Chapitre 2 La réalité virtuelle vs la réalité naturelle
Elle se souvenait alors du bulletin d’informations qu’elle avait écouté, la veille, et dans lequel elle avait entendu parler du développement et de la mise en vente de ce nouveau gadget qu’ils appelaient le « casque virtuel ». Ce casque existe depuis un bon moment, finalement, même s’il n’était pas encore commercialisé à grande échelle ; le concept de réalité virtuelle apparaissait déjà avec les premiers smartphones (grâce au tactile), ou avec des consoles comme la nintendo wii, plus tard, au début du XXIème siècle.
Mais celui-ci, ce joujou-là, si sophistiqué et si personnalisé, il offrait une vie tout à la fois connectée virtuellement, et par ailleurs, complètement déconnectée de la réalité naturelle.
Il permettait de dormir d’une meilleure manière, c’est-à-dire que, forcément, il avait la capacité de modifier votre sommeil naturel et vos rêves.
Il pouvait servir aussi, pour les couples, à échanger des bisous à distance, des « kissengers ».
Il conférait également aux hommes la possibilité de participer à des concerts ou de se projeter dans une salle de cinéma, ou encore, de faire du sport de manière absolument originale.
Elle pensait, alors, en son for intérieur : « non mais c’est quoi encore cette invention ? et l’amour, et l’affection, et la tendresse physique alors, vous en faites quoi ? et les interactions sociales ? qu’est-ce que c’est que cette connerie qui déshumanise totalement les rapports entre parents, enfants, amis, amants, entre humains quoi ?! Bon sang ! ».
Selon elle, ces nouvelles pratiques de vie venaient menacer dangereusement toute la réalité connue et authentique de l’homme.
La simulation numérique du réel pourrait-elle un jour supplanter la réalité physique et intrinsèque de notre condition ?
Alors, elle repensait à sa randonnée casanière ...
A reconsidérer cette idée, et, comme pour anéantir d’un revers de pensées cette possibilité d’une disparition du contact physique avec le monde réel, son flegme disparut, elle se chaussa, s’emmitoufla dans son manteau, enfila son bonnet, son écharpe, et ses gants, et alors elle sortit respirer le grand air frais.
Elle faisait partie intégrante de la nature qui l’entourait ! Elle n’imaginait plus, elle vivait !
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