Chapitre 20 : Ne changeons rien.

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Il m'a fallut une bonne demi-heure avant de me calmer.

Serré l'un contre l'autre, nos respirations sont maintenant les mêmes. Ma douleur s'est un peu apaisé. La chaleur du corps de mon ami me fait le plus grand bien. En fait, je voudrais m'endormir comme ça... Alors je demande en tendant ma main vers ma couette :

« -Kook ? Je peux nous couvrir ?

-Oui. »

Le petit brun m'aide et nous nous retrouvons complètement sous la couverture. Son souffle dans mon cou me donne des frissons. Je me tourne un peu et il bascule lentement sur le flanc avec moi. Nos fronts se collent et je peux enfin me plonger dans ses beaux yeux noirs.

Qu'importe ma peur de lui faire du mal, je n'arrive jamais à m'éloigner trop de lui au final.

Que dois-je faire ? Partir ? Ne pas prendre le risque de le faire souffrir ? Ou alors nous donner une chance ?

Je suis complètement perdu.

La seule chose que je sais, c'est que je l'aime sincèrement. En fait, ça a toujours été le cas. Mais aujourd'hui, plus que jamais, j'aime tout de lui. Tout.

« Tae ? »

Je cligne des yeux et reviens sur Terre. Pourquoi m'a t-il appelé si timidement ? Je réponds :

« -Oui ?

-A quoi tu penses ?

-C'est...un peu compliqué.

-Ce à quoi tu pense ?

-Oui. Je me rends bien compte que peu importe ce que je décide de faire, je reviens toujours vers toi.

-A-ah oui ?

-Oui. Peut être que je ne dois pas chercher plus loin... Peut être que c'est toi que je cherchais depuis tout ce temps.

-Tae...

-Pardon, c'est un peu gniangian. Mais, c'est littéralement ce qui ce passe.

-Alors...tu m'acceptes de nouveau ?

-...j'ai encore tellement peur.

-Tu sais quoi ? Laisse toi le temps d'y réfléchir. Tu dois être sûr. Parce que je t'aime vraiment, mais...je ne veux pas que tu me trompes. »

Je pince mes lèvres et baisse les yeux. Putain j'ai trop honte. J'aimerais avoir un autre passé. Je ne sais pas à quoi est dû cette envie d'aller voir ailleurs. Et temps que je n'ai pas trouvé, est ce que ça me poursuivra toute ma vie ? Pourrais-je tromper Kook si on était ensemble ?

La première réponse qui me vient c'est : « Non, évidemment. ».

Mais ce sont des mots que j'ai prononcé pour LuHan aussi...

Je soupire et lui dit sans pouvoir le regarder en face :

« -J'aimerais te le promettre mais je ne sais pas comment maîtriser ça.

-Je vois...

-Pour l'instant le mieux et de continuer comme ça je pense. Tu veux bien ?

-...si il le faut.

-Pardonne moi.

-Je fais que ça. »

Ses mots me frappent en plein cœur et mes yeux prennent la couleur de la honte. Je geins et essuyant mes premières larmes :

« -Je suis...raah je suis désolé !

-Ne t'inquiètes pas. Je t'attendrais.

-Tu mérites tellement plus, Kook.

-...je sais pas pourquoi tu dis ça.

-Sérieusement ?

-Oui, j'ai rien de spécial.

-Je peux pas te laisser dire ça. Tu ne sais pas à quel point tu es important dans ma vie, Kook.

-Non, je n'en sais rien. »

Sa voix a tellement tremblée d'un coup. Je reprend en le prenant par la taille pour l'approcher de mon corps :

« -Kook, tu m'as sauvé la vie.

-Qu-quoi ?

-Le soir où on j'étais au téléphone avec ma mère, assis dans le couloir de l'hôtel où on avait dormi.

-Oui ?

-En fait, j'étais monté sur le toit juste avant. Je voulais mourir...

-Quoi ?! »

Les yeux de mon ami se remplissent d'un coup d'une peur viscérale. Il bafouille en agrippant mon haut entre ses mains tremblantes :

« -Tu, tu voulais sauter du toit ?! Tu voulais mourir ?! Sans rien me dire !

-Pardon. Mais à ce moment là, je ne pensais qu'à en finir...

-Tae ! Pourquoi ?!

-Pour tout... Pour la mort d'une personne qui m'étais chère, pour toi que j'avais perdu, pour la pression qu'on exerce sur moi pratiquement tous les jours,...

-Non... Je ne veux pas que tu fasse ça...

-Kook, je ne le referais pas.

-Promets le !

-Je te le promets. Pardon je te fais encore pleurer...

-Je pleure tout le temps de toute façon. M-mais en quoi je t'ai sauvé ?

-J'ai entendu mon portable sonner. Je savais que c'était la sonnerie de ma mère. Et je savais que si je lui répondais pas...elle allait t'appeler. Et tu m'aurais cherché.

-Alors tu es retourné dans le couloir pour lui répondre ?

-Oui... Je comptais lui parler une dernière fois. Lui dire au revoir, puis retourner sur le toit... Mais soudain tu es apparu. Au moment où j'ai prononcé ton nom tu étais devant moi. Comme une barrière entre moi et le vide. Toutes mes envies de mourir ont progressivement disparues après ça. »

Mon ami s'essuie une larme avec un petit sourire timide. L'ambiance s'est calmée. Tout est plus chaleureux. Il chuchote de sa voix d'enfant :

« -Je suis heureux que tu y est renoncé.

-Je ne partirais plus.

-J'espère.

-Je crois qu'on devrait dormir. Je suis épuisé par la journée.

-Moi aussi, c'était une super journée !

-Oui... »

On s'échange un ultime sourire tendre et nos yeux se ferment lentement.

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