3: Une nouvelle vie qui commence ?

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Lorsque les rayons du soleil passèrent l'ouverture en haut du mur servant de fenêtre à l'infirmerie, Anna se réveilla avec peine, toujours fatiguée des événements de la veille. Les matinées de printemps encore très fraîches en cette saison lui firent ressentir des courants d'air frais lui caressant le dos, lui donnant juste envie de se cacher sous la couverture de son. Cependant, elle n'en n'eut guère le temps, une porte s'ouvrant à la volée et un homme entrant impulsivement dans la pièce pour venir la chercher, sans se soucier de l'intimité de la jeune femme qui eut à peine le temps de se couvrir le corps. Anna lui lança un regard noir, énervé par le comportement dont Van faisait preuve à son égard, mais ce dernier ne semblait pas se soucier de ce genre de détail. Il se contenta de lui expliquer les raisons de sa venue :

- Grand-mère Hildegarde t'attends. Dépêche-toi de t'habiller et rejoint moi dans le couloir.

En entendant le nom de la doyenne, Anna tout en s'habillant avait eût une grande surprise. Alors que la veille tout n'était que discrétion et secret de leur part allant jusqu'à ce qu'aucun ne se présente à elle, la situation lui paraissait différente à peine fut elle réveillée. Elle connaissait au moins le nom de la vieille dame, même si elle ne doutait pas que ça ne changerait rien au comportement de l'ancêtre envers elle. Cependant, elle rejoignit Van dans le couloir en ayant pris une décision quant à sa situation en ces lieux : si elle n'avait toujours pas les réponses qu'elle cherchait concernant son internement dans cette forteresse, ainsi que touts ces événements étant survenus en nombre si rapidement en quelques jours, elle quitterait les lieux même si elle devait le faire sans permission. Suivant Van dans les couloirs, elle s'attendait à être reçu dans la même salle que la veille. Cependant, dans le grand corridor où se croisaient les grands axes du donjon, elle ne tourna pas vers le même couloir que la veille mais fut conduite dans l'autre aile du bâtiment. Parcourant un long couloir traversant toute l'aile du donjon, elle arriva enfin au bout pour tomber sur une grande porte double entre ouverte. Quand Van lui fît passer la porte, elle se retrouva dans un immense jardin intérieur où l'attendait Hildegarde, assise en tailleur dans un vaste disque de fleurs.

La doyenne fit signe à Van de quitter la pièce puis, d'un signe de la main elle demanda à la jeune femme de s'approcher. Anna s'exécuta, vint s’asseoir face à la vieille dame sur le sol et attendit patiemment que celle-ci daigne enfin lui adresser la parole. Hildegarde observa Anna un moment en réfléchissant puis, affichant un air des plus sérieux elle commença à s'exprimer d'une voix calme :

- Dis-moi, que sais-tu exactement de la magie ?

Anna se leva d'un bon en entendant la question de la vieille dame. Cette question, encore ? N'y avait-elle pas répondu la veille ? Pourquoi lui redemander cela à nouveau ? Anna affichait un visage furieux, frustrée qu'elle était d'être laissée sans réponse depuis trois jours maintenant. Elle répondit donc à la doyenne avec colère, n'en supportant plus d'entendre les mêmes mots sortir de la bouche de la vieille dame :

- C'est une plaisanterie ou vous êtes sénile ? Je vous ai déjà dit ce que je savais sur la magie hier soir. Et ma réponse reste la même, que je ne sais rien en dehors du fait que j'arrive à contrôler la glace, et que j'ignore pourquoi. Maintenant, c'est à moi de poser les questions et d'avoir des réponses !

Malgré le comportement agressif d'Anna à son égard, Hildegarde ne bougea pas du sol où elle était assise, observant simplement la jeune femme qui lui hurlait dessus et lui manquai de respect. Puis, elle leva alors son index droit dont l'extrémité commença à scintiller d'une lueur verte. D'un coup, la lumière se volatilisa et des racines sortirent alors du sol pour ligoter la jeune femme et la plaquer au sol. L'une des racines vint alors bâillonner la jeune femme, tandis que la vieille dame toujours calme malgré le regard noir avec le quel elle fixait Anna, reprit la parole :

- Tu veux des réponses ma petite ? Mais à quoi cela te servirait-il d'en avoir si tu ne peux pas les comprendre ? Si j'insiste sur tes connaissances en magie, c'est que si tu n'as même pas les bases, comment veux-tu comprendre tes dons et leurs raisons d'être ? Comment veux-tu que je t'explique où tu es et pourquoi si tu ne comprends même pas pourquoi tes dons ont manqués de peu de te faire brûler sur un boucher ? Alors maintenant, jeune fille tu vas te calmer et prendre le temps d'écouter. Vu ta situation, cette forteresse est la seule demeure où tu puisses rester en sécurité. Et à moins d'y avoir une occupation, il me semble que tu as le luxe de prendre tout ton temps pour m'écouter, non ?

En entendant les paroles de la vielle dame, Anna donna l'impression de s'être calmé. Elle avait bien compris ce que lui avait dit Hildegarde, mais quand même elle ne pouvait s'empêcher de rester frustrer. Trois jours pour avoir un début d'explication sur sa situation et sa présence dans la forteresse ? Elle aurait bien voulu qu'on lui dise cela dès son arrivée. Anna se montrant plus docile et disposé à l'écoute, la vieille dame relâcha les liens qui immobilisaient la jeune femme. Puis, la doyenne reprit calmement ses explications :

- Ce que j'ai bien compris te concernant, c'est surtout que tu n'as jamais eût personne pour t'expliquer l'origine de tes pouvoirs, ni t'apprendre le rôle des sorcières. J'imagine que tout ce que tu as pu apprendre sur le sujet vient de ceux qui n'y connaissent rien, et de ceux qui condamnent de tels dons par la mort. Ce n'est même pas surprenant vue les temps qui courent, les personnes qui auraient pour t'apprendre sont soit mortes au bûcher, sont soit en fuite, ou sont cachées ici ou ailleurs. Pour commencer, je vais juste t'expliquer comment vont se dérouler pour toi les jours suivants dans la forteresse, ainsi que les personnes dont tu devras mémoriser les noms et les visages. L'une de ces personnes n'est autre que moi-même, Hildegarde la doyenne des sorcières de la forteresse et ta préceptrice concernant la magie.

Hildegarde, après s'être présentée commença par lui parler du vieil homme qu'elle avait vu la veille. Il se nommait Dietrich et il était le doyen des guerriers du fort. Bien qu'ayant passé l'âge de pouvoir ne serait-ce que tenir une arme, le vieil homme n'en restait pas moins une source de savoir et d'expérience pour les nouvelles générations. L'homme au visage défiguré se nommait Konrad. Chef de la forteresse ainsi que de la famille Krutz, famille qui s'était établie dans ce fort depuis trois siècles et dont touts les combattants était issus. Intrigué par cette information, Anna reprit la mauvaise habitude d'interrompre la doyenne afin d'en savoir plus, mais celle-ci la fit taire d'un geste de la main et poursuivit le tour des présentations en finissant par présenter l'homme blond discutant avec Van et Konrad la veille : Siegfried, celui qui dirigeait les missions auxquelles étaient affectées une grande partie des guerriers du fort. Voyant le regard perplexe de la jeune femme, Hildegarde comprit qu'il lui fallait avant d'aborder tout autre question lui parler des Krutz. Elle lui expliqua donc le minimum pour lui permettre de comprendre la situation. Les Kruts étaient une vieille famille du saint empire germanique ayant toujours vécu en marge des autres, possédant un don héréditaire ne se transmettant que par le sang. Ils possédaient le don de pouvoir sceller l'âme d'un animal dans des minéraux très spéciaux une fois ceux-ci transformés en pierre précieuse. Elles étaient aux nombres de quatre, représentant de par leur couleur chacun des quatre éléments de la nature : l’émeraude pour la terre, le rubis pour le feu, le saphir pour l'eau, et le diamant pour l'air.

Elle insista sur ce détail car cette classification rappelait aussi les dons des sorcières, qui eux aussi était liés à ces quatre éléments comme Anna dont sa capacité à dompter la glace était lié à l'élément de l'eau. Mais contrairement aux sorcières qui avaient des dons pour la magie par naissance, les recevant aléatoirement et non par le lignage. À l'inverse, le don des Krutz ne se manifestait que chez un descendant. Ils furent les premiers ciblés par l'inquisition, et aujourd'hui une grande partie de leur savoir en avait été détruit par la mort de beaucoup d'entre eux. Ainsi, plus aucun d'entre eux n'aurait pu dire comment ce pouvoir était apparus au sein de leur famille ni pourquoi, et n'en gardèrent que le savoir lié à son fonctionnement. Le fait de pouvoir sceller l'âme d'un animal passant certes par un rituel, dont le sang entrait en ligne de compte et composait une grande partie du rituel. Le fait de se mutiler la main pour utiliser leur sang avait aussi son importance. Afin que l'âme de l'animal leur soit accessible, ils devaient pratiquer le rituel pendant la mort de l'animal et pour en avoir le temps, la mort de l'animal devait se faire lente. Afin de compenser les souffrances et l'agonie de l'animal, le sang utilisé devait venir d'une blessure que s'infligeait volontairement le guerrier, afin de partager la souffrance de l'animal.

La dernière partie essentielle du rituel venait des lignes de la main ouvertes pour faire office de blessure, et de douleur consentie. La ligne de tête symbolisant le réceptacle d'origine de l'âme, la ligne de vie représentant la vie prise de force, et la ligne du destin qui signait un pacte entre l'âme de l'animal et celui qui la réclamait. Si la magie constituait déjà pour l'inquisition un lien avec l'obscur, ce don lui était clairement pour eux un signe d'un pacte avec les démons. Anna, après tant de révélations, commençait à fatiguer et à avoir besoin d'une pause. Elle et Hildegarde venaient de passer la matinée entière dans ce jardin, et la jeune femme avait besoin de se dégourdir les jambes et de manger. Anna restait désemparée par la situation. Certes elle voulait des réponses, mais elle venait de comprendre en une seule matinée que savoir ce qu'elle voulait lui prendrait bien plus de temps. Et puis, elle avait encore en mémoire la démonstration de la vieille Hildegarde avec les racines. Comment cette vieille dame d'un simple geste, avait pu lancer une telle magie et aussi vite ?

Si au moment où elle avait subi ce sort, Anna s'était sentie frustrée et impuissante face à la vieille Hildegarde, avec le recul plus elle y pensait et plus elle était fascinée par la démonstration de magie dont elle fut témoin. Après avoir pris le temps de se détendre et de se reposer à l'infirmerie et d'y prendre un repas lui ayant était préparé. Elle fût impatiente de revoir la doyenne pour poursuivre leur discussion. Cependant, elle se retrouva nez-à-nez avec Van qui l'emmena hors du donjon. Anna le suivit avec surprise et se retrouva dans les escaliers, où elle avait pu voir différents bâtiments à son arrivée dans la forteresse. Van l'emmena vers les premiers bâtiments de l'escalier gauche, puis en ouvrit la porte et en donna la clef à la jeune femme qui en fût surprise de l'objet lui étant confié. Cherchant une explication à cette clef, elle refusa d'entrer dans le bâtiment sans avoir la moindre explication :

- On peut savoir pourquoi tu me donnes cette clef ? C'est quoi cette porte ?

- Toujours aussi impatiente. Tu sais, je comptais t'expliquer une fois à l'intérieur, mais tant pis. C'est ici que tu habiteras désormais. Normalement, on avait prévu qu'Hildergarde ait fini de t'expliquer le fonctionnement de la forteresse pour ça. Sauf que le pépé Dietrich en a décidé autrement, estimant que l'infirmerie allait être prioritaire aux soins.

- Autrement ? Il y aurait eu un imprévu ?

- Oui mais rien ne te concernant pour l'instant. En tout cas, la mémé pourra pas s'occuper de toi avant demain. Du coup, profite de l'après-midi et de la soirée pour te détendre. Et ça te laissera du temps pour te familiariser avec la maisonnette qu'on t'a attribué.

- C'est gentil de m'offrir temporairement un logement.

- T'offrir ? Au cas où tu l'aurais oublié, il me semble qu'on t'avait parlé d'une tâche à te confier ici. Normalement, on aurait dû te la confier avant le logement mais on a dû faire autrement. En tout cas, la vieille Hildegarde t'expliquera plus en détail que moi, mais sache juste qu'ici, on n'offre rien et que chacun contribue à sa façon à la vie de la forteresse pour que tout le monde puisse y vivre en paix et en sécurité. En tout cas, profite du reste la journée pour t'habituer à ton nouveau foyer, le temps libre dont tu profites ne durera pas longtemps.

Tandis que Van repartait en direction du donjon, Anna passa le seuil de sa nouvelle demeure. La maisonnette était très petite et dont le sol ainsi que les murs étaient entièrement creusés dans la roche, comprenant une chambre servant aussi de salon avec un lit et une table, une salle pour sa toilette ainsi qu'une armoire ayant quelques draps et deux robes raccommodées grossièrement. Elle fouilla son logement pour y trouver de quoi manger, mais ne trouva pas le moindre cellier ni cave pour y entreposer des aliments. Sur le coup, elle s'en voulait de ne pas avoir posé la question des repas. Mais avec le recul, elle se rendait compte que bien qu'elle eut de nombreuses questions en tête depuis son arrivée à la forteresse, elle ne posait jamais les bonnes au bon moment. Tandis qu'elle s'inquiétait de savoir comment elle vivrait dans son nouveau logis, elle en eût la réponse dans la soirée. Van était revenu la voir, lui apportant de quoi manger, puis lui expliqua que les premiers jours elle mangerait certes chez elle, mais qu'après elle prendrait ses repas collectivement. Si sa demeure ne contenait aucune structure pour les repas, c'était pour la simple raison que les résidents prenaient leurs repas collectivement par secteur, chacun regroupant des habitations en quartier regroupant les habitants par rôle au sein de la forteresse.

Bien qu'elle ignorât les différentes missions attribuées aux résidents du fort, Anna commençait à appréhender plus sereinement son avenir. Les réponses lui venaient petit à petit, et bien qu'elle aurait souhaité pouvoir discuter avec Van plus longtemps sur le fonctionnement de la forteresse, celui-ci avait ses propres obligations à remplir et n'avait pas plus de temps à lui accorder. Il lui rappela simplement que le lendemain elle devait à nouveau rencontrer la doyenne, et qu'elle se devait d'être ponctuelle. Il se permit juste d'empiéter sur le rôle d'Hildegarde en expliquant à sa place à la jeune femme la raison pour laquelle elle mangerait seule les premiers jours : il avait été décidé qu'il serait mieux autant pour Anna que les pour les autres résidents, que la jeune femme s'habitue aux règles de la forteresse avant de côtoyer le reste des habitants. Allongé dans son lit, la jeune femme se demandait bien ce qu'elle pouvait offrir comme service à la forteresse, ses dont pour la magie de glace n'ayant pas grande utilité pour vivre en paix entre des remparts de roche. D'ailleurs, elle repensa alors à ce que lui avait dit Van quelques heures plus tôt, concernant la répartition des habitants par rôle au sein d'un quartier défini. Étant logé dans le même quartier que lui, elle se demanda alors si son rôle ne serait pas le même que le siens dans la forteresse mais seulement : quel était la mission de Van ?

Le lendemain, la jeune femme se réveilla d'elle-même bien qu'elle s’aperçut que du pain et lait lui avait été déposé sur une table chez elle. Elle remonta l'escalier menant au donjon, puis emprunta directement le chemin de l'aile droite au fond de laquelle, la vieille Hildegarde l'attendait. Arrivant devant la doyenne, Anna remarqua que celle-ci était assoupie dans l'immense jardin fleuri. Elle hésita un moment à réveiller ou non la vieille dame, puis décida finalement de s’asseoir face à elle et d'attendre. Mais bien que décidé à attendre patiemment qu'Hildegarde ne se réveille, la suite lui laissa alors une impression étrange lorsqu'à sa grande surprise, cette dernière l'interpella :

- On dirait que tu as appris la patience depuis hier, gamine. On va pouvoir poursuivre plus facilement et plus vite aujourd'hui.

À ces mots, Anna comprit tout de suite que la vieille dame ne dormait pas réellement mais faisant semblant pour la tester. Cependant, même si le résultat et le compliment lui faisait plaisir, elle ne put s'empêcher de poser une question à la vieille dame :

- Je sais que vous allez m'expliquer, mais je n'arrive pas à me sortir une question de la tête. Pourquoi l'inquisition craint tant la magie, et pourquoi faites-vous la guerre aux inquisiteurs ? Cela n'a pas de sens à part vous faire remarquer par des gens qui ne veulent que vous anéantir.

- Leur faire la guerre ? Je crois que tu te méprends ma petite. Nous n'avons clairement pas les moyens d'aller faire la guerre à l'inquisition. Nous ne faisons que survivre par ces temps sombres où nos vies sont menacés. Sabotage et assassinat sont plus proche de nos actions contre l'inquisition, et estime-toi heureuse qu'on s'oppose à eux, sinon tu serais déjà morte sur un bûché. Concernant leur raison de vouloir détruire tout ce qui touche à la magie, je t'expliquerais quand on s'occupera de ton apprentissage en matière de magie. Pour aujourd'hui on a d'autres priorités à voir.

- Comme ce que je vais devoir faire en échange de mon logement ?

- Tu comprends vite quand tu veux, mais je pensais que tu aurais déjà compris après le petit test avec la rapière. Mais apparemment, il va te falloir plus d'explication. À ton avis, ici combien ont de réels pouvoirs magiques ? Vous n'êtes qu'une petite minorité au sein de la forteresse, tout comme les Krutz. Tu comprendras que tes dons nous intéressent grandement.

Anna réalisa alors sa sensation d'être observé de tous à son arrivée ici. Certes les regards étaient tous centré vers elle, mais pas sur elle : c'était Van qui captivait toute l'attention à ce moments-là. Cependant, elle se demandait pourquoi tant de personnes vivaient dans cette forteresse, s’ils étaient si peu à posséder de réels pouvoirs à protéger et à cacher. Cependant, bien qu'elle ait voulu en savoir davantage sur le sujet, elle laissa l'ancêtre lui expliquer plus en détail son avenir dans la forteresse. Le fait que Van lui ai déjà parlé de la répartition des habitants en différents quartiers, selon leurs capacités, aida grandement la vieille dame dans ses explications. Ainsi, le petit quartier d'une trentaine d'habitations longeant les deux escaliers menant au donjon, et où fut logé Anna, était le quartier des sorcières. Cependant, la jeune femme avait du mal à comprendre pourquoi elle n'y avait croisé personne en parcourant les escaliers pour se rendre chez la vieille Hildegarde. La doyenne lui expliqua simplement que les autres étaient souvent prises par leurs obligations, et que pour certaines cela impliquait de quitter la forteresse mais n'en dit pas plus sur leur missions. La vieille dame termina ses explications concernant la forteresse en apprenant à Anna la raison de cette répartition par quartier.

Beaucoup de personnes avaient été accusées de sorcellerie où d'hérésie à tort, mais marqué du sceau de l'inquisition à vie sur leur peau ils ne pouvaient plus reprendre leur vie d'avant, même s'ils étaient innocents. Cependant, afin de se protéger de toute tentative d'infiltration ou d'espionnage, ceux qui n'avaient pas le moindre don magique étaient séparés de ceux en ayant, afin que ne filtre aucune information sensible. De plus, ils ne pouvaient quitter la forteresse car ils étaient jugés inaptes à se protéger de l'inquisition et pouvaient facilement être fait prisonniers ainsi que torturés pour obtenir la position de la forteresse. Cependant, tous avaient un rôle à jouer pour assurer le bien être de la forteresse. Pour une grande partie, il s'agissait surtout d'effectuer les tâches essentielles à la vie de la communauté : alimentation, éducation, ou confection et réparation d'outils ainsi que de vêtements. Mais pour certaines femmes accusées de sorcelleries, certaine étaient considérées comme sorcières pour leur compétence jugées comme démoniaque ou interdite aux humains. Celles ayant des connaissances en botaniques, les herboristes confectionnant des potions ou encore les guérisseuses avaient une place plus particulière au sein de la communauté. Elles entretenaient des jardins de plantes médicinales, soignaient les habitants de la forteresse et jouaient le rôle de sage-femme pour celles ayant fui avec un compagnon et ayant fondée une famille après avoir intégré le fort. D'autres y avaient trouvé l'amour après leur arrivée, deux siècles d'existence de la forteresse ayant aidé à mixer un peu la population locale.

La dernière distinction était celle concernant Anna et Van. Eux étaient placés au plus près du donjon, donnant un sentiment d'élitisme au sein de la forteresse mais se légitimant pour deux raisons. La première venait de la rareté de leurs dons qui devaient être protégés et cultivés. L'autre raison, était le rôle qu'ils occupaient car il était aussi le plus dangereux. C'étaient les Krutz habitants le donjon, à qui l'on t confiait les missions de sauvetage de sorcière, d’assassinat des grands pontes de l'inquisition, ou encore le sabotage des structures de l'inquisition. Dans leur missions, ils étaient souvent appuyés par les magiciennes du quartier des sorcières, ce qui expliquait aussi la proximité de leur quartier au plus proche du donjon, mais aussi pourquoi Anna allait recevoir un apprentissage magique de la part de la doyenne, et pourquoi Van lui avait dit que son logement ne lui serait pas offert gracieusement. Cependant, elle avait encore du temps pour y penser car à partir du lendemain, c'est son apprentissage magique avec la vieille Hildegarde qui commencerait.

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