Chapitre 5
Je boitille lentement en direction du gymnase tandis qu’un filet de cyprine coule le long de ma jambe.
« Je peux t’aider ? »
Je me retourne d’un bond, craignant un retour de la classe dominante, pour me retrouver nez à nez avec Fabien.
Ce dernier place mon bras sur ses épaules et me traine à moitié.
« Le vibro est allumé ? »
Je tente de répondre mais c’est un gémissement qui s’échappe d’entre mes lèvres.
« Je suppose que oui du coup. Tu vas pouvoir faire sport avec ça ?
- Non, impossible… »
Nous gardons le silence quelques instants. Juste avant d’entrer dans le bâtiment, Fabien murmure :
« Ils sont effroyables… Tous… »
Je ne réponds rien, c’est inutile il a tout dit. Oui ces gens sont effroyables et j’ai la nette impression que nous n’avons encore rien vu.
Le jeune homme me traine jusque devant le vestiaire, mixte bien entendu…
Nous entrons dans la pièce et nous dirigeons vers Jade. Je me laisse tomber à ses côtés.
« Oh mon dieu Leïla, qu’est ce qui s’est passé ? »
En dehors d’Emma, tous les autres se sont tournés vers nous.
Je marmonne tout bas :
« Je suis tombée sur la classe dominante et madame Notat s’en est mêlée. »
De nouveau j’aperçois la jeune fille à la frange auburn. Cette dernière me regarde avec une sorte d’avidité qui me met mal à l’aise.
Jade me met la main sur l’épaule en signe de soutien puis s’éloigne en direction du placard d’où les autres filles sortent de quoi se changer.
« Tiens voilà pour toi. On a droit à de vrais vêtements pour faire sport. J’espère que c’est ta taille, sinon dis-moi, j’irai te chercher autre chose. »
Je prends les affaires que Jade me tend et maladroitement, enfile des sous-vêtements prévus pour le sport ainsi qu’un survêtement vert. Voyant que je peux à peine bouger, Jade va chercher pour moi une paire de baskets à ma taille.
Nous sortons tous du vestiaire et Jade et Fabien sont obligés de me trainer. Le vibro continue de me torturer, m’arrachant des gémissements peu discrets. Une nouvelle vague de plaisir me submerge et, en désespoir de cause, je tente d’arracher à l’aveuglette le cadenas dans mon dos mais ce dernier se révèle trop résistant.
Jade m’aide à m’assoir à ses côtés au milieu d’une salle de gymnastique. Un homme grand et sec se tient devant nous. Il nous dévisage tour à tour et commence :
« Il est 13h17. La prochaine fois, si vous mettez plus de dix minutes à vous changer, je vous fouette à raison de trois coups par minute de retard. »
Un silence de mort suit ses paroles.
« Je suis monsieur Grigor. Nous nous verrons huit heures par semaine pendant lesquelles nous ferons essentiellement de la gymnastique. En effet, votre nouvelle condition implique que vous soyez souples. » Il sourit à ses paroles.
Quant à moi, c’est tout juste si j’entends ce qu’il dit. Mon sexe est devenu bien trop sensible et j’ai la sensation que le vibro me brûle.
« Pour commencer, petit échauffement. Dix minutes de course autour de la salle. »
Les autres se lèvent et commencent à courir. Avec l’aide de Jade, je parviens à me mettre debout moi aussi mais il apparait bien vite que je suis incapable de courir. Lorsque Jade tente de m’y aider, mes cris de douleur et de plaisir mêlés l’obligent à arrêter.
« Allez Leïla, tu peux le faire. »
Je me contente de secouer la tête de droite à gauche, incapable d’émettre un autre son que des borborygmes.
« Qu’est-ce que vous foutez. Dépêchez-vous de courir avec les autres ! »
L’enseignant avance à grands pas furieux vers nous.
« Leïla ne peut pas courir. Elle a… » Jade ne finit pas la phrase, gênée.
L’homme baisse les yeux sur la ceinture métallique que l’on aperçoit à travers le survêtement puis se tourne vers la jeune blonde :
« T’as pas de ceinture toi ?
- Euh non…
- Alors cours la soumise. »
Jade hésite à me laisser seule.
« Vas-y… » Je murmure.
Avec un dernier regard navré dans ma direction, elle part en petites foulées.
Monsieur Grigor se tourne de nouveau vers moi :
« Tu peux courir ? »
Je secoue de nouveau négativement la tête.
« Les élèves dispensés, c’est par ici. »
Il me prend par le bras et me traine en direction d’un coin de la salle où se trouve plusieurs cages métalliques.
« Non ! »
Je commence à me débattre mais l’homme me gifle violemment avant de me trainer en direction de l’une des cages. Il me force à m’agenouiller puis me fait entrer en marche arrière à l’intérieur. Je ne comprends pas pourquoi jusqu’à ce qu’il referme la cage. Une partie se rabat par le bas et une autre par le haut, emprisonnant ma tête dans un trou prévu à cet effet. Cette position ne me permet aucune liberté. Je ne peux donc pas me défendre lorsque le prof m’insère un bâillon en forme d’anneau dans la bouche.
Il retourne ensuite auprès des autres, me laissant seule et terrifiée. La cage est minuscule et les parois me compriment de part et d’autres. De plus, le vibro continue de vibrer douloureusement sur mon clitoris. Je tente maladroitement de faire bouger la ceinture mais madame Notat a bien prévu son coup et rien de bouge.
Comble de l’horreur, le bâillon m’écartèle la mâchoire et je sens qu’un filet de bave me coule sur le menton.
Je commence à pleurer de douleur et de honte mêlées tandis que l’enseignant me rejoint. Il s’accroupit devant moi et me caresse les cheveux, sourire aux lèvres :
« Oh mais c’est un gros chagrin ça. Mais tu sais ma petite, il va falloir t’habituer aux cages, aux vibros et aux bâillons, c’est ça ta vie maintenant. »
Il éclate de rire puis m’introduit deux doigts dans la bouche :
« Tu sais à quoi il sert ce bâillon ? »
Il se redresse et déboutonne son pantalon. Ayant compris son attention, j’hurle et me débat. L’homme éclate à nouveau de rire et me présente son sexe tendu.
« En principe c’est interdit tant que l’on ne vous a pas appris à faire une fellation correcte. Mais l’administration n’est pas très regardante là-dessus. »
Sur ces mots, il m’enfonce son sexe dans la bouche. Je suis immédiatement prise de nausée mais l’homme me maintient la tête.
« Lèche ! »
Je ne fais rien, me contentant de garder son engin dans la bouche.
« Suce-moi ou je te pisse dans la bouche. »
Un nouveau sanglot me déchire la poitrine. Je ne veux pas lui donner de plaisir. Mais je veux encore moins être amenée à boire son urine.
La mort dans l’âme, je passe timidement la langue sur son sexe et suis aussi récompensée par un gémissement de satisfaction de la part de l’enseignant.
Je n’ai jamais rien fait de tel de ma vie et ne sais absolument pas comment m’y prendre. Je me contente donc d’enrouler ma langue autour de son engin. Il commence à faire des allers-retours dans ma bouche alors que je continue mes gestes maladroits.
Je ne peux m’empêcher de pleurer pendant qu’il me viole la bouche. C’est tout juste si je réalise l’horreur de ma situation : à quatre pattes et impuissante dans une cage pendant qu’un homme prend du plaisir avec moi. Je suis rabaissée au rang de simple jouet sexuel et cette constatation me plonge dans un abyme de désespoir.
Il gémit de plus en plus fort puis au bout d’un temps qui me semble infiniment long, il jouit dans ma bouche dans un râle de satisfaction. Il se retire et j’en profite pour tout recracher, dégoutée et au bord de la nausée.
« C’est bien. Avec quelques cours, tu deviendras excellente à ça. »
Puis il me laisse en seule compagnie du vibro qui continue de me torturer, du sperme me dégoulinant le long du menton.
Je vis les deux heures qui suivent dans le brouillard. J’ai l’impression d’être tout juste consciente. Mon clitoris est devenu tellement douloureux que la nausée me gagne à chaque geste. Lorsque le prof vient me libérer, j’ai l’impression d’avoir le sexe en feu.
Jade me traine jusqu’au vestiaire et doit même m’aider à me changer.
Puis elle m’aide à traverser la cour jusque dans la salle de bondage. Je m’affale sur une chaise, à moitié inconsciente, et tente d’écouter madame Notat.
Il semblerait que le sujet de ce cours soit de reconnaitre un orgasme imminent chez un soumis. Chaque soumis doit faire équipe avec un dominant. Sauf moi. Il semblerait que je ne sois pas en état de faire cet exercice.
Chacune des filles se voient affublée d’un appareil similaire au mien. D’après les regards qu’elles me lancent, elles sont terrorisées. Sauf la dénommée Emma. Pour une raison qui m’échappe, cette fille ne semble pas être affectée par ce qui passe dans cette salle. Elle sourit même au jeune dominant avec qui elle doit faire équipe. Si je n’étais pas aussi mal, je tenterais de comprendre ce qui ne va pas chez cette fille.
Les garçons soumis, eux, sont équipés d’une sorte de cage qui enserre leur sexe. Ce truc doit leur procurer à eux aussi du plaisir. Les gardes doivent s’y mettre à trois pour mettre cet appareil au garçon noir, Mathias je crois me rappeler.
J’observe cela comme si cette scène d’horreur se déroulait très loin de moi. Rien n’a d’importance en dehors du feu qui brûle au niveau de mon sexe. C’est tout juste si je m’aperçois que des larmes de douleur roulent sur mes joues.
La prof prend l’une des télécommandes et l’allume. L’une des filles, Alice je crois, commence à gémir. Elle tombe à genoux au bout de plusieurs minutes, entourée des apprentis dominants et de la prof qui leur enseigne les signes annonçant un orgasme imminent chez une fille.
Puis elle leur donne une télécommande chacun et leur ordonne de s’entrainer en arrêtant les vibrations juste avant l’orgasme.
L’enseignante s’approche enfin de moi. Je rassemble toute ma volonté pour redresser la tête et la regarder dans les yeux.
« As-tu bien compris la leçon Leïla ?
- Oui. » Je murmure.
« Si jamais tu t’avises encore une fois de faire preuve à mon égard du manque de respect que tu m’as témoigné ce matin, la punition d’aujourd’hui te paraitra bien douce. Suis-je suffisamment claire ?
- Oui. »
La femme semble satisfaite. Elle arrête enfin les vibrations puis me retire la ceinture.
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