Victoire marchait sans savoir où elle se rendait. Elle ne contrôlait plus son corps, il avancait seul, sans aide.

Après avoir perdu ses parents dont elle n’avait presque aucun souvenir, elle venait de perdre sa sœur, Uranus et ses amis. Elle ne savait plus quoi faire. Elle ne cherchait pas à s’empêcher dans sombrer dans une dépression. Victoire ne voulait pas penser à ce qu’il s’était passé. Ne plus penser du tout, d'ailleurs.

Victoire enjambait un buisson quand elle entendit de l’eau couler. Elle retrouva le contrôle de son corps et se dirigea prudemment dans cette direction. Elle allait écarter une branche quand un hennissement strident retentit. La jeune élue crut avoir été repérée quand elle entendit :

- Je suis encore perdue ! Maman va me détester maintenant, c’est sûr !

La voix se mit à sangloter après quelques instants de silence. Victoire s’avança presque malgré elle et découvrit une jeune pouliche licorne. Elle avait une robe d’un blanc éclatant et une crinière qui reflètait la lumière. Sa corne était aussi argenté mais en y regardant de plus près, elle remarqua des reflet arc-en-ciel.

La jeune pouliche se figea de surprise et de peur lorsque la jeune élue émergea des arbres et s’avanca vers elle. Victoire s'arrêta à quelques pas d'elle et elles se regardèrent:

- Qui es-tu ? lui demanda la licorne.

- Victoire, répondit la fillette d'une voix rauque.

- Victoire, c'est comme le mot victoire ? Sauf que c'est ton nom?

- Oui.

La petite licorne reprit un peu d'assurance. Elle l'observa puis s'approcha de deux pas.

- Tu es blessée ? demanda-t-elle.

La jeune élue grimaca en baissant les yeux vers sa jambe. La plaie s'était rouverte et les bords étaient redevenus noir.

- J'aimerais beucoup te soigner mais Mama ne m'a jamais appris... J'suis sûre pourtant que je suis douée...

Victoire écoutait quand elle apercue une autre licorne venir dans leur direction. La pouliche se retourna en la voyant froncer les sourcils. Contrairement à la petite licorne, c'était un mâle adulte d'une robe gris clair. Il possédait lui aussi une crinière argenté et des yeux violets. La pouliche tresaillit quand il la regarda.

- Je ne vous ai jamais vu... même à Nimbia, dit-elle en inclinant sa tête sur le côté.

L'étalon sourit.

- Je n'y suis plus allé depuis deux ans et puis parmi toutes les licornes qu'il y a...

- Pourquoi est-ce que vous y allez plus?

- Tu es trop curieuse.

- C'est pas une réponse! s'écria la pouliche.

- Tu vas devoir t'en contenter. Pour le moment, il est urgent de soigner l'élue. Sinon la prophétie n'aura plus de sens, expliqua l'étalon.

- C'est une des élues??? Trop bien ! Mais pourquoi c'est pas vous qui la soigner. Mama dit qu'il faut des années pour parvenir à soigner quelqu'un! s'exclama-t-elle d'une voix percante.

Victoire grimaça.

- En temps normal oui. Mais tu n'es pas une pouliche normale. Et ta mère devrait le savoir!

La petite licorne ouvrit la bouche, surprise.

- Veux-tu aider l'élue?

- Oui, répondit la pouliche après un instant.

L'étalon se tourna vers l'intéressée.

- Assieds-toi, s'il te plait. Maintenant, écoute-moi bien jeune licorne.

Le mâle licorne se pencha et murmura quelque chose à l'oreille de la pouliche. Celle-ci acquiesa et ferma les yeux. Elle baissa sa tête et une douce lumière apparut au bout de sa corne.

Elle frôle la jambe de Victoire et sous les yeux ébahis de la fillette, la plaie se referma et la douleur reflua jusqu'à disparaitre. Une douce torpeur envahit Victoire.

La pouliche releva la tête. La jeune élue ferma les yeux, éblouie.