Chapitre II

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Victoire se retrouva à chuter d'un arbre. Avant qu'elle ne puisse comprendre ce qui lui arrivait, elle atterit sur le sol. Elle entendit un craquement puis une grande douleur se propagea de son poignet gauche. Elle gémit.

Brusquement, un aboiement de colère lui fit ouvrir les yeux. Pitoucha se tenait devant un grand homme de la taille de son oncle à peu près. Il n'avait pas de cheveux et pas de barbe.

« Qu'est-ce qu'il tient dans ses mains? »

Il tenait une sorte bâton noir fin dirigé vers la chienne. Il bougea un peu son index et la détonation qui suivit endommagea les oreilles de Victoire. Elle remarqua pourtant que quelque chose s'était fiché dans la cuisse de Pitoucha. Une sorte de flèche blanche mais plus petite avec un bout rose. La chienne voulut se jeter sur l'homme mais ses pattes cédèrent brusquement.

- Non! cria Victoire.

Elle se releva tant bien que mal mais l'homme ne la regarda même pas. Il s'approcha du canidé gisant sur le sol et le prit par la peau du cou. Un grondement sourd monta de la gorge de la jeune fille. Il s'immobilisa. Il regarda la chienne et la jeta sans délicatesse sur une sorte de carrosse sans chevaux que Victoire n'avait pas remarquer jusqu'alors. Pitoucha atterit avec un bruit sourd. La jeune fille s'approcha, toute douleur oubliée. L'homme sembla prendre peur et courut vers son carrosse. Il ouvrit la portière et enclencha quelque chose puis démarra. Le carrosse émit un bruit et avança à une vitesse folle.

« Non! Il est en train d'enlever Pitoucha et maintenant il veut fuir? »

Victoire se transforma en guépard et poursuivit le carrosse. L'homme la vit et accéléra. Malgré les efforts qu'elle faisait, elle perdait inexorablement du terrain. Elle courait sur une surface dure qui lui faisait affreusement mal et aggravait l'état de son poignet.

Les guépards ne sont pas fait pour courir plus d'une minute. Victoire le savait. Elle se sentit défaillir pourtant elle continua. Elle accéléra. Son corps ne le supporta pas. Elle chuta et lancée à pleine vitesse, elle roula plusieurs fois sur elle-même, reprit sa forme humaine et s'écrasa sur le sol après avoir glisser sur une trentaine de mètres sur la surface dure. Elle perdit connaissance.

*****

La douleur de son corps était insupportable. Tout la brûlait. Elle avait déjà ressentit cette douleur, lorsque le Nakat l'avait piqué et que le poison s'était propagé en elle. Mais là, c'était pas seulement sa jambe qui avait était touché. C'était tout son corps.

Le cœur de Victoire frappait douloureusement dans sa poitrine. Elle s'obligea à inspirer et expirer profondément pour le calmer. Elle ouvrit alors les yeux. La blancheur immaculée de la pièce l'éblouit. Elle referma violemment ses yeux. Comme pour empirer son état, tous ses souvenirs déferlèrent en elle. Elle gémit. Les larmes se mirent à couler sur ses joues. Des doutes commencèrent à l'assaillir.

« Ai-je fait une erreur en revenant dans le monde des humains? À cause de moi, Pitoucha s'est fait enlevé et je ne sais même pas où elle se trouve. »

Un bruit de pas l'avertit. Elle releva la tête. Une jeune femme vêtue d'un uniforme blanc la regardait.

- Qu'est-ce qui se passe? lui demanda-t-elle.

Victoire se recroquevilla. Mais la douleur de son poignet la paralysa.

- Ne bouge pas. Tu t'es luxé le poignet. Tu as bien failli te casser le tibia. Sachant que tu t'étais pratiquement arraché la peau en glissant sur le béton. Tu as de la chance que les policiers t'aittrouvé aussi vite. Une demi-heure plus tard et on ne pouvait plus rien pour toi, continua-t-elle.

- Où suis-je? demanda Victoire d'une voix rauque.

- Tu es à l'hôpital de Colmar, l'informa l'infirmière.

« Hôpital? Qu’est ce que c’est ? »

La femme se pencha derrière le lit où était couchée Victoire et soudain, il s'avança. La jeune fille sursauta.

- Où m'emmenez-vous?

- Je t'emmène dans ta chambre.

Victoire s'obligea à respirer. L'infirmière poussa le lit hors de la salle où elle se trouvait jusque là. La jeune fille ferma les yeux. La lumière l'aveuglait. Pourtant, sa curiosité prit le dessus et elle les rouvrit pour observer ce qui se trouvait autour d'elle. Elles traversaient un long couloir blanc.

« Décidément, ils aiment bien le blanc... »

Sur chaque côté du couloir, il y avait des portes. Elles s'engouffrèrent dans l'une d'entre elles. Victoire ne comprit pas.

« C'est ça ma chambre? »

L'infirmière appuya sur un bouton et soudain la jeune fille sentit qu'elles montaient. Les portes s'ouvrirent toute seule, l'effrayant. L'infirmière poussa le lit et la fit pénétrer dans une chambre. Là encore, tout était blanc. La femme l'installa et lui recommanda:

- Le petit boitier avec le bouton, là te servira lorsque tu voudras avoir de l'aide. Vous appuyez simplement dessus. D'accord?

Victoire hocha la tête, incapable de parler tant tout était nouveau pour elle.

- Bien. Je vous souhaite bonne nuit.

L'infirmière partit. La jeune fille regarda le bouton puis laissa son regard parcourir la pièce où elle se trouvait. Finalement, le sommeil la gagna malgré son angoisse pour Pitoucha, ainsi que ses remords.

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