Le deuxième étage...

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Qui l'habitait ? La vieille Arizona, dont le vrai nom était Anastasia Polarc. Âgée de quatre-vingts ans, elle était encore pleine d'énergie. Rien de suspect ne rôdait jusqu'à maintenant autour d'elle. Pourtant, sachez que cette femme américaine, habitant la Belgique depuis vingt ans, avait eu un mari. Des années après, elle avait divorcé de ce dernier à cause de quelques déboires conjugaux. Après quoi, elle resta avec son seul fils Edmond, fruit d'un premier amour aveugle. Celui-ci décida d'aller aux Etas-unis, dont sa mère était originaire. Il prit l'avion, seul : et depuis, personne ne sut ce qu'il était devenu, tantôt on disait qu'il était mort, tantôt on jurait l'avoir vu dans un des quartiers sombres de la ville... Pendant un certain temps, les rumeurs ne cessèrent guère. Cependant, les gens oublièrent avec le temps son histoire. Seule Anastasia n'oublia pas.

Comment pourrait-elle effacer de sa mémoire ses paroles douces ? Comment continuerait-elle sa vie sans cette potion magique dont Edmond seul avait le secret ? Non, il est vivant, elle le ressentait près d'elle, elle entendait son souffle régulier, reniflait le parfum qu'elle lui avait offert pour son dernier anniversaire. Elle n'avait qu'à attendre, puisqu'elle avait fouillé chaque recoin dans Bruxelles, il devrait prendre la route vers elle, la patience demeurait son remède.

Tous les soirs, la vieille femme prenait une chaise pour s'asseoir devant la porte de "Folie Féminine". Lorsqu'elle apercevait un jeune homme élégant, elle accourait vers lui, l'étreignait puis le forçait à entrer chez elle. S'il refusait, elle pleurait à lui fendre le coeur donc le passant finissait par céder.

Anastasia ne se conduisait anormalement que pendant la nuit. Tous les garçons ayant une vingtaine d'années évitaient de passer devant l'immeuble. Quand même, la vieille Arizona aimait beaucoup bavarder, cette femme ridée désirait quelqu'un pour lui tenir compagnie. On a suggéré de l'envoyer à l'hospice, elle s'enferma dans son étage longtemps en guise de refus.

On disait qu'elle était une psychopathe, que son existence était un vrai danger pour autrui. Néanmoins, elle restait une veuve n'ayant personne pour soutien, sinon on l'aurait envoyée loin de ce pays, où elle ne trouverait pas de jeunes hommes à inviter à dîner.

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