Hello my diary
Lieu : premier étage de folie féminine
Oui, Mélanie avait pris sa décision.
Elle ne pouvait plus supporter, son cerveau ne pouvait plus supporter, son coeur ne pouvaitt plus supporter.
Ses énormes flots de mémoires doivent être supportés par quelqu'un d'autre, ça suffit pour elle, elle doit se libérer de ce supplice.
Ce n'est pas "par quelqu'un", c'est "par quelque chose". Pourquoi ? Le genre humain n'est pas digne de ceci, il est un traître.
Elle a choisi de métamorphoser les événements de sa vie en un groupe de lettres placé méthodiquement pour former des textes. Pas n'importe quels textes, ceux qui parlent d'elle, rien que d'elle.
Tout cela doit être dissimulé dans un truc qui s'appelle :"Le journal intime".
Elle n'aurait jamais cru qu'un jour elle deviendrait une de ces filles qui, avant de dormir, écrivent avec un stylo rose ce qui s'est passé le long de la journée. Auparavant, elle se moquait d'elles, et la voici les imitant. Quelle ironie du sort !
Elle a commencé cette soirée-là :
Le 04 Décembre ....
Objet : Hello my diary
Enfin, j'ai osé.
Hé, toi le journal, d'abord, promets-moi que tu ne diras à personne quoi que ce soit. Si tu le fais, Dieu sait ce que vont devenir tes belles pages parfumées. Bon, commençons par le commencement.
Je m'appelle Mélanie, tu peux m'appeler comme tu veux, ça ne me dérange pas. J'étudie dans une école dans le nom est un peu long : École supérieure des Arts Saint-Luc de Bruxelles.
Tu vois ? Je l'oublie toujours, cette fois je l'ai copié d'un de mes livres.
Bon, je crois que tu as vu que l'objet est en anglais. Simple raison : je suis une amoureuse de cette langue. Je l'adore follement, j'ai même failli étudier en Angleterre.
D'accord, d'accord. Je sais que ce que je dis est illogique. J'aime la littérature anglaise et j'étudie les arts, plus précisement l'architecture. Fou, non ?
Tu dois savoir, cher journal, qu'on ne fait pas ce qu'on veut pendant toute sa vie.
Je te donne un exemple concret. Euh, disons qu'il s'agit de toi, tu étais sous forme d'un arbre, puisque les feuilles viennent des arbres (je l'ai appris avant d'apprendre que 1 + 1 = 2).
Est-ce que le propriétaire de l'usine t'a demandé : " Veux-tu que nous te coupions ou que nous te laissions ici tranquille ? ". Bien sûr que non ! La même chose s'est passée avec moi, juste le propriétaire est quelqu'un d'autre. Tu le sauras dans nos prochaines discussions.
Je crois que c'est fini pour aujourd'hui, I am glad to meet you (je suis heureuse de te rencontrer).
A demain, bisous.
Pour la première fois depuis des années, elle éclata en rire lorsqu'elle relut ceci.
Elle prit le journal entre ses mains comme un petit nouveau-né. Il sera son nouveau ami. Mélanie le déposa sur la table.
Après avoir terminé son dîner constitué d'omelette et de salade, elle se glissa sous la couverture de son lit et lut quelques pages de "Wonder", son livre préféré. Peu à peu, le sommeil la gagna et elle entra dans un nouveau rêve où le journal se transforma en un beau garçon. Attendez ! Cette figure-là est très familière... La personne s'approcha, puis prit la fille entre ses mains.
Impossible, c'est impossible... C'est Arthur !!!
Mélanie se réveilla subitement, la sueur dégoulinant sur son front. C'était la première fois qu'elle aie des cauchemars de son premier fiancé, alors qu'elle croyait l'avoir enterré dans de sombres coins de la mémoire.
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