Chapitre 4 : Mon cher ami.

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       Mon temps de repos est finit. Il est maintenant 14h et je suis devant les studios.

J'entre en traînant du pied dans le bâtiment. Tout ce blanc me paraît presque gris aujourd'hui. Et le mauvais temps n'arrange rien. J'arrive dans la salle de danse. La porte fait assez de bruit pour qu'on remarque mon entrée. Kook est évidement le premier à venir à ma rencontre. Il trottine jusqu'à moi, en arborant un sourire magnifique. 

Ma dernière source de joie...

L'entraînement commence et je dois rattraper mon retard. Alors je me concentre deux fois plus que d'habitude et tente d'assimiler toute la partie que je ne connais pas encore bien. Et le soucis est que le concert est dans deux semaines seulement... J'espère que je serais prêt.

Il est enfin 19h30 et j'ai le droit à une pause. Le prof m'explique que je dois être moins crispé et que je dois lâcher mes mouvements pour être plus ample. Pff...d'habitude je danse comme un dieu.

Je m'allonge par terre, épuisé. Il continue en allant éteindre la musique. Mais je ne l'écoute plus. Je viens de remarquer Kook allongé à l'autre bout de la pièce. Il m'imite ? Le plus jeune me regarde et me fait de belles grimaces... Je pouffe de rire, mais le prof me reprend tout de suite, alors je me tais.

Les jours passent et la date approche.

Je dois me concentrer.

Pour le groupe.

Pour nos fans.

Je dois y arriver.

Mais ce soir encore LuHan me rend visite dans un rêve déchirant.

Je lui cri combien je l'aime. Je hurle mon amour pour lui comme je ne l'ai jamais fait avant. Je me met à nu devant lui. Je me flagelle. Je me brise. Je crache. Je chiale. Je crève trop lentement pour mon corps fatigué.

Mais ces flammes sont les miennes. J'ai fait tant de mal à quelqu'un qui m'aimait sincèrement. Quelqu'un qui a accepté mes défauts et pour qui j'étais prêt à changer...

Je lui ai menti. Je l'ai trompé. Je l'ai bafoué. Tout ça pour des pulsions stupides. D'où me vient cette soif de corps ? Ce désir qui me pince les entrailles pour me presser à commettre l'irréparable ?! 

Pourquoi est ce que je me jette de moi même dans ces flammes...

Et LuHan pleure. Et il souffre. Et il pardonne. Et il m'aime.

Et il pleure de nouveau ! Et il souffre encore !

Et moi je recommence !!

Je l'ai usé...

Mon amour... Tes boucles blondes. Ton sourire timide. Tes yeux noirs, toujours pensifs. Ta petite bouche rose. Ta voix, douce comme un murmure souriant. Je n'aurais plus jamais ça. Nos pleurs ne se mêleront plus jamais. Et nos réconciliations ne seront plus jamais ardentes.

Tu me manques tant.

LuHan, pardonne moi.

Je suis...un monstre.

Laisse moi m'excuser. Reviens, et laisse moi mourir à ta place !

Reviens, LuHan ! Ne court pas ! Ne prends pas la voiture ! Ne te précipite pas comme ça ! Ne meurt pas en mon nom ! Je ne suis personne pour être une cause valable à te voir crever ainsi ! Arrête ! Ralenti ! Attention à la voiture en face !! Le pont ! LuHan, le fleuve ! Il est trop profond ! NON ! TOURNE !!

« LUHAAAN !! »

Je me projette en avant et tombe du lit. 

C'était un cauchemar ?! 

En nage, je me redresse et regarde autour de moi. Mon cœur frappe ma poitrine si fort que je peine à respirer ! C'est haletant que cherche la lampe de chevet. Mamain se secoue dans tous les sens, paniquée à l'idée de ne pas trouver la lumière à temps. Quand je fait enfin claquer l'interrupteur je lâche une sorte de gémissement de surprise. La pièce est enfin éclairée par une lumière jaunâtre. Toujours en pleine crise de panique, je regarde tout autour de moi, comme pour le chercher.

Mais le joli blond n'est pas là. Son regard noir et resté là bas... Au fond du fleuve, avec sa haine pour moi.

Abattus, je geins en enfonçant ma tête dans la couverture qui était tombée avec moi :

« LuHan...pardon ! »

Je me met à sangloter quand j'entends un bruit. Je lève tout de suite la tête. Encore dans les vapes, je m'étonne à espérer que ce soit lui... Mais le son vient de la porte de ma chambre : on l'a frappe doucement.

Intrigué je me lève et, sans vérifié l'état dans lequel je suis, j'ouvre brusquement la porte. Mon ami Kook sursaute. Il dit tout de suite :

« P-pardon ! Je...je t'ai entendu crier. »

Qu'est ce qu'il est mignon parfois. Je réponds en passant mon bras sur mes yeux :

« -J'ai juste fait un cauchemar.

-A propos de...ta petite amie ?

-Mh.

-Tu veux que je reste jusqu'à ce que tu te rendorme ? »

Sans m'en rendre compte je fronce les sourcils en réfléchissant. Combien de fois on a dormi ensemble ? Dans la même chambre : pratiquement à chaque fois qu'il fallait faire des binôme. Mais tous les deux, tout seul dans un lit. Je ne crois pas que ce soit déjà arrivé.

« Enfin, si tu ne veux pas c'est pas grave, on peut juste parler un peu ou je peux te laisser te reposer hein. »

Mes yeux se posent de nouveau sur Kook et sa bouille de hamster. Je fait non de la tête et l'invite à entrer d'un simple mot. Je ferme la porte et m'avance. Mon ami, un peu timidement, me suis jusqu'à mon lit. Je lui dit de s'installer le temps que je me passe de l'eau sur le visage. Une fois calmé, je vais me glisser sous ma couette à ses côtés.

Ça me fait bizarre de me retrouver seul avec Kook dans un lit... Disons que si ça avait été quelqu'un d'autre il se serait peut être passé quelques chose. Mais c'est mon meilleur ami, et il n'aime pas les hommes. Pourtant...si nous étions dans un autre contexte, une autre vie, Kook m'aurait sûrement plu. Il est mignon, drôle, toujours joyeux, il a un sourire communicatif. Et puis il peut être terriblement sexy quand il veut.

J'ose jeter un œil à mon ami endormi.

J'imagine très bien quelle tête il doit avoir quand il ressent du plaisir. Quand on lui prend ses hanches si fines...

Je secoue vivement ma tête et tourne le dos à mon ami. Putain, je recommence ! Il faut que je pense à autre chose. 

Ce n'est pas la première fois que j'ai ce genre de pensée pour Kook, mais je n'ai jamais osé le draguer.

Il ne m'a jamais trahi mais je ne sais pas comment il réagirait si il savait ce que je suis gay...et ce qui me plaît chez lui.

Putain. Je suis donc un homme qui préfère tromper son petit ami et cacher des choses à son meilleur ami.

Je suis un putain de connard en fait. Une vraie pourriture.

« Ne t'inquiètes pas pour le concert, je vais t'aider à réviser en dehors des cours, d'accord ? »

Je me crispe. Kook vient de murmurer ça. Je me tourne un peu et découvre son visage souriant à quelques centimètres de moi. Je répond un peu gêné :

« -Merci...

-Je peux m'approcher de toi ?

-Hein ?

-Je peux m'approcher ?

-Heu bah...oui. »

Son sourire grandit encore et il vient coller son nez en bas de ma nuque. La soudaine chaleur de son corps me rassure. Je me remet correctement dos à lui et le laisse se lover contre mon dos.

C'est agréable en fait.

Quelques instants plus tard je tombe sans peur dans les bras de Morphée. 

Merci Kook...

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