Chapitre 16
Le vendredi n’a rien de très réjouissant. En PCL, Mathieu et Antonin ont parlé de leur projet aux profs qui se sont immédiatement montrés enthousiastes. Les deux garçons refusent de nous faire partager leurs idées. Ils veulent que leur “labyrinthe“ soit une surprise pour Jade et moi. Rien que d’y penser, j’en frémis de terreur…
Pendant ces quatre heures, ils nous ont abandonnées toutes les deux dans une cage minuscule.
Et bien sûr, je suis obligée, en entrant en classe, de donner du plaisir aux enseignants. Ça a été particulièrement humiliant aujourd’hui en littérature et en PCL. Ces deux cours sont communs avec la classe des dominants et je n’oublie pas leurs huées, leurs rires et leurs remarques salaces pendant que je m’exécutais. Pire encore, en PCL nous avons souvent plusieurs professeurs. Cette fois ci, la prof de bondage était là en même temps que le prof de comportement d’un soumis. Devoir les satisfaire à tour de rôle a été particulièrement éprouvant.
Le samedi arrive. La matinée est consacrée à un DS sur le bondage. DS que j’ai lamentablement raté. En effet, ayant passé une partie de la semaine torturée par un vibro, je n’ai pris que peu de notes et je n’ai pas eu le temps de rattraper mon retard. L’idée de passer une semaine de plus sur la chaise avec un gode me donne envie de pleurer.
Le samedi après-midi, un peu avant 13 heures, je descends pour la visite médicale. Je suis la première à passer et j’ignore totalement ce qui m'attend. C’est donc les jambes tremblantes et le cœur au bord des lèvres que j’attends devant l’infirmerie.
A peine quelques minutes plus tard, une femme âgée à l’allure austère ouvre la porte et me fait signe d’entrer.
Je me tiens droite au milieu de la pièce, ignorant que faire. La femme se place devant moi et sans s’embarrasser de politesses, commence :
« Je suis le docteur Berez. Je dois m’assurer que tu es en parfaite santé. J’en profiterais également pour remplir une feuille d’informations sur tes caractéristiques physiques. Elle sera à disposition des potentiels acheteurs lors de ta vente. »
D’un mouvement de tête, elle désigne le garde qui se tient près de la porte :
« David est là pour t’obliger à être calme en cas de soucis. Mais j’aimerais que l’on n’en vienne pas à cette extrémité. J’ai douze soumis à voir cet après-midi donc pas de temps à perdre, compris ? »
Je hoche timidement la tête.
« Parfait. Déshabille-toi. »
Consciente de ne pas avoir le choix, je m’exécute puis me tiens bien droite pendant qu’elle me tourne autour, auscultant mon corps sous tous les angles.
Elle relève la couleur de mes yeux avant de s’emparer d’une mèche de mes cheveux :
« C’est leur couleur naturelle ?
- Oui.
- Bien. C’est très à la mode en ce moment les rousses… »
Je préfère ne pas répondre et la laisse continuer son examen, de plus en plus mal à l’aise.
« Des cicatrices ?
- A la main, après m’être coupée il y a des années. Et celle dû à l’intervention pour l’appendicite.
- Tu as déjà été opérée ?
- Pour l’appendicite, c’est tout.
- Des membres cassés ?
- Non, jamais.
- Des allergies ?
- Pas que je sache.
- Tu as une maladie quelconque ? Héréditaire ? Du sang ?
- Non.
- Tes vaccins sont à jour ?
- Je crois mais les types qui m’ont enlevée ne m’ont pas demandé d’emporter mon carnet de santé ! » Je réponds sur un ton ironique.
En représailles, elle me colle une forte claque sur les fesses.
« Je te conseille de ne pas me manquer de respect jeune fille. »
Elle recule de quelques pas pour m’examiner de loin :
« Des bandes de cires sont à votre disposition. Tu as plutôt intérêt à faire quelque chose pour tes poils si tu ne veux pas d’ennuis. Maintenant monte sur la balance.
Je m’exécute puis la laisse me mesurer et enfin prendre mes mensurations :
« 95 B, peut-être un peu petit… Assieds-toi sur le lit d’auscultation. »
Elle vérifie les battements de mon cœur puis ma tension.
Après vient le test de vue, que je réussis facilement.
« Tu as déjà porté des lunettes ?
- Jamais.
- Très bien. Ouvre la bouche à présent. »
Elle passe un moment à ausculter ma dentition :
« Tu as porté un appareil ?
- Non, elles sont droites naturellement.
- Très bien. Et tu as une excellente hygiène dentaire. Allonge-toi sur le lit et pose tes pieds dans les étrivières. »
C’était le moment que je redoutais le plus. Me voyant hésiter, la femme m’ordonne d’accélérer le mouvement.
Bien sûr, je m’attendais à cet examen. Mais me retrouver jambes levées et écartées et sexe béant devant le médecin et le garde me donne envie de pleurer, sans que je sache s’il s’agit de honte ou de peur.
Madame Berez attache des bandes velcros autour de mes chevilles pour m’empêcher de bouger puis me demande :
« Je dois ordonner à David de te ligoter totalement au lit ou tu vas gentiment me laisser faire mon boulot ?
- Je ne bouge pas. »
La femme hoche la tête, satisfaite, puis commence son examen.
J’ai un léger mouvement de recul lorsque je sens ses doigts toucher mon intimité mais une claque sèche sur les fesses me rappelle à l’ordre.
« Tu es vierge ?
- Je l’étais avant de débarquer ici. Depuis on m’a imposé trop de godes pour que je ne puisse les compter.
- Mais tu n’as jamais eu la moindre relation sexuelle avec un homme ou une femme ?
- Non. »
Pendant de longues minutes, je la sens palper mon vagin et mon anus. Elle m’enfonce un spéculum et écarte mes muqueuses pour un examen plus approfondi.
J’ai un léger râle de douleur :
« Apprends donc à te tenir. Tu auras à supporter des intrusions bien plus douloureuses. »
Je pince les lèvres sans rien répondre. Comment peut-on dire cela à quelqu’un avec un tel calme ?
« C’est irrité. C’est toi la soumise qui as passé plusieurs jours avec un vibro ?
- Oui.
- Bon rassure toi, pas de dégâts. Et les douleurs dues à l’irritation devraient bientôt disparaitre. »
Elle passe encore plusieurs minutes à m’examiner puis me libère et m’ordonne de me relever. Elle me tend ensuite un petit pot :
« Pisse dedans. Après je te ferai une prise de sang. Nous allons te tester aux différentes MST. »
Quelques minutes plus tard, la femme range les deux échantillons.
« Nous aurons les résultats d’ici quelques jours.
- Qu’est ce qui se passe si un soumis à une MST ?
- Si c’est soignable, on le fait. Si ça ne l’est pas ou que le traitement est trop cher et bien… disons que l’on ne va pas vendre un soumis dont le maître ne pourra pas profiter. »
Je déglutis difficilement.
« Vous le tuez ?
- S’il peut servir pour les démonstrations de bondage on le garde un peu, enfermé dans un coin. Mais à la fin de l’année, oui. »
Me voyant blêmir, la femme ajoute :
« Ne t’inquiète pas, ce n’est arrivé qu’une fois depuis que j’exerce ici. » Bon allez, on passe dans la pièce d’à côté pour le dernier test. »
Comment arrive-t-elle à parler aussi calmement d’un meurtre ? Elle est vraiment dingue… Dingue et dangereuse.
A contre cœur, je la suis dans la salle adjacente. Cette dernière est remplie d’une dizaine de lits, tous recouverts par quelque chose qui ressemble à une bâche en latex.
« Ce test est beaucoup plus long que le reste. Tu vas donc rester ici pendant que je m’occupe de tes camarades. »
Elle me guide vers l’un des lits et m’ordonne de m’allonger entre les deux pans de latex.
De plus en plus inquiète, je demande :
« Qu’est-ce que c’est ?
- Un vacuum. »
Ce nom ne me dit rien du tout :
« Et… qu’est-ce que ça fait. »
La femme ne répond rien. A la place, elle m’installe un étrange appareil entre les jambes :
« Prépare-toi, je vais t’insérer un gode et un plug anal.
- Quoi !? Non pas question ! »
Je fais mine de me débattre mais le garde, qui nous a suivies, me maintient en place. Je sens avec horreur les objets s’enfoncer dans mes orifices. Celui dans mon anus est particulièrement douloureux et je pousse un gémissement de douleur.
Pire encore, une fois le dispositif en place, je sens quelque chose qui appuie contre mon clitoris.
La femme me place une sorte de pince au bout du doigt puis referme le zip du vacuum. Je me retrouve prisonnière jusqu’au cou entre les deux couches de latex.
« Tu voulais savoir ce qu’est un vacuum n’est-ce pas ? »
Madame Berez active un bouton et une sorte d’aspiration se fait entendre.
Il me faut quelques instants pour réaliser que l’air entre les deux pans de latex, là où se situe mon corps, est aspiré.
Devant mon incompréhension, la femme m’explique :
« D’ici une minute, tout l’air aura été aspiré. Les deux pans de latex seront collés l’un à l’autre et par conséquent, tu ne pourras plus bouger. C’est d’une efficacité redoutable, le mécanisme parfait pour contraindre quelqu’un à l’immobilité totale.
-Non ! Non s’il vous plait ! »
Je me débats mais la femme à raison. Moins d’une minute plus tard, je me retrouve totalement prisonnière du vacuum. J’ai beau forcer, je n’arrive plus à bouger.
Au bord de la nausée, je demande :
« Qu’est-ce que vous allez me faire ?
- Nous voulons juste mesurer ton endurance vis-à-vis du plaisir. Le mécanisme entre tes jambes va t’enfoncer un gode dans le sexe pendant trente minutes. Puis, tu auras dix minutes de répit avant que le plug ne prenne le relais. Pendant trente minutes également. Enfin, après une nouvelle petite pause, ce sera au tour du vibro au niveau de ton clitoris. La pince que tu portes au doigt est reliée à ce moniteur qui calcule ton rythme cardiaque. Nous pourrons ainsi en déduire le nombre d’orgasmes que tu auras eu avec les différents systèmes. »
Il me faut un instant pour prendre la mesure de ce que le médecin vient de dire.
Terrifiée, je supplie :
« Pas ça, s’il vous plait! Je vous en supplie ! »
La femme active le mécanisme et je sens le gode commencer ses va-et-vient.
« Pitié non, non, non ! Je ferais tout ce que vous voulez mais éteignez cette chose je vous en prie ! »
Sans même un regard pour moi, la femme quitte la pièce. Le garde, lui, reste à me regarder. Le spectacle de mon corps prisonnier et soumit au gode doit lui plaire à en juger par l’érection que l’on aperçoit au travers de son jeans.
Puis il part accueillir une nouvelle soumise.
Je reste seule dans la pièce. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que me débattre ne sert à rien. Le vacuum est terriblement efficace et bloque le moindre de mes mouvements. Je ne peux rien faire d’autre que de subir la pénétration du pénis factice, de plus en plus haletante.
Les minutes passent et je sens que mon corps réagit. Mon sexe est déjà plus sensible et mes gémissements sont de plus en plus désespérés.
Anaïs est la première à entrer dans la pièce. Lorsqu’elle me voit, elle commence immédiatement à se débattre et ses deux bourreaux ont le plus grand mal à l’allonger dans son vacuum et à la préparer.
J’en suis à mon deuxième orgasme lorsque le gode cesse enfin de me pénétrer. Je n’en ressens aucun soulagement car je sais que ce qui arrive après est bien pire.
Tandis que je reprends mon souffle, je prends pour la première fois conscience du bruit que nous faisons. Les gémissements et les pleurs d’Anaïs sont particulièrement bruyants. Je n’ose pas imaginer la peur de celui ou celle qui passent en ce moment la visite médicale avec ce bruit cauchemardesque en arrière fond, tout en sachant que bientôt ce sera son tour…
Et en effet, quelques minutes plus tard, c’est le visage blême de terreur d’Alice qui apparaît. En nous voyant, elle fond immédiatement en larmes mais se laisse faire, consciente de de ne pas pouvoir se battre.
Trop rapidement, c’est le plug qui se met en route. C’est la première fois que je subis ce genre de pénétration et la douleur est effroyable, bien pire que ce que j’imaginais.
Il me faut attendre plus d’un quart d’heure pour que la douleur devienne enfin supportable. Et ce n’est qu’à la toute fin qu’un léger frisson de plaisir me traverse.
J’ai le droit à une nouvelle pause mais bien trop rapidement, c’est le vibro qui se met en route. Mon corps réagit instantanément et avec bien plus de violence cette fois ci. Je commence très rapidement à prendre du plaisir et tandis que le garde attache Jade, nouvellement arrivée dans la pièce, j’ai un premier orgasme.
J’entre dans une sorte d’état second où rien n’a vraiment d’importance en dehors de la douleur mêlée de plaisir que je ressens dans le bas ventre.
Enfin, après une éternité, le vibro s’arrête à son tour et je reste un moment à reprendre mon souffle. Quand le médecin et le garde viennent attacher Romane, la femme se rend compte que mon calvaire est fini. Elle vient à mes côtés et commence à consulter les résultats du moniteur.
Elle lâche quelques marmonnements inaudibles mais ne fait aucun commentaire.
Puis elle me détache et m’autorise à quitter la pièce. Avant que je ne quitte l’infirmerie, madame Berez me tend quelques tablettes de pilules rouges.
« Tu en prends une chaque soir à heures précises. Ces pilules t’assureront de ne pas tomber enceinte et permettront également de faire disparaitre tes règles. Si tu ne les supporte pas, reviens me voir. »
Je les prends à contre cœur. Visiblement, elle s’attend à ce que je sois violée et cette idée me terrifie...
Les genoux tremblant, je regagne ma chambre. Au passage, je croise Zoé qui se rend anxieusement à sa visite médicale et qui me demande comment ça s’est passé. Je continue mon chemin sans répondre, n’ayant pas le cœur de terroriser cette adolescente déjà timide et peureuse à la base.
En arrivant dans ma chambre, je m’écroule sur une chaise et fonds en larmes.
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