus l’odeur de l’animal, qui semblait être un cocktail d’herbe coupé, de sang séché et d’excrément l’insupportait au plus haut point.
Il arrivèrent à proximité de leur hutte quand Quaidu ce pris le pied dans l’une des cordes qui maintenait l’habitation voisine à la leur. Il perdit donc l’équilibre et passa au travers le feutre et le bois qui servait de mur à ce logement de nomade. Il ce retrouva donc à l’intérieur étendu au sol avec la gazelle sur la tête.
-Quesque tu à fait ? Espèce de monstre !
Entendit-il de sous le corps de la gazelle avant d’en sortir et de ce retrouver à quatre pattes face à une petite vieille au yeux injecté de sang.
-Pardon, Darimaa. Enfaîte je suis tombé et …
-…et tu as transpercé ma Hutte ! Sort d’ici salopiaud !
- Oui pardon, je m’en vais de suite.
Dit Quaidu en ce relevant pour prendre la gazelle et sortir par le trou qu’il à lui-même créé. Sauf que malgré lui, la tête de l’animal cogna contre d’autres morceaux de bois qui composaient le mur, ce qui agrandi encore le trou.
-Mais ne sort pas par là, espèce de gougnafier!
Entendit-il crier de l’intérieur pendant qu’à l’extérieur, Tatra qui l’attendait, écartât les bras en signe d’incompréhension.
-Mais qu’es ce que tu fous?
Lui demande ce dernier.
-Je suis tombé chez la vieille Darimaa puis …
À l’instant où il prononça cette phrase la vieille femme sorti, tel une fury de sa hutte avec un sceau dont elle projeta le contenu jaune translucide sur Quaidu.
Comprenant qu’il s’agissait d’urine, Quaidu resta sans voix et constatât qu’il était atteint de la tête aux pieds.
-Disparais Foutriquet !
Dit Darimaa avec toute l’agressivité dont une personne de son âge était capable.
Face à cette scène Tatra lui répondit.
- Enfin Darimaa ! Pourquoi vous avez fait ça ? Vous voyez bien qu’il transporte de la nourriture !
Après ces mots Quaidu lança un regard assassin à son cousin et alors que des gouttes de ces rejets du corps humain lui coulaient sur le bout de son nez il rétorqua avec une ironie acide
-Oui, le plus important c’est la gazelle !
La vielle femme ce mit alors à crier à Tatra.
-Qu’il disparaisse de ma vue. Je ne veux plus le voir !
Tatra attrapa son cousin par l’épaule et le tira jusqu’à sa hutte sous les injures continues de Darimaa.
Ils passèrent alors la porte de chez eux et firent fasse à une femme avec deux nattes tressées en guise de coiffure et un ventre rond malgré une corpulence plutôt mince.
Et alors qu’elle regardait cette gazelle et ces deux hommes, dont un trempé, ce précipiter à l’intérieur, elle demanda.
-L’un de vous peux me dire pourquoi madame Darimaa crie comme ça ?
-Oui mon amour. Quaidu à trébuché et il est passé à travers sa hutte.
Répond Tatra à sa femme en prenant une voix affectueuse.
-Bon sang ! Tu ne t’es pas fait mal ?
Demande t-elle à Quaidu.
-Non ne t’inquiète pas Zaya. Comparées aux torgnoles de Tatra une petite chute chez Darimaa ce n’est rien.
Dit-il tout en déposant la gazelle de 60 livres au sol.
-Mais pourquoi tu est tout mouillé ? Et… Pourquoi tu pus affreusement ?
Dit Zaya en ce bouchant le nez.
-Parce que cette folle m’a balancé un sceau de pisse à la tronche.
-Je t’avais dit qu’on ne devait pas s’installer à côté de cette vielle femme aigrie.
Dit elle à l’intention de son maris maintenant assit sur un coussin remplis d’herbe séchées.
-On c’est installé où le chef nous avait dit de nous installer.
-Oui, mais en attendant ton cousin sent l’urine et moi mes sens sont décuplés.
Dit-elle en posant une main sur son ventre arrondies.
Tatra ce leva et alla poser sa main sur le ventre de sa femme et demanda avec douceur.
-Il à bougé aujourd’hui ?
-Tout à l’heure il à même dansé lorsque je suis allé chercher de l’eau à la rivière.
Dit-elle en changent soudainement de ton et en ce mettent à sourire.
-Tu ne t’es pas trop démené au travail quand même ?
Demande Quaidu avec inquiétude en remarquant les énormes sceau d’eau devant lui alors qu’il enlevaient ses vêtements mouillés.
Touché par cette question elle répondit d’une voix douce.
-Non, Quaidu, je sais m’économiser.
-Ha oui, mais lui c’est le champion des tires aux flancs. Il a sûrement des conseils à te donner.
Dit Tatra en regardent du coin de l’œil la réaction de son cousin.
Celui-ci émit un grognement en guise de réponse à cette provocation alors qu’il commençait à frotter son corps ,maintenant nue, avec un chiffon imbibé d’eau propre.
Tout à coup ils entendirent tous la voix de Darimaa venant de l’extérieur.
-C’est hors de question ! Allez voir ailleurs si j’y suis !
Quaidu , Zaya et Tatra ce regardèrent alors entre eux.
Qui pouvait être assez fou ou désespéré pour demander quelque chose à Darimaa ?
Ils entendirent alors une voix masculine s’adresser à eu à travers l’entrée de leur hutte.
-Excusez moi. Est-ce qu’il y a quelqu’un là dedans ?
Tatra ce leva et alla ouvrir la porte en bois de la hutte pour apercevoir un homme qui ce tenait devant celle-ci.
Il Portait une tenue de cuire ainsi qu’une longue épée à sa ceinture. L’homme posa sa main droite sur sa poitrine et hocha la partie supérieure de son corps en guise de salut puis déclara.
-Bonjour, je me nomme Orda et je viens d’arriver dans votre campement. Vue que la nuit s’apprête à tomber, j’aimerais savoir si vous pourriez me loger, au moins jusqu’à demain ?
Tatra regarda derrière lui pour voir le visage de sa femme qui avait entendu la demande. Elle hocha la tête en guise d acquiescement.
-Bien-sûr, vous pourrez rentrer dans une minute.
Dit Tatra avant de brailler.
-Quaidu ! Enfile un pantalon !
Après ses mots Tatra attendus dans un silence gêné devant cette homme, ce Orda. Il avait une petite barbe qui sortait de son menton ainsi qu’une grande tresse de cheveux sur le sommet de son crâne qui dénotait du reste de celui-ci qui était rasé.
-C’est bon !
Déclara Quaidu. Tatra fit donc rentrer leur visiteur dans la hutte et Zaya le fit s’assoir sur un coussin près du feu, au centre du logement.
-Excusez nous mais nous ne pourrons vous offrir de repas avant un moment. Nous devons d’abord dépecer la chasse d’aujourd’hui.
Dit Tatra en faisant un signe de tête à Quaidu qui, encore torse nue, ce saisie d’un couteau et commence à dépecer la gazelle en tournant le dos à tout le monde.
-Pas de problème. C’est déjà aimable à vous de m’offrir l’hospitalité. Je me sentirait mal de me plaindre pour un peu d’attente. D’ailleurs votre voisine ,à l’inverse de vous, c’est montré … peu accueillante.
-Estime toi heureux ! Toi au moins elle ne t’as rien lancé dessus.
Dit Quaidu en découpant l’animal.
-D’où venez vous ? Je crois ne jamais vous avoir vue.
Demande Tatra en s’asseyent face à Orda et en voulant changer de sujet de conversation.
-Je viens d’une tribu de guerriers à l’Est d’ici, près de la frontière avec le royaume Wei (Chine actuelle).
Répond t-il simplement.
-J’ignorais qu’il restait des tribus de guerriers par la bas.
- Effectivement, nous sommes parmi les derniers. Le royaume Wei est devenue pauvre mais malgré ça ses combattants son redoutables, endurcis par plusieurs générations de guerres et de pillages incessants. Il est donc moins lucratif et plus dangereux de faire des raids par là-bas. De plus d’impressionnantes fortifications y ont été construites. Elles forment un mur de plusieurs pieds de haut s’étendent sur des lieux et des lieux. C’est pour ces raisons que presque toutes les tribus combattantes son parties pour l’ouest rejoindre la horde des Huns.
-C’est vrai que l’ouest paraît prometteur. Pourquoi vous ne vous déplacez pas là-bas ?
-Nous y avons pensé. Mais suite à nos derniers raids nous avons de nombreux blessés et aussi beaucoup de personnes âgées qui ne supporteraient pas un voyage aussi long. Notre meilleur chance pour survivre serait que notre tribu ce mette à la chasse, à l’élevage et l’agriculture, un peu comme la vôtre.
-Vous avez des gens qui connaissent ces métiers dans votre tribu.
-Non, mais c’est pour ça que je suis venu ici.
-Pour obtenir des conseils ?
Demande Zaya en servant de l’eau dans un bol de terre cuite à son invité.
-Merci. Non plus, c’est pour participer à votre tournoi. Si je gagne, après le mariage je ferait fusionner nos deux tribus pour sauver la mienne.
Entendant que la conversation prend une tournure qui l’intéresse , Quaidu s’arrête dans son découpage, ce retourne et s’exclame.
-Désolé de te le dire mon gars mais tu vas devoir trouver une autre solution !
Étonné par cette affirmation Orda demande.
-Qu’es ce qui te fait dire ça ?
-Hé bien parce que je participe aussi au tournoi et que je vais le gagner.
-Tu participe ?
S’interroge Zaya avant de donner un petit coup sur l’épaule de Tatra et de demander.
-Tu es au courant de ça toi ?
-Oui, il c’est inscrit auprès du chaman tout à l’heure.
-Et tu n’à pas essayé de l’en empêcher?
Dit elle en mettant les mains sur ses hanches.
-Qu’es ce que tu crois ? Évidemment que je lui est dit que c’était une mauvaise idée, mais il n’en fait qu’à sa tête.
-Tu as quelle âge ?
Demande Orda à Quaidu.
-15 ans pourquoi ? Ça te pose un problème ?
-Absolument pas. Si je doit te tuer je le ferai avec le même respect que pour n’importe quelle autre homme. Cela dit je ne prendrais aucun plaisir à te tuer sache le. Si j’ai bien compris les règles, on ce bat jusqu’à ce que l’un des combattants meurt où ce rende. Donc si l’on tombe face à face je te conseille de te rendre.
-Tu ne me fait pas peur le gars de l’Est !
Dit Quaidu en soutenant le regard de son interlocuteur.
Ce dernier surpris par autant d’aplomb, demande.
-Tu es si déterminé que ça à l’idée de diriger ta tribu ?
-Pas du tout ! Je suis sur qu’il n’a même pas pensé à ça. Tout ce qui l’intéresse c’est la fille notre ancien chef.
Affirme Tatra avant que Orda n’enchaîne.
-Tien donc ? Cette fille doit vraiment être exceptionnelle pour que tu fasse preuve d’autant d’ardeur.
-Pour moi oui !
Répond Quaidu en continuant de fixer Orda qui reprend avec un rictus aux lèvres.
-Moi je me bat pour sauver ma tribu et mes proches. Même si tes raisons sont plus personnel, je ne les trouvent pas moins noble. J’ai moi-même déjà aimé ainsi, donc je te comprends.
Il ce lève alors et tend la main à Quaidu en lui disant.
-Les autres participants sont des hommes comme le général Baatar qui ne convoitent que ce que leur ambition leur dicte. Donc si jamais je venais à perdre lors du tournoi j’espère que ce sera toi le vainqueur.
Agréablement surpris Quaidu attrape la main d’Orda et lui dit.
-Je pensais que tu allais me prendre de haut mais finalement t’es plutôt sympa. J’espère que tu perdra sans trop te blesser.
Amusé mais respectueux de l’assurance de ce jeune homme, Orda lui serre la main.
Devant cette scène Zaya regarde son mari avec inquiétude. Ne pouvant la rassurer il décide d’esquiver ses yeux en fixant le sol. Mal à l’aise, il ce risque à demander.
- Orda. Vous connaissez Baatar ?
- Seulement de réputation. On dit qu’il aurait vaincu une centaine d’adversaires, lors de combats singulier, sans qu’aucun d’eux ne puisse lui infliger la moindre blessure. Après cette exploit, les gens on commencé à l’appeler « L’homme le plus fort de monde »
- Oui, j’ai entendue la même histoire. Et sachant que cet homme participe au tournoi vous voulez tout de même vous battre ?
- À l’Est j’ai mené de nombreux combats contre de puissants adversaires. Et comme je vous l’ai dit ma tribu compte sur moi. Alors je me battrai. Sans compter que Baatar n’est pas venu d’aussi loin juste pour assimiler une tribu de quelques centaines de personnes. Si il est là c’est pour réunir autant de tribus que possible sous sa bannière et avoir plus de poids dans la horde des Huns.
Il ne risquera pas sa vie juste pour vous. Si quelqu’un ce montre suffisamment fort pour lui tenir tête au cour des combats il renoncera.
-Tu dit avoir déjà affronté de puissants combattants. Mais puissants à quel point ?
Demande Quaidu impatient d’entendre des histoires de combat.
-Les plus puissants que l’orient puisse receler. L’Est est remplit de combattants aux techniques aussi redoutables qu’efficaces. Une fois je me suis battu contre un soldat Wei, qui était capable de manier une hache de plusieurs dizaines de livres comme si c’était un brin de paille. Il avait réussi à me bloquer dans le recoin d’un bâtiment alors que j’étais seul avec mon épée et épuisé après plusieurs jours de chevauchés en territoire Wei. Ça à était un combat difficile, d’autant qu’il avait réussi à me désarmer, mais j’ai fini par avoir ce tas de muscle.
Les yeux étincelant Quaidu demanda.
-Comment t’as fait ?
-Après avoir évité un de ses coups, sa hache c’est planté dans le planché de la maison. Et alors qu’il s’apprêtait à l’en retirer, je l’ai bloqué en posant mon pied dessus. Puis j’ai sorti un couteau et je le lui ai enfoncé dans le cou, la où son armure ne le protégée pas.
Explique-t-il en reproduisant le geste dans le vide tout en prenant un aire des plus sérieux.
-C’est une chose étrange que de tuer un homme aussi grand avec une arme aussi dérisoire. Enfaite et de façon générale, tuer est une sensation aussi étrange que dérangeante. J’espère qu’un maximum de participants ce rendront demain.
Finit-il sur un ton plus grave.
Ne pouvant qu’approuver les dernières paroles d’Orda, Zaya et Tatra regardèrent avec appréhension Quaidu et pensèrent en simultanément.
« Pourvu que cette tête de mule ce rende »
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