Chapitre IV

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Les journées étaient monotones pour Victoire. Personne avec qui discuter sauf les infirmières qui se relayaient pour vérifier les plaies et changer les pansements. Heureusement, le policier tint parole.

Victoire regardait le plafond lorsque la porte s'ouvrit. Elle se redressa et vit Axel pénétrer avec un adolescent. Le cœur de la jeune fille se mit à battre plus vite et plus fort sans qu’elle ne comprenne pourquoi.

- Bonjour, la salua le policier.

- Bonjour monsieur.

- Je te présente mon fils, Sébastien. Il a ton âge à peu près et je me suis dit que ça serait bien que tu puisses discuter avec d'autres personnes que des adultes.

L'adolescent jeta un regard noir à son père.

« Oulà. Des problèmes de famille... Comme si j'avais rien d'autre à supporter. »

Elle voulut s'asseoir et s'appuya sur son poignet. Elle gémit de douleur. Victoire s'obligea à respirer pour que la douleur s'atténue. Ensuite, elle se releva sans s'aider de son poignet.

- Tout va bien? voulut savoir Axel.

- Oui oui. Je me suis appuyé au mauvais endroit. Ca va mieux maintenant.

La jeune fille hésita.

« Dois-je appuyer sur le bouton ou pas ? »

C’est le policier qui réagit et appuya sur le bouton. Un infirmier vint la voir.

- Que ce passe-t-il?

- Je me suis fait mal au poignet, répondit Pitoucha.

- Vous devriez faire attention, ce n’est pas parce que vous guérissez vite que vous devez prendre des risques, la réprimanda-t-il.

L'infirmier enleva le bandage et vérifia que l'attelle n'avait pas bougé. Après quoi, il sortit.

« Dommage qu'il n'y ait pas de licorne dans ce monde. Elle aurait pu me guérir mon poignet ou au moins atténuer la douleur... »

- Sébastien, s'il te plaît. Au lieu de rester planté là, tu pourrais au moins dire bonjour, reprocha le policier à son fils.

- S'lut.

Axel jeta un regard lassé à Sébastien mais ne dit rien. Victoire ne savait plus ce qu'elle devait faire. Un malaise s'installa. Le policier finit par le rompre:

- J'ai discuté avec les infirmières qui s'occupent de toi. Elles m'ont dit que tu guéris vite et que tu pourras sortir dans quelques jours. Tes parents sont venus te voir?

- Ils ne sont pas venus et je pense qu'ils ignorent que je suis à l'hôpital, lui répondit-elle.

« Ou alors ils sont au courant mais ne peuvent pas venir me chercher vu qu’ils sont probablement prisonniers quelque part. »

- J'ignore comment on peut laisser son enfant comme ça sans le chercher. Bon... ta mémoire est revenue.

« Zut ! J'aurais faire attention. »

- Pas vraiment. Par contre, je sais que Pitoucha a été enlevé. Je pense que c'est pour ca que je me suis retrouvée sur la route.

- Et tu as été percuté par une voiture? demanda Sébastien.

- Euh...

« Une voiture? »

- Tu es amnésique? continua-t-il.

- Sébastien! lui reprocha son père.

Le cri fit du mal au oreille de Victoire. Depuis que son pouvoir coulait en elle, elle était très sensible au bruit, en particulier les aigus.

- Évitez de hurler s'il vous plait. Je ne lui en veux pas.

- Ce n'était pas poli de sa part.

- Certes. Mais autant me dire la vérité.

Sébastien s'assit sur une chaise et sortit un cahier de son sac. Axel soupira puis se tourna vers la jeune fille. Il lui posa des questions pour essayer d'en savoir plus malgré son amnésie. Victoire n'aimait pas mentir. Mais vu qu'elle ne souvenait presque plus de ses vrais parents, cela l'arrangea. Puis au bout d'un moment, il s'absenta.

La jeune fille regarda alors Sébastien. Il griffonnait dans son cahier.

« Il est trop mignon quand il se concentre. Pourquoi je pense ça ? »

- Mais qu'est-ce que c'est que cet exo pourri? cria-t-il, mécontent.

Il lanca le cahier à travers la pièce. Victoire grimaca.

« Il faut qu'ils arrêtent d'hurler comme ca... Je ne le supporterai pas, sinon. Je vais devenir sourde avant même de sortir de l'hôpital. »

L'adolescent releva la tête et croisa son regard. Les yeux de la jeune fille tombèrent alors sur le cahier qui était tombé non loin de son lit. Elle releva les couvertures et posa ses pieds nus sur le sol. Elle grimaça mais avança malgré tout. Après plusieurs jours enfermée sans bouger, cela lui faisait du bien. Elle réussit à ramasser le cahier et l'ouvrit. Elle tomba sur l'exercice qui avait fait buter le fils d'Axel.

- C'est pas prudent! lui dit Sébastien en s'approchant d'elle.

Victoire releva les yeux.

- Peut-être. N'empêche que rester coincé dans un lit sans bouger est très déprimant.

L'adolescent lui prit le cahier des mains. Juste à ce moment-là, le policier revint dans la chambre.

- Déjà debout?

La jeune fille haussa les épaules.

- Bon... j'ai téléphoné à mon officier. Il m'a dit que lorsque tu sortirais de l'hôpital, je devrai trouver un moyen pour te loger chez moi ou chez mes proches en attendant que l'on retrouve tes parents.

- Et Pitoucha?

- Je lui en ai parlé. Pour l'instant, la priorité est tes parents.

Victoire serra les poings.

« Ils n'ont aucune chance de retrouver mes parents. Si il ne cherche pas Pitoucha, il va falloir que je parte moi-même à sa recherche. »

- Désolée, ajouta-t-il.

Elle ouvrit la bouche pour répondre mais se ravisa. Cela ne servirait à rien qu'elle se justifie. Elle retourna dans le lit et se roula en boule. Personne ne pouvait la consoler. Elle n'avait pas sa soeur, ni Arwyn, ni ses autres amis qui la connaissaient et qui comptait sur elle.

Sébastien la regarda puis il partit avec son père.

« Pourquoi mon coeur m'a-t-il guidé dans le monde des humains? »

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