La Grande Cluse.
Le soleil était couché, la nuit montait rapidement. Et tout là-bas au-dessus des forêts, le mince ruban d’une lune rieuse, s’élevait dans un ciel pourpré qui ensanglantait le fleuve.
Des chalands, quelques knarrs* et de nombreux bachets* étaient amarrés en haut des berges. Une petite flottille de Balancelles* venant du mitan du fleuve rentraient sous voile au bercail.
Les pêcheurs affalaient les voiles, on entendait le raclement des anneaux glissant le longs des mâts, le piétinement des pas sur les ponts et pontons. Quelques pêcheurs, gravissaient les escaliers creusés dans l’argile meuble des berges pentues. Ils portaient à l’épaule leurs filets mouillés et des panières débordantes de poissons à l’œil rond.
Les tatous écailleux* et quelques chats, flairant la bonne affaire, ne les lâchaient pas. La promesse d’un repas serait l’épilogue de quelques acrobaties.
Des chaumières, toutes de joncs bâties, éparpillées le long de la rive, de leurs petites fenêtres, éclairaient peu à peu l’unique rue.
On distinguait venant de la forêt, les halos jaunes des torches de résine des bucherons qui rentraient.
À la façade de l’unique taverne, des clameurs joyeuses commençaient à s'échapper de la salle grande ouverte. Son enseigne verte grinçait au vent frais de la jeune nuit. Elle était éclairée par un falot et on pouvait lire sur le panneau de bois peint « La Grande Cluse ».
Les mauvaises langues, assuraient que cette auberge, était une sorte de repaire où tous les marauds qui hantaient le fleuve et les forêt, trouvaient un discret asile sous le nez des milices urbaines qui battaient la contrée. D’autre beaucoup plus nombreux, les marchands, les courriers, les voyageurs qui y faisaient halte, assuraient que c’était un fort honnête établissement où l’on pouvait bien manger, bien boire et y dormir sans crainte.
Sans crainte, on faisait le détour pour y tâter de la cuisine du patron. Ses fourneaux et ses futailles, avaient un renon fameux tout au long du fleuve. D’autant que les prix étaient tenus et que les serveuses étaient de sacrément belles catins.
C’était une des raisons qui faisait que Garm, suivi de Xanthie, se dirigeaient vers le bruyant établissement.
La jeune fille, voulut d’abord aller sous les pilotis, faire une sorte de pèlerinage.
Elle portait un manteau de laine à capuchon bordé de fourrure, identique à celui que lui avait donné celui qui serait son maitre. Sa àodàixẻtà*, du jaune des putains, était fendue à gauche et son lacet était noué bien au-dessus du bassin. Cela révélait par cette ouverture surnommée le « triangle du Frisson » son entre jambe, attirant d’autant plus les regards, qu’elle n’avait comme sous-vêtements, qu’une petite chose, que son maitre appelait « string ouvert ». Ainsi son pubis était toujours exposé à l'air libre.
Ils entrèrent dans la grande salle déjà pleine de monde. A sa grande surprise, ils furent salués par des acclamations enthousiastes.
"Ce sont mes largesses qui me valent cette popularité," pensa-t-il.
- Le leno*! Le leno ! Criait-on. La petite danseuse est avec lui !
- Que l'on apporte du vin éventrons les tonneaux, brisons des amphores.
- Le leno veut qu’on soit ivre.
- Nous le serons nous le serons au point de ne pas distinguer les lunes du soleil.
- Mais il faut beaucoup de vin, beaucoup, beaucoup. Alors nous pourrons chanter d’antiques chansons.
Ils entonnèrent en chœur des chansons à boire. Cependant un bûcheron, nu jusqu'à la ceinture, à la figure large et peu avenante mangée d’une barbe fournie s'avança vers Garm.
- Nous boirons plus tard, dit-il. Tu m'as, la dernière fois que nous nous sommes vus, cassé le nez d'un coup de poing ; je veux t'enfoncer une côte ou deux, ensuite, nous serons amis.
- Tu sais à qui tu parles ? s'écria Xanthie furieuse, en s'élançant vers l'homme.
Celui-ci la repoussa, mais l'enfant lui saisit le bras et le mordit jusqu'au sang. Le bûcheron hurla de douleur.
- C'est une louve, celle-là !
Il se dégagea, elle recula montrant les dents toute griffes dehors. Sylvestris courut sur Xanthie les poings levés, mais Garm le saisit par les poignets.
- Laisse cette gamine ! dit-il, battons-nous si tu veux. Comment t'appelles-tu ?
- Tu ne sais pas mon nom ?
- Je l'ai oublié.
- Il s'appelle Sylvestris, comme les forêts. s'écria-t-on de tous côtés.
- Eh bien Sylvestris, battons-nous ! Puisque tu me gardes rancune. S’esclaffa Garm.
- Lâche-moi d'abord ! gronda le bucheron qui faisait de vains efforts pour se dégager.
Le Hors-Loi le laissa se dégager.
Alors Sylvestris, fermant fort ses poings, guetta du coin de l’œil un instant son adversaire. Puis il lui tourna autour, enfin après quelques feintes, il s'élança sur lui. Mais Garm, d'un seul geste brusque, aussi violant que la foudre, déséquilibra le bucheron. Il l'envoya rouler les jambes en l'air au milieu de la salle, sur une table qui à grand fracas se brisa sous son poids. De la pauvre vaisselle accompagna sa chute, brisée elle aussi. Étourdi parmi les gobelets, les flacons et les cruchons jonchant le plancher l’homme reprenait ses esprits.
Tous les clients éclatèrent de rire.
- Te voilà satisfait, disait-on, tu as causé des dégâts pour plus de cent has si le leno ne paye pas, il te faudra vendre beaucoup de stères pour t'acquitter.
- Je payerai ! Rit Garm, mais parle, Sylvestris, veux-tu continuer la lutte ?
- Non, merci, répondit-il en se tâtant les cotes, je suis tombé dans du bouillon bouillant, et il m'en cuit. D’ailleurs, tu es plus fort ce soir. Encore plus que la dernière fois. Si je continue… je serais encore battu.
- Du vin du vin puisque la querelle est terminée, dirent les buveurs. Parle, leno, de quelle façon allons-nous nous divertir ce soir ?
- Buvons d'abord, cria le Hors-Loi, aujourd'hui le temps n'est guère à la réjouissance de fâcheuses nouvelles circulent en ville, l'inquiétude est dans tous les cœurs de mes putains, car la bande de Latronus vise mon territoire. Les folies que nous faisions ne sont plus de saison. Pas plus qu’une putain qui voudrait garder son pucelage.
On avait apporté le vin. Un grand silence s'était établi tous les yeux étaient fixés sur Garm.
- _Je suis venu pour qu’on cause, vous qui avez été quelquefois mes compagnons de plaisir, reprit-il. Vous aimez la lutte, vous êtes braves comme les légionnaires de la troisième, vous êtes forts ! Voulez-vous être encore mes compagnons et vous battre sous mes ordres, avec pour ennemis la bande de Latronus ?
- Nous le voudrions, certes ! s'écrièrent quelques pécheurs et bucherons. Mais tu sais que tout travail mérite salaire.
- Vous savez bien que l'or coule entre mes doigts comme l'eau d'une fontaine. Je vous ferai pas quitter votre besogne et risquer vos vies sans vous payer largement. Combien gagnez-vous dans la journée ?
- Ça dépend… dans les mauvais jours on gagne même pas quinze has.
- Les bons jours rapportent quecfois jusqu'à deux deniers.
- Eh bien, je payerai vingt deniers par jour tant que la guerre de bandes durera… avec le droit de toucher à la marchandise, mais attention faudra pas l’abimer.
- Burnes de Quirinus* ! C'est trop ! C’est trop s'écria-t-on de tous côtés. Notre sang ne vaut pas ça.
- Je ne me rétracterai pas, dit Garm.
- Mais réfléchis donc, s'écria Sylvestris, nous sommes nombreux, si tu nous engages tous à ce prix-là, le total te coutera une fortune.
- Je sais compter, dit Garm en souriant, il me faut deux cents hommes, cela fera quatre mille deniers par jour, vingt-huit mille deniers par semaine.
Sylvestris écarquillait les yeux.
- Où trouveras-tu tant d'argent ?
- Vous n'avez pas idée de sa fortune ! S’époumona Xanthie, étonnée de ce singulier débat. Il ne s’apercevra à peine de cette dépense, n'ayez aucun scrupule ! Mon maitre est richissime.
- Bien ! bien, s'il en est ainsi. Nous acceptons ! S'écrièrent les hommes.
- Pour ce prix-là ! Nous sommes tes esclaves, tu peux nous faire couper en cent morceaux, dit Sylvestris, qui n'était pas encore revenu de sa stupéfaction.
- Vous risquerez vos vies, dit Garm, il faudra être dévoués et intrépides.
- Celui qui vit ici ne craint plus les hommes, beugla un matelot ; nous sommes habitués au danger.
- Écoutez ! dit Garm, vous choisirez parmi vos barques cinquante des meilleures et des plus fortes vous ne changerez rien à leur aspect, vous les laisserez pourvues de leurs matériel de pêche et vous les mettrez à l’eau à mon premier signal.
- C'est entendu.
- Je vous fournirai des armes, continua Garm, mais vous les cacherez soigneusement ; vous devez avoir l'air de pêcheurs en goguette et non de guerriers.
- Très bien nous comprenons, s'écria Sylvestris, qui, debout les bras croisés, écoutait le Hors-Loi attentivement.
- Je n'ai rien d’autre à vous commander pour le moment, dit Garm, seulement, soyez discrets.
- Nous n'en parlerons pas même aux poissons ni aux arbres.
Garm ouvrit sa ceinture et versa sur une table un monceau d'or.
- L'engagement commence maintenant même pour ceux qui sont présents ici, et je vais compter à chacun de vous cent deniers. Vous choisirez parmi vos compagnons le nombre d'hommes nécessaires pour compléter ma bande engagez les plus braves, les plus discrets. dit-il.
- Les marins et les bûcherons ne sont pas bavards, dit un buveur.
- Ça c’est à voir ! Bande d’ivrogne. C’est pour ça que je suis venu dans ce coin perdu.
Chaque homme s'avança à son tour et dit son nom, que. Garm écrivait sur une longue feuille de papier. Le leno regardait avec plaisir le visage de brutes intrépide de ces hommes qui venaient de lui vendre leur vie. Il se disait que rarement à la cour, il avait rencontré le regard loyal qu'il voyait là, briller dans tous les yeux.
Enfin, ils lui seraient loyal, autant qu’ils les paieraient, de cela il n’avait aucun doute.
La plupart de ces hommes avaient le torse nu et laissaient voir leurs muscles vigoureux, ils riaient de plaisir en prenant l'argent. Beaucoup étaient d’anciens légionnaires, d’anciens marins des galères ou même des galériens en rupture de ban.
Chienne, car ici elle était connue sous ce nom, dansa malgré les réticences de som maitre. Après tout, lui dit-elle, moi aussi je dois jouer mon rôle.
Le tavernier cria par-dessus tout ce tintamarre :
- Cette donzelle veut danser pour vous ! allez quérir quelques violonistes et quelques tambours !
- Maitre, toi gentil maitre, maitre, moi danser plus pour toi que pour eux.
- Mais je préfèrerais que tu n’en fasses rien, ou alors chantes, tu as une belle voix.
- Je le ferai maitre, mais que pour toi.
- Mais n'oublie pas qu'il y a déjà une petite heure que nous sommes arrivés. Pour moi, je vais demander qu’on donne de l'avoine à nos chevaux. Dans moins d’une heure il nous faudra reprendre la route. On nous attend au « Relais de la Chance ».
- Bien maitre, comme voudra mon maitre.
Une heure plus tard, le Hors-Loi quittait avec sa jeune esclave la taverne. Ils remontèrent les rives du fleuve.
Il entendit longtemps encore les rires et les voix des matelots qui, buvaient à sa santé.
- Maitre pourquoi dites pas vous être un Hors-Loi ?
- Petite idiote, oublies-tu que depuis Caestrum-Heltary j’ai pris la place de Lucius, ton ancien maitre ?
- Non maitre, Mais…
- Mais si tu n’avais pas tué Galatrix et bouffé les couilles de Carretus on n’en serait pas là !
- C’est vrai maitre suis vilaine pute. Maitre peut me battre me fouetter tant qu’il veut.
- T’es une gamine dangereuse… je me demande si je ne vais pas te faire arracher toutes tes dents ? Tu crois que je t’ai pas vu faire avec les déserteurs.
- Maitre ! maitre pas les dents… le fer rouge… maitre c’est bien le faire rouge, hein ?
- Mais c’est pas possible !
Il prit la gamine par la taille et la jeta sur son épaule. Elle fit semblant de se débattre, tambourina sans conviction avec ses petits poings dans le dos du colosse. De toute façon elle savait qu’elle ne risquait rien. Mais c’est sûr cette nuit elle lui mordillerait le gland, juste pour qu’il la gronde. Oui elle aimait être grondée par son maitre. Elle était son petit chiot. Et elle savait le faire craquer.
- Pourquoi moi ? s’étonnait-elle, mon maitre peut avoir toutes les femmes qu’il veut, les plus belles les plus riches, les plus dociles, alors pourquoi moi ?
- Et moi, dit-il avec embarras, que pourrais-je répondre ?
- Maitre, vous être… Plus fort que tout l’empire. Les dieux m’ont donné plus que moi rêvais. J’ai peur maitre, c’est trop de chance que moi être votre esclave.
***
Il ne pouvait lui répéter sa conversation avec Honorata*. C’était il y a, à peine une lune Minore durant une entrevue avec la sœur de l’empereur.
— Mais si ! Vous méritez mieux, reprit vivement Honorata, mieux que cette vie de célibataire, sans un honarable foyer. Si mon frère avait besoin qu'à défaut de la main de notre père, que le sort nous a enlevée... Une autre main paternelle retînt sur ses jeunes épaules le manteau de pourpre ; si la vôtre...
— Y songez-vous ? interrompit Garm, le Sénat a choisi, le Consistorium, le peuple a approuvé ; que risque-t-il ? Son pouvoir... Honorata, il y a de l'imprudence à faire envisager à un Hors-Loi, une dignité au-dessus de celle qu'il n’a pas droit.
— En effet, et vous m'y faites penser, dit la prêtresse de Dyonisius, le regardant fixement ; mais vous ne m'avez pas Comprise.
— Je n'ose, il est vrai, vous comprendre. Je crains que mon imagination ne s'égare trop loin.
— Votre sang est divin, votre rang est aussi noble que votre cœur, Garm. Et si la sœur d'un empereur avait un choix à faire, je ne vois pas qu'elle pût, hors du palais impérial, porter sa main plus haut que sur le Commandeur des Hors-Loi.
Garm se troubla à ce discours.
— Non, dit-il, les Dieux et la Guilde Souveraine, me connaissent mieux que vous, ils m'ont tenu dans l'obscurité, et c'est là, qu’est ma place. Et même si je le voulais mon statut me l’interdit. Mais je ne sais quel est le charme qui me subjugue. Ou si je le sais, les yeux verts d’une enfant. Mais, à vos pieds même, où mon devoir me précipite, je ne formulerai pas le désir de votre main ; et dans une telle situation, je me sens en vérité plus disposé à vous proposer mon aide, qu’à recevoir votre amour.
— Mais que dites-vous là, Garm, s'écria Honorata, vous ne savez pas qu'il ne vous est plus permis... Mais elle s'arrêta tout à coup, et reprenant avec effort son sang-froid : Votre cœur est donc engagé ! ajouta-t-elle ; et dans quelle noble famille de Domina a-t-il trouvé son nid ?
— C'est le hasard qui me l'a donné, sous le ciel des Marches du Nord, à la pointe de mes flèches... ce sont les yeux d'une esclave qui ont opéré ce charme.
— Eh ! qui vous demande compte de votre faiblesse pour une esclave ! Vous la céderez à n’importe quel mangon* qui en fera commerce ; ou nous la donnerons en présent à Teixó, à qui nous devons bien quelque récompense.
Garm les poings sur ses hanches, et sans regarder Honorata dont la contenance lui imposait :
- Je vous dis que cette esclave sera affranchie ; et j'ajouterai qu’à ce jour elle ne le veut pas. Et qu’elle a dédaigné jusqu'à présent cette proposition. Hormis celle d’être ma servante en toute chose. Elle suscite en moi un trouble que je ne sais expliquer !
- Nous en sommes donc à solliciter ce que dédaigne une esclave ! Nous l'avions bien reconnue hier, cette turbulente gamine qui trouve le lit du Commandeur des Hors-Loi trop bas pour elle, et qui ne sait pas que, si nos lois étaient exécutées, sa paillasse serait prête dans une ergastule.
- Qui donc êtes-vous pour moi, s'écria Garm hors de lui, vous dont je souffre de telles paroles ! vous que j'ai soutenue. Vous enfin à qui, sans que mon cœur vous appartienne, le tenez tout de même attaché par vos discours. Je soutiens votre famille dans tous ses projets, Oh ! ne me dites plus que vous m'avez jugé digne de vous ; ne profitez pas des séductions que la nature vous a données. Que vous le vouliez ou non ! Notre union aux yeux du publique nous est interdite. Que diraient Avalon et sa clique ? Même si, jusqu’à présent Teixó, semble prendre ses aises avec eux.
- Garm, tous ces mystères se dévoileront bien un jour. Et je fais confiance à ce Teixó, pour donner un coup de pied dans cette fourmilière. Mais pour ce qui est de nos cœurs. Je pense que le temps sera pour moi un mauvais médecin. En attendant, ce n'est pas vous, qui devez accuser mon ardent désir qui a tout osé pour arriver à ce lamentable échec.
Et comme Garm allait répondre, Metamoto, le maitre d’armes du jeune Kazar, se présenta et l’on parla d’autre chose.
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Bachet* : Bateau de charge, gréé au tiers, d'origine et d'architecture plus maritimes que fluviales, mesurant de 12 à 18 m.
Balancelles* : Dénomination d'un petit voilier pointu aux 2 extrémités, portant un ou deux mâts (dont un tape-cul nommé méjane), gréés de voiles latines, et pouvant border de douze à vingt avirons.
Mangon*: Le trafiquant est appelé " leno " ou plus généralement " mangon ", ce qui signifie maquilleur, maquignon. En effet, lorsque les esclaves sont présentés à la vente. Enfin le mangon doit dire publiquement si l'esclave est novicius, c'est-à-dire nouveau dans la condition servile, donc plus malléable que le veterator, dur à cuire.
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