Chapitre 5
La soirée du nouvel an arriva, je n’avais aucune envie de la fêter. Je ne fis aucun cas de mes vêtements, je gardais ceux que j’avais porté toute la journée. J’y allais tout de même très maquillée pour ne pas montrer mes ecchymoses. Mes jambes me brûlaient, je n’arrivai pas à rester debout. J’essayai de danser mais ce fut impossible. Je m'installai dans un canapé et j'y passais la soirée allongée. Une amie s’approcha de moi et me demandait ce qu’il se passait, car elle posa sa main sur mes jambes et elle sentait qu'elles étaient bouillantes. Je ne savais pas comment lui dire de retirer sa main, la douleur était forte, je ne pouvais pas lui dire qu'elles étaient remplies de bleus parce que mon mari m'avait frappé quelques jours plus tôt. Michaël vint me rejoindre et dit comprendre si je voulais le quitter, et que la décision m’appartenait. Il ajouta qu'il ferait quand même tout pour arranger les choses entre nous. Il ne me quitta pas de la soirée et il ne lâcha pas ma main.
Les jours passèrent mais je n’avais pas encore trouvé le courage de partir, c'est pourtant bien ce que je voulais. Patrick, qui avait déménagé à une quinzaine de kilomètres de la maison, nous invita à sortir pour aller à la discothèque près de chez lui. Au cours de la soirée - dont le thème bien choisi était soirée coquine avec partenariat d'un sex-shop mais ça aucun de nous trois ne le savait - il nous proposa de nous héberger pour la nuit et nous éviter ainsi de prendre la voiture. Michaël accepta de suite. Arrivés chez lui au milieu de la nuit, je m'assis dans un fauteuil et ils se mirent tous deux à côté de moi et commencèrent à enlever mes vêtements, sans mon consentement. Je regardai mon mari les larmes aux yeux en le suppliant d'arrêter, je ne voulais pas faire ça. Pris de panique devant mes pleurs, Patrick eut un mouvement de recul et partit dormir sur son canapé. Il dit que nous l’avions fatigué tous les deux et Michaël s’emporta. Je lui demandai alors de partir de la maison pendant une semaine, que je n'arrivais pas à oublier la soirée du vingt-six décembre. J’avais besoin d’être seule et de réfléchir. Il accepta sur le moment, mais quand nous rentrions le lendemain, il ne pensait pas que je parlais sérieusement. Depuis ce jour de décembre, à chaque fois qu’il s’approchait de moi ou nous faisions l’amour, je regardai sa silhouette quitter la chambre et je pleurais dans mes draps, je me sentait violée par lui. Il consentit à partir pendant quelques jours, vraiment à contre cœur, il fit rebondir sa valise sur chaque marche d'escalier pour bien montrer à quel point il était contrarié.
Lorsqu’il rentra une semaine plus tard pour me demander si j’avais pris une décision quant au fait de rester mariés ou pas, je fus dans l'incapacité de lui dire que je voulais plus de temps car il ne m'en laissa pas le temps et se mit à sauter de joie sur le canapé à côté de moi. Je ne pus finir ma phrase, et le voyant si heureux je me tus et il me dit d'appeler nos amis pour leur dire de passer fêter la bonne nouvelle.
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