Chapitre 14 : Une lumière pourtant si proche.

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Je pousse sur mon pied gauche pour me mettre complètement debout sur le bord du toit, quand un son me fait me stopper.

Les yeux fermés, l'oreille tendue, j'essaie de comprendre d'où cela vient.

Je connais cette mélodie. Cette sonnerie...

C'est maman qui m'appelle sur mon portable.

Mon visage se baisse, pensif.

Si c'est elle, il faudrait peut être que je réponde. Je veux dire, elle risque de prévenir Kook si je ne lui réponds pas immédiatement. Elle fait tout le temps ça.

Je soupire bruyamment et me recule un peu.

C'est chiant mais au moins je pourrais l'entendre une dernière fois.

Je me tourne complètement et fais donc demi-tour. Je dévale les marches pour essayer d'arriver à temps. Puis je m'assoie à même le sol pour répondre à l'appel. Sa voix inquiète remplie soudainement tout mon cerveau :

« Tu en as mis du temps, mon chéri ! »

Les yeux pleins, je me cache le visage et essaie de parler normalement :

« -Pardon, je travaille...

-Oh, encore ?? Mais il est tard.

-Je sais maman... »

Elle marque un temps, elle a sentit un problème. J'ai alors l'impression de sentir sa main s'approcher de mes cheveux pour les caresser. Je ferme les yeux et l'écoutes me parler tendrement mais toujours pleine de retenue comme elle sait si bien le faire :

« -Mon garçon, si tu es malheureux, il ne faut surtout pas que tu reste seul d'accord ?

-Oui, maman.

-Sort. Va voir tes amis. Tiens, passe moi Jung Kook. »

Là je rougis et me crispe. Elle redemande :

« -Passe moi Jung Kook, s'il te plaît !

-I-il est pas là.

-Comment ? Tu n'es pas avec JungKook ? Mais tu m'a dis que vous travaillez encore.

-Heu oui mais là il est aux toilettes...

-Alors je l'appellerait dans cinq minutes.

-Hein ?? Mais maman... !

-Comment va t-il ?

-Jung Kook ? »

Mais je sursaute brusquement : une autre voix me répond.

Je lève un visage terrifié vers le jeune brun. Il est penché au dessus de moi. Les yeux un peu rouges, et le visage fatigué.

Il répète timidement :

« Tu m'as appelé ? »

Paniqué, je fais non de la tête et reprend ma mère qui m'appelle agacé :

« -Kim Tae-Hyung ! Je te parles !!

-P-pardon maman ! Oui, il va bien.

-Ah, tant mieux alors. Il est revenu?

-Heu o-oui. Tu veux que je te le passe ?

-Oui, je te l'ai dis ! »

Mes yeux s'ancrent de nouveau dans ceux de mon ami. Il me tend sa main, sans un mots. Je lui donne mon téléphone et il s'assoit à côté de moi pour répondre à ma mère. Kook se met à sourire et entame une longue discussion avec ma mère.

Je suis...vidé.

Mon corps ne répond plus de rien et je m'avachis contre le mur du couloir. Le visage baissé, j'écoute ma mère et l'homme à qui j'ai fais tant de mal discuter.

La lumière jaune du couloir éclaire doucement les jambes de Kook tout près de moi. Je renverse alors ma tête en arrière et me met à le regarder. Son visage rougis un peu mais il continue de discuter gaiement avec ma mère. Il sourit et j'entends ma mère rire.

Quelle douceur...

C'est pourtant si simple.

Je crois que je me souviendrais de ce moment toute ma vie. 

Il se passe bien une demi-heure avant que ma mère veuille bien le laisser tranquille. Kook, tout sourire, me tend mon portable. Il chuchote en se tournant complètement face à moi :

« Je crois qu'elle veut te dire au revoir. »

Au revoir. Elle veut me dire au revoir...

Les yeux toujours gonflés par mes pleurs, je remets mon portable à l'oreille et écoute ma mère parler de façon jovial :

« -Mon chéri ?

-Oui ?

-Désolée d'avoir monopoliser ton ami ! Mais Jung Kook est toujours aussi mignon et bien élevé ! Ça me fait plaisir de savoir que lui et toi êtes toujours très proche... »

Mon regard croise de nouveau celui de Kook. Malgré mon air déprimé, il prend doucement ma main libre et me sourit tendrement.

J'aurais aimé ne pas répondre à son geste, mais je ne peux pas résisté. 

Il vient de me sauver la vie.

Je serre alors doucement mes doigts autour des siens. Et répond enfin à ma mère :

« -Oui j'ai de la chance. Mais je dois te laisser. Je suis fatigué.

-D'accord mon Tae-Hyung, on se rappellera demain !

-Oui, maman.

-Allez, bon courage, mon fils.

-Merci... »

Et elle raccroche.

Je lâche la main de Kook et me lève difficilement. Il m'imite et me laisse entrer dans ma chambre sans un mot. Je lui lance un dernier regard, lâche un silencieux : « Merci. » et ferme ma porte.

Il ne m'a fallut que quelques secondes pour m'endormir je crois.

Je suis tellement épuisé...

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