Chapitre 36

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C’est avec un soulagement palpable que nous sortons tous de la bibliothèque. Loin des dominants sadiques et des soumis atrocement serviles, je me sens déjà mieux.

Le soulagement est cependant de courte durée. Nous sommes vite rejoints par madame Notat qui nous emmène dans une salle de classe déserte afin de nous faire passer un mini test sur ce que nous venons de voir. Ce dernier ne dure que vingt minutes et très rapidement, nous nous retrouvons devant le gymnase. Sur la porte, un grand écriteau annonce ce qui nous attend :

EXPOSITION DE BONDAGE

THEME : LEGERETE

« Qu’est-ce qu’ils ont encore inventé ? » Murmure Jade.

Je lui passe une main réconfortante sur l’épaule. A ma gauche, madame Noblet s’empare de mon autre main et c’est ainsi que nous franchissons le seuil.

A l’intérieur, c’est bien pire que tout ce que j’ai pu imaginer. Une vingtaine de soumis et de soumises sont suspendus dans des positions toutes plus atroces les unes que les autres. Ligotés à l’aide de cordes ou de chaines, ils sont suspendus au plafond et flottent à moins de deux mètres du sol.

« Quelle horreur… » Souffle Anaïs.

Jade et Fabien se pressent l’un contre l’autre. Quant à moi, je serre la main de madame Noblet pour me rassurer.

Les dominants présents dans la salle guettent nos réactions avec plaisir, se délectant de la peur qu’ils sentent chez nous.

Doucement, nous nous avançons dans la salle et passons de soumis en soumise, observant avec dégout et terreur les positions atroces que sont capables d’inventer les dominants. Les malheureux ont même dû revêtir des costumes ridicules censés représenter la légèreté à grand renfort de plumes, de coton et autres.

Vers la moitié du gymnase, je remarque une jeune femme qui pleure silencieusement de douleur. Ses genoux sont ramenés et attachés contre sa poitrine. Ses bras sont tirés derrière son dos et ses poignets sont attachés à la ceinture. Une longue corde est attachée à ses coudes et reliée à une boucle au plafond, permettant à la jeune femme de se balancer à plus d’un mètre cinquante du sol. Et pour finir, un bâillon boule énorme lui déforme la mâchoire.

Nous nous arrêtons tous devant elle, submergés par la pitié. Depuis combien de temps est-elle suspendue ainsi ?

Lorsqu’elle aperçoit nos visages défaits, la femme tente de nous sourire gentiment. Je ne peux m’empêcher d’éprouver un immense respect pour cette femme qui tente de nous rassurer alors qu’elle est dans une situation bien pire que la nôtre.

Plus loin dans la pièce, quelques dominants se sont regroupés autour d’un soumis qu’une domina est en train de fouetter.

Leur rire se mêlent aux sanglots et aux gémissement des victimes de l’exposition, donnant à la salle une dimension horrifique.

Un gémissement de pure douleur me fait tourner la tête vers la gauche où se trouve une autre soumise. Bien droite à la verticale, ses chevilles sont liées ensemble et ramenées en arrière. Ses genoux, eux, sont maintenus écartés par une barre en bois. Quant à ses avants bras, ils sont placés l’un contre l’autre et sont attachés dans son dos. De multiples cordes lui enserrent les chevilles, les genoux, les cuisses ainsi que le ventre, les biceps et même le cou. Toutes sont reliées à un petit anneaux à hauteur de sa tête. Et de ce même anneau part une longue corde qui permet de suspendre la pauvre femme au-dessus du sol.

Mais le pire se sont les deux godes énormes plantés dans son vagin et son anus qui vibrent avec force.

Un nouveau gémissement lui échappe et je vois Fabien crisper les poings, dégouté par son impuissance.

Brusquement, madame Noblet se fige, resserre ses doigts autour des miens et s’approche un peu plus de moi dans une posture défensive. Inquiète, je me tourne dans la même direction qu’elle et vois madame Notat venir vers nous.

Ses yeux se posent sur nos doigts entremêlés à madame Noblet et moi. Elle pince légèrement les lèvres mais ne fait aucun commentaire à ce sujet. A la place, elle demande :

« L’exposition vous plait ? »

Aucuns de nous ne lui répond, nos visages dégoutés parlent pour nous. A cette vue, la femme sourit méchamment, se tourne vers moi et reprend :

« Ta punition se passera ici même. Cet après-midi, tu rejoins l’exposition. »

Je me sens blêmir. Jade lâche un petit cri étouffé et madame Noblet se rapproche un peu plus de moi. C’est elle qui brise le silence qui s’est installé :

« Vous êtes dingue ! Dingue d’aimer faire subir vos horreurs à des gamins, dingue d’enseigner dans cette soi-disant école ! »

Mon ancienne enseignante reprend sa respiration et s’apprête à approfondir ses propos. Mais elle n’en a pas le temps. Madame Notat la gifle si fort que sa victime tombe à terre. Le regard que madame Noblet lance à la prof de bondage me fait froid dans le dos et j’ai peur qu’elle n’en vienne aux mains. Je me penche et lui prends le bras, moitié pour l’aider à se relever, moitié pour la retenir. Fabien, qui a lui aussi senti le danger, prend le deuxième bras de la femme.

Ne pouvant plus parler, je place mon index sur les lèvres de madame Noblet pour l’inciter à se taire. C’est déjà suffisamment difficile pour moi de savoir ce qui m’attend, je ne veux pas que mon ancienne professeure subisse le même sort.

Avec un sourire satisfait, madame Notat annonce :

« Tu vas devoir apprendre, ma chère Céline, qu’ici on ne manque pas de respect aux enseignants. Cet après-midi, tu passeras deux heures en salle de torture avec monsieur Pirot en même temps que le ou la malheureuse qui aura obtenu le moins bon score au test de tout à l’heure. »

Puis elle tourne les talons et s’éloigne de notre petit groupe.

Madame Noblet se relève. Elle place quelques instants sa tête contre mon cou, le temps de reprendre contenance. Je la serre dans mes bras et nous nous réconfortons l’une l’autre.

La fin de l’exposition est d’autant plus interminable que je sais désormais que j’en ferais partie cet après-midi. Je regarde chaque position abominable en me demandant si c’est ainsi que compte me ligoter madame Notat.

A la fin de la demi-heure, nous ne nous faisons pas prier pour quitter le gymnase et rejoindre l’amphithéâtre. J’ignore ce que vont nous raconter les anciens élèves de cette école mais ça vaut toujours mieux que de contempler cette exposition morbide.

C’est bien pire que ce que j’avais imaginé. L’heure qui suit est très très longue.

Et elle a commencé par monsieur Pirot annonçant que Juliette est celle ayant obtenu le moins bon score au test. En apprenant qu’elle est condamnée à passer deux heures en salle de torture avec monsieur Pirot, la malheureuse a fondu en larme. Cloé et Zoé, ses deux plus proches amies, ont tenté sans grand succès de la réconforter.

Puis, ce fut l’heure d’écouter les anciens élèves. Ces derniers se succèdent pour prendre la parole et expliquer à quel point cette école est formidable.

Les dominants expliquent que ce qu’ils ont appris ici leur a permis de prendre confiance en eux et de faire de grandes choses. Ils expliquent également à quel point la domination est importante dans leur vie de tous les jours, à quel point ils aiment posséder quelqu’un à qui ils peuvent faire subir ce que bon leur semble…

Quant aux soumis, très certainement sous la menaces de leur maître, ils affirment tous que leur nouvelle vie leur plait, que l’école leur a fait découvrir là où était vraiment leur place et un million d’autres conneries du même acabit.

Pitoyable… Je ne vois même pas quel plaisir peuvent retirer les profs de cette mascarade ridicule.

Le moment le plus difficile fut d’entendre la soumise momifiée de la maison close prendre la parole. Son maître a ouvert le sarcophage, lui a débandé la bouche et lui a tendu le micro.

« Ma chère soumise, tu es face aux élèves de cette école qui attendent d’entendre ton témoignage. Qu’as-tu à leur dire à propos de ta nouvelle vie ? »

La voix de la malheureuse est faible et hésitante, comme si elle n’avait pas parlé depuis longtemps.

« J’aime ma nouvelle vie.

- Vraiment ? Depuis un an que tu es dans ce sarcophage, tu n’as jamais regretté ton ancienne vie ?

- Non. C’est un honneur de servir mon maître. »

Sa voix sonne affreusement faux et j’ai pitié d’elle. Ça ne leur suffisait pas de la torturer ainsi, il faut en plus qu’ils l’humilient en la forçant à dire ce genre de bêtises.

« Tu m’en vois ravi. Tu es donc prête à passer le reste de ton existence ainsi si c’est ce que je désire. »

Le silence qui suit est atroce. Puis finalement, d’une voix terrorisée, la jeune femme reprend :

« Bien sûr, si c’est le désir de mon maître.

- Et qu’as-tu à dire à propos de cette école ?

- Ce fût un honneur d’étudier ici. Et je remercie les enseignants de cette école qui nous ont donné une si bonne éducation.

- Bien. Je te remercie de ton témoignage. »

Sur ces mots, l’homme a de nouveau bandé la bouche de la malheureuse avant de remettre en route le vibro et le gode qui la torture presque en permanence.

Madame Noblet me jette un regard accablé. Je lis dans ces yeux le reflet de ma propre terreur. Est-ce ce qui nous attend nous aussi ?

Parmi tous les soumis, il n’y a eu qu’un seul témoignage sincère. Un jeune homme qui, tout comme Emma dans notre promotion, a demandé lui-même à étudier dans cette école et qui est ravi du résultat obtenu et de sa nouvelle vie au service d’une domina sadique.

Je sais que tous les goûts sont dans la nature mais je ne peux m’empêcher de les trouver l’un comme l’autre complétement fous.

Le repas à midi est très silencieux. Nous sommes tous encore sous le choc des présentations de ce matin. Entendre que l’on va devenir des esclaves, c’est une chose. Voir ces anciens apprentis soumis, qui ont eu une vie et des espoirs et à qui on a tout pris, c’en est une autre…

De plus, la perspective de ce qui nous attend cet après-midi nous terrifie madame Noblet et moi. Je sais que monsieur Pirot est extrêmement sadique. Et il a déjà torturé madame Noblet lors de son arrivée. Je préfère ne pas imaginer la peur qu’elle éprouve en ce moment.

Quant à moi, la pensée que très bientôt je ferais partie de cette exposition de dingue m’est intolérable. Malgré le fait que l’on m’ait retiré le bâillon, je n’ai pas d’appétit et ne touche pas à mon assiette.

L’attente devant le gymnase est atroce. Et lorsque je vois enfin arriver madame Notat, je sens mon estomac faire des vrilles. La terreur qu’elle m’inspire me donne des sueurs froides.

Arrivée à mon niveau, elle me fait signe de la suivre et nous entrons dans le bâtiment. A l’intérieur, j’ai la désagréable surprise de voir tous les dominants réunis autour d’un buffet dans le fond. Je comprends alors que ma punition va être publique et que tous ces cinglés vont pouvoir me voir ligotée, suspendue et impuissante.

Les dominants convergent tous dans notre direction. Madame Notat, guère impressionnée par les regards du public, commence par me déshabiller intégralement. Puis elle me fait revêtir de longs collants qui couvrent mes jambes jusqu’en haut des cuisses ainsi qu’une petite tunique légère et vaporeuse qui dévoile mes seins et s’arrête un peu en dessous du nombril.

Puis elle sort de nombreuses cordes. Commence alors le ligotage.

« Place tes bras dans ton dos et remonte tes mains jusqu’à tes omoplates. »

Je m’exécute en grimaçant légèrement. La position est douloureuse.

L’enseignante lie mes avant-bras à mes biceps puis mes deux bras ensemble. Elle m’encorde ensuite les seins et le ventre puis relie ces cordes à celles dans mon dos, immobilisant complétement le haut de mon corps. Un petit bout de corde pend devant moi en attendant d’être utilisé. Mais madame Notat ne s’en préoccupe pas immédiatement et commence à me lier le bas du corps. Elle attache ensemble mes chevilles, mes mollets, mes genoux en dessous et au-dessus ainsi que mes cuisses en deux endroits différents. Mes jambes sont littéralement soudées l’une à l’autre.

La femme relie ensuite mes liens des cuisses avec ceux du dos, formant avec sa corde d’étranges motifs sur mes fesses.

Les spectateurs applaudissent une première fois, impressionnés par la rigueur et la complexité du bondage.

Sans se préoccuper du public, madame Notat m’allonge sur le ventre puis plie mes jambes. Elle approche mes chevilles de mes bras et les relie d’une corde, me forçant à garder une position courbée vraiment désagréable. Enfin, elle attrape le bout de corde qui pendait devant moi, le fait passer entre mes lèvres vaginales puis le relie également à mes bras, formant un crotchrope affreusement douloureux.

Dans un bruit métallique très désagréable, madame Notat fait descendre un anneau du plafond. Elle m’attache une nouvelle corde aux genoux puis la relie à l’anneau.

« Oh non… »

Des larmes de peurs coulent sur mes joues et je commence à me débattre. Parce que je viens de comprendre que je vais être suspendue la tête en bas et que cette perspective me terrifie.

« Pitié, pas ça ! Pas ça ! »

La femme me fait taire en m’enfonçant un bâillon bite de bonne taille dans la bouche. Si bien que lorsque l’anneau remonte, je ne peux rien faire d’autre que gémir de peur.

Mon corps traine quelques instants au sol puis commence à se soulever. D’abord les jambes, puis les cuisses, le ventre et la poitrine.

Lorsque mes épaules quittent elle aussi le sol, je me retrouve vraiment suspendue. J’atteins un bon mètre cinquante avant d’enfin m’immobiliser. La position me donne la nausée et le léger balancement de mon corps n’arrange pas les choses.

Madame Notat finit son “œuvre“ en attachant une dernière corde à mes cheveux. Elle tire dessus et l’attache à un autre anneau en hauteur. Cela force mon corps à garder une position encore plus courbé. Mais ça diminue également la pression du crotchrope et me permet de ne pas être totalement la tête en bas.

Dans un dernier geste, la femme me passe un serre tête garni de quelques plumes.

Les dominants applaudissent de nouveau, conquis par le bondage qui m’est imposé. Quant à moi, je lutte contre les larmes en me demandant combien de temps je vais devoir garder cette position.

L’après-midi s’écoule avec une lenteur insupportable. Je vois au loin les dominants discuter entre eux. Il semblerait que cette rencontre soit tous les ans très attendue car c’est l’unique occasion où ils peuvent tous se retrouver ensemble.

Ils sont nombreux également à passer entre les soumis suspendus pour nous torturer. Je ne compte plus les coups de cravache, les fessées, les mains aux fesses et sur la poitrine, le nombre de fois où mes tétons ont été pincés et autres tourments du même genre.

La mère de Quentin, notamment, est restée une bonne demi-heure à mes côtés. Elle s’est tout particulièrement acharnée sur mes seins que le bondage fait ressortir de façon très vulgaire.

Les apprentis dominants passent également. Mathieu est lui aussi resté un bon moment à mes côtés, profitant de mon corps ainsi offert. C’est madame Notat qui est venue le chasser lorsque mes cris de douleur sont devenus trop fort pour être ignorés.

Au fur et à mesure que le temps passe, mon bondage est de plus en plus difficile à supporter. Chaque corde me scie la peau, mes muscles et mes articulations hurlent de douleurs et ma position engendre des courbatures atrocement douloureuses.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’au fur et à mesures, des dominants commencent à partir, détachant leur soumis et me donnant bon espoir sur la fin proche de l’exposition.

Chaque nouvelle minute est une torture supplémentaire. Et lorsque madame Notat vient enfin me détacher pour me ramener dans ma chambre, le soulagement me fait monter les larmes aux yeux.

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