Chapitre VIII

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Victoire n'en pouvait plus de ne rien faire. De ne pas avancer. Elle appréciait ses amis mais elle devait retrouver Pitoucha et retourner à Événia. Ce n'est pas en allant à l'école qu'elle arriverait à trouver une réponse! Ce n’était pas expliquer dans les cours.

- Ca va? Tu sembles inquiète..., lui demanda Sébastien en s’approchant d’elle.

La jeune fille s’était installée sur le balcon. Elle regardait les quelques arbres de la rue se balancer au gré du vent tout en réfléchissant.

- Je... m'inquiète pour Pitoucha, finit-elle par répondre. Elle me manque et l'homme qui l'a enlevé n'avait certainement pas de bons projets pour elle... J’espère juste qu’elle n’est pas au main d’un des hommes qui ont fait du mal à Baghera. Je ne supporte pas cette idée.

- Je voudrais tellement te rassurer... mais à part te dire ça...

À ce moment-là, le téléphone de Sébasten sonna. Il regarda le message d'Angélique:

RDV devant le coll., le plus vite possible.

Victoire fronça les sourcils. L'adolescent était déjà debout et disait à son père:

- On a rendez-vous devant le collège.

- Qu'est-ce qui se passe?

L’adolescent haussa les épaules.

- Je ne sais pas mais ça à l’air important.

Ils mirent leurs chaussures et sortirent. Ils habitaient non loin du collège. Angélique et Kevin les attendaient déjà. L'adolescente vint vers eux:

- Victoire! Sébastien!

- Tout va bien? s'inquiéta la jeune fille en voyant les larmes de son amie.

- Oui et non.

- Comment ca?

- Non, parce que mon arrière grand-mère vient de mourir. Oui, parce que dans son testament, elle me lègue tous. Du coup, j'ai pensé que ca serait bien que vous veniez avec moi pour visiter la maison.

- Tu ne la jamais vu?

- De quoi? Mon arrière grand-mère?

- Non. La maison.

- Elle était très secrète. Personne dans ma famille ne la ne serait-ce qu’aperçue.

La mère d’Angélique les attendait dans leur voiture. Victoire détestait les moyens de transports mais entra tout de même dedans. Elle les conduisit pendant environ une demi-heure jusqu’à ladite maison. La jeune fille remarqua qu’elles se trouvaient en montagne, entourée de forêt.

« Coincidence ? »

La maison était grande, à telle point que Victoire se demanda comment une dame très âgée avait pu s’en occuper toute seule. La maison était composée de deux bâtiments. Le premier était composé de plusieurs étages, avec des volets bleus et un toit en ardoise. Le deuxième était plus rustique : la porte était plus grande sans peinture, il y avait de simples vitres sans encadrement, plusieurs étages et un toit en ardoise mais qui semblait déjà vieillir. Plusieurs tuiles étaient déjà tombés et d’autres menaçaient de les suivre. La mère d’Angélique donna un trousseau de clés à sa fille et leur dit :

- Je reviens vous chercher vers midi. Je peux compter sur vous pour ne pas faire de bêtises ?

- Maman !

Une fois partie, le quatuor ouvrit la porte du premier bâtiment et s’engouffra à l’intérieur. Victoire monta directement au deuxième étage. Elle remarqua qu’il n’y avait que des escaliers. Elle ouvrit la premiÈre porte qu’elle vit et découvrit une biliothèque.

« Elle ressemble un peu à celle d’Événia. »

Les étagères étaient contre les murs et remplies à craquer de livres. Au milieu de la pièce se trouvait une chaise ainsi qu’une table. Sur celle-ci reposait un livre poussiéreux d’une couverture verte. Sans vraiment comprendre pourquoi, Victoire l’ouvrit et commença à lire.

Cher journal,

Cela fait plusieurs semaines que j‘hésite à écrire mais ma famille m’y a pour ainsi dire obligé. Peut-être qu’écrire ce que j’ai vécu allègera le fardeau qui pèse sur mes épaules.

Victoire feuilleta les pages. L’arrière grand-mère d’Angélique racontait toute sa vie. Soudain, la jeune fille remarqua un dessin. Pas n’importe lequel. Aussitôt elle lut le paragraphe :

J’ai trouvé un magnifique chien que j’ai décidé d’adopter. Il est adorable et pas comme les autres. Il me rappelle celui qui m’a sauvé, il a exactement le même tatouage à l’oreille gauche. C’est comme si il revenait d’entre les morts. Pour moi en tout cas.

Le tatouage est un assemblage de différents éléments qui forment un rond : une plume, une aile et une patte (de libellulue, de mouche ?) une écaille, une branchie, une nageoire, quelques crins et une griffe.

Quand on y pense, c’est comme si on avait décidé de prendre une caractéristique commune de certains animaux pour les mettre ensemble. La plume pour les oiseaux ; l’aile et la patte pour les insectes ; l’écaille pour les serpents par exemple ; la branchie pour les poissons ; la nageoire pour les animaux marins n’ayant pas d’écailles (dauphins, baleines, requins...), les crins pour les animaux terrestres herbivores (chevaux, chèvres...) et les griffes pour les animaux carnivores ou ominvore (félinss, canidés ours...).

Victoire fronça les sourcils. L’histoire ensuite n’avait plus vraiment de rapport avec le symbole d’Événia. Elle parcourut les pages rapidement en espérant trouver d’autres informations.

J’ai décidé d’ouvrir un refuge pour les animaux. C’est mon chien qui m’a poussé a le faire. Il a pris des bâtons et a délimité un espace. Il a pris un seau rempli d’éau et sa gamelle et a posé le tout dans le rectangle délimité par terre.

« Voilà à quoi sert le bâtiment à côté! C’est un ancien refuge qu'elle a arrêté à cause de sa vieillesse. »

Après avoir fait ca, il a aboyé. Ca m’a fait un choc. J’ai cru l’avoir comprit! Il m’appelait!

J’ai beau croire qu’il est très intelligent, qu’il sache parler par contre... Je suis sortie et je l’ai vu en train de m’attendre. Il m’a parlé ensuite. Parler du refuge que je devais créer. Parler du monde d’où il vient : Événia.

« L’événien est donc une langue que l’on peut très bien parler dans le monde des humains... »

J’ai cru que je rêvais. Mais j’ai fait ce qu’il m’avait dit de faire. J’ai ouvert un refuge. M’occuper m’a fait du bien. Avec mes activités, je ne pensais plus au passé, j’allais de l’avant.

Mon chien se nommait Hour. J’ai mis de l’argent en lieu sûr, Hour m’a dit qu’il servirait à, je cite : « Une fille aux yeux de forêt et aux cheveux d’ébène ».

Victoire fronça à nouveau les sourcils. C’était un bout de la prophétie ! Et la fille c’était elle. Si elle comprenait bien... La jeune fille reprit sa lecture :

Pour le trouver, il faudra chercher. Où? Je ne vous le dirai pas. Au cas où la personne qui lit ce journal soit mal intentionnée. Toutefois, tu (lecteur) pourras le deviner très facilement.

La jeune fille interrompit sa lecture. Elle revint à la page avec le symbole d’Événia et le regarda atttentivement. Elle n’avait pas vu de chiens avec ce symbole dans l’oreille.

Sébastien vint la voir. Elle ne le vit pas arriver. L’adolescent se pencha par-dessus son épaule et regarda le symbole à son tour.

- Il te rappelle quelque chose ? lui demanda-t-il.

Victoire sursauta. Elle n’avait plus vraiment envie de mentir.

- Oui... J’ai lu quelques passages. Le deuxième bâtiment est un ancien refuge. Et elle parle d’argent caché. Et je pense savoir où le trouver.

Elle ferma le livre et emmena son ami dehors.

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