Chapitre 2 : Mauvaises nouvelles

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Des années plus tard, Lileva était occupée à faire souffrir les nouveaux arrivants, la Terre évoluait à grande vitesse et la démone en apprenait un peu plus chaque jour. De plus en plus souvent, sa maîtresse lui ordonnait de passer à l’école terrienne. Lilith justifiait la fréquence des visites par l’évolution rapide de la société humaine.

Lileva était fascinée par les inventions humaines, leur patrimoine, la succube voulait s’adonner aux vices des humains, l’être maléfique rêvait secrètement de ruiner des gens pendant une partie de poker et de jouir de leur désespoir naissant.

La souffrance n’avait plus grand effet sur ses victimes en enfer, Lileva désirait plutôt s’en prendre à des personnes n’ayant pas connu la douleur et le désespoir.

La diablesse désirait marquer au fer rouge les mémoires des jeunes hommes de leurs premières souffrances, les laissant remémorer son visage diabolique tel le souvenir de l'expérience du premier baiser qui reste gravé dans le marbre.

Sa reine finit par la convoquer personnellement. Lileva s’était mise à espérer la Terre comme beaucoup d’autres démons mais la démone reconnaissait aussi que son espoir existait uniquement car sa reine le permettait.

La jolie succube avait peur que ça soit une mascarade, voir la Terre une première fois avait nourri son espoir mais était t-elle vraiment comme Lilith l’avait décrite dans son école ? Allait t-elle vraiment être autorisée à y poser le pied ? Aurait t-elle réellement ce privilège ?

Lileva anticipait que la reine n’était jamais bienveillante et que son attitude s’apparentait surtout à une autre manigance. D’un autre côté, la charmante démone comprenait qu’elle pourrait ramener des âmes en enfer si elle arrivait à y accéder. Dérober des âmes pourrait plaire à sa reine Lilith, la succube nourrissait donc toujours ardemment cet espoir d’aller sur Terre.

«Lileva ! A propos, tu aura une nouvelle mission, la plus dure que tu aies jamais eu et je compte sur toi pour la mener à bien, tu es assez forte et tu veux éviter d’avoir à souffrir ? Tu m’as comprise ? Si tu échoues, ce sera une punition !» ordonna la reine des succubes avec son ton respirant le mépris.

Lilith, sa monarque lui expliquait alors qu’un homme terrien allait pactiser avec elle, ce serait une occasion de s’emparer d’une âme. L’énergie maléfique de la terre étant plus basse que sur d’autres planètes, la seule façon d’amener un terrien en enfer était de récupérer son âme avec un contrat. Mais la contrepartie principale était qu’elle devait l’aimer sincèrement. Lileva réagit dans l’immédiat pris d’un élan de folie:

«Moi ! Aimer un simple mortel, qui plus est un homme ? Je n’aime que vous maîtresse ! Je ne veux pas aimer un être inférieur! Châtiez moi plutôt, je refuse ! Châtiez moi ! Je le mérite ! Châtiez moi !»

La diablesse aveuglée se répétait mais au fond Lileva savait le pouvoir de Lilith, la faire tomber amoureuse en un claquement de doigts par sa capacité à stimuler les sentiments positifs.

D’autre part, Lilith lui fit comprendre que refuser était synonyme de la trahir. Lilith lui en voudrait à jamais pour avoir osé. Lileva était forcée d’accepter. Après tout, Lileva avait l’habitude de souffrir et même une fois le mortel mort, elle encaisserait toute la souffrance au nom de sa reine.

Les succubes puisent la vitalité des hommes, ce qui constitue pour elles le meilleur moyen de retrouver des sensations positives, Lilith n’accordant pas aisément ces privilèges. Finalement, la succube se récompensait en acceptant. Sa reine affichait un sourire marquée, satisfaite de la résignation de sa disciple.

Cependant Lileva devait évacuer sa colère d’être forcée à tomber amoureuse d’un humain, c’était des créatures insignifiantes qui vivent et meurent si vite que leur vie ne peut pas être intéressante, un peu à l’image du cafard pour nous.

Lileva possédait une forte quantité d’esclaves humains qu’elle s’amusait à faire souffrir à outrance, difficile de décrire ses esclaves, ils étaient déshumanisés, privés d’identité.

Selon une chaîne de prédation, ses esclaves étaient condamnés à souffrir au bon vouloir de Lileva, comme la succube pouvait souffrir au bon vouloir de Lilith. On pouvait lire la souffrance sur leur visage et leur chair.

La succube était déchaînée et fouettait ses esclaves jusqu’au sang, finalement elle termina par la scythe avec laquelle elle démembrait puis décapitait ses esclaves.

Prenez garde lectorat, n’y voyait aucune libération, on ne peut pas vraiment mourir en enfer et les martyrs réapparaîtront de toutes façons dans leur cellule, attendant une nouveau courroux de leur démone dominatrice avec pour seule compagnie la vision de leur précédente enveloppe corporelle réduite en charpie. La maîtresse démoniaque soulageait ainsi sa frustration et cela marchait, elle était détendue et y prenait beaucoup de plaisir.

Lileva adorait le niveau de servitude atteint par ses esclaves, leur corps toujours habité pouvait lui servir de paillasson. Ses martyrs n’avaient qu’elle et la démone impitoyable s’en réjouissait, cela lui procurait du plaisir de savoir que ses esclaves lui étaient entièrement dévoués et ne cherchaient plus depuis longtemps à se défendre contre tous ses vices.

Fascinante et terrifiante, la succube avait le contrôle total sur ses prisonniers, plus vraiment capable de se rendre compte qu’ils étaient prisonniers, ceux ci ayant finit par vouer un culte à leur bourrelle, ces soumis estimaient que c’était un honneur d’être fouettés par leur maîtresse.

Et surtout c’était un honneur si elle utilisait leurs ossements dans la confection de tables, chaises ou tout autre utilitaire et décoration pour son habitant dans le fin fond de l’enfer.

Lileva était rassasiée, résignée, prête à partir dans le monde des hommes. C’était une chaîne, les esclaves la servait mais elle servait Lilith.

Alors la démone se mit à imaginer son futur mari. La succube se mit à espérer un homme pas trop dégoûtant, avec une position sociale importante et des responsabilités, un meneur d’hommes qui manquait simplement de temps pour les relations amoureuses.

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