Chapitre XVI

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Victoire dormit une demi-journée. Arwyn après avoir observé les habitants d’Hédénia avec fascination, avait exploré la cavité. C’était une simple grotte. Si quelqu’un venait et les découvrait pour les livrer ensuite à l’oncle de Victoire, il n’avait aucune chance de s’échapper. Il avait aussi entendu du bruit mais il n’avait pas pu en deviner l’origine.

Il faisait le tour de la grotte quand il entendit un éternument. Victoire venait de se réveiller. Il s’étonnait qu’il se sente si proche d’elle alors qu’il ne la connaissait presque pas.

- Tout va bien ? lui demanda-t-il.

- J’ai les muscles en compote, marmonna-t-elle.

- Pendant que tu dormais, j’ai fait quelques observations.

- Lesquels ?

- Eh bien, j’ai noté les animaux qui entraient dans le palais. Ils sont rares et j’ai vu deux autruches et un ours.

L’adolescent remarqua alors que Victoire ne l’écoutait pas.

- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Arwyn.

- J’ai fait un rêve. Mais ca ressemblait bien plus à une vision.

- Comment ca ?

Son ami s’assit à côté d’elle, attentif. La jeune élue prit une profonde inspiration :

- J’étais dans la tête de mon père. Mais je ne l’ai pas su tout de suite. Il avait découvert un souterrain et il l’a exploré. Il a vu des dessins et on voyait des Giquareux. Puis il a trouvé une bibliothèque et il a fait la connaissance avec une vieille dame. La bibliothèque serait celle de la vérité. Et la vieille femme a dit à mon père qu’il devait monter sur le trône après avoir trouvé un objet que je trouverai. Et pour trouver cette objet, il faut que je trouve une sphère. Voilà, tu sais tous.

- Récapitulons, déclara Arwyn. Tu dois trouver avec ta soeur, les créatures magiques et aussi trouver une sphère qui te permettra de trouver un objet dont tu ne sais rien et qui rétablira la paix et la vérité.

- Oui, approuva Victoire. Et je dois trouver ma soeur pour accomplir la prophétie et mon père pour qu'il monte sur le trône. Mais il faudrait que je sache si ils sont vivants.

L'adolescent siffla en signe de surprise.

- On a du pain sur la planche...

*****

Après le coucher du soleil, Victoire attendit qu’Arwyn dorme pour s’extraire de la cavité. Elle avancait doucement, se cachant dès qu’elle le pouvait. Elle allait se transformer quand une main posa sur son épaule. Elle fit volte-face et découvrit Arwyn.

- Qu’est-ce que tu fais là ? lui demanda-t-elle.

- Je te retourne la question.

La jeune élue baissa la tête en réponse. Il reprit :

- Tu veux entrer dans le palais, n’est ce pas ?

- Oui.

- Il y en a qui voudrait dormir ! s’exclama une voix.

Victoire sursauta et regarda le sol. Elle vit une fourmi.

- Excusez-moi. Nous partons tout de suite, lui répondit-elle.

- Mouais... Minute ! Vous êtes des humains ! Qu’est-ce que vous fichez là ?

- Oh oh...

- Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta Arwyn.

- On déguerpit le plus vite possible !

La jeune élue se leva et partit en courant, suivi de son ami. Heureusement pour eux, tous les habitants d’Hédénia dormaient et aucun ne vint les arrrêter. Ce n’est que lorsqu’ils arrivèrent non loin du palais qu’ils s’arrêtèrent, hors d’haleine. Une fois qu’il repris son souffle, Arwyn demanda :

- Comment fait-on pour entrer ?

« Comment lui dire que si il ne m’avait pas suivi, j’aurai eu plus de chances de m’en sortir ? »

- Aucune idée, finit-elle par lâcher.

L’adolescent regarda autour de lui et remarqua des lianes. Il en arracha une et déclara :

- Si on les utilise comme des cordes, ca peut marcher.

Comme la jeune élue le regardait étonné, il expliqua :

- Tu voles jusqu’à une fenêtre avec une liane assez longue et tu l’accroches pour que je puisse te suivre.

Victoire n'eut pas le coeur de refuser son idée pour continuer seule. Elle se changea en hibou et prit une liane. Elle prit son envol. Elle survola le palais et regarda à travers les fenêtres ouvertes pour voir si quelqu’un si trouvait déjà. La fenêtre de la bibliothèque était ouverte.

« Si on va dedans, on pourra aller aller dans le souterrain... Zut, j’avais oublié que la vieille dame avait reprit le livre ! Mais ça reste sûrement la meilleure possiblité. »

Elle s'approcha et se posa en douceur sur le rebord. La jeune élue reprit sa forme humaine. Elle se glissa dans la bibliothèque. Aussitôt, comme son père, l'odeur des parchemins l'apaisa. Elle prit une profonde inspiration avant de chercher un appui pour accrocher la liane. Elle vit un pilier et l’y attacha. Elle revint vers la fenêtre et fit signe à Arwyn pour qu'il monte. Il s'éxecuta.

Une fois qu’il l’eut rejoint, Victoire remonta la liane. Pendant ce temps, son ami s’était déjà faufiler entre les rayons. La jeune élue se renfrogna avant de le suivre. Elle le rejoigna, elle remarqua alors que certains rayons de la bibliothèque étaient vides.

- Regarde, lui intima Arwyn, il y a un livre sur la table de lecture.

Victoire fixa le livre mais il n’avait rien d’extraordinaire. Elle jeta un regard interrogatif à son ami.

- Regarde le titre du livre.

Elle lut le titre du livre et se figea de surprise. La guerre contre les Giquareu.

« Qu’est-ce qu’il fait là ? »

Elle se leva et rejoignt la table. Le livre était ouvert sur une page. À part quelques phrases, il n’y avait rien d’écrit. Arwyn la rejoignit et ils se regardèrent. La jeune élue tendit un doigt sur les phrases. Il lut :

- Dans le monde d’Événia, tous ont une place particulière et importante. Cette équilibre garantit la paix et l’harmonie à Événia. Il suffit qu’il soit brisé pour qu’Événia ne soit plus que l’ombre de soi. Et il s’est brisé. La destruction deviendra inévitable au bout d’un certain temps.

L’adolescent fronca les sourcils.

- On mémorise ca et on continue d’explorer le palais, lui ordonna son amie.

Il hocha la tête.

- Je mémorise les phrases.

Une fois chose faite, Arwyn demanda :

- Tu as une idée où chercher ta soeur ?

Victoire fit non de la tête. Ils entrouvrirent la porte de la bibliothèque et se glissèrent dans le couloir. Elle tourna à gauche et ils longèrent le couloir. Victoire frissonna. Les ombres changeaient de forme et chaque bruit se répercutait à travers le corridor. Tout cela rendait le palais inquiétant.

Deux bras l’attirèrent dans l’ombre d’un placard. Elle étouffa un cri de surprise et de terreur.

- Chut.

Victoire reconnut la voix d’Arwyn. Elle voulut lui demander des explications quand elle entendit un bruit métallique. Une autruche vêtue d’un plastron en métal passa près d’eux sans les voir. Ce n’est qu’après avoir disparu qu’Arwyn relâcha la jeune élue.

- Ca va ? lui chuchota-t-il.

Son amie était tellement crispée qu’el e ne put lui répondre. L’adolescent n’ajouta rien et l’aida à se relever.

Ils continuèrent de marcher en silence. Aucun des deux ne remarqua la silhouette venir à leur rencontre. Elle s’arrêta au milieu du couloir et attendit. Les deux amis s’immobilisèrent lorsqu’ils la virent.

- Suivez-moi, leur ordonna-t-elle.

Grâce à son pouvoir qui améliorait sa vue, Victoire reconnut la vieille dame. Elle se tourna vers son ami et lui murmura :

- C’est la vieille dame de ma vision.

Arwyn fit oui de la tête et ils la suivirent. Elle les guida avec assurance jusquà une grande porte en fer.

- Juste derrière, leur dit-elle avant de s’évnaouir dans la pénombre.

Ils sursautèrent.

- Tu sais ce qu’elle a voulu dire ?

- Non, répondit Victoire. Mais on le saura seulement en ouvrant cette porte.

- Il aura des soldats à coup sûr, objecta-t-il.

- On trouvera une manière de faire diversion.

L’adolescent soupira mais ne la contredit pas. Ensemble, ils entrouvrirent la porte et jetèrent un coup d’oeil à l’intérieur. Il n’y avait personne. Ils entrèrent prudemment. La pièce sentait le renfermé. Elle était composée d’un couloir au milieu et de chaque côté un petit espace pour chaque prisonnier. Ils avaient que de la paille et un seau d’eau. Les grilles paraissaient avoir un certain âge mais elles semblaient solides.

Les deux amis s’avancèrent en silence. Victoire jeta un coup d’oeil dans le premier cachot et vit un étrange blaireau à l’intérieur. Il avait le pelage gris-turquoise et des branchies sur le cou ainsi que des pattes palmées. Elle se rappela ce qu’avait dit Horace :

« Au tout début, d’anciens textes mentionnaient des animaux et des peuples comme des lutins, des gnomes, des nains, des fées, des elfes, des faunes, des centaures, mais aussi des animaux surnaturels commes des licornes, des pégases, des griffons, des dragons, des blaireaux-marins et des Giquareux. »

« C’est ça un blaireau-marin ? »

L’intéréssé dut se sentir observé car il releva la tête. La jeune élue constata qu'il avait les yeux rose pâle. Il brisa le silence en premier:

- Vous vous êtes aussi fait attrapée ?

- Non... Comment ça aussi ? Jaréa, vous avez vu Jaréa ?

- Qui est-ce ?

- Ma soeur.

- Je vois. Oui. Ils l’ont installé dans le fond. Et elle a passé un sale quart d’heure quand le roi est venu, lui avoua-t-il.

Victoire s’alarma :

- Qu’est-ce qu’il voulait ?

- Savoir si elle savait où se trouvait les créatures magiques. Et quand elle l’a accusée d’avoir fait disparaître ces parents, il l’a nié.

- D’accord. Merci pour toutes les infos.

Elle se leva mais le blaireau l’arrêta.

- J’ai une faveur à vous demander.

- Oui... Je vous écoute.

- Libérez votre soeur et libérez-nous ensuite. Nous sommes tous innocents.

- On fera diversion le temps que vous vous enfuyez, ajouta une voix.

La jeune élue se retourna. Un tamanoir l’observait.

- Promis.

Victoire prit une inspiration et dit à Arwyn :

- Elle est dans le fond de la prison.

- Pas vraiment, la coupa une voix. La prison s’étend sur encore une centaine de mètres. Vous n’êtes qu’au premier étage. Mais si ca vous rassure, votre sœur est dans cette étage.

Celui qui venait de parler était en réalité une chauve-souris. Devant le regard surpris de la jeune élue, elle continua :

- Je me suis retrouvée dans le dernière étage et vu que le roi avait trop de choses à faire, on m’a remonté il y a seulement une semaine.

Arwyn s’approcha de son amie :

- Il faut qu’on se magne.

Victoire acquiesa et elle se dirigea vers le bout de l’étage. Elle se figea. Sa sœur était bien là. Elle était couchée sur le dos. Ce qui alerta sa cadette, c’était qu’elle avait la respiration sifflante.

- Comment on fait pour ouvrir cette grille ?

Arwyn s’accroupit et examina la serrure.

- Tu ne peux pas te transformer et casser la grille ? lui demanda-t-il.

- Ca va alerter tout le palais.

- D’accord. Tu as une autre idée ? Sinon...

- Non, reconnut la jeune élue.

L’adolescent haussa les sourcils en réponse. Victoire se transforma en mouche et se faufila entre deux barreaux. Puis une fois à l’intérieur, elle reprit sa forme humaine et s’approcha de Jaréa.

- Jaréa ? lui chuchota-t-elle.

L’ainée ne réagit pas. Vicoire la secoua légèrement, sa sœur ne bougea toujours pas. Elle se tourna vers Arwyn.

- D’abord on la sort de là puis on voit ce qu’elle a.

Il s’écarta. La jeune élue réfléchit.

« Les barreaux doivent être durs sinon les prisonniers seraient déjà dehors... Mon pouvoir me permet-il de faire des recherches ? Si je veux un animal qui a une force incroyable et que je ne sais pas en quoi me transformer, est-ce que je peux trouver cette animal ? »

Avant qu’elle ait pu comprendre quoi que se soit, elle se transforma en une créature magique. Elle eut un moment d’hésiation et de surprise et se jeta de toutes ses forces sur la grille. Celle-ci ne résista pas. Le fracas des barreaux métalliques tombant par terre fit gémir Jaréa qui se recroquevilla.

Victoire enjamba les barreaux et libéra tous les prisonniers comme promis. Une fois tous le monde hors des cachots, Arwyn prit Jaréa et l’installa sur le dos de sa soeur-créature magique.

C’est à ce moment-là que la porte en fer s’ouvrit en grand.

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