L'orphelinat...

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Lieu : deuxième étage de Folie Féminine

Anastasia se réveilla au petit matin. Elle était de très bonne humeur ce qui lui permettait de chantonner un air inconnu ou de donner quelques graines aux oiseaux affamés. En effet, ce jour-là, le 10 Décembre, est l'anniversaire de son fils perdu. Au lieu de se lamenter encore une fois, elle fera quelque chose. Lorsqu'Edmond reviendra, elle pourra lui annoncer ce qu'elle a fait pendant son absence.

Elle courut - même si c'est difficile de courir à cet âge - vers la grande table noire. Sur cette dernière étaient déposés plusieurs sacs. Anastasia sourit et applaudit comme une fillette. Elle vérifia l'un d'eux. Qu'il y avait-il dedans ? Vous le saurez prochainement.

La vieille dame portait une robe blanche avec des rubans mauves. Quand elle vit son reflet dans le miroir, elle s'exclama avec orgueil : " On dirait Cendrillon ! "

Le repas terminé, elle changea sa robe pour une chemise blanc cassé et une jupe simple. Aux anges n'était pas le mot, son bonheur n'avait pas de limites cette matinée.

* * * *

Debout devant le portail de l'orphelinat, Anastasia racla sa gorge, inspira et expira trois fois comme elle faisait pendant sa séance de méditation. Une jeune femme éblouissante, vint et lui ouvrit la porte. Après un salut mutuel, elle demanda à Anastasia le motif de sa visite.

— Voulez-vous rendre visite à quelqu'un, madame ?

— Non, non. Je ne connais personne ici. Quand même, j'aurais aimé voir les enfants dont les parents sont morts ou qui sont abandonnés par ceux-ci. J'ai des surprises pour eux, je crains que ça ne soit contre le règlement.

La femme, qui s'appelait Nicole, observa curieusement la vieille qui avait déjà déposé par terre plusieurs tote bag.

— Mais bien sûr ! Ils seraient heureux. Laissez-moi les sacs, je les porterai.

Anastasia remercia Nicole pour sa gentillesse puis entra dans l'immeuble. Un long couloir se dévisait en deux voies, les deux femmes prirent celle de la droite. Après quelques minutes de marche dans ce corridor, des cris, pleurs et rires frappèrent leurs oreilles.

— Donne-moi cette poupée !

— C'est la mienne. La tienne est avec la maîtresse, tu ne dois pas faire des bêtises la prochaine fois.

— Non, tu l'as volée, menteuse. Vite, donne-la moi ou...

— Chut !!! Asseyez-vous, mes chéris !

À ce signal, tout le vacarme cessa en un clin d'oeil. Les garçons et fillettes fixaient des yeux la nouvelle venue.

— Premièrement, un petit bonjour à Madame Anastasia.

— Bonjour madame Anastasia, répondirent-ils en choeur.

— Bonjour mes loulous, c'est un plaisir de vous rencontrer.

— Elle met un dentier, je l'ai vu bouger ! siffla un garçon à son camarade, celui-là pouffa de rire.

— Christophe, c'est impoli ! dit Nicole, embarrassée.

— Laisse-le, ma fille. Oui, je mets un dentier. Voulez-vous le voir ?

Tout le monde hocha la tête, alors la femme l'enleva et commença à jouer avec. Il faisait un "clac-clac" amusant. Les enfants riaient bruyamment. Le spectacle fini, Anastasia le remit à sa place.

— Madame, asseyez-vous sur cette chaise. Je vais accomplir quelques affaires et nous allons prendre une petite tasse de thé ensemble.

Nicole, qui était en fait la directrice de l'orphelinat, quitta la pièce, laissant Anastasia entourée d'une quinzaine de paires d'yeux innocentes.

— Mamie, puis-je s'asseoir sur tes genoux ? demanda la plus petite, une blonde appelée Miranda.

— Bien sûr, viens ici... Hop, hop... Te voilà...

Instinctivement, les doigts ridés de la femme traversèrent la chevelure de la fillette.

— Grand-mère, peux-tu nous raconter une histoire ? Je sais que les vieux ont de bons contes à raconter.

— Oui, raconte-nous ! approuvèrent tous et toutes.

Anastasia commença à raconter sa propre histoire, celle de son divorce, de la perte de son fils, de sa folie (même si ce n'est pas une folie ). Ces petites créatures lui répondaient avec des hochements de tête, des sourires d'encouragement, des mots comme : "Je suis désolée pour toi mamie","tu devais avoir de mauvais moments", "ça va passer, mamie". À la fin, elle n'en pouvait plus et fondit en larmes. Les enfants lui tapotaient sur l'épaule, l'embrassaient, ou bien lui disaient des blagues pour rire...

La vieille Américaine sentit que seuls ces anges pouvaient la comprendre, parce qu'ils étaient passés par de mêmes circonstances. La seule différence est leurs âges. Elle les étreignit tous, sans exception. Ensuite vint le moment attendu. "Qui veut voir les surprises que vous a apportées votre grand-mère ?"

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