Harmonie par Phillechat
Harmonie par Phillechat
I Lassitude
J’arrive à un moment de ma vie où tout devient fade et mou, uniforme et prévisible.
J’entends, à chaque instant, la voix de Brel : au suivant, au suivant...
Vous pouvez parler pendant des heures, on ne retiendra que les quelques secondes polémiques qui lanceront la machine à indignation.
Vous pouvez écrire pendant des jours, des semaines, des années : seul reste le dernier texte publié. Le seul avantage de cet oubli permanent, c’est que passé quinze jours, tout texte est nouveau.
Petite vie, petite polémique, petit mensonge, petite haine : voilà ce qui m’attend, ce qui vous attend.
Si vous n’en pouvez plus : venez avec moi, prenez le large, osez faire un bras d’honneur à toute cette médiocrité.
On aime bien la philosophie.
Mais il faut que cela ne dure pas : une minute maxi.
Mais il faut que cela soit facile.
Mais il faut que cela soit intéressant.
Mais il faut que cela soit drôle.
Mais il faut que cela change souvent.
Mais il faut que..
II Réceptivité
Je cherche quelque chose, ou plutôt j’ai découvert quelque chose.
En fait c’est un peu des deux !
Réceptivité, tel est le nom du chemin.
Derrière ce simple mot se cache une révolte tranquille ou plutôt une révolution,
c’est selon.
Lectrice, lecteur, si tu me suis, tu te retrouveras sur un chemin étrange et dérangeant,
au minimum déconcertant.
Si tu aimes les chemins de traverse, alors suis-moi !
Toute ma vie, j’ai pensé suivre un chemin différent, le mien.
Avec l’âge, j’ai compris : ce n’était qu’une illusion.
J’ai travaillé, comme tout le monde.
J’ai voté, comme tout le monde.
Je n’ai pas voté, comme tout le monde.
J’ai aimé, comme tout le monde.
J’ai fait l’amour, comme tout le monde.
J’ai trouvé la gestion de la crise sanitaire lamentable, comme tout le monde.
J’ai élevé mes enfants, comme tout le monde.
J’ai payé mes impôts, comme tout le monde.
J’ai perdu foi dans la religion, la politique, comme tout le monde.
Je deviens vieux, comme tout le monde.
Je vois ma retraite s’éloigner, comme tout le monde.
Je me rends compte que je ne changerai rien, ni personne, comme tout le monde.
Je me sens perdu, comme tout le monde.
Maintenant je désire autre chose, un truc où, comme le disait si bien Brel, je ne serais plus « le suivant » !
Il me semble avoir trouvé, je l’appelle « réceptivité ».
J’ai trouvé autre chose, comme tout le monde ?
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