Chapitre 4
Je fit part à Michaël que je trouvais un de ses amis attirant. « J’aime quand t’es comme ça ! » avait-il répondu enthousiaste. J’avais donc l’autorisation de coucher avec lui si je le souhaitais. Un soir, Michaël nous proposa de nous rendre tous les trois dans notre chambre à coucher. Au moment de passer à l’acte, Fabio ne se sentit pas d’aller plus loin, il nous dit que ces choses-là ne se faisaient pas chez lui. Mon mari insista pour que je le rappelle, je lui rétorquai alors de le laisser tranquille. Michaël ne comprit pas son refus, il me répondit que c’était impossible qu’il ne veuille pas faire ça, et moi j'en fus soulagée.
Dans ce groupe était également présente une jeune femme, beaucoup plus jeune que nous, et mon mari décida qu’elle deviendrait sa maîtresse. Comme prétexte il me dit que si je pouvais m’amuser alors lui pouvait en faire autant. Ainsi dès qu’elle finissait sa journée de travail, elle venait directement à la maison. Elle apportait toujours quelque chose à grignoter pour moi, et nous savions toutes deux ce qui se passerait une fois que je serais partie travailler. Elle avait qualifié notre amitié de singulière. Tout ceci semblait normal, j’envoyais même un message de mon téléphone portable, annonçant mon départ du bar, et elle était encore là quand je rentrais. Ça ne dura pas longtemps avec Lucia car Michaël me dit que cette situation avait changé mon comportement. Il m’expliqua que je devenais hytérique, mais je crois plutôt qu’il s’était rendu compte qu’elle avait des sentiments amoureux pour lui, et cela lui fit peur.
Mon mari me fit plusieurs fois la requête de coucher avec un autre de ses amis, ce que je refusais catégoriquement à chaque fois. Puis un soir, lassée par les demandes incessantes de Michaël, je finis par céder et le rejoignis en soufflant, alors qu’il dormait dans le canapé du salon. « D’accord ! J’y vais ! » avais-je fini par répondre excédée. Je regrettai de suite, ça ne me plut pas du tout avec Mario. Chose incompréhensible pour mon mari. « Impossible que tu n’aimes pas ça », répétait-il souvent. Ou bien : « Tu veux jamais, et pourtant t’aimes ça ! »
Et ces petites phrases bien faites, à force de les entendre marteler en tête, entrent petit à petit dans votre cerveau vous convaincant à vous-même qu’il est dans la vérité. Quand vous entendez à longueur de temps : « Pourtant tu aimes ça » votre cerveau enregistre : « Oui, j’aime ça », ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Il disait aussi : « Tu ne veux jamais rien faire pour me faire plaisir ! », alors vous dites oui, pour faire plaisir à la personne qui partage votre vie. Vous commencez à accepter ces petites choses qui tout doucement commencent à vous changer.
Les personnes toxiques sont dangereuses, car elles ne vous considèrent pas comme un être à part entière, mais plutôt un objet. Vous leur appartenez et de ce fait, vous devez faire tout ce qu'elles vous demandent. Elles connaissent vos faiblesses et savent s'en servir contre vous. Dans mon cas, il s'agissait de contenter mon mari, et avoir une famille unie : « On ne s'est pas mariés pour divorcer » répétait-t-il souvent. Non, nous on se devait de rester mariés, de surmonter n'importe quelle difficulté. Et ne jamais divorcer, comme tous les autres couples.
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