7 Entre paranoïa et suspicion

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Quatre jours avant que Siegfried et Aélis n'entrent dans la maison abandonnée, deux corps étaient restés inconscients sur une berge du Rhin. Comment ils en étaient arrivé là ? Cela restait une étrange question. Cependant, l'homme avait la jambe droite cassée et ouverte sur une dizaine de centimètres mais aucun saignement. À la place, de la glace avoir stoppée l’hémorragie et maintenait la jambe stable sans l’endommager davantage. À côté de lui, une jeune femme rousse était allongée mais ne semblait montrer aucun signe de blessure. Constamment arrosé par le courant, c'est fut la glace qui empêcha la jambe du jeune homme de se gangrener, mais celle-ci commençait à être presque entièrement fondue et l'humidité de leurs vêtements ainsi que du sol boueux risquait vite de leur poser problème. Alors que la jeune femme se réveillait, méconnaissable tant elle était entièrement recouverte de boue et d'algues, son premier réflexe fut de gifler brutalement le jeune homme blessé à plusieurs reprises. Malgré son insistance, le jeune homme persistait à rester inconscient, le visage pâle et de la fièvre. Tirant ce dernier sur le sol pour le dégager des abords du fleuve où ils étaient visibles, la jeune femme chercha un moyen de bander la jambe du jeune homme et songea à utiliser le bas de sa robe, mais n'avait rien de tranchant sous la main. L'un comme l'autre n'avaient plus rien d'autre que leur vêtements, mais la jeune femme aperçut alors un objet coincer dans les rochers de la berge.

Se rapprochant pour voir ce qu'il en était, elle trouva coincé entre deux énormes pierres une rapière dont la garde était sertie d'un magnifique saphir. Elle s'avança avec maladresse mais glissa dans l'eau en voulant récupérer l'arme. Elle finie par mettre la main dessus mais en ressortie trempée de la tête aux pieds. Sa robe à nouveau trempée s'accrochant dans les rochers et se déchirant, elle avait déjà sacrifiée une partie du tissus et n'hésita plus à continuer le massacre en découpant des bandes jusqu'à la hauteur des cuisses, et découpa aussi les manches rouges en profitant que son équipier soit inconscient pour qu'il ne la voit pas en corset. Puis, en cherchant sur la berge, elle trouva enfin ce qu'elle voulait : un arbre mort et suffisamment creusé par le temps, afin d'en retirer une large plaque d'écorce. Elle s'en servit pour faire une civière, auquel elle accrocha les manches de sa robe afin de s'en servir pour traîner sur le sol le jeune homme qu'elle avait placé dessus. Après avoir parcouru plusieurs kilomètres à grande peine elle s'arrêta un moment, afin de profiter d'un moment de soleil pour faire enfin sécher les bandes de tissus qu'elle avait coupé ainsi que sa robe puis, après plusieurs heures d'attente elle put enfin bander correctement la jambe droite du jeune homme. Elle se remit alors en route jusqu'à la fin de la journée, ramassant tout ce qu'elle jugea utile pour se nourrir en termes de fruits et de plantes.

S'arrêtant enfin au coucher du soleil, elle en profita pour manger quelques pommes et châtaignes trouvées en chemin. Cependant, elle était bien consciente que le jeune homme avez besoin de se nourrir aussi pour guérir et reprendre des forces, mais qu'il était dans l’incapacité de le faire. Elle dût alors se résoudre à une méthode qu'elle trouva gênante voir honteuse pour le faire manger : elle mâchait les aliments pour lui et lui faisait manger de bouche à bouche. Elle appréciait fortement qu'il ne soit pas en état de se réveiller, car elle n'aurait pas supporté qu'il la voit faire, y compris ce qu'elle fit par la suite pour lutter contre sa fièvre. Elle n'en avait pas eu de fièvre, car il semblait que la nature de sa magie basée sur la glace lui permette de résister plutôt bien au froid. N'ayant rien pour faire un feu et le réchauffer, elle se résigna à se servir de la chaleur de son corps pour combattre la fièvre du jeune homme. Enlevant sa robe pour passer la nuit en corset et en culotte, elle se colla contre le corps de son partenaire d'infortune pour que la fièvre n'empire pas durant la nuit. Au petit matin, le visage du jeune homme semblait moins pâle, mais la fièvre semblait persister. Elle le traîna alors une journée de plus en continuant à le faire manger de la même façon, ce dernier ne voulant manifestement toujours pas sortir de son état d'inconscience. Ils passèrent ainsi une seconde nuit à même le sol dans la nature en continuant d'éviter les routes, dans une caverne qu'elle avait dénichée par le plus grand des bonheurs dans le relief des environs. Même si cela impliquait que la jeune femme ne savait pas du tout où elle allait, elle préférait éviter les zones où elle risquait de tomber sur l'inquisition.

La caverne fut une aubaine pour elle car elle put y cacher le jeune homme le temps de ramasser du bois faire un feu, ce qui lui permettait de ne pas devoir user de son corps une seconde nuit pour réchauffer son compagnon de voyage. Plusieurs heures après qu'ils furent installés, le jeune homme reprit conscience bien que toujours fatigué, mais aurait préféré rester inconscient tant le réveil lui fut douloureux, recevant une baffe à peine les yeux ouverts et avant d'avoir pu comprendre où il était. La jeune femme s'emporta verbalement contre lui sans lui expliquer la situation :

- Espèce d'imbécile va ! Qu'est-ce qui t'as pris de nous faire sauter du pont ? Je te signale que je ne sais pas nager, on aurait pu y rester !

- On y serait passé si on était resté sur le pont, idiote. Et puis on est en vie, non ?

- De justesse et on est perdu ! En plus, tu ne peux même plus marcher avec ta jambe cassée. Alors maintenant on fait quoi gros malin ?

- Tu vas me laisser ici, et tenter de trouver comment rentrer chez nous. Une fois là-bas, tu pourras y trouver des secours et revenir me chercher avec eux.

- Rentrer sans toi ? Elle est bien bonne celle-là. Je ne sais pas comment rentrer puisque je ne sais même pas où nous sommes. Et puis, qui va s'occuper de toi si je pars ? Tu n'es pas en état de rester seul avec ta fièvre et ta jambe.

- Alors, tu proposes quoi ?

- On est en sécurité ici pour l'instant. On va y rester pour la nuit, et on verra bien demain si ta fièvre est tombée. Mais je te préviens que si jamais tu me refais un coup pareil, c'est moi qui te tuerais.

Ne cherchant pas à contredire la jeune femme, ni à négocier la solution qu'il lui avait proposée, il s’endormit très rapidement tant il restait épuisé par la fièvre et la douleur. La jeune femme s'endormit une petite heure après lui, puis au lendemain matin ils repartirent après que la jeune femme se soit assurée d'avoir supprimée en théorie de toute trace du feu, mais difficilement en raison de l'état de santé de son acolyte. La fièvre du jeune homme était repartie de plus belle, et il fallut à nouveau le traîner pendant que celui-ci était pris de spasmes avant de retomber dans un état comateux. Elle tenta de parcourir la plus grande distance possible malgré le poids qu'elle devait tirer derrière elle, jusqu'à tomber sur une maison abandonnée. Lorsqu'elle y rentra, malgré le bon état de la bâtisse, elle fut forcée d'utiliser la cheminée pour chasser l'humidité du sol et des murs en bois. Elle trouva une couche et une couverture sur un plancher surélevé en haut d'un escalier. Elle commença par y monter le jeune, puis le débarrassa de ses vêtements trempés de sueur à cause de la forte fièvre, puis elle le coucha sous la couverture. Elle s'occupa ensuite de faire un feu dans la cheminée en se servant du mobilier en ruine qu'elle trouva dans la pièce principale, puis sortit dans l'après midi pour trouver de quoi se nourrir elle ainsi que le jeune homme. Elle trouva des marrons et des noix, de quoi couper la faim pour la soirée. Elle passa la nuit à veiller le jeune homme, et s'endormit de fatigue dans la nuit.

Le lendemain, elle s'occupa de surveiller la blessure du jeune homme en priorité. Elle enleva les bandages du jeune homme pour nettoyer sa jambe avec de l'eau qu'elle avait trouvée dans une marre, et qu'elle avait désinfectée en la faisant bouillir sur la cheminée. Le jeune homme restait fiévreux mais sa jambe semblait sauvé, et ses jours n'étaient pas en danger. Elle refit le bandage en découpant un vieux rideau lavé dans l'eau chaude et séché au coin du feu, puis découpé en plusieurs bandes dans la largeur pour en avoir de rechange, ne sachant pas combien de temps ils resteraient dans la maison. La jeune femme passa la journée à des tâches ménagères et de soins. Elle surveilla l'état de santé du jeune homme inconscient à l’étage, s'occupa de se nourrir ainsi que lui en réutilisant une méthode qui aurait paru humiliante à la jeune femme si on l'avait vu faire, et s'occupa du feu et de l'hygiène de la maison pour son confort et celui de son acolyte. La journée lui parut alors une des plus calmes qu'elle eut connue en quelques jours. Sans compter les soins à fournir, elle se serait senti chez elle à s'occuper de son logement et son alimentation personnelle. Pourtant, la nuit qui suivit la fit rapidement paniquer.

Tandis qu'elle s'occupait du jeune homme, en redescendant l'escalier elle aperçut une lumière avançant dans sa direction. Par prudence, elle usa du peu d'eau lui restant pour éteindre la cheminée pour masquer les traces de sa présence. Mais, en raison de la forte fièvre du jeune homme, plutôt que de surveiller l'entrée de la maison en prévention de toute visite, elle préféra à contre cœur tenter de combattre la fièvre du jeune homme par une méthode qu'elle trouvait osée, et qu'elle avait détestée deux jours plus tôt. En l'absence de la chaleur de la cheminée, elle se résigna une nouvelle fois à user de son corps pour combattre la fièvre du jeune homme, allant même à accepter de s'endormir collé à son corps même si celui-ci pouvais se réveiller durant la nuit. Pourtant, ce ne fut pas le jeune homme qui la réveilla dans la nuit, mais le son des personnes entrant dans la maison en pleine nuit. Se levant en corset et en culotte, elle abandonna le jeune homme sur le quel elle veillait, puis se saisit de la rapière près de la couche et se plaça dans l'escalier, prête à bondir sur le premier ennemi à sa portée. Ne Voyant qu'une ombre devant l'escalier, elle lui sauta dessus et plaça la lame de la rapière à quelques millimètres de sa gorge quand soudain, un éclaire illumina la pièce et lui laissa voir qui était de devant elle. Bien qu'elle connaisse l'identité de la personne face à elle, elle resta sur elle tout en la menaçant d'une lame, même si cette dernière envoya une boule de feu rallumer la cheminé, révélant à tous l'identité de chacun. À cet instant, Anna se trouvait à califourchon sur Aélis, prête à lui transpercer la gorge en forçant celle-ci à parler pour s'expliquer :

- Non mais enfin à quoi tu joues ? On est dans le même camp !

- Le même camp que qui ? S'emporta Anna. Mon camp à moi et Van à manqué de peu de nous faire tuer ! Une mission simple où on devait juste faire un coup d'éclat et partir s'est finit en embuscade ! C'est un miracle si on est encore en vie !

- On n'y est pour rien, pauvre idiote, on ne sait même pas de quoi tu parles ! Se défendit Aélis. Dis-nous déjà ce qu'il s'est passé !

- Ce qu'il s'est passé ? S'indigna Anna. On a suivi votre plan et on a fini encerclé par tant de gardes qu'on aurait pu croire qu'on était attendu en ville ! Tu penses que c'est une coïncidence ? Moi j’appelle ça un piège bien ficelé !

- T'es sérieuse ? Lui demanda Aélis. Tu crois vraiment qu'on a voulu vous piéger ? Si c'était le cas, jamais on ne serait partie de la forteresse en ne vous voyant pas revenir. On s'est inquiétié pour vous, on a espéré vous revoir, même si on a cramé les bâtiments de l'inquisition en vous croyant morts entre leurs mains.

- En nous croyant morts, ou en nous sacrifiant comme appât ? Répliqua Anna. Après avoir fait ce que vous nous aviez demandé, on s'est retrouvé encerclé par tant de gardes et soldats de l’inquisition qu'on était soit condamnés à mourir dans le fleuve, soit à mourir sous la torture de l'inquisition. On en a bavé pour s'en sortir, rien que sur le fleuve où sans Van pour m'aider à nager alors que j'en étais incapable par moi-même , on serait mort noyé si je n'avais pu utiliser ma magie à temps et par chance !

Anna lui expliqua alors la difficulté parcourue pour atteindre la maison abandonnée, et lui expliqua même dans un murmure privé entre elle, ce qu'elle s'était abaissé pour garder Van en vie et en un seul morceau. De son côté, Aélis lui raconta ce qu'elle et Siegfried s'étaient résigner à faire par prudence, et l’espoir qu'elle avait de retrouver Anna en vie. Cependant, si les deux discours correspondaient ensemble et se complétaient, alors s'il y avait vraiment eu un piège, d'où pouvait venir celui qui l'avait tendu ? Si Anna retira la menace de la lame de la rapière vis-à-vis de son interlocutrice, elle n'était toujours pas convaincu de sa bonne foi. Anna se sentait bien trop trahie pour continuer à accorder aveuglément sa confiance après le fiasco qu'elle estimait être sa mission à Constance. Ce fut un bruit de chute venant de l'escalier qui désamorça de force la situation. Van avait fini par sortir de son état comateux, mais le bruit dans la maison avait attiré son attention au point de se lever sur sa jambe blessée et de trébucher dans l'escalier. Le jeune homme tenait à peine sur sa jambe valide et avait présumé de ses forces, pour savoir ce qu'il se passait et finir à nouveau sonné en bas de l'escalier. Son comportement déraisonnable eut au moins eu le don de mettre fin à la tension entre Anna et Aélis. Pourtant, tandis que tous les trois allaient s'occuper de Van, Siegfried tenta de faire un bilan de la situation et d'en tirer des conclusions :

- Pour l'instant, il ne sert à rien de nous méfier les uns des autres. Si la fuite venait vraiment de chez nous, on aurait également eût droit à un comité d'accueil. Cela veux dire que par manque d'information nous concernant, ils ont cherché à nous appâter et ont fini par nous avoir dans leur filet. Et c'est sans doute le plus gros problème à venir nous concernant. Ont les a envoyés sur une fausse piste, mais l'inquisition va chercher à recommencer ce genre de piège. Il faut voir Konrad et les doyens au plus vite, ils auront sûrement une idée à nous proposer.

- C'est beau tout ça, mais on fait comment pour Van ? Demanda Anna. Vous avez bien qu'il n'est pas en état de se déplacer.

- Déjà, si j'étais toi je commencerais par m'habiller, lui répondit Aélis en lui indiquant sa tenue légère. Et de toute façon, c'est bien trop risqué de rester ici trop longtemps. On ne devrait plus être très loin de la base, donc autant finir le trajet au plus vite et rentrer en sécurité. De plus, Van a besoin de soins et nous avons des guérisseuses très compétentes pour cela à la forteresse.

Anna remonta le corps de Van jusqu'à sa couche, puis revêtit ce qu'il restait de sa robe avant de rejoindre Siegfried et Aélis pour partager un maigre repas de marrons et de châtaignes. Le feu dans la cheminée étant reparti, elle put dormir sans soucier de la fièvre de Van et se reposer autant que possible malgré l'orage qui continua de gronder toute la nuit. Le lendemain matin, quand ils quittèrent la maison abandonnée, ce fut Siegfried qui prit le relais pour déplacer Van, profitant d'une musculature bien pour solide et adapté que celle d'Anna. De plus, le sol boueux étant plus glissant, cela facilitait la traction de la civière où était allongé le jeune homme. Après une journée de marche, ils arrivèrent enfin en vue d'une montagne, celle qu'ils cherchaient sans aucun doute puisque la seule des environs au Nord du Rhin. La montagne étant difficile à parcourir avec un blessé à traîner sur le sol, ils passèrent la nuit au pied du relief pour se reposer de leur longue journée de marche. Au matin, ils peinèrent à tirer la civière sur la pente pleine de roches conduisant vers la grande forêt qui entourait le pic où se situait la forteresse ainsi que le lac qui le bordait. Bien qu'il y eût moins d'une journée de marche pour rentrer chez eux, la nature du relief rendait les efforts deux fois plus difficiles, les forçant à faire plusieurs pauses dans la journée pour reprendre des forces.

Au coucher du soleil, ce fut un grand soulagement pour eux de pouvoir enfin franchir les portes de la forteresse. Ils étaient enfin à l'abri chez eux et en sécurité derrière leurs imposants remparts sculptés à même le roc du pic. Van fut immédiatement mit sur une véritable civière et conduit à l'infirmerie du donjon, où il fut pris en charge par les guérisseuses. Quant à Anna, elle suivit Siegfried et Aélis à la grande salle pour y faire un rapport des éventements à Konrad qui les y attendait. En écoutant à la fois le récit d'Anna puis celui de Siegfried, le chef des Krutz ne put s'empêcher d'afficher un visage inquiet. Les deux doyens eux, semblaient perplexe mais évitèrent de le montrer quand ils firent part de leur conclusion :

- Si j'ai bien compris, Van n'a pas fait usage de l'esprit du loup dans son saphir, et il n'y a aucun témoin de la façon dont Siegfried s'est servi pour incendier les bâtiments de l'inquisition, résuma Dietrich. C'est une bonne chose.

- Une bonne chose ? S'étonna Anna. Vous avez bien compris la situation au moins ?

- Bien mieux que toi ma petite, l'interrompit Hildegarde. N'oublie pas qu'on a plus d'expérience et d'information que toi sur la question.

- Premièrement, il est vital pour nous que les quatre personnes ayant faits les frais de cette mauvaise aventure gardent pour eux leurs soupçons, déclara Konrad. Même si la méfiance peut se justifier, il vaudrait mieux la garder pour vous car si la paranoïa venait à s'emparer des habitants de la forteresse, ce serait une catastrophe. Chacun tenterait de sauver sa peau, y comprit en essayant de négocier des informations avec l'inquisition pour éviter le bûcher ou la torture. Il vaudrait mieux donc ne rien dire, surtout que pour l'instant, on a plus de raison de croire qu'on cherche à nous piéger de l'extérieur. Vos récits de missions semblent aller dans ce sens.

- Mais, ça change quoi pour nous que personne n'ait vu Van ou Siegfried user des leurs esprits d'animaux ? Demanda Anna.

- Cela veux dire que même si l'inquisition nous a pris pour cible, elle l'a fait en nous considérant comme rebelle ayant juste engagé une ou deux sorcières pour leur faire des misères, expliqua Dietrich. Ils ignorent totalement notre position ainsi que nos capacités, ce qui nous laisse un sacré avantage en cas de confrontation, tant qu'on ne va pas à la bataille rangée avec eux.

- Cependant, nous allons avoir un gros problème à régler quand même, qui va nous demander de mobiliser toutes nos ressources, intervint une voix de femme entrant dans la grande salle.

Quand Anna se tourna pour voir celle qui venait de parler, elle fut époustouflée et fascinée par la femme qui venait de faire son entrée. Une jeune femme de vingt-cinq ans à la chevelure flamboyante attachée en queue de cheval, et aux yeux bleus cristallins se tenait devant elle. La femme se démarquait des autres sorcières qu'elle avait pu croiser dans la forteresse, tant par sa tenue que par l'aura qu'elle dégageait. Vêtue d'une tunique sans manche, et d'un large pagne couvrant son bassin et descendant entre ses jambes nues aux bottes de cuir marron remontant jusqu'à ses genoux, la jeune femme dégageait une image d'elle-même à la fois forte et sauvage. Anna avait déjà entendue parler d'elle dans le quartier des sorcières, car elle était la coqueluche des sorcières qui l'admiraient toutes même ses aînées plus âgées qu'elle. Mais ce fut la première fois qu'Anna la voyait et la rencontrait en chair et en os : Alisia, celle qui commandait à la foudre, et considéré comme la plus puissante des sorcières de la forteresse. Elle était aussi l'épouse et l'équipière de Konrad, quand ceux-ci devaient se rendre en personne sur le terrain pour des missions demandant à la fois puissance et stratégie. Elle était aussi considérée comme celle, qui malgré son jeune âge succéderait à Hildegarde comme préceptrice et maîtresse des sorcières de la forteresse, tandis que seul le titre de doyenne irait à la sorcière la plus âgée de la forteresse à la mort d'Hildegarde.

Elle était aussi la seule sorcière à avoir une charge de commandement vis-à-vis des binômes partant en mission. Elle était chargée de diriger trois équipes bien particulières, dont le rôle était de s'occuper des missions d'infiltration et d'espionnage. Ce fut justement la raison de son intervention, et le problème qu'elle estimait urgent à régler : que faire des trois binômes agissant à l'intérieur de l'inquisition, récoltant information et en faisant circuler de fausses pour tromper l'ennemi ? Pour elle, il semblait évident que si l'inquisition avait vraiment démasqué la famille Krutz comme rebelle et opposant virulent à leur doctrine, la priorité était d'exfiltrer par tous les moyens les trois équipes en mission et de toute urgence.

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