Chapitre III

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Victoire poussa un cri de surprise et se redressa en sueur. Le souffle court, elle chercha des yeux qui l’avait tirée ainsi de ses cauchemars.

- Victoire, calme-toi ! lui ordonna Uranus. Tu gémissais et marmonnais dans ton sommeil. Jamais je n’en ai vu d’aussi agité, ma parole !

La jeune fille cligna des yeux. Uranus soupira de soulagement et la regarda attentivement :

- Tu vas bien, mis à part les cauchemars ?

- Bah... je ne sais pas. C'est... J’ai eu peur, c’était horrible ! Parler aux animaux, bon, mais se transformer et devoir aller libérer des créatures... Comment Pitoucha les avait nommé? Animaux de légendes? C'est absurde, je ne sais pas faire ca! C'est trop...

Uranus fronca les sourcils. Il reprit toutefois:

- Nous en reparlerons. Ca devrait aller... Écoute, tes parents ont engagé une domestique de 13 ans du nom de Jaréa. Elle va arriver... dans pas très longtemps, l’informa Uranus. Juste le temps de te changer et sortir.

« Il est vraiment franc et direct. »

Elle soupira de mécontentement:

- Je vais m’habiller ! Tu peux me laisser tranquille, s’il te plait ? D'ailleurs, c'est pas une demande! C'est un ordre!

- Pfff... D’accord, mais je reviens dès que tu as fini, céda Uranus.

- Je vais prendre mon temps alors, le taquina-t-elle en retour.

- N’essaie même pas.

Uranus descendit sagement du lit et se glissa hors de la chambre. La petite fille se leva doucement pour se diriger d’un pas mal assuré vers son armoire. Elle l’ouvrit en grand afin de voir ce qui lui conviendrait. La fillette choisit une robe légère brune. Elle se coiffa et attacha ses cheveux brun foncé grâce à une bande de tissu noir. Elle se regarda ensuite dans le miroir. Elle avait un visage avenant, des yeux d'un vert foncé encadré de cheveux châtain foncé difficilement domptables. Ses parents ne lui laissaient pas le choix de sa garde-robe, elle s'adaptait du mieux qu'elle pouvait.

La porte s’ouvrit soudain pour laisser entrer son père, Pierre.

- Tu es magnifique, ma chérie, déclara-t-il de sa voix étonnnament grave.

« Depuis quand me complimentes-tu? »

- Merci, père.

- Je le pense sincèrement. (Victoire s'empêcha de croncer les sourcils.) Il faudrait que tu t’occupes seule de la nouvelle domestique...

- Jaréa ? l’interrompit sa fille.

- D’où connais-tu son nom ? Je l'ignore moi même encore, lui demanda Pierre méfiant.

- Euh...

« Oups! Je viens de faire une gaffe... »

Son père la fixait de ses yeux marrons.

- Bon, reprit-il finalement devant son silence. Tu lui feras visiter la ferme, et le reste. Quand nous reviendrons, elle devra tout savoir. Ta mère est partie la chercher puis on devra te laisser, on a un rendez-vous important que l’on ne peut pas manquer. Dépèche-toi de me suivre !

- D’accord, père.

Elle suivit docilement son père jusqu’à l’entrée de la maison, Uranus sur leurs talons. Le soleil brillait tandis qu’ils marchaient en direction du portail. Celui-ci s’ouvrit pour laisser entrer une diligence. Elle avait été offerte en cadeau de noces et ses parents l’utilisaient beaucoup, car elle attirait indéniablement les regards. Peinte en rouge avec des dorures sur les bords sur du bois de hêtre, ce véritable carrosse était d’une beauté à couper le souffle.

La portière s’ouvrit et une jeune fille en sortit. Elle était vêtue d’une robe brun-beige attachée à une ceinture à la taille. Ses longs cheveux attachées en queue de cheval, étaient d’un brun couleur couleur terre. Son visage légèrement arrondi composé de quelques fossettes au niveau du menton, lui donnait une expression volontaire lorsqu’elle souriait. Mais ce qui retenait l’attention, était ses yeux. Lorsqu’on croisait son regard, on avait l’impression de plonger dans une jungle nuancé de différents verts clairs.

Pierre lui dit :

- Bien le bonjour, mademoiselle. Je m’appelle Pierre et voici ma fille, Victoire que vous remplacerez pendant minimum deux mois d'après le médecin. Toutefois sachez que ma fille guérit vite. Maintenant, veuillez m’excuser, j’ai un rendez-vous urgent avec une personne de la plus haute importance... Bonne journée !

Sur ce, il monta dans sa magnifique diligence, aux côtés de Nathalie. Le cocher fit faire demi-tour au cheval et ils s’engagèrent hors de la propriété. Une fois le portail passé, le cocher redescendit pour le fermer puis ils repartirent et disparurent dans la forêt environnante.

Victoire se tourna vers la nouvelle domestique et se présenta, son père l'ayant à peine fait:

- Enchanté, je suis Victoire. J’ai onze ans et...

- Si jeune ?! l’interrompit-elle. Excuse-moi, je vous donnait mon âge.

- C’est pas grave. Tu as juste ꞔa en bagages ?

- Oui, ce qui a parut arrangé ta mère. Maintenant, si tu le veux bien, j'aimerais que tu me laisses me présenter!

- Excuse-moi, je suis toute ouie, répondit Victoire attentive.

- Et bien, je suis aussi enchanté de te rencontrer, je m’appelle Jaréa et j’ai douze ans. Pour répondre à ta question, mes bagages contiennent pas grand-chose, je travaille dur et m’achète tout toute seule avec mon argent de poche. Ma robe m’a couté pratiquement toute mes économies.

- Vraiment ?! Tu vis seule ?...

- Pas vraiment... je vivais dans une auberge, auprès d'une famille qui me logeait tant que je travaillais pour eux. Sinon, je vis seule.

- Je suis désolée ! je le savais pas. Je vais te faire visiter la ferme mais je te préviens, elle est très grande !

- Ne t’en fais pas ! J’ai tout mon temps, la rassura la nouvelle domestique. J’aimerais juste pouvoir poser mes affaires quelque part, s’il te plait.

- Viens.

Victoire se rendit soudain compte qu’elle ne savait où Jaréa devait dormir.

« Évidemment, père n'a pas pensé une seule seconde à me dire où me dire Jaréa devait dormir. C'est tout lui... Maintenant, comment le savoir? Oh! Je sas comment! Tant pis si Jaréa me prend pour une folle... »

- Uranus!

- Miaou? miaula l'intéréssé.

- Te voilà, tu sais où Jaréa doit s’installer ? lui demanda-t-elle.

Uranus la regarda sans répondre puis se leva pour se diriger vers la maison d’un pas lent. Jaréa questionna Victoire, sceptique :

- Tu parles à ton chat ? Étonnant...

- Bah, tu sais, il y a quelques jours, je t’aurai répondu la même chose mais...

Un miaulement interrompit la fillette dans ses explications. Uranus était déjà loin devant, il les invitait à venir.

- Je t’expliquerai plus tard, la pressa Victoire.

Les deux jeunes filles suivirent Uranus à travers la maison pour s’arrêter devant une porte. C’était la deuxième chambre à côté de celle de Victoire. Celle-ci ouvrit la porte à sa nouvelle amie et Jaréa entra. La chambre était assez spacieuse (aussi grande que la sienne). Voyant que la nouvelle domestique ne savait pas où et comment se placer, Victoire prit le petit sac de Jaréa et le posa près du lit qui était au milieu de la pièce collé au mur de doite.

Victoire l’encouragea :

- Fais comme chez toi.

- C’est le cas pour quelques mois.

Elles se regardèrent en souriant.

- Viens, on va manger un petit coup, proposa la plus jeune des deux filles.

Jaréa acquiesa vigouresement.

- Je ne suis pas contre.

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