Chapitre 17
Le lundi arrive. Comme prévu, les deux gardes qui surveillent notre classe apportent la chaise munie d’un gode devant mon bureau.
Je ferme les yeux et prends une grande inspiration afin de ne pas fondre en larme. L’idée d’une semaine supplémentaire torturée ainsi me donne la nausée.
Serrant les dents d’humiliation, je passe un doigt entre mes lèvres vaginales et commence à titiller mon clitoris. Pendant quelques minutes, je malaxe mon bouton de chair sous le regard amusé de la prof et des apprentis dominants et celui gêné des autres soumis. La situation n’est pas franchement favorable au plaisir solitaire et il me faut un moment pour mouiller suffisamment et m’assoir sur le gode. L’insertion est douloureuse et je peine à trouver une position pas trop inconfortable.
Je croise les doigts pour que le gode ne vibre pas. Les profs ont en effet laissé entendre que plus l’année avancerait et plus le gode serait insupportable.
La prof se lève, m’interrompant dans mes sombres pensées, et sort quelques feuilles de son sac :
« Cette semaine commencent les khôlles. Vous êtes placés en binôme, un soumis et un dominant à chaque fois, et chaque groupe comporte deux binômes. Il s’agit d’une interrogation orale d’une heure pendant laquelle nous attendons de vous que vous réappliquiez tout ce que l’on vous a appris. Vous aurez une khôlle par semaine et toutes les trois semaines, elle se fera en anglais. Je vais vous distribuer le khôlloscope. »
J’échange un regard maussade avec Jade. A chaque fois que l’on pense que ça ne peut pas être pire, ça le devient. Cette école n’a donc pas de limite dans l’horreur ?
Je prends la feuille que me tend la prof et la consulte. J’ai khôlle demain soir. Et, oh surprise, mon binôme est Mathieu. Je ne crois pas à une coïncidence. Est-ce une nouvelle punition que de me mettre en binôme avec celui qui m’a pris en grippe ? A moins que ce ne soit Mathieu qui l’ait demandé. J’ai la gorge nouée en songeant aux mauvais moments qui m’attendent.
Un nouveau regard sur la feuille m’apprend qu’Antonin, le toutou de Mathieu, ainsi que la timide Alice complètent notre groupe.
Le mardi soir, après les cours, Alice et moi attendons ensemble en silence dans la salle de khôlle, chacune ruminant ses propres pensées. Lorsque madame Lissot, la professeure de comportement d’un dominant, entre accompagnée des deux apprentis dominants, Alice s’agenouille immédiatement et prend la position de soumission apprise en cours : fesses sur les talons, mains sur les cuisses et cuisses écartées, poitrine bombée et tête baissée.
Je contemple Alice, dégoutée par la servitude dont elle fait preuve.
Au bout de quelques instants, la prof se tourne vers moi et aboie :
« On ne t’a pas appris à faire la même chose, soumise ? »
A contrecœur, je plie les genoux et imite Alice.
« Lamentable. Les cuisses plus écartées. Encore plus. On doit avoir accès à ta chatte. »
En guise de démonstration, elle enfonce le bout de sa chaussure pointue entre mes lèvres vaginales. Dans un gémissement, je tente de refermer les cuisses pour me protéger.
La prof me gifle violemment :
« Je t’ai dit d’écarter les cuisses, soumise. »
La joue brulante, je m’exécute. Avec un frémissement d’horreur, je sens le bout de sa chaussure pénétrer dans mon vagin. Elle ne va quand même pas me violer avec son pied ?
Mon cœur et ma respiration s’emballent mais finalement, la prof recule.
« Bon, vous allez travailler sur le sujet suivant : la restriction. Vous avez quarante-cinq minutes avant que je ne vous note sur le travail effectué. Je noterais les dominants sur l’efficacité et l’imagination dont ils ont fait preuve ainsi que sur leur capacité à soumettre leur soumise. Les soumises seront, elles, notées sur leur comportement et leur docilité. Le matériel dont vous pourriez avoir besoin se trouve au fond de la pièce. Au travail jeunes gens ! »
Les garçons vont chercher ce dont ils ont besoin pendant qu’Alice et moi restons agenouillées devant les yeux de l’enseignante.
Mathieu revient vite. Il m’ordonne ne me mettre debout et de me déshabiller.
« Non ! »
Je ne porte presque rien sur moi mais je refuse de m’en débarrasser devant Mathieu et l’enseignante.
Le jeune homme m’attrape par les bras et tente de m’enlever mes vêtements par la force. S’ensuit un bref combat dont il sort vainqueur et moi nue. La prof n’a cessé de griffonner dans son carnet durant tout ce temps.
Je sais que je suis notée et que ce type de comportement ne me vaudra que des ennuis. Mais je refuse de me soumettre bien docilement devant Mathieu. Ce porc m’insupporte depuis le premier jour.
Furieux, Mathieu m’attache les poignets dans le dos avec des bracelets en cuir reliés par une fine chaine en fer. Je le sens serrer plus que de raison par vengeance. Il agit de même avec mes chevilles. Enfin, il relie les deux premières chaines entre elles à l’aide d’une troisième, plus longue.
La position m’oblige à marcher à petit pas pour ne pas tomber.
« Tourne-toi. »
Je le fusille des yeux sans rien faire. Je me suis soumise honteusement à madame Notat, à monsieur Pirot et même au docteur Berez. Mais lui, je refuse. Et pour une fois, il n’a ni gardes ni copains pour m’obliger à lui obéir. Et puis, avouons-le, quel plaisir de savoir que je suis en train de gâcher sa khôlle !
Le jeune homme me fait pivoter violemment et je manque de m’étaler par terre. Il m’introduit des boules de cires dans les oreilles. Puis il fait descendre sur mon visage une sorte de cagoule en cuir recouvrant la totalité de ma tête. Le seul orifice présent est un trou minuscule devant ma bouche. L’apprenti dominant y introduit un tube qui me permet de respirer.
Je sens la panique m’envahir. Je ne vois plus, n’entends plus, ne sens plus. Et je ne peux respirer que par le tube introduit dans ma bouche. Je frémis rien que d’imaginer avec quelle facilité Mathieu peut boucher ce tube. Les mains attachées dans le dos, comment pourrais-je me défendre et l’empêcher de m’asphyxier ?
Je commence à me débattre, non pas par défi mais par pure terreur. Quelqu’un m’attrape brusquement par les mamelons, m’obligeant à me tenir tranquille.
Combien de temps est-ce que je reste ainsi ? Difficile à dire. J’ai l’impression que cela fait une éternité. Je n’ai conscience de la présence des autres qu’en sentant une main me caresser les seins ou le sexe de temps à autre. A chaque fois, je tente à l’aveuglette de m’éloigner le plus possible, terrifiée de ne pas voir ce que l’on tente de me faire subir.
Au bout d’un moment, plus personne ne me touche. Est-ce qu’ils sont tous partis en m’abandonnant ici ? Dans le noir et sans aucuns repères. Quelle heure est-il ? Combien de temps vais-je passer ici, privée de mes sens, vulnérable et totalement soumise ?
Enfin je sens que l’on me retire la cagoule et les boules quiés. Jamais je n’ai éprouvé autant de bonheur à voir le monde qui m’entoure. J’entends de nouveaux, je vois et je sens de nouveau. Quel soulagement. Je me rends à peine compte que Mathieu me détache, tout à mon bonheur de jouir à nouveau de mes cinq sens.
La prof, elle, est occupée à faire le bilan :
« Antonin, pas trop mal. Mais la restriction ne passe pas que par le mouvement. Mathieu, lui, a privé sa soumise de ses sens. Mais pour une première khôlle c’est bien : 13.
Mathieu. Très bonne idée de priver Leïla de ses sens. Ça perturbe la soumise et la rend d’autant plus réceptive au toucher. Mais tu as été incapable de la maitriser correctement, ce qui est essentiel pour un futur dominant. Je te mets la moyenne, 10.
Alice. Pas trop mal. Tu t’es bien comportée pour une première khôlle. Mais cesse donc de geindre comme tu le fais ! Je te mets 12. »
La prof tourne le regard vers moi :
« Leïla, lamentable ! Tu ne t’agenouilles même pas correctement. Et qu’est-ce que c’est que ce comportement de vierge effarouchée ? Même privée de ses sens, une soumise reste stoïque ! Je te mets 4 et c’est bien payé.
Maintenant, si vous n’avez pas de questions, dehors. Je dois aller donner le compte rendu de cette khôlle à votre professeure principale. »
Je tente de sortir rapidement de la pièce mais Mathieu me retient. Il m’attire contre lui et susurre à mon oreille :
« A cause de toi, j’ai foiré ma première khôlle. Tu vas me le payer. »
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