Chapitre 2

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Elle referma sa fenêtre en pleurant. À chaque fois que j’y repense et que je revois son visage rempli de larmes, ça me déchire le cœur. Je ne demandais pas grand-chose, je voulais simplement récupérer un manteau qui m’appartenait. Je ne sais pas ce qui me prit, je me dis que j’avais aussi le droit de rentrer dans la maison, j’y vivais aussi. Je mis un coup de pied à la fenêtre de la cuisine qui s’ouvrit et je rentrai. À ma vue, Michaël s'emporta de plus belle, il ouvrit la baie vitrée et me jeta à l’extérieur de la maison, je tombais alors dans le gravier ce qui me procura un énorme bleu entre les fesses, à cause duquel je mis plusieurs jours à réussir à m’asseoir sans avoir mal. Je me mis à pleurer, choquée par la violence avec laquelle il m’avait jeté dehors. Il m’entendit et sortit vers moi en me criant de me relever. Une fois debout, il serra très fort ses mains autour de mon cou, j’étais abasourdie, nous étions en plein milieu du hameau. Tout à coup il s'en aperçut, car il lâchât prise en regardant autour de lui pour s’assurer qu’aucun de nos voisins ne l’ai vu. Je tenais mon cou toute essoufflée. Il me jeta à l’intérieur en me faisant glisser sur le parquet, il referma la porte derrière lui. Il s’approcha de moi, m’agrippa les cheveux en arrière et me tapa violemment le front contre le parquet ; je me relevais et il m’assena un coup de tête, la bosse que j’eus à cet endroit-là était énorme. Il serra très fort les mains autour de mon cou pour la deuxième fois, j’avais du mal à respirer. Il lâcha enfin prise et je le suppliai :

— Michaël arrête je t’aime ! Je le dis à trois reprises, mais lui ne m’entendait pas. Il hurlait :

— Il faut que tu t’en ailles, t'as compris ? Il faut que tu partes !

Je tombai à terre et il me donnait des coups de poings et des coups de pied que je recevais en rafale. Il continuait de crier :

— Il faudra encore que je te frappes combien de fois pour que tu comprennes qu’il faut que tu partes ! Je te donne une semaine ! Compris ?

Je répondis :

— C’est bon je m’en vais ! Une semaine !

Je me relevai encore et il serra les mains autour de mon cou pour la troisième fois. Je sentais ses mains se resserraient de plus en plus, je n’avais plus de souffle et mes oreilles commencèrent à bourdonner. Je n’entendais plus rien, j’étais sous le choc de ce qu’il venait de m’arriver. Il relâcha enfin prise et retira ses mains de mon cou, je sentais que s'il avait continué de serrer aussi fort une minute de plus, je ne serai plus de ce monde. Je tombai sur mes genoux pour finir par m’écrouler sur le sol. Mon corps était incapable de bouger, seul mon petit doigt pouvait remuer. Michaël prit le téléphone de la maison en criant :

— J’appelle les pompiers pour leur dire de venir te chercher ! Il faut qu’ils viennent te chercher sinon je vais te tuer !

Il n’appela personne mais fit glisser l’appareil contre moi. J’étais choquée, incapable de penser ni de réaliser ce qui venait de se passer. Je pensais à mes filles, qu'auraient-elles pensé en me voyant ainsi à terre ? Je rassemblais toutes mes forces et je me levai lui demandai :

— Et tu vas dire quoi aux pompiers ?

Tout mon corps était engourdi par les coups que je venais de recevoir, je parvins à m’allonger péniblement sur le deuxième canapé du salon. Je pensais dans ma tête : « T’es un grand malade, va te faire soigner, c’est fini je m’en vais ! » Mais je ne réussis pas à le lui dire ne lui et me tus. Il était tranquillement assis sur son canapé, tourna la tête vers moi et me dit : 

— Pff ! Tu pourrais au moins mettre de la glace sur ta bosse !

Je pris une poche de glace dans le congélateur et la mis sur mon front. Que faire ? Je le regardai et me dis que si je racontai ce qui venait de se passer, les autres auraient changé leur regard sur lui, il était très apprécié dans le village. Et si je partais, où serais-je allée ? Je ne travaillai pas et n’avais pas le moindre centime de côté. Le compte en banque était à mon nom mais c’est lui qui le gérait et l’utilisait, je n'avais aucun code, et de toute façon je ne pouvais rien y mettre dessus. Qu’en serait-il devenu des filles ? Ne trouvant aucunes réponses à ces questions, je décidai d'aller me coucher, je montais difficilement les marches, mon corps tout entier me faisait mal. Une fois dans le lit, impossible de dormir. Je refis la scène dans ma tête des dizaines et des dizaines de fois me demandant comment j’aurai bien pu éviter ça. Pourquoi aucun voisin n’était passé ce soir-là ? D'habitude, au moindre bruit ou musique trop forte, ils se précipitaient, pourquoi pas ce soir, ils m'ont entendu crier pourtant. Pourquoi lui avais-je dit que j’avais faim ? Pourquoi aucun ami n’était venu nous voir juste ce soir-là ? Pourquoi avais-je voulu ma doudoune ? N’aurai-je pas mieux fait de partir et tant pis pour le froid ? Pourquoi personne n’avait appelé les gendarmes ou les pompiers en entendant du vacarme chez nous ? Je n’arrivai pas à m’arrêter de trembler, puis j’entendis la porte s’entrouvrir, Michaël était monté vérifier si j’étais bien dans mon lit. En voyant sa silhouette je tremblai de plus belle. Peut-être pensait-il que je m’étais enfuie, sa plus grande peur étant que je ne dévoile à quelqu’un ce qu’il venait de se produire, et sa colère deviendrait encore plus noire. Je ne savais plus quoi faire.

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