Arrivée pour l'inconnu 1.1
- Où sommes nous ? S'enquit Zellan de but en blanc.
- Sur Ilum, lui répondit - il après une gorgée prudente de thé. Dans un camp de fortune attendant son extraction depuis maintenant deux semaines. Nous sommes si retirés du peu de civilisation que cette planète abrite que j'ignore encore comment ton pilote nous a trouvé.
- A basse altitude, l'écho-radar vous a signalé et il a fait demi-tour. Je pense qu'il m'aurait laissé n'importe où autrement avec la tempête imminente. Son ordre était de ne pas me laisser l'occasion d'être enrôlé par l'Empire mais de ne pas m'offrir à la République mais j'espérais un endroit plus civilisé. Je suppose que la vue des Talz a conforté son choix.
- Ca explique les feux de détresse pour éviter que nous ouvrions le feu et qu'il ne soit pas sortit de sa navette. Les Talz ont une réputation qui ne leur sied guère. C'est un peuple pacifique. Mais comme tous, ils savent se défendre farouchement quand on les y obligent. Nous espérions la République et nous tombons sur un réfugié de plus. Puisse la Force nous préserver jusqu'à son arrivée. Une chance pour toi, au final, il semble avoir échoué sa mission.
Zellan marque un instant de flottement, hésitant. Puis après une courte réflexion durant laquelle son regard parcouru la bure ample de son interlocuteur mais ne laissant rien transparaitre, il l'interrogea franchement.
- Vous êtes un Jedi, la ton malgré lui annonçait une pointe d'hostilité naissante.
- Je suis un Jedi, confirme le vieil homme avec un hochement de tête. Penses tu pouvoir composer avec cet état de fait ?
Les yeux écarlates du Chiss se déportèrent sur Sevrine toujours affairée qui n'arborait qu'une sous-bure écrue traditionnelle de l'Ordre Jedi sans pour autant porter de sabre laser à sa ceinture. Il réfléchissait rapidement. Quelle autre option avait - il si ce n'est aucune.
Il se mit à contempler les quelques résidus de feuille de thé au fond de sa tasse au liquide opaque l'air un peu pensif.
- Je suppose que oui, puis il releva les yeux sur l'infirme. Que vous est-il arrivé ?
- C'est une bien longue histoire que tu me demandes de conter là mais puisque nous avons le temps, je pense pouvoir la condenser quelque peu. J'ai rencontré Sevrine et ses parents en terrain hostile juste avant l'invasion de Zakel, pour être plus précis que précédemment. Une famille d'explorateurs de l'extrême se passionnant pour l'archéologie. Des jours d'expédition souterraine les a amené à tomber sur un groupe d'agents impériaux qui avaient établi une micro-cellule d'espionnage au sein d'une montagne. L'ironie étant que le groupe de soldat Républicain avec qui j'étais avait enquêté des jours entiers de son côté pour la dénicher enfin.
Il prit une ultime gorgée de thé et continue simplement son récit.
- Quand nous sommes arrivés à notre tour, les explorateurs étaient déjà captifs depuis quoi... une heure, peut être deux. Les impériaux ont tenté de négocier notre reddition en nous menaçant de les exécuter en cas de résistance. J'ai eu beau faire tout mon possible pour dissuader le capitaine de l'escouade républicaine de lancer l'assaut, je n'ai pas obtenu l'effet escompté. Trop de ses hommes avaient succombés à cause des espions de cette cellule impériale. Il a laissé son émoi condamner les parents de Sevrine qui parvint à survivre par miracle.
Gherann marqua une courte pose avant d'ajouter.
- Et parmi les agents de cette cellule se trouvaient une majorité Chiss.
Il eût beau la prononcer de la même voix tranquille, elle tomba plus sèchement qu'un couperet entre Zellan et la jeune fille qui échangèrent immédiatement après un regard fixe, leurs visages inexpressifs. C'est finalement le Chiss qui rompit ce contact de plusieurs secondes pour revenir sur le vieil homme.
- Je ne suis pas responsable des actes de mes pairs, dit-il d'un ton assuré.
- Une certitude que voilà, Zellan, mais les liens du sang ont pour certains une importance notable. Te voir ravive les flammes de souvenirs douloureux et pour fuir leur tourment, bon nombre tourneront leur chagrin en colère et l'orienteront, à tort, contre toi.
- Ce n'est pas mon cas, assura la jeune fille en interrompant sa tâche, le regard bas. J'ai été surprise, rien de plus.
Zellan acquiesça une fois en croisant à nouveau le regard émeraude de Sevrine où il eût beau percevoir son désarroi, il fut incapable d'exprimer la reconnaissance qui était de mise envers elle, son regard cramoisit ne la transcrivant tout simplement pas. Le léger sourire qu'elle exprima sur l'instant lui permit cependant de comprendre qu'elle l'avait perçu. Elle se leva disposer la peau ainsi dénudée dans un bassin qu'elle saisit par les anses avant de sortir de la tente après avoir jeté un coup d'œil dehors pour constater
- Et ici, dans ce camp. Comment est - ce arrivé ?
- Notre groupe devait intercepter un convoi impérial et détruire l'une de leur foreuse en cours d'acheminement. Tout ne s'est pas passé comme nous l'espérions. La foreuse est détruite, l'ennemi défait mais à quel prix ? Il ne reste de notre expédition que Sevrine, deux soldats qui actuellement surveillent le périmètre et moi. Et plus aucun véhicule opérationnel. Nous avons marché des heures sans trouver refuge jusqu'à rencontrer ces éclaireurs Talz. Leur village est ailleurs, ils nous offrent protection et nourriture jusqu'à ce que nos alliés donnent à nouveau signe de vie. Nous pouvions brièvement communiquer mais une panthère Asharl nous a attaqué et, dans sa lutte contre un Talz, a détruit notre antenne relais de fortune il y a maintenant quatre jours de cela. Depuis, nous espérons.
- Que votre signal ai donné les coordonnées du camp ? S'enquit Traz'ell'anacem avec une pointe de scepticisme.
- C'est un peu mince, je te l'accorde. Cependant, maintenant que tu es ici, je commence à croire que la Force a parfois des façons particulière de faire les choses.
- Navré mais, je ne crois pas à toutes ces chimères. Répondit - il en posant sa tasse maintenant vide à même le sol entre eux.
- Non ? L'interrogea Gherann. Pourtant, elle te parle. N'est-ce pas la raison pour laquelle tu es ici, exilé ?
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