Anéantis, je regarde Kook qui a le visage rouge de colère.

Il rajoute plein d'amertume :

« Pourquoi tu m'as dis tout ça hier soir, alors ? »

Mon cœur se serre violemment quand une image de mon passé se calque à celle de Kook. LuHan pleurait ces mêmes mots.

Mon ami sanglote en baissant la tête :

« Tu n'as même pas tenu deux jours ! C'est que tu ne dois vraiment pas m'aimer! »

Il s'effondre et s'agenouille devant la porte. Mon corps revient peu à peu sous mon contrôle et je me rends compte de la souffrance de celui que j'aime. Alors je pars au quart de tour et me jette presque par terre pour rejoindre Kook qui hurle sa peine. Je l'appelle en m'excusant de tout mon cœur, terrifié à l'idée de le perdre :

« -Kook ! Non s'il te plaît ne pleure pas ! Je ne voulais pas je te le jure ! Je ne te mens pas, je t'aime !

-NE DIS PAS CES MOTS! »

Le jeune brun vient de cracher toute sa rage sur moi. Son sourire semble avoir définitivement disparut. Un frisson de peur me frôle le dos, alors que son regard de colère se rapproche du mien pour aboyer :

« Ne prononce pas ces mots ! Surtout si tu ne les pense pas ! JE NE ME FERAIS PAS AVOIR PARCE QUE TU AS DIS ÇA ! »

Luhan...

Kook...

Pardon...mais là je n'ai rien fais !

Toutes les fois où je me suis retrouvé dans une situation similaires me reviennent. Je tente de rester calme pour ne pas aggraver les choses, il est hors de question de perdre Kook à son tour. Plutôt mourir.

Alors je parle le plus doucement possible en gardant mon corps à bonne distance du sien. La paume des mains sur le sol de la chambre, je prononce mes premiers mots :

« -Pardon. Je n'aurais pas dû le dire comme ça.

-Non, vraiment pas !

-Ce sont des mots précieux que j'aurais aimé te dire avant et plus souvent.

-...

-Parce que je le pense vraiment. C'est la seule chose dont je suis sûr dans notre relation : je t'aime sincèrement.

-...ne le dis pas à la légère.

-Surtout pas. Je veux être parfaitement transparent avec toi et...ce garçon, je ne l'ai pas invité, je ne lui ai pas demandé d'entrer dans notre chambre et je n'ai aucunes envies qu'il y reste. »

Mais d'un coup, Sunny refait parler de lui. Il se lève et vient vers nous en grognant :

« Ne te fais pas avoir, Kook ! Cet homme m'a lourdement dragué et m'a demandé de venir ici. Il en avait envie regarde ! »

Mon ami et moi nous levons à notre tour. Je lance un regard de mort au roux. Lui me sourit et montre son écran de téléphone à mon ami, tout fière.

Kook s'approche prudemment, l'expression toujours pleine de colère. Il plisse les yeux et observe attentivement l'écran. Inquiet, je fais de même. Mais je me rends bien compte que cette conversation n'a jamais existé. Il a pris d'anciens message et à juste changé les dates.

Kook me demande d'un air plus abattu qu'il y a un instant :

« -Tae...ce sont tes messages ?

-Non. Pas du tout et je peux te le prouver. »

Je sors mon portable à mon tour et lui montre les derniers messages envoyés et bien sûr le fait que la fonction « effacer ce message » n'existe pas sur cette application. Je dit en lui montrant les chiffres :

« -Regarde les dates...

-Elles ne coïncident pas avec ce qu'il m'a montré.

-Non. »

Sunny peste tout de suite :

« -Arrête d'essayer de trouver des excuses, Tae !

-Alors vas y, remontre moi ton image truquée.

-...non. Moi je sais la vérité !

-La vérité c'est que tu essaye juste de faire en sorte que je ne sois qu'à toi !

-B-bah je voulais j-...

-Ça serre à rien d'essayer de te justifier ! Je veux que tu partes maintenant. C'est pas tes photos pourries qui me feront me détourner de Kook.

-Tae !

-Non ! Sort ! »

Les deux sursautent presque. Mais Sunny, fidèle à lui même, replace son haut correctement et dit en partant tête haute :

« Pff. De toute façon t'étais pas assez vif au lit. »

Je répète sa phrase dans ma tête. Il est vraiment pathétique. Mais au moins, il s'en va. En espérant qu'il ne reviendra plus jamais.

La porte claque et mon regard croise celui de Kook. Il a encore l'air triste. Alors je m'approche lentement et lu dit :

« Pardon pour ça... Je t'ai encore fais pleurer. »

Mon ami passe sa manche sur ses yeux et se dirige vers la salle de bain. Il dit en entrant :

« Je vais me doucher. »

Et il disparaît derrière la porte blanche. Il ne m'a même pas lancé un regard...