Arrivée pour l'inconnu 1.0

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Région inconnue - Ilum - Quelque part

Une navette se posa aux abords d'un petit camp de réfugiés fait de tentes en peaux équipées de générateurs de chaleur sans autre éclairage que la luminosité toute relative de la planète. A l'intérieur, constatant sa destination par un hublot alors qu'il leva le nez de son datapad, Zellan s'étonna.

- Que faisons - nous ?

Le pilote, un Chiss d'une quarantaine d'années, se leva à son tour et lui fit face en se saisissant d'une poignée de stabilisation pour station verticale.

- C'est ici que tu descends, jeune homme.

L'adolescent regarda encore une fois l'extérieur enneigé et cligna des yeux.

- C'est donc vraiment la fin..., prononça Zellan dans un souffle.

- Ou le commencement. En attendant..., il pressa la commande d'ouverture de la porte latérale d'où s'engouffra un vent glacé. ... il est temps.

Le jeune Chiss ferma son manteau long et saisit son sac à dos pour passer une bretelle sur son épaule avant de s'orienter vers la sortie. Sans un mot ni un regard de plus, il s'engagea sur le pont qu'il descendit jusque terre, son regard écarlate fixant la silhouette d'un trio humanoïde s'avançant vers lui. Il alla à leur rencontre et à peine eût il fait quelques pas que le pont se rétracta et la navette s'éleva dans les cieux.

Zellan ne pu s'empêcher de la suivre d'un regard inexpressif, ses pensées fixées sur une famille à laquelle il n'appartenait désormais plus.

Le grondement d'un des deux Talz armé d'une carabine le ramena au présent, bourdonnant plusieurs sons disgracieux qui attirèrent son regard sur l'imposant alien velu dont les quatre yeux noirs clignaient indépendamment les uns des autres. Ne sachant comment réagir, Zellan resta de marbre, son regard passant du Talz le surplombant de bien deux têtes à un homme fin appuyé sur un bâton de marche, les yeux bandés par une étoffe de peau animal, le menton orné d'une barbe blanche broussailleuse. Le vieil homme toussa dans la longue manche de sa bure, l'air grandement malade.

- Excuse Ten'zo. Il est méfiant depuis que des individus rôdent dans les parages. Le vent se lève, une tempête approche. Ne restons pas là, on aura tout le temps de discuter à l'intérieur.

Sans un mot, il le suivit, bien obligé de s'en remettre à ces inconnus quand bien même la méfiance du Talz à son égard était largement partagée au leur. Ils avancèrent vers une tente de taille moyenne et s'y engouffrèrent, les Talz restant à l'extérieur pour patrouiller autour du camp.

A l'intérieur la douce chaleur enveloppa immédiatement le Chiss qui s'en trouva soulagé. Son regard parcouru l'unique pièce pourvue d'un réchaud en son centre. Sur le sol recouvert de peaux à l'instar des parois se trouvaient des coussins de fabrication artisanales eux aussi, trois couchettes à même le sol étaient disposées en fond de cercle.

Sur l'une d'elle, une jeune fille blonde aux yeux verts s'affairait à gratter la peau d'une bête au dessus d'une large gamelle où tombaient les chutes de chair, afin de la tanner et s'interrompit en posant les yeux sur Zellan, le fixant d'un air interdit.

Le vieille homme ayant rabattu sa capuche contre ses omoplates passa une main dans ses cheveux mi-longs et prit la parole en s'asseyant paisiblement en tailleurs sur un coussin.

- Le mot d'usage, jeunes gens, est "bonjour", leur intima-t-il en passant un fin lacet sous sa cheveulure aussi blanche que sa barbe immaculée pour l'attacher en catogan.

La jeune fille sembla revenir de ses pensées soudainement et reposa les yeux sur son ouvrage.

- Bonjour.

- Bonjour, lui rendit - il d'une voix franche.

Le vieille homme désigna une assise à ses côtés.

- Allons, assied toi. Tu dois avoir au moins autant de questions que moi même à poser, autant nous mettre à l'aise.

- Assurément. Il laissa alors glisser le sac de son épaule pour défaire son manteau en le passant d'une main à l'autre tout en s'avançant lentement. Il prit place en tailleur à son tour, manteau sur les jambes, sac posé à ses côtés.

- Je me nomme Gherann. Cette jeune fille se prénomme Sevrine. Pardonne ses manières, ses parents lui ont été retirés par tes semblables avant Zakel. Elle m'accompagne depuis mais bien qu'elle soit forte, certaines plaies mettent du temps à être pansées.

Le Chiss orienta son regard quelques secondes sur Sevrine qui continuait sa tâche fermement, l'expression dure de son regard focalisé dessus.

- Mes semblables ?

L'homme parla avec la même tranquillité alors qu'il saisissait une théière jusqu'alors sur le feu pour en verser le contenu dans deux tasses.

- Les Chiss accompagnent l'Empire dans sa croisade contre toute forme de liberté. S'y opposer est une nécessité qui résulte parfois par des victoires et parfois... par de tragiques évènements. Mais il semblerait que ton destin soit ailleurs à moins que ton pilote n'ai raté l'avant-poste impérial dans le but d'ajouter un enfant à leurs effectifs ? Ironise - t - il quelque peu en avançant une tasse sur coupelle vers lui afin qu'il s'en saisisse.

- Je suis adulte pour mon peuple, répondit Zellan sans s'offsuquer le moins du monde. Notre objectif n'était pas l'avant - poste, non.

- Voilà qui est rassurant, conclua simplement Gehann sans se montrer insistant devant la réponse concise de son jeune interlocuteur. Comment t'appelles - tu ?

- Je me nomme Traz'ell'anacem. Il saisit la tasse et observa le liquide sombre s'agiter à l'intérieur alors qu'il la rapprochait de lui. Merci.

De son ton toujours bienveillant et alors qu'il se saisit à son tour d'une tasse sur coupelle, il l'interrogea en souriant, quelque peu amusé.

- Et tes amis t'appelaient comment ? - Traz'ell'anacem, répèta - t - il simplement. Mais je sais qu'il est d'usage de tronquer nos noms pour les étrangers. Je ne me formaliserai pas si vous m'appelez Zellan.

L'homme souffla doucement sur son thé avant d'ajouter de la même voix tranquille.

- La question étant de savoir qui de nous deux est l'étranger à présent. Tu sembles avoir une histoire à raconter.

- Pas vraiment, répondit l'adolescent souhaitant rester discret sur les circonstances de son exile. Il arrive, comme vous dites, que le destin d'un individu soit ailleurs. Et même si le mien ne semble pas avoir encore décidé où il m'emmenait, j'ai choisis de le suivre.

- Une décision surprenante et audacieuse, se permit de juger Gherann sans malice.


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