Chapitre 3 : La réaction du groupe.
Je dois tout leur dire...
Soudain pris de stress, je n'ose poser mon regard sur personne. Je n'y arriverai pas ! Déjà qu'être en couple c'est hautement déconseillé chez nous, être en plus gay va sûrement ruiner ma vie ! Mais une petite main vient se loger entre mes doigts. Et une voix enfantine me rassure :
« Tu peux tout nous dire Tae... »
Mes yeux s'accrochent alors aux siens, et soudain ma voix sort toute seule, en une sorte de gémissements :
« E-en fait j'étais en couple depuis presque deux ans et je...i-il...elle est... »
Oui, j'ai choisis de ne pas dire que c'était un homme. Mais NamJoon, notre leader, me coupe tout de suite sans me laissant le temps de m'expliquer. Il se lève et s'écrit :
« -Attends quoi, t'étais en couple ??
-H-heu...oui je...
-Tae ! Ce genre de truc je dois le savoir ! Si le staff et le patron de l'agence l'avait appris ??
-Pardon, j'ai pas pu...
-T'en empêcher ?? Super. Tu sais qu'on risque gros ! Que tu risques gros ! »
J'ai les yeux qui me brûlent. Je ne m'attendais pas à des "bravos", mais NamJoon est impressionnant quand il hausse le ton. Jin intervient à son tour :
« -Nam, du calme, laisse le finir, peut être qu-...
-Il va juste nous dire qu'elle l'a larguée et c'est tout ! Franchement, ne sortez avec personne les gars ! C'est prendre trop de risque pour le groupe et regardez dans quelle état ça peut mettre. »
La situation m'échappe, il faut que je leur explique ! Mais Suga, trop heureux de pouvoir me toiser, rajoute en souriant en coin :
« Alors Kook ? Elle t'as quittée ? Et tu veux un jour de congé pour noyer ton chagrin dans de la glace au chocolat ? »
A bout de nerf, j'aboie sur Suga, en pleure :
« FERME LA ! ELLE EST MORTE !! »
Ses yeux s'ouvrent en grand et un silence vient soudainement s'en prendre à toute la salle.
Des regards horrifiés se sont abattus sur moi. Sans pouvoir me retenir je sanglote en serrant la main de Kook :
« E-elle a eu un accident de voiture d-dimanche soir ! Et elle est morte !! Alors pour une fois Suga, ferma ta gueule et laisse moi tranquille ! »
Le plus jeune se met entre nous et tente de me pousser pour m'éloigner de mon agresseur. Jin et NamJoon accourent vers nous, ce dernier me prend mon bras libre et me demande d'une voix désolé :
« -Tae, c'est vrai ce que tu dis ?
-Oui ! »
C'est Jin qui enchaîne en prenant mon visage rouge entre ses grandes mains :
« -Doucement Tae, calme toi... On te croit. Et...on est désolé pour toi...
-Pardon de ne pas vous l'avoir dit avant...
-Hé non, t'excuse pas, tu savais que ça chamboulerait tout le groupe. Tu l'as fait pour nous. »
NamJoon rajoute, honteusement, en me lâchant :
« Je suis désolé de t'avoir crié dessus... Et pardon pour ce que j'ai dis, j'étais en colère. Toutes mes condoléances. Je te promet qu'on dira rien à personne. »
Et il retourne s'asseoir en silence. Je tourne la tête pour regarder en direction de Suga, mais il est déjà partit... Il aurait pu s'excuser lui aussi.
Jin me fait m'asseoir, et tous les membres du groupe tente de me consoler. Kook reste silencieux. Sa joue est collée à mon épaule et il ne bouge plus de là...
Une heure plus tard ; le staff vient nous voir. NamJoon et Jin vont a leur rencontre et leur explique que j'ai besoin de repos aujourd'hui. Jin a prétendu que j'étais encore malade et que je devais rentrer à l'hôtel jusqu'à au moins demain soir. Je serre la mâchoire en espérant qu'ils acceptent.
La négociation dure un petit moment durant lequel Kook bouge enfin. Il se met à serrer mon bras avec les siens et à soupirer. Avec ma main libre, je vais lui caresser le haut de la tête silencieusement.
On a toujours été comme ça nous deux. On s'aime beaucoup. LuHan en était souvent jaloux d'ailleurs. Combien de fois j'ai dû le rassurer sur ma relation avec Kook. Et avec...d'autres hommes.
Mais on me sors de mes pensées : Jin me sourit et dit en montrant le staff d'un coup de menton :
« Ils veulent bien te laisser jusqu'à demain après-midi, d'accord ? »
Je hoche sagement la tête, je n'obtiendrais pas mieux.
Kook me lâche finalement en faisant la moue et on me reconduit à ma chambre d'hôtel.
Me voilà enfin libre de déprimer et de mourir à petit feu comme je le souhaitais...
Entre les musiques déprimantes, nos photos, mes souvenirs et mes regrets, je ne réussi pas à fermer l'œil de la journée. Ni de la nuit d'ailleurs...
Ce n'est pas en quelques heures que je vais pouvoir oublier cette relation si précieuse.
Et cette rupture si violente.
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