Chapitre 26 : Week-end mondain.

15 minutes de lecture

Un week-end chez les Richess, ça ressemblait à quoi ?

Chacun d’entre eux était soumis à certaines obligations, et responsabilités lorsqu’ils retrouvaient le cocon familial. Alors que pour la plupart des adolescents, le week-end, se composait d’un vendredi en famille, d’un samedi de révisions, et d’un dimanche de repos, il n’en était rien pour mes amis.

Katerina rentrait à peine chez elle, qu’elle devait présenter à son professeur de danse, ce qu’elle avait pratiquer durant la semaine. Celui-ci, s’attendant à de nouveaux pas, ou à de réelles améliorations de sa part. Elle passait alors le reste de la soirée en sa compagnie, révisant ses chorégraphies, et en apprenant de nouvelles. Elle n’avait que pour seul moment de répit, la douche brûlante qui l’attendait après les étirements. Ensuite, il était temps de se plonger dans les draps, reposant ses jambes lourdes dont les muscles frétillaient. Mais dormir n’était qu’une activité apportant le lendemain plus rapidement. Elle devait se lever de bonne heure, se plongeant directement dans une série d’exercices matinaux, suivi d’un jogging en compagnie de son chauffeur. Heureusement que celui-ci avait plus d’humour à l’extérieur qu’à l’intérieur de la maison Hodaibi. Elle consacrait, ensuite le reste de sa journée à étudier la matière vue durant la semaine. Le soir venu, ses parents l’invitait à se joindre à eux au visionnage de films de guerre, d’histoire ou de reportage à but éducatif… Loin des blockbuster Américains, elle fatiguait devant ce supplice qui leur servait soi-disant à resserrer les liens familiaux.

Le dimanche pour elle, signifiait se lever une heure plus tard que d’habitude et bosser sur le reste de ses cours durant toute la matinée. Ses grands-parents, plus mégalomane, que ses propres parents, venaient souvent leur rendre visite. En suivait de longues discussions sur son choix de carrière, et concernant leurs plans pour elle, l’héritière de la compagnie. Il lui apprenait au fur et à mesure des semaines, tout ce dont elle avait besoin, pour être formée à ce métier. Ce à quoi, elle n’aurait jamais osé s’opposer, alors que dans un coin de sa tête, elle rêvait de produire de la musique.

Michael et Eglantine, pourtant tant éloigné l’un de l’autre dans la hiérarchie, vivaient un schéma similaire. Chacun de leur week-end était chargé en études, grâce à des professeurs privés faisant des aller et retours à leurs domiciles, dans le but de leur enseigner une matière plus approfondie que ce qu’il voyait à l’école. Ce n’était pas un hasard qu’il subisse le même traitement, les deux familles étant en parfaite compétition. Si l’une détenait toutes les plus grandes usines de l’industrie chimique, l’autre excellait dans les recherches avancées de ce même domaine. Ils misaient beaucoup sur leurs enfants, les incitant à reprendre le flambeau, tout en étant plus fort que l’ennemie. S’ils avaient su qu'ils s’embrassaient en cachette dans les lits de l’internat…

C’était particulièrement lourd pour eux, d’être dans une étude constante, à un tel point qu’ils ne se rendaient même plus compte de leur condition. Il fallait étudier, réviser, comprendre la matière, faire des synthèses, des schémas, des tableaux… TOUT pour prouver à leurs professeurs qu’ils avaient compris la matière. S’en suivaient des tests, des élocutions, et des expériences en laboratoire. Les « temps libres » se résumaient à la recherche bibliographique, ou à la lecture de romans portant sur de grands philosophes, et scientifiques en tout genre.

Il y avait bien une ou deux activités qui leur permettaient de prendre un peu de distance avec les études. Pour Michael, il s’agissait de ses chiens, ses bébés. Dans un premier temps, ses parents ne voulaient pas accéder à son « caprice » d’enfant, mais ils finirent par accepter, lui faisant promettre de s’en occuper exclusivement. Il ne lui aura pas fallu plus pour être heureux, et c’est de cette manière qu’il a grandi avec eux. Les promenades en leur compagnie lui permettait de prendre une bouffée d’air frais, et de se détendre. Il les aimait plus que tout, et était prêt à faire n’importe quoi pour eux.

Pour Eglantine, c’était la cuisine. Sa mère lui avait annoncée à l’âge de ses douze ans que, dorénavant, elle devrait produire le repas du samedi soir. Son argument premier reposant sur le fait qu’elle devait être capable de faire à manger, pour devenir une bonne épouse. Et puis la cuisine, c’était un peu comme la chimie. Elle pensait que la tâche serait fastidieuse, mais elle s’étonna d'y prendre goût. Elle était maintenant un vrai petit chef, avec sa collection de livres de recettes qui comprenait, bien évidemment, ses propres inventions. Elle avait trouvé en cette discipline, le calme, la sérénité et l’ordre. Sans compter, la création, et le goût des bonnes choses.

Bien sûr, ils s’adonnaient tout deux aux échecs, discipline pour laquelle ils étaient encore une fois en compétition.

Elliot devait être autant assidu que ses camarades en ce qui concernait les révisions, mais contrairement à eux, il ne passait pas son temps la tête dans les bouquins. Il l’enfilait plutôt constamment dans ses vêtements de sport. Il jouait au basket à l’école, et s’entraînait avec le panier que ses parents lui avaient installés dans la cour, mais ce n’était pas seulement ça. Il courait chaque matin, en complément de son jogging du soir à l’internat. Il avait un coach sportif dans une salle de musculation adapté à son âge. Le tout étant de prendre soin de son corps sans l’abîmer. Les plats à l’école n’étant pas toujours adaptés, il suivait un régime strict les week-ends, ce qui lui laissait au moins un peu de lest la semaine. Mentalement, c’était très difficile de pousser son corps dans ses retranchements, mais il était passionné. Il partageait l’amour du sport avec ses deux parents, mais plus particulièrement avec son père. Malheureusement, souvent absents à cause du travail, il se retrouvait souvent seul ou en compagnie des cuisiniers et du majordome. Ce dernier était comme un frère à ses yeux, mais il ne pouvait pas remplacer la chaire de son sang. Le sourire qu’il arborait toute la journée, s’en allait souvent le soir lorsqu’il se regardait dans le miroir. Il avait un corps parfait, une belle gueule, il était doué en sport, dans les études, et même avec les filles, mais il ne savait pas comment établir un contact avec ses parents.

Marry Stein aimait rentrer à la maison, elle était même souvent impatiente de retrouver sa grande demeure. Elle voulait se promener dans les jardins de fleurs, pouvoir se glisser dans son lit à baldaquin, et ranger soigneusement son dressing. Elle voulait saluer et caresser sa petite perruche qu’elle aimait tant. Elle aimait travailler, apprendre avec ses professeurs qu’elle connaissait depuis l’enfance, faisant partie intégrante de la famille. Elle ne les décevait jamais, résolvant chaque demande avec brio. C’était le compromis, à toute réussite était raccordée une récompense. Ainsi, elle participait à des brunchs avec sa mère, et assistait à des défilés de mode qui la faisait tant rêver. Elle prenait des cours de sport, changeant régulièrement de discipline. Ces temps-si, elle s’adonnait au tennis, c’est la petite jupe qui l’avait décidé. Il ne lui fallut pas longtemps pour manier la raquette comme une pro, renouant alors de temps en temps avec le foot depuis sa victoire en compagnie de Blear. Elle vivait pleinement sa vie d’enfant fortuné, profitant de chaque plaisir qui pouvait lui être offert.

Il n’y avait qu’une tâche noire sur le tableau. Son père était sans cesse en voyage d’affaires, et lorsqu’il déniait enfin se montrer, toute l’attention revenait à sa mère. Il lui ramenait toujours des cadeaux, et l’invitait au restaurant, rien qu’eux deux, pour finir dans les draps jusqu’au petit matin. Lorsqu’elle lui montrait ses bonnes notes, il ne la félicitait pas. Il ne se mettait pas en colère, mais il ne l’encourageait pas non plus, comme si elle n’existait pas. Il lui avait porté un peu d’intérêt lorsqu’elle disait pouvoir atteindre le poste de présidente, mais lorsqu’il apprit que c’était Chuck Ibiss qui l’avait remporté, il y avait un air de dégoût sur son visage. Les Stein subissaient au quotidien leur investissement dans l’immobilier et la restauration. Ils n’étaient pourtant pas dans le même secteur, mais ils s’étaient souvent fait voler leur emplacement, parce qu’ils payaient plus, toujours plus, pour obtenir ce qu’ils voulaient. Il n’était pas étonnant que Marry développe une haine contre Chuck, lorsqu’elle entendait tous les jours ses parents critiquer sa famille.

Celui-ci, n’était jamais non plus contre l’idée de rentrer au bercail. Il était choyé par son entourage assez conséquent, et bien que ses parents n’étaient pas fort présents, ils avaient une bonne relation. Il s’entendait merveilleusement bien avec eux, partageant le goût du luxe avec sa mère, et celui des affaires avec son père. Chuck aimait l’idée de devenir un businessman, même s’il le serrait dans un premier temps, dans la firme de ses parents. Il avait un tas de projets pour le futur, comprenant parfaitement les lois économiques et sociétales qui s’opposait à lui. Il avait ça dans le sang, c’était un leader né, comme son père, et il avait hérité de la beauté de sa mère. Les yeux topaze, les cheveux mauves, son teint et son sourire, tout ses éléments ne faisant qu’encadrer sa valeur. Chuck passait donc de rare, mais de bons moments en familles, et il était assidu dans tout ce qu’on lui demandait. Il était presque parfait, d’une gentillesse inouïe, généreux, à l’écoute, courageux, téméraire, pragmatique, mais il avait tout de même un défaut : il détestait perdre. Avec le temps, il a appris à ne pas s’engager lorsqu’il savait qu’il n’obtiendrait pas ce qu’il veut, et c’est ce qu’il s’est passé avec le post de président des délégués. Il savait que tant que Blear se présentait, il n’aurait aucune chance, mais avec Marry, c’était une autre histoire. C’est de cette manière-là, qu’il a obtenu la reconnaissance des autres, le voyant toujours réussir ce qu’il entreprenait, et il valait mieux pour eux, car il pouvait entrer dans une colère noire à la suite d’une déception. Il pouvait être manipulateur, égocentrique, et usé de tous les moyens qu’il possédait pour ne pas perdre la face. C’étaient ses mauvais côtés cachés derrière sa fortune.

Il ne restait plus que Blear…

Les rumeurs sur sa demeure n’étaient pas toutes vraies, mais beaucoup d’entre elles n’étaient pas fausses. Sa maison était comme un palace, renforcé par des murs de clôture et une grande grille en son devant. Une fois à l’intérieur, il fallait traverser les grands jardins, entretenus quotidiennement, pour accéder à l’entrée. L’homme qui vous ouvrirait la porte, était un majordome sexagénaire, ayant gagné la confiance de la famille Makes au fil des années. Blear était entourée que d’adultes, lorsqu’elle n’était pas seule. Cette propriété était bien trop grande, pour la fille unique de la famille la plus riche du Pays. Elle était comme un grain de sable, parmi tant d’autres sur la plage. Cependant, elle avait bien plus d’importance que cela, et un certain nombre d’attentes étaient posé sur elle. Être la meilleure élève de St-Clair en faisait partie, et pour ça elle devait redoubler d’efforts pour ne pas se laisser manger par Michael et Eglantine. Elle passait la plupart de ses journées dans la bibliothèque familiale, au chaud, devant la cheminée, car à l’inverse de ce que pouvait renvoyer l’image de son surnom, elle ne supportait pas le froid. Pourtant, l’ambiance dans la maison était glaciale. Il n’y avait presque aucune vie, pas d’animaux, pas de frères et sœurs, ou de grands-parents… Pas de parents non plus, ceux-ci toujours absents. Et bien qu’ils n’étaient pas là, ils exigeaient tant d’elle. Sa mère était sévère et stricte, la poussant continuellement à être la première. Quant à son père, cela faisait longtemps qu’il avait laissé les rênes à cette dernière.

Elle essayait de passer le plus de temps à l’extérieur, pratiquant de nombreuses activités. Depuis qu’elle était petite, elle avait fait de la dance classique, du piano, de la flûte, et de la harpe. Elle faisait toujours partie de la chorale, qu’elle avait remplacé de temps à autre, par le tennis, le badminton et le croquet. Aujourd’hui, ce qu’elle préférait, c’était l’équitation. Elle n’avait jamais eu d’animaux de compagnie, mais avec ce sport, elle avait trouvé un ami, et un prétexte pour sortir de chez elle. Monter à dos de son cheval, et pouvoir en prendre soin, c’était la seule liberté qui lui était accordé. Autrement, elle passait tout son temps à étudier ses cours, son futur métier, et les livres qui lui était accordé de lire. Elle avait un planning minutieux à suivre, qui était contrôler et vérifier par l’un de ses professeurs. Elle était sans cesse encadrée, par le majordome la suivant ou qu’elle aille dans sa prison dorée, par son chauffeur dés qu’elle devait se déplacer, par les journalistes si elle se rendait à un événement, par cette dame qui venait lui inculquer les savoirs d’une femme, par ce monsieur à l’entrée qui assurait sa sécurité… Par tant de monde, qu’il n’était pas possible de les compter, et pourtant, elle n’était que grain de sable.

***

Le week-end de « la raquette d’or » était un événement annuel auquel toute une partie du gratin aimait se montrer. Chaque année, il était tenu par une famille différente, dont les invités changeaient en fonction de leur préférence. Le but était de réunir les meilleurs joueurs de tennis parmi leurs enfants, dans une compétition des plus amicales. Il allait sans dire que bruncher était aussi à l’ordre du jour. Cette fois, elle se déroulait chez les « Mercier », reconnus dans le secteur de l’immobilier. Chaque famille avait un intérêt à inviter les Richess à leur petite fête, et dans leur cas, ils pouvaient se permettre d’inviter deux de leurs familles.

Marry, étant une joueuse prometteuse, s’était jointe au tournoi bien qu’elle n’avait aucune envie de devenir professionnel. Elle était présente seulement pour faire plaisir à ses parents, leur permettant d’ouvrir la porte des Mercier plus facilement, qui les avaient invités pour cette même raison : signer un contrat.

La jolie blonde se dandinait dans sa tenue de tennis mettant parfaitement ses courbes en évidence, tandis que ses parents entamaient un verre en compagnie des hôtes. Son père était exceptionnellement présent pour cette occasion. Les parents sirotaient cocktail et champagne en cette fin de matinée, tout en jetant un œil à leur progéniture disputant les matchs comme si leur vie en dépendait. Marry donnait tout ce qu’elle avait, pour ne pas perdre devant son père. Elle était plutôt douée et avait gagner les deux matchs qu’elle avait entreprit. A la fin du deuxième, elle s’était empressée de chercher les yeux de son père, et sa reconnaissance avec. Celui-ci, était de glace et plus que d’habitude. Elle passa sa main sur son front en sueur et la posa ensuite sur sa taille en observant les gradins. Voilà pourquoi il était de mauvaise humeur, les Ibiss s’étaient invités à la fête. Chuck portait un polo blanc, et un short décontracté de la même couleur. Son apparition fit tourner la tête aux quelques adolescentes qui faisait partie du lot. Elles rêvaient toutes d’être celle qui choisirait pour femme, bien qu’il fût trop tôt pour en convenir. Lorsqu’il descendit sur le terrain, plus fier que jamais, quelques garçons qu’ils connaissaient le rejoignirent. Plusieurs d’entre eux, l’invitèrent à jouer un match contre eux. Il accepta de se lancer en duo avec celui qu’il connaissait le mieux, pour affronter deux autres rivaux. Les filles faisaient preuve de retenue, pourtant excitées en le voyant manier la raquette. Marry semblait analyser chacun de ses mouvements, parcourant chaque muscle de son corps, d’un air sévère. Lui, était vraiment concentré à en oublier sa présence. A la fin du match, fini sur une égalité, ils se serraient la main en bon joueur et prirent le chemin des vestiaires.

Il était fin d’après-midi, et le nombre d’invités avaient réduit, pour ne laisser place qu’aux meilleurs. Le père Mercier avait fait un discours, expliquant le double intérêt de cette soirée, et remerciant la présence d’autant de leurs « amis ». Si les parents de Marry leur avaient tenu compagnie toute la journée, il était temps pour ceux de Chuck de prendre la relève. Son père était doué avec les mots, et sa mère se chargeait de la séduction, ils formaient une bonne équipe. Chaque argument faisait hocher la tête aux propriétaires, le tout dans une discussion des plus agréable. Les Stein les regardaient de loin, agacé par le culot de cette famille avait laquelle ils étaient en continuelle compétition.

Chuck avait enfilé un vêtement de soirée plus approprié à l’apéro qui se présentait devant lui. Marry avait fait de même, illuminant la salle de sa beauté, dans une robe émeraude. Elle amena un toast à sa bouche, et se leva de son siège pour se rendre aux toilettes. Le bruit de ses talons résonnait dans le couloir qui avait su conserver le calme. Lorsqu’elle en revint, elle passa devant les cuisines, curieuses des mets à venir. Il semblait n’y avoir personne, alors elle s’empressa de rentrer pour se diriger vers le frigo devant elle.

· Qu’est-ce que tu comptes voler ?

· Aah ! … Chuck… Grimaça-t-elle en le découvrant.

Il se tenait dans un coin de la pièce, appuyer contre le plan de travail, et un cocktail qu’il ne pouvait sans doute pas boire, à la main. Il lui lança un sourire et déposa son verre avant de la rejoindre les mains dans ses poches de costume. Puis, il la contourna en la regardant de haut en bas, et ouvrit le frigo en lui faisant un signe de tête.

· Je crois que la suite s’annonce bien, fit-il en découvrant l’intérieur.

· …Je peux savoir ce que tu faisais là tout seul ? Demanda-t-elle d’un air supérieur.

· Et toi ? Rigola-t-il.

· Je sortais des toilettes et cherchait pour de l’eau… Mentit-elle.

· Bien sûr, et moi je suis le pape !

· Je ne bois pas de l’alcool toute seule dans mon coin, moi au moins.

· Comme si tu n’avais jamais bu… Je reste simplement discret, pour que mes parents ne s’emballent pas.

· Il serrait peut-être temps qu’ils s’en aillent d’ailleurs, sourit-elle ironiquement.

· Oh, ce n’est pas très gentil ça ! De quoi as-tu peur ? Qu’ils volent le contrat aux tiens ?

· Ce ne serait pas une première, fit-elle en croisant ses bras.

· Hum, ce n’est pas de ma faute s’ils sont de meilleurs négociateurs.

· … Ils ont surtout plus d’argent… Souffla-telle.

· Comme si vous n’en jouez pas non plus, ahah, se moqua-t-il.

· Peut-être, mais nous au moins…

· Eh, ça suffit, dit-il sérieusement. J’ai rien à voir avec leurs affaires, ok ? Donc m’ennuie pas avec tes sermons, ajouta-t-il en fronçant les sourcils.

· … C’est moi… ou t’es un peu saoul ? Dit-elle en plissant les yeux.

Chuck pouvait tromper la plupart des gens autour de lui, avec son allure, sa posture toujours droite et ses sourires, lorsqu’il n’allait pas bien. Cependant, il ne pouvait pas la berner alors qu’elle le voyait presque tous les jours à l’école. Il avait une mine contrariée par ses paroles, ses yeux tombaient légèrement, comme l’une de ses épaules. C’était pourtant à peine visible, mais l’alcool faisait bien effet.

· Je ne suis pas saoul, je n’ai bu que deux verres, répondit-il. Donc, je suis juste un petit peu… éméché ok ?

· Eméché hein, sourit-elle.

· Yep, tu sais ce qu’on dit sur l’alcool ? Il parait qu’il fausse notre vision, et qu’il rend les personnes en face de nous plus agréable à regarder… Je me demande si c’est vrai, dit-il en se rapprochant d’elle.

· Pas besoin d’avoir bu pour savoir que je suis belle, répondit-elle en dégageant ses cheveux.

· Hum ahahah, j’en suis pas si sûr !

· T’as vraiment un problème toi…

· Ouais, c’est…

· Hey qu’est-ce que vous faites là tous les deux !

Un serveur vint les interrompre, énervé, il se ravisa en découvrant les deux Richess, et leur demanda simplement de quitter la cuisine. Chuck glissa un billet dans la poche de son costume en échange de son silence. Personne ne devait savoir qu’il les avait vus en train de discuter ensemble, bien qu’ils n’eussent fait que se chamailler. Ils n’avaient pas le choix d’emprunter le même couloir pour se rendre à la salle.

· Tu restes là, et j’entre en première. Je refuses qu’on me voie avec toi, tu gâches ma beauté.

· Ouh tu es dur là !

· Tu peux parler, c’est toi qui à insinuer que j’étais moche il y a quelques secondes !

· Ne t’énerve pas comme ça, on va encore nous repérer, et je n’ai jamais dit que tu étais moche. Au contraire, ta robe te va à merveille, dit-il en lui lançant son plus beau sourire.

· Je… je le sais très bien !

· Mais je dois avouer que je préférais la jupe que tu portais tout à l’heure… Parfaite pour ton petit cul, ajouta-t-il en lui faisant un clin d’œil.

Chuck prit de l’avance sur elle, et empoigna la clenche de la porte. Il lui envoya un baiser volant avant de l’ouvrir, et disparut dans la seconde d’après. Marry resta figée dans le couloir, et se fit à nouveau dépasser, cette fois par le serveur revenant de la cuisine avec quelques plateaux. Lorsque celui-ci s’engouffra dans la salle bruyante, elle colla son dos au mur et passa ses mains sur son visage cachant la rage qui montait en elle.

· Je sais très bien que mon cul est parfait ! S’exclama-t-elle enragé.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 7 versions.

Vous aimez lire Redlyone ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0