Néant 

Une minute de lecture

Vingts-six lettres sous mes yeux

Je voudrais en faire quelque chose

Elles sont toutes là, se donnent à moi

Me livrant leurs plus charmants secrets

Je souhaiterais vous les faire lire

ces charmants secrets

J’aimerai vous faire sentir

Ce que les lettres ressentent

Alors qu’elles sont à porté de mes doigts

Qui effleurent l’écran peu sur d’eux

Alors qu’elles sont à porté de mes prunelles myopes

Qui me font plisser les paupières pour apprecier leurs contours

Je désespere de ne rien en faire

Car aujourd’hui je ne souffre plus

Et c’est bien là qu’est la blessure

D’où ne sort ni sang ni larmes

Si je pouvais disposer consonne et voyelles

Dans un ordre mystyique jamais lu

Je pourrai faire voir tant de choses

Que personne n’a jamais vu

Des cieux fulgurant qui contiendraient la terre

Des volcans débordant qui contiendraient la mer

J’attraperais des étoiles filantes avec un filet à papillon

Et des nuées de papillons m’attraperaient dans un nuage

Où s’en est donc allé le rêve

Je veux me rendormir

Le néant est la pire sentance

Pour l’artiste qui n’a plus mal

Est-il au moins encore artiste ?

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