Chapitre 21 : Compétition.
La période des examens se rapprochait en même temps que le début de la période hivernale. Nous croulions sous les devoirs et les interrogations. La dernière en date concernait le cours de physique.
- J'en ai marre ! Je comprends rien ! s'écria Alicia en balançant ses feuilles de cours.
- Mais je t'ai tout expliqué l'autre jour. Est-ce que tu as relu la matière ? Et fait les exercices ? Aliciaaa ? insistais-je agacé en voyant son air coupable.
- Peut-être bien que non, répondit-elle en faisant la moue.
- N'essaie pas de m'amadouer ! Ne t'étonne pas que tu n'y arrives pas !
- Mais c'est bon, tant que j'ai la moitié ? M'enfin si j'y arrive, marmonna-t-elle.
- Ne sois pas si dur Dossan, et exceptionnellement, je te laisserai regarder sur ma feuille, la rassura Katerina.
- Jamais ! Je préfère encore avoir zéro que de tricher !
- Il faudra bien qu'elle y arrive seule de toute façon, ajouta Chuck.
Alicia n'étudiait pas souvent, fanfaronne, distraite. Elle n'en avait pas besoin dans les autres matières, mais elle était particulièrement mauvaise en sciences. Je m'inquiètais pour ses examens. Saint-Clair avait une tolérance zéro à l'échec. Chacun tenta donc à sa manière de lui expliquer les exercices. Nous en avons conclu que le duo, Alicia-Elliot, était un échec. Ensemble, le monde tremblait entre le surplus d'énergie. Leur personnalité se ressemblaient trop, deux lionceaux qui adorait jouer à la bagarre. Je ne croyais pas trop au zodiaque, mais pour le coup ce signe de feu leur collait à la peau. Leur passion du moment ? Les défis.
- Si tu rates le contrôle, tu me donnes tes trois prochains desserts à la cantine !
- Mais c'est le fondant au chocolat ce soir, jamais de la vie ! cria Alicia.
- Aurais-tu peur ? Tu peux me demander ce que tu veux en échange.
- Tout ce que je veux ? Alors tu nous payes à tous le prochain resto ?
- C'est dans mes cordes, répondit-il fièrement.
- Ne lui demande pas quelque chose qui concerne de l'argent, c'est trop facile, intervint Chuck.
- T'as raison, c'est trop simple... Oh, je sais ! Tu me files ta chambre pendant les trois jours !
- Trois jours ?? Purée, t'abuses, mais marché conclu, fit-il en lui tendant sa main.
- Tu feras moins le fier quand tu devras dormir dans mon petit lit, lâcha Alicia qui répondit à sa poignée.
- Mais pourquoi sa chambre ? s'étonna Eglantine.
- J'avoue que c'est un peu étrange, ajouta Katerina.
- Parce que vous avez jamais vu sa chambre ! Déjà, tu devrais voir tous les CD qu'il a Kat, t'en reviendrais pas ! Et son lit, mon Dieu, il est immeeeense.
- Vous avez dormi ensemble ? m'étonnais-je à mon tour.
- Je ne savais pas que vous aviez ce genre de relation, ajouta Eglantine.
- Heeeein ? On a juste passé la soirée à écouter ses cd ! Et en plus, il a la télé...
- Chuuut, ne leur révèle pas tout, la coupa Elliot. Il faut savoir garder une part de secret, dit-il amusé.
- Je pensais que tu n'aimais pas regarder la télé, répondit Katerina.
Je sentis une pointe d'amertume dans la voix de Katerina. Je ne savais pas non plus qu'il passait autant de temps ensemble, cette confession me fit ressentir un drôle de sentiment. Mais pour avoir déjà dormi avec elle, je savais qu'elle avait un sens différent de la proximité. En plus, les chambres d'Elliot et Alicia se situaient dans le même bâtiment. En la croisant dans le couloir, il lui avait proposé de faire un footing. Puis, après la course, il l'invita naturellement dans sa chambre. Celle-ci, était plus grande que la moyenne car elle faisait le coin du couloir. Voilà pourquoi, il avait un King size comme lit. Le matelas était immense et énorme en épaisseur, et il avait beau prendre de la place, Elliot aimait le confort. Il avait dans un coin de sa chambre, une grande tour remplie de disque. Une chose amenant une autre, ils avaient tous les deux passés la soirée à discuter de leurs chanteurs préférés. Il aura suffi qu'il s'éclipse pour prendre sa douche, pour la retrouvée endormie au-dessus des couvertures.
Cette soirée les avaient rapprochés, j'espèrais juste qu'Elliot ne le voyait pas d'un mauvais oeil, car l'éternel dragueur lui faisait son numéro de charme.
- Ou alors si tu gagnes, on dort ensemble dans mon lit ?
- T'es con, ce serait toi le gagnant dans ce cas !
- Mais je vais me sentir seul dans ta petite chambre, je pourrais y inviter des filles ?
- Eeeerk, hors de question.
- Kat, tu viendras me tenir compagnie ? lui demanda-t-il en levant un sourcil.
- Tu trouveras bien quelqu'un d'autre, répondit-elle sèchement. J'ai besoin de réviser au calme, on se voit en classe.
Elle semblait de mauvaise humeur, elle rassembla ses feuilles et partie se mettre dans un coin au calme. Alicia voulait gagner le pari, alors Eglantine prit le relais pour lui expliquer. La douce savait s'y prendre, et les neurones de la blonde semblait se connectés.
- C'est bon comme ça ? demanda-t-elle en lui montrant un exercice.
- Oui, c'est ça ! Parfait, tu vois que tu peux y arriver !
- Tu expliques tellement bien, j'ai tout compris !
- Comment dois-je le prendre ? soufflais-je.
- Ah bah écoute, elle explique mieux que toi, le taquina-t-elle. Mais tu pourrais m'aider pour les examens aussi ?? Ca me sauverait la vie ! demanda-t-elle toute excitée.
- Bien sûr, on se fera des sessions de révisions tous ensemble, répondit-elle de son sourire tendre.
La cloche sonna la fin de la récréation, il était temps de passer cette fameuse interrogation. Chuck et moi-même avions le sourire aux lèvres en voyant Alicia se gratter la tête tout du long. Les points que Eglantine avait soulevés se retrouvait dans le contrôle, mais elle avait du mal à comprendre les énoncés. Elle fut l'une des dernières à rendre sa feuille à la fin de l'heure. Nous étions sages, àla petite pause entre les deux cours, attendant que l'autre professeur arrive. Alicia semblait un peu déçue.
- Adieu matelas d'amour, adieu fondant au chocolat… Marmonna-t-elle.
- Alors ça n'a pas été ? Demanda Katerina.
- Oh que non… Va vraiment falloir que je bosse plus.
- Je te l'avais bien dit, répondis-je. Mais ne t'inquiètes pas, tu y arriveras !
- Nous t'aiderons, ajouta Chuck. En attendant, tu peux dire adieu à la chambre d'Elliot, se moqua-t-il.
- Arrête, c'est cruel !
- Tu auras certainement d'autres occasions, souffla Katerina.
- Ah… Est-ce que par hasard, ça te dérange ? Lui demanda-t-elle en la regardant droit dans les yeux.
- Quoi ? Pourquoi tu dis ça ? Bien sûr que non !
- Oh, je veux dire, j'ai eu l'impression que ça t'embêtait.
- Non… Tu te trompes… Désolé si tu as cru que c'était le cas, dit-elle en baissant les yeux.
Katerina n'était pas très fière de sa réaction, elle avait honte en voyant la sincérité dans les yeux d'Alicia. Elle lui offrit un sourire, pour la persuader. Lorsqu'elle lui sourit en retour, elle se sentit soulager.
Notre titulaire arriva ensuite, et installa ses affaires sur le bureau avant de commencer le cours.
- Avant toute chose, j'aimerais que nous parlions du voyage scolaire. Notre classe n'a pas encore fait son choix, et il est temps que nous soumettions une réponse, n'est-ce pas Chuck ?
- C'est exact, il est plus que temps pour organiser le voyage et faire les réservations, acquiesça-t-il.
- Mais monsieur, nous avons déjà fait notre choix, lui dit un élève.
- C'est vrai, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Nous avons besoin du vote de Blear pour départager la destination.
- Quoi ? C'est pour ça qu'on n'a toujours pas choisi ? Dit Alicia en fronçant les sourcils.
- Donc dis-moi, ou aimerais-tu partir Blear ? Au ski, profiter des montagnes et de la neige, ou prendre un bain de soleil aux îles Canaries ?
Le voyage scolaire devait avoir lieu durant la semaine après la période des fêtes de fin d'année.
Les professeurs laissaient aux délégués le choix des destinations, dans la limite du raisonnable. L'une des limites était là quantité d'élèves par voyage. Pour un souci de nombre et de sécurité, les quatre premières classes ne participeraient pas au même voyage que les quatre dernières. Les premiers avaient déjà choisi leur destination, mais nous nous étions pas encore mis d'accord. Ils avaient votés à plusieurs reprises, mais la décision avait été reportée à cause de l'absence de Blear Makes. Elle allait maintenant nous départager, qu'est-ce que la reine des glaces allait choisir ?
- Les deux endroits ont l'air magnifiques, dit-elle en regardant les photos. Cela dit, j'ai une préférence pour les îles Canaries.
- Tu es certaine ? Soie bien consciente que ton avis pèse dans la balance, tu détermines le choix de ce voyage.
- Quoi que je choisisse, il y aura des déçus n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas faire deux voyages ?
- Chuck ? Tu peux répondre à cette question ? L'appela le professeur.
- Bien sûr, alors sachant que les autres classes ont déjà leur propre voyage, et que nous trouvons ça dommage d'être séparé de cette partie des troisièmes, nous pensons qu'il est plus intéressant d'aller tous au même endroit, expliqua-t-il. Et c'est évidemment une question de budget.
- Je vois, c'est logique, affirma-t-elle. Donc je confirme, mon choix est les îles Canaries.
- Parfait, je dois avouer que j'avais moi-même envie de partir au soleil.
La classe était mitigée. Ceux qui voulaient partir au ski étaient déçus, et ceux qui rêvaient de partir en Espagne faisaient déjà la fête. Pour ma part, j'avais envie de partir aux deux voyages, mais j'avais soutenu Alicia voulant partir à la montagne. Elle semblait vraiment contrariée.
- Sérieusement ? Monsieur ! Cria-t-elle à travers la classe.
- Alicia ne crie pas comme ça, qui a-t-il ?
- Je ne trouve pas ça juste ! Pourquoi est-ce que notre destination repose sur son choix ? Merdique qui plus est… Marmonna-t-elle.
- Mais enfin Alicia, c'est le principe du vote, répondit-il abasourdie. Il aurait été injuste de choisir sans lui demander son avis…
- Peut-être… Mais je suis sûr que depuis le dernier vote, plein d'élèves se sont désistés en attendant sa réponse ! Et vous accordez beaucoup trop d'importance à son vote, c'est …
- C'est de la démocratie ! S'exclama le professeur. Sois donc un peu raisonnable !
- De la démocratie ? Mais on est même pas un nombre paire ? Même sans son vote, c’étaient les Canaries qui gagnaient, si on ne compte pas les désistements, alors pourquoi lui avoir demander son avis ?
- Eh bien…
- Si elle avait dit le ski, ça aurait été le ski?
- … Je ne me rappelais pas ses calculs…
- Est-ce vrai ? Demanda Blear au professeur.
- Je… Alicia n'a peut-être pas tort, avoua-t-il embêté. Devrions-nous partir au ski ? Dit-il incertain.
Cette conversation créa un tôlé dans la classe, les Montagnards reprirent du poil de la bête et défendaient maintenant leurs positions. Personne n'était d'accord, et il était hors de question pour les amoureux de l’été d'abandonner leur destination. Le professeur ne savait plus comment gérer ses élèves, se disputant leurs intérêts.
- Calmez-vous, hey s'il vous plaît !
- Bon sang, quelle plaie… Silence ! S'écria Blear.
Toute la classe se tut, en entendant la première Richess élever la voix. Elle se leva fièrement de sa place au tout devant la classe et se retourna vers l'ensemble des élèves. Elle fixa Alicia.
- Regarde donc le bazar que tu nous as mis là, souffla-t-elle. N’aurais-tu pas pu simplement te taire ?
- Ce n'est pas dans mes habitudes de faire la frotte balle, rétorqua-t-elle.
- … En attendant, si tu n'avais rien dit, nous aurions une destination, dit-elle en retenant sa colère.
- Alors partons au ski, lâcha-t-elle.
- Donc, tu sers également tes intérêts ?
- Je fais comme toi …
- Les filles ! S'exclama le professeur. C'est inutile de se disputer, trouvons plutôt une solution à ce problème.
- J'en ai une, dit Alicia. Plutôt que de dépendre d'un seul avis, notre choix devrait être défendu par les deux équipes… Expliqua-t-elle. Alors faisons un match !
- Un match ? S'étonna le professeur.
- Oui un match de foot !
- C'est ridicule… Autant refaire un vote et…
- Aurais-tu peur que votre équipe perde ? La provoqua-t-elle.
- … Je serais la capitaine, répondit-elle froidement.
- De même !
- Alors ce sera un combat de fille ? Dit le professeur.
- Ça vous poses un problème ?! Répondirent-elles en même temps.
***
Au temps de midi, toute l’école avait eu vent du match qui se préparait pour déterminer la destination de voyage d’une partie des troisièmes. Sans compter, qu’il se jouait entre celle qui avait réunit la plupart des Richess, et Blear Makes qu’elle n’avait pas encore su capturer. Tout le monde savait déjà que Alicia, alias « la blondasse », était une tête brûlée, mais personne n’avait jamais vu Blear à l’œuvre. Celle-ci semblait plutôt sereine face à son adversaire.
La coure était noire de monde formant un cercle autour du terrain invisible délimiter par les deux goals installés au préalable. Elles étaient toute deux en train de former leur équipe. Elles avaient décidé de jouer à cinq contre cinq, par habitude d’avoir déjà jouer au mini foot, et de ne pas y inclure de garçons. Tout le monde était d’accord pour dire que l’enjeu en serait différent si ça avait été le cas. Parmi l’équipe d’Alicia, il y avait Katerina, très sportive et trois autres filles assez confiantes pour s’être proposé de participer à la bataille. Blear prenait beaucoup plus de temps, choisissant avec soin chacune de ses coéquipières. L’une faisait partie de l’équipe de foot, et les deux autres étaient-elles mêmes des rivales en athlétisme. Elle n’arrivait pas à mettre le doigt sur sa dernière recrue, alors que de nombreuses filles se proposaient. Elle passa devant elles, en se tenant le menton, réfléchissant.
· Ça ne fera pas l’affaire… Murmura-t-elle.
· Alors tu te décides ?! S’impatientait Alicia.
Blear l’ignora, comme elle savait si bien le faire. Soudain, son visage s'éclaira et une lueur illumina ses yeux. Elle jeta son regard dans la foule, et s’approcha d’un groupe d’étudiants. Ils se pissaient tous dessus, laissant derrière eux un visage connu.
· Marry Stein… Dit-elle en s’approchant de la blonde. Tu as des comptes à leur rendre, non ? Ajouta-t-elle en l’invitant d’un signe de tête.
· Tout à fait, répondit-elle fièrement.
· … Et pour que tu le saches, je déteste perdre, lui dit-elle on ne peut plus sérieuse.
· Hum, sourit-elle. C’est un mot qui ne fait pas partie de mon vocabulaire !
Les filles montèrent sur le terrain, Alicia et Katerina étaient charismatiques, et l’union de Blear et Marry rendaient le spectacle d’autant plus intéressant. Cette dernière ne faisait pas partie de l’équipe de St-Clair, mais elle avait longtemps pratiquer le sport. C’est notre titulaire, plutôt mal à l’aise face à cette confrontation d’adolescentes, qui se prit au jeu de l’arbitre.
Elles se mirent toute en position, Katerina comme gardienne, Alicia et Blear au milieu du terrain auprès de notre prof. Il utilisa une pièce pour tirer à pile ou face qui démarrera le match, « face » Blear, et « pile », Alicia. Il fit tourner la pièce en l’air, et la récupéra sur le dos de sa main. Face : allait-elle nous donner le ballon ou le garder ? Blear le saisit dans ses mains et l’installa au milieu du terrain en le bloquant avec son pied.
Le match commença, elle fit directement une passe à Marry. Celle-ci, s’empressa de jongler avec la balle en s’avançant dangereusement dans la partie adverse, tandis que Blear montait sur le terrain et les autres restaient en défense. Alicia rattrapa la reine de St-Clair dans sa course, et contra la passe de Marry à son égard. Le ballon se faufilait alors entre ses jambes, et atterrit aux pieds d’une autre. Son équipe monopolisait moins la balle, se faisant des passes régulières, et précises. L’une de ses coéquipières en haut du terrain, tenta un premier but, accompagné des cris des élèves spectateurs, mais il n’aboutit pas. La gardienne s’empressa de récupérer le ballon, et le remit directement en jeu. Les joueuses se bousculèrent pour l’attraper, Blear et Alicia courraient à vitesse égale. L’équipe adverse prit l’avantage, l’une d’elle sprinta jusqu’à la limite d’avant goal, tandis que l’autre menait le ballon jusqu’au but. Marry apparut de nulle part, à toute vitesse, shootant dans l’objet tant convoité, qui s’écrasa en ligne droite dans le filet de l’ennemi. La foule autour se mit à crier et sauter dans tous les sens, et d’autres se mettait à huer en réponse. Alicia pesta seule dans son coin, mauvaise joueuse. Marry rejoignit le milieu du terrain en marche arrière, et se mit à hauteur de Blear tout en attachant sa magnifique chevelure en deux trois mouvements.
· Et un point pour les Canaries, s’exclama-t-elle.
· Continuons sur cette lancée… répondit l’autre.
Dans les gradins, Eglantine encourageaient silencieusement les filles en faisant des petits gestes discrets. Michael et moi-même en plaisantions, faisant des prognostique. Elliot était enragé, criant plus fort que les autres. Chuck lui foutu un coup de pied au cul, et se mit à crier à son tour, lorsqu’Alicia mit un but. Elles étaient maintenant à égalités, nous en perdîmes notre sang froid.
Un défilé de tir au but non abouti, accompagné de « oooh » et de « aaaah » en suivit.
Le temps commençait à se faire long. Les filles de l’équipe pour le ski fatiguaient, mais Alicia les encourageait en criant à travers le terrain. Celles pour les Canaries, n’en étaient pas pour autant en pleine forme. Il était convenu que le match prenne fin, en même que la cloche sonnerait la reprise des cours. Il ne restait plus que quelques minutes, et le score restait inchangé. La balle sortit du terrain, et lorsqu’une des filles le replaça sur le terrain, l’arbitre cria « il ne vous reste plus beaucoup de temps pour vous départager !! ». Cette nouvelle secoua chacune d’entre elles.
Le match prit un tout autre rythme.
Alicia s’activa et piqua la balle à une autre peinant à atteindre la deuxième moitié de la cour. Blear monta la marquer, et lui mis des bâtons dans les roues. Elles entrèrent dans un combat effréné se substituant le ballon, l’une, l’autre. Les filles autour attendaient une brèche pour leurs prendre, mais elle ne le quittait plus des pieds.
· Laisse-moi tran-qui-lle, dit Alicia les nerfs en pelote.
· Alors, on ne sait plus quoi faire ? Répondit sa rivale en lui prenant le ballon.
· Et merde… Jura-t-elle.
Blear réussit enfin à se dégager d’elle et couru comme une folle. Alicia la rattrapa et plaqua son bras devant elle pour la ralentir. La brune eut juste le temps de pousser son pied contre l’objet de convoitise. Il vola en direction de ses partenaires, et rebondit contre le sol.
· Marry ! Marque ! S’écria-t-elle.
Boucle d’or apparut encore une fois, telle une héroïne, et afficha un sourire diabolique, totalement confiante de son jeu. Elle souleva son pied gauche, et le laissa basculer jusqu’à la balle se propulsant en direction de Katerina. Celle-ci, se lança en avant pour le contrer. Il frappa son épaule, et atterrit par rebond dans le goal. Un instant de silence total fut marqué, laissant place aux cris. Katerina se laissa tomber au sol, et Alicia agrippa sa tête et la secoua frénétiquement. Les filles de l’équipe adverse se rejoignirent en courant célébrant leur victoire, Marry fit un bond en l’air et Blear brandit son poing vers elle comme pour dire « yes ». La blonde agrippa les épaules de la brune, et sautillait sur place.
· Je t’avais bien dit que je ne perdrais pas ! S’exclama-t-elle.
· Ahahah, bravo ! Répondit-elle en arborant un sourire.
· Oh…
· Ah…
Les deux filles perdirent leur sourire le temps d’un instant, perturbées l’une et l’autre par cette soudaine proximité. L’effet de la victoire les avait fait baisser leurs gardes. Blear mit un peu de distance entre elles deux, Marry baissa la tête parcouru d'un drôle de sentiment. Finalement, Blear lui tendit sa main.
- Bien joué, la félicita-t-elle en lui lançant un petit sourire.
- Toi aussi ! On ne fait pas une si mauvaise équipe ! S'exclama-t-elle rayonnante.
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