Chapitre 4

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Je comprends immédiatement que j’aurais mieux fait de me taire, mais il est déjà trop tard. Madame Notat se tourne vers moi, les lèvres pincées. Je déglutis difficilement devant le regard froid qu’elle me jette.

L’enseignante fait un signe de tête en direction des hommes dans le fond de la classe. Deux d’entre eux approchent, m’attrapent par les bras et me trainent devant la classe.

La prof a quitté la salle. Elle revient quelques minutes plus tard, un objet métallique dans les mains. Elle se tourne devant les autres élèves et commence d’un ton professoral :

« Ceci est une ceinture de chasteté. Son but premier est d’empêcher les relations sexuelles et la masturbation. »

Elle se tourne vers moi et me passe l’objet entre les jambes et autour de la taille. Elle le ferme et y met un cadenas.

« Retourne à ta place. »

Je retourne précipitamment auprès de Jade, soulagée de m’apercevoir que la ceinture métallique ne me gêne pas dans mes mouvements.

Je m’assois et tâche de reprendre mon calme. Je m’attendais à pire… En réalité, je ne vois même pas l’intérêt de la punition. Je ne comptais pas me donner de plaisir ici. Pour être vraiment honnête, je suis même soulagée que cet appareil cache mon intimité au regard des autres.

« Nous aurions dû voir les ceintures de chasteté plus tard dans l’année mais profitons de l’occasion que nous donne votre camarade : cet objet serait apparu au Moyen Age. On raconte qu’il était utilisé pour empêcher que les femmes se donnent du plaisir par elle-même en l’absence de leur mari, lorsqu’il partait à la guerre par exemple. En réalité, il est peu probable que de tels objets aient vraiment été utilisés à l’époque. Mais le monde du BDSM s’en est emparé et aujourd’hui, on peut lui donner d’autres utilités. »

L’enseignante sort une petite télécommande noire de sa poche, se tourne vers moi et l’allume. Je lâche un couinement terrifié lorsque je sens que quelque chose commence à vibrer au niveau de mon clitoris.

« Oh non… »

Je tente de retirer la ceinture en poussant dessus mais la prof s’esclaffe :

« Aucune chance. »

Les vibrations m’arrachent un gémissement de plaisir et je sens que je suis sur le point de fondre en larmes.

« Explique donc à tes camarades ce qui se passe quand on me manque de respect. »

Dans un murmure tout juste audible et les joues rouge de honte, je marmonne :

« Ça vibre… »

La prof hoche la tête et reprend son cours. Tout le monde prend scrupuleusement des notes, peu désireux de subir la même chose.

Rapidement, mes mains se mettent à trembler et je sens ma respiration s’emballer. Les stimulations me semblent de plus en plus intenses et je sens une vague de plaisir monter. Je me mords la lèvre inférieure et pose la tête sur la table. Je me rends vaguement compte que toute la classe a les yeux tournés vers moi. Mais au moment où je m’apprête à jouir, les vibrations s’arrêtent. Etonnée et toujours tremblante, je me tourne vers la prof en quête d’une explication. Cette dernière me sourit puis explique:

« La frustration est une forme de punition courante dans le milieu du BDSM. »

Je suis vraiment soulagée de ne pas avoir joui dans cette salle de classe devant tout le monde. Mais en même temps, je sens une palpitation désagréable au niveau de mon entrejambe…

Je respire à fond plusieurs fois pour me calmer puis me reconcentre sur le cours et commence à prendre des notes.

Moins de dix minutes plus tard, les vibrations recommencent.

« Oh non… »

Mon sexe, encore humide, réagit instantanément. Ma respiration s’accélère et je sens le plaisir monter dans mon bas ventre.

Ma voisine de devant, la jeune fille à la frange auburn, se tourne vers moi. Je la vois sourire tandis que je me tortille pour tenter d’éloigner le vibro de mon clitoris.

De nouveau la lente montée du plaisir. Puis au moment fatidique, l’arrêt des vibrations. Cette fois-ci les palpitations sont plus douloureuses. Je m’aperçois avec effroi que malgré la présence de la vingtaine d’autres jeunes, des gardes et de la prof, je désire enfin pouvoir jouir. Ce constat me fait venir le rouge aux joues et je dois lutter contre les larmes. Je me sens tellement sale…

La prof recommence ainsi jusqu’à ce que la sonnerie retentisse. Je me lève, les jambes flageolantes, les cuisses couvertes de cyprine et le vagin frémissant. Je comprends enfin l’utilité de la ceinture de chasteté. Impossible de m’enfermer aux toilettes pour me faire jouir par moi-même.

Je décline l’invitation de Jade à me joindre à elle pour manger et vais m’assoir sur un banc du parc. J’ai désespérément besoin d’air frais.

Le parc de l’établissement est plus grand que celui de mon lycée. Il y a de nombreux arbres, quelques bancs et tables pour travailler dehors et même une piste d’athlétisme. Au loin, je vois le grillage surmonté de barbelés qui encercle l’établissement. Et derrière, des champs à perte de vue. Nous sommes bel et bien prisonniers de ce lieu… J’envisage un instant de m’approcher du grillage pour l’examiner de plus près mais j’y renonce. Je me laisse juste aller contre le dossier du banc, frissonnante dans la fraicheur ambiante.

Je reste un long moment sans bouger avant de les entendre arriver. Je me tourne immédiatement et aperçois la classe dominante. A leur tête, il y a un beau garçon aux cheveux châtains foncés et aux yeux verts. C’est lui qui m’adresse la parole en premier :

« Tu t’appelles comment ? »

Je me lève prudemment et pose mes bras sur ma poitrine découverte avant de lui répondre :

« Leïla. Et toi ?

- Mathieu. Alors l’école te plait ? »

Son sourire goguenard me donne envie de le frapper.

« Tu es là de ton plein gré ?

- Ouais. Je sais que ce n’est pas ton cas mais t’inquiète, tu vas finir par adorer te faire baiser ! »

Ses camarades éclatent de rire.

« On peut même commencer ton entrainement tout de suite si tu veux ! Chopez là ! »

Deux garçons de belle taille s’approchent de moi, m’attrapent les bras et me les tordent dans le dos. Je me débats avec hargne mais je ne fais pas le poids. Ils m’immobilisent tandis que Mathieu s’approche et commence à me caresser la poitrine.

« Ne me touche pas !

- Ta gueule salope ! »

C’est une fille qui m’a répondu. La pointe de ses cheveux est rouge vif et ses yeux verts me fixent méchamment. Elle s’approche de moi à son tour :

« Les soumises n’ont pas leur mot à dire. Tu te laisses baiser en silence, c’est ça ton job maintenant. »

Elle retire l’une de ses bottines puis retire sa chaussette qu’elle me fourre dans la bouche. Les autres éclatent de nouveau de rire.

« Merci Léna. »

Mathieu reprend ses attouchements. Il fait rouler mes tétons entre ses doigts puis commence à les pincer. Je gémis de douleur à travers mon bâillon de fortune. L’un des garçons qui me tient passe une main à l’intérieur de ma cuisse et murmure à mon oreille :

« Quel dommage que tu ais cette ceinture, on aurait pu tellement s’amuser. »

Mathieu tire un grand coup sur mes tétons. Je sens les larmes rouler sur mes joues. Quelle humiliation…

« Mettez-la à genoux. »

C’est en voyant Mathieu ouvrir son pantalon que je comprends ce qu’il veut faire. Je me débats avec l’énergie du désespoir : je refuse d’avoir à faire cela, je ne suis pas un vulgaire jouet sexuel. C’est à ce moment que le vibro se remet à fonctionner au niveau de mon clitoris.

Une voix s’élève alors dans mon dos :

« Vous n’êtes pas autorisés à toucher aux soumis sans autorisation ! »

Madame Notat s’approche de notre groupe, télécommande en main. Les garçons me lâchent précipitamment et Mathieu se rhabille à la hâte, visiblement gêné d’avoir été surpris dans cette position. J’en profite pour retirer la chaussette que j’ai dans la bouche et je tente de me redresser. Les vibrations augmentent aussitôt, m’obligeant à rester à genoux :

« Toi tu restes là où est ta place : par terre devant les dominants. »

Cette fois les vibrations ne s’arrêtent pas. Sous le regard de tous, je commence à trembler. Je jouis une première fois sans que la force des vibrations ne changent. Je m’affale par terre tandis que les vagues de plaisir se succèdent une à une. Je me tortille dans l’herbe, consciente du spectacle pitoyable que je donne. Je serre les poings et hurle de plaisir au moment où j’ai mon tout premier orgasme.

La force des vibrations diminue légèrement et revient à un niveau supportable, sans pour autant s’arrêter.

Je reste à terre et tente de reprendre ma respiration.

La foule se disperse jusqu’à ce qu’il ne reste que madame Notat et moi.

Au bout de quelques minutes, je me redresse difficilement face à elle. L’enseignante me sourit d’un air moqueur :

« En théorie la classe dominante n’a pas le droit de toucher aux soumis en dehors des cours mais tu ne trouveras pas grand monde pour respecter ou faire respecter cette règle. Evite donc de t’exposer comme tu viens de le faire. »

Je hoche la tête.

« Le gymnase est par là. Nous nous revoyons dans deux heures. »

Elle tourne les talons :

« Attendez ! »

Elle se tourne vers moi et hausse un sourcil interrogateur :

« Je… Vous n’allez pas me laisser ça allumé pour faire du sport ? » Je demande d’une voix plaintive en désignant la ceinture de chasteté.

La femme sourit de nouveau :

« Oh que si. Le simple fait de t’imaginer courir avec un vibro entre les cuisses m’excite. » Puis elle tourne les talons et regagne le bâtiment à grand pas.

Je lutte de nouveau contre les larmes puis me met doucement en marche dans la direction indiquée. Rapidement, je m’aperçois que chaque mouvement fait bouger le vibrateur sur mon clitoris hypersensible, m’arrachant des gémissements d’extases.

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