Chapitre 17 : L’Appel du désert

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À nouveau, nous étions conviés chez l’Émir. Un nouveau voyage d'affaires pour mes parents. À l’annonce du départ, je frétillais de joie. Les temps étaient si sombres que n’importe quel événement pouvait me remonter le moral. N’importe quoi qui pouvait me faire oublier ma ville natale, je le prenais à coeur joie, ma sœur était du même avis.

Et puis, il y avait une autre raison.

Ces temps-ci, je m’étais mis à rêver du palais, des ses jardins, de ses fruits mais aussi de ses souterrains. Ça faisait plus que me manquer, ça m'obsédait. Le prince, l’Émir, m'obsédait. Je rêvais de lui. Une fois, je le vis à mes côtés au chevet de mon lit. Ses yeux étincelaient et en tournant la tête, une odeur d’encens m’emplit les narines. Ça ne me faisait pas peur, au contraire. Il me sourit. J’avais envie de le revoir, de palper le pan de sa tunique pour voir s’il était réel. Mais là, ma main rencontrait du vide et le personnage s’évaporait dans l’air canicule. Ce n’était qu’un rêve.

Le rêve devenait réalité.

Nous revoilà dans la voiture. Le désert défilait à nouveau devant mes yeux d’enfant. Les dunes passaient au loin, les unes après les autres, certaines grandes et majestueuses et d’autres plus modestes, travaillées par le vent. À la fenêtre , je m’amusai à observer le ciel et sonder les rares nuages. C’était un jeu qui me lassai pas car moi, de ma fenêtre à Paris, on ne les voyait pas les nuages, et puis de toute façon on les voyait plus beaucoup. On les avait attendu les gros nuages de pluie, mais à la fin, il fallut se rendre à l’évidence : il y en aurait pas et la chaleur dans la capitale avait atteint des sommets.

Mais oublions ces mauvais temps, nous voilà à des kilomètres en route vers le palais de l’Émir. Mes parents étaient de bonne humeur et passaient même du temps à discuter avec nous. Et ma sœur ! Pour une fois qu’elle ne vomissait pas, cette mine si fraîche, ses joues rouges de bonne santé, ça je ne l’avais pas vu comme ça depuis longtemps. On s’amusait tellement qu’on ne remarqua l’arche à l’entrée de la ville. Enfin, le bonheur nous appelait

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