Chapitre 4 : Double Jeu (Rouis)

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Tu es si faible.

Dans la forêt dense et silencieuse, la nuit enveloppait tout de son obscurité. Les pas du prédateur glissaient sur la mousse humide. Seul le doux murmure du vent à travers les branches trahissait son passage. Ses yeux, brillants d'une lueur dorée perçaient le feuillage. Il scrutait chaque mouvement, chaque bruit.

L'air était chargé de l'odeur terreuse de la forêt, mêlée au parfum des feuilles en décomposition. Ses oreilles aiguisées captaient chaque craquement, chaque battement d'ailes. Sa fourrure épaisse et grise se fondait parfaitement dans l'ombre des arbres, le rendant presque invisible.

Un craquement soudain, venant de sa gauche, brisa le silence. L’instinct du prédateur s’éveilla en lui, ses muscles se tendirent. Il se glissa entre les sous-bois, suivant le son.

À travers les fougères, une silhouette émergea : un cerf aux bois imposants. Le souffle du cerf, visible dans l'air glacé, trahissait sa présence, mais il n’avait pas encore remarqué le loup. Sa démarche était empreinte de puissance.

Le loup se rapprocha, son cœur battait d'excitation. Chaque mouvement était fluide et précis alors qu'il se rapprochait de sa proie.

Au moment parfait, le loup se lança. Dans un mouvement rapide et implacable, ses mâchoires se refermèrent autour du cou du cerf. Ce dernier tenta de se débattre, mais une secousse rapide mit fin à la lutte. Le cerf s'effondra, ses yeux brillants se vidaient lentement de vie.

Le silence retomba sur la forêt, interrompu uniquement par le souffle régulier du loup et le ronronnement de satisfaction dans sa gorge. Le goût du sang chaud emplissait sa gueule. Pourtant, la faim, insatiable, continuait de le dévorer, le poussant à consommer encore plus.

Au loin, le murmure du vent dans les arbres et le bruit des créatures nocturnes reprenaient leurs droits, tandis que le loup continuait de se régaler.

*****

Rouis se réveilla en sursaut, de la sueur perlaient sur son front et son corps étaient trempé. Collé à son drap, l’humidité de sa transpiration avait fait adhérer le tissu à sa peau. Il remarqua que ses vêtements avaient été littéralement déchirés en morceaux. Des éclats de tissu éparpillés ornaient son torse, ses bras et ses jambes, comme si ses habits avaient été arrachés par une force invisible.

Son pull, en particulier, était méconnaissable : les coutures avaient éclaté sous la pression, et des déchirures en zigzag dévalaient le long de ses manches et de son buste. Les morceaux restants semblaient avoir été déchiquetés par des griffes.

Il se redressa péniblement, son corps engourdi. En se levant, il balaya la pièce du regard et découvrit qu'il était seul. Les coins de la pièce baignaient dans une lumière matinale douce.

Rouis passa une main tremblante sur son visage. La pièce, en désordre avec les morceaux de ses vêtements éparpillés, était presque paisible sous la lumière du matin.

En descendant les escaliers, Rouis trouva Luc et Ambre déjà installés en bas. Leur conversation s’interrompit brusquement à son arrivée.

— Tu as encore déchiré une chemise ! s’exclama Ambre, les yeux écarquillés d’agacement.

— Je ne sais pas comment c’est arrivé, répondit Rouis.

— Ce n’est pas la première fois ! Tu devrais faire attention aux affaires de Luc, répliqua-t-elle.

— Je suis vraiment désolé, murmura-t-il.

Luc, qui avait observé la scène en silence, décida d’intervenir pour apaiser les tensions.

— Arrêtez vos enfantillages et mangeons, ordonna-t-il.

Rouis se jeta sur la nourriture avec l'appétit d'un loup. En dépit de son habitude de ne jamais manger le matin, il se servit à trois reprises.

— C’est bien, tu vas reprendre des forces, gamin, déclara Luc.

Ambre, les bras croisés et les yeux levés au ciel, ajouta :

— Laisse-nous en, quand même.

Rouis ignora Ambre et continua de manger avec avidité.

Il se reposa toute la journée, puis passa la semaine suivante dans un état de semi-conscience. Il mangeait et dormait, comme si son corps cherchait à combler un manque insatiable. Chaque jour se fondait dans le suivant, rythmée par des repas et des heures d'inactivité. Les repas étaient des moments de frénésie où il engloutissait tout ce qui était à sa portée.

Rouis avait maigri au point que ses côtes étaient désormais visibles à travers sa peau tendue. Le stress causé par son corps endommagé accentuait son apparence émaciée. La faim lancinante était un compagnon constant, le hantant même dans ses moments d'éveil et de repos.

Ses rêves devenaient de plus en plus étranges. Il se retrouvait dans des forêts où la chasse était un rituel sacré : il traquait des sangliers. Une fois l’animal capturé, il savourait sa chair.

Dans ses rêves, il se sentait transformé. Chaque nuit, il était fort, presque invincible, et en paix. La ligne entre la réalité et le rêve se brouillait peu à peu.

Ambre entra dans la chambre avec un bol de soupe fumante, l'air grave. Rouis était allongé sur le lit, le regard absent. En se redressant pour attraper le bol, il le fit tomber au sol et renversa le contenu sur le tapis rugueux.

— Je m’inquiète pour toi, Rouis, déclara Ambre.

— Pourquoi ? demanda-t-il d'une voix émoussée.

— Tu deviens de plus en plus maigre et tu passes tes journées ici.

Il tenta de répondre, mais ses mots se perdirent. Il se contenta de murmurer.

— Je suis juste un peu fatigué.

— Tu es tout le temps fatigué.

Rouis resta silencieux, ses yeux tombaient à moitié fermés. Chaque mouvement lui demandait un effort considérable, et la fatigue l'envahissait de plus en plus. Ambre agacée et désemparée, claqua la porte en quittant la pièce, laissant Rouis seul dans l’obscurité.

*****

Son corps était brûlant lorsqu'il se réveilla. La sueur coulait abondamment sur son front, et chaque respiration était une épreuve. Ambre était penchée au-dessus de lui, le visage marqué par l'inquiétude. Ses sourcils froncés formaient des rides sur son front. Ses yeux, habituellement vifs, étaient ternes et cernés, et ses lèvres étaient pincées.

De petites mèches de cheveux s'échappaient de son chignon défait, tombant en désordre autour de son visage. Son teint était pâle et ses joues creusées.

La douleur irradiait dans chaque muscle et chaque os de Rouis, son corps se tordait sous l'effet de la souffrance. Il tenta de lever son bras, mais ce qu'il vit le glaça d'effroi : son bras était devenu squelettique, ses os saillant sous la peau tendue.

— Qu’est-ce que j’ai ? demanda-t-il, la voix rauque et faible.

— On ne sait pas. Les médecins n'ont trouvé aucune explication, répondit Ambre.

Des larmes coulaient sur ses joues.

Les semaines suivantes furent une lutte incessante. Il reprenait du poids lentement et, avec le retour de ses forces, ses rêves troublants disparurent. Cependant, il lui fallut trois semaines entières avant de pouvoir marcher à nouveau. Ambre restait à ses côtés, elle dormait dans la même pièce.

Luc venait chaque soir et racontait des histoires de ses fils partis à la guerre et jamais revenus, des jeunes hommes du même âge que Rouis. Il évoquait aussi son chien fidèle, qui l'avait aidé à surmonter le chagrin de la perte.

Rouis reprenait des forces, il mangeait désormais cinq repas par jour. Les jours s’enchaînaient et l’hiver passa.

Il parvint à sortir de son lit, mais s’écroula après quelques pas. Ambre accourut dans la chambre et tenta de le porter en vain. Elle appela Luc, et ensemble, ils réussirent à le transporter.

Son esprit était embrumé. Ses sens étaient exacerbés mais étrangement déconnectés. La lumière lui blessait les yeux, et le parfum d’Ambre, habituellement agréable, était désormais insupportablement fort, lui donnant la nausée.

Les sons lui parvenaient comme à travers une épaisse couche de coton. Les voix de Luc et Ambre résonnaient, déformées et distantes. Il voyait leurs lèvres bouger sans entendre leurs paroles.

La texture du drap sous ses mains tremblantes était rugueuse, et le monde autour de lui oscillait entre clarté et obscurité.

Il se réveilla en sueur, les mains toujours tremblantes. Bien que son corps reprît des forces, il se sentait mal. Ambre lui donna un médicament, une écorce bleue dont le nom était trop compliqué pour qu'il le retienne. Il en prenait deux fois par jour : une portion en se réveillant et une avant de dormir.

Chaque jour devenait une lutte pour Rouis. Sa tête bourdonnait, ses muscles étaient faibles, et même les tâches les plus simples lui semblaient insurmontables.

Les jours passaient, et peu à peu, une certaine routine s’installa. Le médicament commença à faire effet. Il mangeait énormément et il parvenait à se lever et à marcher sans trop de difficulté. Ses rêves, bien que toujours étranges, étaient moins perturbants.

— Comment te sens-tu aujourd’hui ? demanda Ambre en lui tendant sa dose matinale.

— Un peu mieux, répondit-il avec un faible sourire.

Ambre hocha la tête. À ce moment-là, Luc entra, portant une assiette de fruits frais.

— Tu es plus fort que tu ne le penses, gamin.

*****

Dans la forêt, une silhouette grise émergea des profondeurs de l’obscurité. Les yeux dorés du loup brillaient d’une lueur féroce alors qu’il se faufilait entre les arbres, son pelage épais et argenté scintillait.

Affamé, le loup broya le cou d'une biche qu'il avait traquée. Bien que cette viande apportât un soulagement momentané, il ressentait encore une faim insatiable, une douleur lancinante dans son estomac. Ses instincts le poussaient vers une solution plus audacieuse. Le vent nocturne, chargé des arômes de viande cuite et de pain frais, attira son attention.

Avec une assurance tranquille, le loup quitta les ombres de la forêt et se dirigea vers le sentier menant à la ville. Ses oreilles se déplaçaient, captant chaque bruit et chaque mouvement.

Les rues désertes s’étendaient devant lui, bordées de maisons endormies et de lampadaires solitaires. À mesure qu’il s’approchait du cœur de la ville, les arômes devenaient plus puissants et plus directs. Il se glissa dans les ruelles étroites, évitant les zones éclairées.

Le loup repéra bientôt trois silhouettes humaines en tenue militaire. Les regards se croisèrent. Sans hésiter, il se lança à l’attaque.

Une flèche fendit l’air et le toucha au ventre, mais le loup ignora la douleur et se lança sur le premier homme. Avec agilité, il se rua sur lui et pénétra son corps. Au moment du contact, l’homme explosa en une pluie de sang. Le loup se tourna vers le deuxième soldat, qui subit le même sort. Le troisième résista un peu plus longtemps ; son corps éclata finalement après une lutte acharnée.

Malgré la faim persistante, l'énergie vitale absorbée des trois victimes apporta un répit bienvenu. Revigoré par cette force fraîche, le loup se dirigea vers le cœur de la ville.

*****

Rouis descendait chaque matin pour prendre son repas avec Luc et Ambre. Malgré sa fatigue persistante, il parvenait à se mouvoir normalement. Un matin, alors qu’il s'apprêtait à sortir, Ambre l’intercepta.

— Il ne faut pas sortir en ce moment ! Il y a un tueur qui rôde dans la ville. Il a tué plus de dix-sept personnes ces quatre derniers jours.

Rouis retira sa main de la poignée.

— Je n’ose plus sortir, ajouta Ambre.

— On va bientôt manquer de nourriture.

— Va te reposer, Rouis. Je vais me débrouiller, répondit Luc.

Durant la nuit, ne parvenant pas à trouver le sommeil, Rouis descendit au salon. Le silence régnait. En explorant les étagères, il découvrit des centaines de livres.

L'un de ces livres attira son attention. C'était un volume ancien, relié en cuir, aux coins usés et à la couverture ornée de motifs. Le cuir était craquelé et parsemé de taches. En son centre, un symbole étrange, un pentagramme entouré de runes, était embossé en relief. Intrigué, Rouis ouvrit le livre. Les premières pages étaient jaunies et les bords effrités. Les illustrations qui s’étalaient devant lui étaient aussi fascinantes qu’horifiantes. Des dessins de créatures infernales, aux visages tordus par la malice et la douleur, peuplaient les pages. Certains démons étaient représentés avec des cornes recourbées, des yeux flamboyants, et des griffes acérées, tandis que d'autres étaient faits de flammes.

Les lignes de texte étaient rédigées dans une langue inconnue. Alors qu'il continuait à feuilleter les pages, un passage particulièrement écrit en lettres dorées, attira son attention.

Tout à coup, il entendit un claquement, la porte du jardin s’ouvra. Il se cacha derrière un meuble et observa Luc rentrer en portant un grand sac. Luc le déposa dans la cuisine avant de repartir.

Rouis se faufila vers la cuisine et ouvrit le sac. Un soupir de soulagement, mélangé à une légère déception, s’échappa de ses lèvres en découvrant que le sac ne contenait que de la nourriture.

Rouis examina les articles dans le sac : des conserves, du pain frais, des légumes et quelques morceaux de viande.

Les semaines suivantes, Rouis observait Luc avec une attention accrue. Chaque nuit, Luc quittait la maison et revenait à l’aube, les bras chargés de provisions. Les histoires de victimes continuaient de circuler, et leur nombre avait désormais dépassé la centaine. Cette fréquence inquiétante des meurtres ne faisait qu'accroître la paranoïa qui régnait dans la ville.

Bien qu'il se remettait progressivement, Rouis présentait encore des signes de faiblesse. La douleur avait disparu, et il avait presque retrouvé son poids d'avant. Cependant, son besoin d’écorce augmentait de jour en jour. Lorsqu'il en manquait, il devenait irritable et difficile à vivre, et Luc peinait à en trouver suffisamment.

*****

Quelques semaines plus tard, l’hiver était passé, et Rouis avait retrouvé toutes ses forces. Il se sentait prêt à quitter la maison et à reprendre la route. Un matin, il annonça son intention à Ambre et Luc.

— On va devoir partir, Ambre.

— On peut encore rester !

Luc intervint calmement.

— Rouis a raison, vous êtes restés déjà plus longtemps que prévu.

— Et le tueur en série ? lança Ambre, préoccupée.

— Il s’est calmé ces dernières semaines. Peut-être est-il parti.

Luc la prit dans ses bras. Ambre souhaita passer encore quelques heures avec Luc pour se préparer à l'idée de partir. En attendant, Rouis se rendit en ville pour acheter des provisions et louer un cheval.

La ville, bien que toujours en proie à une ambiance tendue, avait retrouvé son calme. Rouis déambula dans les rues. Il trouva une petite écurie où il loua un cheval robuste, puis se dirigea vers le marché pour acheter des provisions.

Les étals du marché étaient moins animés que d'habitude, les marchands faisant preuve de méfiance dans leurs interactions. Les visages anxieux se tournaient fréquemment vers les ruelles.

*****

Ambre se tenait derrière Luc, ses pieds nus effleuraient l'herbe fraîche qui bordait le chemin pavé. Le soleil d'après-midi baignait le jardin dans une lumière dorée. Dans sa main, le poignard scintillait. Ses doigts, serrés autour du manche, tremblaient légèrement.

Luc, vêtu d'un pull clair, restait stoïque, le dos tourné. Bien qu'il soit conscient de la présence d’Ambre, il attendait simplement de voir jusqu'où elle irait. Ses mains étaient posées sur ses hanches, et il contemplait le ciel.

Le jardin n'était perturbé que par le bourdonnement des abeilles et le chant des oiseaux.

Après un long moment de silence, Ambre brisa le silence.

— Je ne voulais pas en arriver là.

Luc répondit calmement, sans se retourner.

— Je sais.

— Tu as une dernière volonté ? demanda Ambre.

Il réfléchit plusieurs longues minutes.

— J’aimerais…

Avant qu’il puisse terminer sa phrase, Ambre enfonça sa lame dans son dos. La surprise se peignit sur le visage de Luc alors qu’il s’effondrait au sol. Son corps s’écrasa sur l’herbe, la douleur et la confusion marquaient ses derniers instants. Ses yeux se fermèrent lentement alors que la vie quittait son corps.

Ambre frotta la lame ensanglantée sur les vêtements de Luc. Elle traîna le corps jusqu’à l’intérieur de la maison. Une fois à l’intérieur, elle répandit de l’huile autour du corps et alluma un feu.

Les flammes enveloppaient désormais la pièce. Les meubles et les objets, réduits à des silhouettes incertaines sous les effets de l'incendie, se transformaient en cendres tandis que la chaleur et la fumée envahissaient l’espace.

Ambre sortit de la maison et observa le spectacle.

*****

Ils partirent en début d’après-midi, le cœur d’Ambre serré par l’inquiétude face à la menace du tueur en série qui rôdait encore.

Les pavés résonnaient sous les sabots du cheval alors qu'ils avançaient à travers les collines, parsemées de petites fermes et de bosquets d'arbres. Des vaches paissaient dans les pâturages, tandis que les champs de blé et d'avoine ondulaient sous la brise légère. Au loin, des fermiers travaillaient la terre, leurs silhouettes se découpait contre le ciel bleu.

Parfois, ils croisaient d'autres voyageurs à pied ou à cheval, ainsi que des marchands transportant leurs marchandises dans des charrettes tirées par des ânes. Les échanges étaient brefs.

La route les mena à travers une forêt dense, où les arbres formaient un dôme de feuillage au-dessus d’eux. Le cheval s’arrêta pour se désaltérer dans un ruisseau.

Ils parcoururent environ trente lieues avant que la nuit ne tombe. La lumière du jour se faisait de plus en plus rare, les ombres s'allongeaient, et une fraîcheur nocturne s’installait.

Ils s’arrêtèrent dans un village, où les rues pavées étaient éclairées par des lanternes vacillantes. Autour des maisons aux murs de pierre grise et aux toits de chaume, les fenêtres étaient illuminées par des chandelles.

Au bout d'une rue principale, bordée de petites boutiques aux enseignes modestes, se trouvait une auberge locale. Une enseigne en bois sculpté, balancée par la brise nocturne, indiquait son emplacement. Les volets sombres étaient partiellement ouverts, laissant échapper un halo de lumière.

À mesure qu’ils approchaient, le son étouffé de conversations animées se faisait entendre. En entrant, ils furent accueillis par une vague de chaleur. L'intérieur, éclairé par des lampes à huile, révélait des tables en bois patiné où des villageois mangeaient leur repas du soir.

Ils prirent une chambre. Ambre, terrifiée par les récents événements, n’osait plus dormir seule. Rouis accepta de partager la chambre, tandis qu'elle consentait à dormir sur un matelas improvisé à même le sol. Le mobilier simple comprenait un lit en bois et une table de chevet. La fatigue finit par les gagner tous les deux.

Rouis passa une nuit agitée, hanté par des cauchemars. Les images des flammes dévorant la maison de Luc se mêlaient à ses cris.

Ambre le réveilla, une assiette de petit-déjeuner à la main, mais il la repoussa avec brusquerie.

Voyant les larmes couler sur ses joues, il se calma, désemparé par son propre comportement.

Tue-la. Tue-la, murmura une voix dans sa tête.

Rouis ressentit une rage incontrôlable envers Ambre. Pour chasser cette pensée, il frappa le mur à plusieurs reprises, jusqu'à ce que ses poings soient ensanglantés. Ambre sanglotait.

—Je suis désolé, Ambre, finit-il par dire d'une voix rauque.

— Je n'accepte pas tes excuses, répondit-elle.

Elle descendit et revint quelques minutes plus tard avec des bandages et une crème. Elle appliqua la crème sur la main blessée de Rouis et banda la plaie. Ses gestes étaient précis.

—Depuis quand sais-tu faire ça ? demanda-t-il.

—C’est Luc qui me l’a appris, répondit-elle simplement, sans lever les yeux de sa tâche.

Elle le surprenait.

  • Il faudra régler la note avec l'aubergiste. Je n'ai pas payé, ajouta-t-elle.

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