Chapitre 46

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Deux larmes s'échappent des yeux de madame Noblet et roulent lentement sur ses joues. Des larmes de rage. Comment est-il possible que personne ne voit rien ? Comment ces gens peuvent-ils boire, manger et s'amuser sans s'apercevoir de l'ignominie qui se déroule tout près d'eux ?

Devinant la colère de sa victime, la domina se penche vers elle et lui murmure à l'oreille :

« L'aveuglement des gens m'a toujours épatée. »

La langue de la femme s'invite sensuellement le long du cou de l'ancienne enseignante et d'une main, elle commence même à lui pétrir un sein.

« Toi qui étais prête à risquer ta vie pour les étudiants de l'école, tu dois avoir du mal à le comprendre n'est-ce pas ? Mais tu peux me croire, les gens aussi stupides que toi ne sont pas légion dans notre société. »

La domina prend l'apprentie soumise par le bras et l'entraine à sa suite vers le buffet. Sur le chemin, quelques regards admiratifs se tournent vers leur duo.

Les deux femmes sont à une soirée costumée organisée lors d'une grande exposition à Paris. Des milliers de personnes les entourent et pourtant, madame Noblet se sent plus seule que jamais. Son "costume" a été soigneusement choisis par sa maîtresse de stage afin qu'elle soit impuissante mais puisse se fondre dans la foule.

Un corset rouge effroyablement serré lui affine la taille et rehausse ses seins de façon très vulgaire. Par-dessus, la femme porte une robe, noire en haut et rouge en bas, très échancrée, qui lui arrive au-dessus des genoux. La robe s'attache à l'aide d'une cordelette en cuir à l'avant et cette dernière, très détendue, laisse apparaitre le corset. Les manches mi longues sont évasées à leur extrémité avec du tissu rouge.

A la taille, madame Noblet porte une large ceinture en tissus noir, décorée de têtes de mort dorés, dont l'extrémité pend au même niveau que la robe. Les bottes, noires également, possèdent des talons très haut qui affine encore la silhouette de la femme. Sur la tête, elle porte un chapeau de pirate au contour doré. Une large écharpe rouge lui couvre le cou et la moitié inférieur du visage, cachant avantageusement le bâillon qui réduit l'apprentie soumise au silence. Enfin, des bijoux en toc mais d'aspect précieux ornent son cou et ses poignets.

Le déguisement est rendu d'autant plus sexy et vulgaire par la présence des chaines qui entourent les bras, le torse et les jambes de la pauvre femme.

La maîtresse, déguisée en soldate séduisante du XVIIIème siècle, tient l'extrémité de la chaîne entre ses doigts fins et délicats.

Leur duo attire tous les regards où qu'il aille. Et si des sifflets admiratifs se font régulièrement entendre, personne ne semble se rendre compte que la "pirate" est réellement prisonnière.

Céline avance difficilement, gênée par les chaines qui lui entravent en partie les jambes. Une fois de plus, elle tente de se débattre mais les fers empêchent tout mouvement brusque de sa part.

Sa maîtresse saisit une coupe de ponch qu'elle porte à ses lèvres. Un petit rire lui échappe en apercevant les efforts de sa victime pour s'échapper.

« Continue ainsi Céline. Je crois que les gens autour aiment le spectacle que tu leur offre. »

Incapable de courir, de crier ou même de parler, l'ancienne enseignante tente de faire passer toute sa détresse par le regard. Mais toutes les prunelles qu'elle croise se détournent bien vite. Tous ces gens ne comprennent-ils vraiment pas qu'il y a un problème ? A moins qu'ils ne jouent volontairement les aveugles afin de continuer à vivre leur petite vie sans soucis.

Dans son dos, la domina plonge la main dans une de ses poches pour y attraper une petite télécommande noire. Un instant plus tard, l'œuf enfouis au sein de l'intimité de son esclave commence à vibrer. La femme à un sursaut de surprise et recommence à tirer sur ses chaines. En vain...

Madame Noblet a du mal à croire qu'elle est torturée au milieu d'une fête dans l'indifférence la plus totale. C'est forcément un cauchemar...

Un jeune homme à l'allure timide s'approche d'elle :

« Je voulais juste vous dire... Enfin, je trouve votre costume vraiment incroyable ! »

La maîtresse se tourne vers lui :

« Je suis bien d'accord jeune homme, ma compagne fait une prisonnière absolument parfaite. »

Cette dernière remue du mieux qu'elle peut mais le garçon, convaincu qu'elle se donne en spectacle, acquiesce, sourit puis tourne les talons.

Sous l'action du vibro, une vague de plaisir submerge la prisonnière qui jette un regard suppliant à sa tortionnaire. Cette dernière lui caresse doucement la joue.

« Viens ma belle, allons danser. »

Sur ces paroles, la maîtresse entraine son esclave vers le milieu de la salle et se joint aux dizaines d'autres personnes qui dansent sur les musiques au goût douteux que passe le DJ.

« Demain, nous irons au Louvre. J'ai trouvé une chaise roulante. Tu pourras observer certaines des plus belles œuvres du monde, ligotée et bâillonnée dessus. »

A la seconde même où Jade sort de la caisse servant à la transporter, elle fond en larmes. Parce qu'elle a reconnu l'homme qui l'a réceptionnée. Il s'agit du propriétaire de la maison close de l'horreur. Celui qui affirmait qu'elle avait la silhouette parfaite pour être prisonnière du sarcophage.

En voyant la réaction de la jeune femme, l'homme éclate de rire :

« Je vois que tu m'as reconnu. Alors ne perdons pas de temps en présentation inutile. »

Le maître des lieux attrape l'apprentis soumise par le bras pour l'obliger à se redresser puis lui indique une pièce d'un mouvement de tête.

« Les toilettes sont là-bas, vas-y vite. Quand tu reviendras, je te ferais visiter les lieux puis... le sarcophage t'attend ! »

Lorsque Jade ressort dix minutes plus tard, l'homme l'attend en souriant. Il lui passe un collier en cuir autour du cou auquel est attaché une laisse en métal. Puis, sans un mot, il se met en route, la jeune femme terrorisée à sa suite.

Ensemble, ils remontent un escalier qui les mène près de l'entrée. Là, une petite file de personnes, des hommes pour la plupart, font la queue pour payer un ticket. Le maître salut rapidement ces gens puis emprunte le long couloir en face du guichet. Ce dernier mène à une grande salle éclairée et décorée dans les tons rouges et noirs. Des chaines pendent du plafond, des masques d'horreurs, des araignées et des fantômes ornent les murs comme pour Halloween.

Près de l'endroit où Jade et son maître se sont arrêtés se trouve une petite table encombrée de crânes humains et recouverte d'une immense flaque de sang. Au centre du liquide vermeil se trouve la tête d'une femme bien vivante. Le meuble creux cache le corps terriblement recroquevillé de la malheureuse, si bien que seule sa tête en dépasse, donnant l'impression que cette dernière est tranchée.

« Bianca est chargée de renseigner chaque nouveau client sur les lieux. » Explique l'homme.

Jade, nauséeuse, se détourne du visage de la femme pour contempler la pièce dans laquelle elle se trouve. Sur toute une partie du mur, un grand bar est tenu par deux hommes bien habillés. Partout dans la pièce se trouvent des fauteuils rembourrés encadrant des tables de toutes tailles. Ici, les gens boivent et discutent entre amis. Un bar presque normal en somme, si ce n'est les esclaves agenouillés ou couchés aux pieds de leur maître que l'on voit ici et là.

Cinq portes sont dispersées sur les murs et, au fond, un grand escalier monte vers les étages.

« Notre établissement possèdent six pièces principales. Celle-ci est le bar où les gens peuvent s'amuser. Les portes que tu voies mènent vers les pièces où les clients choisissent le soumis qui les satisfera. Chaque pièce est centrée autour d'un thème particulier. Quant à l'escalier, il mène aux chambres à l'étage où les clients peuvent profiter de tout ce que nos pensionnaires peuvent leur offrir. »

Jade est un peu plus horrifiée à chaque mot que prononce cet homme. Voir les lieux est bien pire que d'en entendre parler à BDSM Plus.

Le maître emmène l'apprentie soumise vers la première salle.

« Celle-ci est consacrée aux revenants. Comme dans toutes les pièces, les hommes et les femmes portant une ceinture de chasteté peuvent être choisis par les clients contre de l'argent. On leur remet alors une clef pour libérer temporairement l'esclave. En revanche, ceux qui font partie du décor sont en libre-service. »

Dans la pièce, quatre femmes et un homme, habillés de haillons sanglants et couverts avec une ceintures métallique, déambulent au milieu des quelques clients et des pierres tombales décoratives. A gauche, le long du mur, se trouve une tombe dans un grand carré de terre. Devant, une femme est enterrée jusqu'au nombril. Entre la tombe et elle se trouve un faux squelette qui maintient la tête de la pauvre femme relevée pour servir les clients.

Un peu plus loin, deux zombies en cire soulèvent une autre femme et lui tiennent les jambes grandes ouvertes. Un homme est en train de la violer.

D'autres zombies en cire et quelques monstres complètent le décor sombre.

La deuxième salle représente l'œuvre d'un tueur en série. Un immense plateau creux maintient une dizaine d'esclaves prisonniers. Mains, bras, têtes, torses, bas du corps... Les membres et les corps surgissent de n'importe où et donnent l'impression d'avoir été découpées. Au centre, le corps d'une femme apparait mais sa tête et ses avant-bras disparaissent dans le plateau. De fausses armes sont disposées sur la table, ajoutant une touche d'horreur supplémentaire.

D'autres esclaves, prisonniers de ceintures de chasteté, sont enchainés aux murs en attendant d'être choisis par un client.

La troisième pièce a pour thème l’inquisition médiévale. A l’entrée de la pièce, un homme et une femme sont suspendues dans des cages minuscules. S’il n’est pas possible de les toucher, ils sont équipés de godes et de vibros que les clients peuvent régler à leur convenance. Au fond de la pièce, une autre soumise est prisonnière d’un pilori et est violée par deux hommes à la fois. Sur la droite, une vierge de fer est fermée. Tout autour, plusieurs chaines courent, rendant toute fuite impossible. A l’intérieur, Jade aperçoit les yeux d’une femme. Ces derniers sont grands ouverts dans une expression d’horreur absolue.

Voyant le regard inquiet de sa soumise, le maître des lieux sourit :

« La vierge de fer est juste assez grande pour elle. De plus, elle est cruellement enchainée à l'intérieur également. Chaque chaine, intérieur comme extérieur, n'est pas fermée par un cadenas mais soudée afin de rendre son état définitif. Le tube qui sert à la nourrir fait également office de bâillon, il est énorme et lui meurtrit la mâchoire à chaque instant. De plus, elle porte un gode affreux, pire que celui que tu porteras toi-même.

- Qu'a-t-elle fait pour mériter cela ?

- Rien. C'est ici que meurt lentement les soumis et les soumises dont nous désirons nous débarrasser. L'agonie peut prendre des mois. Et chaque enfermement donne lieu à une soirée spéciale qui rameute plus d'une centaine de clients. »

A ces mots, l'apprentie soumise blêmit. Le sort de cette pauvre femme est véritablement atroce. Combien de temps lui faudra-t-il avant d'enfin cesser de souffrir ?

Sans laisser davantage de temps à Jade de plaindre la condamnée à mort, le maître l'entraine vers la quatrième salle. Cette dernière est remplie d'animaux factices mais terrifiants. A droite, une meute de loups entrave une esclave, leurs mâchoires forçant la malheureuse à rester allonger, les jambes grandes ouvertes. Pas très loin, un alligator monstrueux jaillit d'un bassin d'eau. Le corps d'un homme est enfoncé dans la gueule du monstre jusqu'à la taille. Un autre homme le viole en cet instant et les gémissements du soumis résonnent de façon sinistre dans le ventre creux de la statue de cire.

Le propriétaire des lieux entraine l'apprentie soumise au milieu des esclaves et des clients jusqu'au mur du fond. Là, une femme est allongée sur le ventre par terre, sa bouche et son anus mis en évidence. Son corps est entouré par un immense anaconda vert et épais.

L'homme s'accroupit pour être à sa hauteur.

« Bonjour Lucie. Je vois que les choses se passent bien aujourd'hui. Pourquoi ne pas pimenter un peu ta soirée ?

- Oh non maître, je vous en supplie, pas ça ! »

Sans tenir compte de ces suppliques, le bourreau appuie sur un bouton rouge près de l'esclave. Aussitôt, l'anaconda se met en mouvement. Avec horreur, Jade le voit commencer à étouffer sa proie. Se relevant, le maître répond à la question muette de l'apprentie soumise :

« Le mécanisme n'est pas conçu pour tuer Lucie, juste pour lui rendre l'existence insupportable. Le seul moyen de desserrer un peu l'étreinte de la machine est de se débattre énergiquement. »

La jeune femme a en effet entrepris de se trémousser avec vigueur devant le regard conquis des gens dans la salle.

« Elle est tellement existante ainsi... Les clients adorent avoir sous eux un corps qui se débat de la sorte. »

La dernière salle est, comme s'y attendait Jade, consacrée à l'Egypte antique. Quelques esclaves, plus ou moins momifiés, déambulent dans la pièce. Et son centre est occupé par le fameux sarcophage. En le voyant, la jeune femme fond de nouveau en larmes. Conscient de sa terreur, le maître se tourne vers elle en souriant :

« Ta demeure pour les deux prochaines semaines ! »

Puis, opérant un demi-tour, il ramène Jade dans la salle ou elle a été libérée de la caisse un peu plus tôt. L'homme ordonne à sa soumise d'attendre dans un coin pendant qu'il prépare le matériel.

Dix minutes plus tard, le dominant appelle Jade. Il l'attend près d'une caisse contenant des dizaines de rouleau de tissus blanc, chacun large d'une dizaine de centimètres à peine.

« Approche ma belle. Tu as toutes les raisons du monde d'avoir peur mais tu ne peux de toute façon pas m'échapper. »

A pas lents, la jeune femme va se placer devant l'homme. Ce dernier saisit une lourde ceinture de chasteté en métal. Au centre trône un gode énorme et boursouflé. Juste devant, la petite excroissance trahit la présence d'un vibro. Et derrière se trouve un large anneau dont Jade ignore encore l'intérêt.

« Ce n'est pas très Egyptien mais on va commencer par ça. Enfile-la. Voilà, comme ça... Allons, cesse de geindre, je suis sûr que tu as déjà utilisé des godes plus gros que celui-ci ! »

C'est une fois enfilé que la jeune femme comprend l'intérêt de l'anneau. Ce dernier permet de maintenir son anus grand ouvert. La ceinture est ensuite fermée et cadenassée au niveau de la taille de l'apprentis soumise. Puis un tuyau est fixé à l'anneau. Un autre, beaucoup plus petit, est inséré dans une petite fente de la plaque métallique avant d'être enfoncé dans son urètre.

« Ces tubes seront raccordés à une boite hermétique cachée sous le sarcophage. Ainsi, tu pourras faire tes besoins sans que l'on ne soit obligé de te libérer. N'est-ce pas une bonne nouvelle ?

- Oui maître.

- Tu as hâte d'être enfermée dans le sarcophage n'est-ce pas ?

- ... Oui maître. »

Deux larmes viennent contredire le marmonnement de Jade.

L'homme recule de quelques pas pour scruter sa jeune soumise.

« Oh oui, tu as vraiment une silhouette parfaite. »

Sur ces mots, il attrape un premier rouleau de bande blanc et s'approche de nouveau de la jeune femme.

Le maître des lieux est consciencieux, il lui faut plus de quatre heures pour parvenir à enrubanner Jade comme il le souhaite. Et le résultat final est parfait : très esthétique, incroyablement serré et ne laissant pas la moindre chance à l'apprentie soumise de se libérer.

Un assistant aide le propriétaire à porter Jade et à l'installer dans le sarcophage. Puis ils reposent le couvercle et le cadenassent, condamnant la jeune femme à faire partie du sinistre décor d'horreur.

Les deux hommes prennent le temps de contempler le résultat. Admiratif, le maître affirme :

« Le résultat dépasse mes espérances. Elle est absolument parfaite !

- Je suis d'accord monsieur. »

Dans la boite, la jeune femme se sent nauséeuse. L'enthousiasme de l'homme la terrorise. Elle se sent capable de surmonter cette horreur deux semaines, pas une vie entière.

Après quelques heures, Jade revoit son jugement. Elle ne se sent finalement pas capable de faire face à deux semaines dans cet enfer. Le gode est l'un des pires qu'elle ait eu à subir : chacune des boursouflures qu'elle a aperçu sur cette chose vibre à une fréquence différente. Le gode lui-même vibre, effectue des va et vient plus ou moins violent et peut tourner sur lui-même. Pire encore, cette chose est divisée en cinq parties qui peuvent chacune avoir un mouvement de rotation différente. Jamais encore la jeune femme n'avait subi de telles sensations dans son intimité. Et le vibro n'est pas mieux. Il ne se contente pas de vibrer, il peut aussi stimuler électriquement le clitoris et même l'aspirer.

Rien de douloureux, ces appareils ne sont conçus que pour le plaisir. Et ce sont les visiteurs qui les contrôlent.

Les bandages enserrent la jeune femme suffisamment pour qu'elle puisse se trémousser mais pas assez pour qu'elle puisse réellement se débattre. Ses gestes excitent les visiteurs mais ne peuvent lui apporter aucun soulagement face aux vagues de plaisir qui la submergent. C'est comme d'imploser à chaque fois.

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