Chapitre I
Victoire fixa le plafond de Hoffllin. Arwyn avait disparu pendant qu'elle était en mission. Il était fort probable qu’il ait été enlevé, car il ne serait jamais parti comme ça, sans prévenir.
« Comment est-ce que c'est possible ? »
Il lui manquait énomément. Elle le considérait comme son grand frère. Elle refoula ses larmes. Jaréa vint la voir et lui passa son bras autour de l'épaule.
- Victoire?
- Hm?
- J'ai réfléchi. Malgré l'absence d'Arwyn, il faut absolument accomplir la prophétie et retrouver nos parents. C'est l'objectif que l'on s'était fixé. Tu t'en souviens?
Pas de réponse.
- Victoire...
- Je t'ai écouté, tu sais.
La cadette se leva.
- Où vas-tu? demanda sa soeur.
- Voir Arsèce.
- Pourquoi?
- Pour lui poser quelques questions.
- Quels questions?
« Est-ce que je devrais lui révéler le marché que j'ai passé avec Arsèce? »
- Tu me caches quelque chose..., lui fit remarquer Jaréa. Crache le morceau.
- On n'a pas de temps à perdre. Tu comprendras si tu veux venir.
- Je déteste les cachoteries.
Elles sortirent de Hofflin et marchèrent jusqu'à une grotte. Un bruissement d'ailes retentit de l'intérieur et Arsèce sortit de sa "demeure". Il posa ses yeux noirs sur les deux élues devant lui. Il prit la parole en premier:
- Tu es donc revenu..., dit-il à l'adresse de Victoire. As-tu trouvé des réponses dans l'autre monde? Ou tes parents?
- Non. Et heureusement, car sinon, j'aurais eu de fortes chances de trouver des ossements. La comète a accéléré le temps.
- Je m'y attendais.
Jaréa fronca les sourcils.
- Pourquoi n'avoir rien dit alors? Ca lui aurait évité de risquer sa vie.
- Elle devait commencer à chercher elle-même des réponses.
Le Giquareu se tourna vers Victoire.
- Lui as-tu parlé de notre compromis?
- Non.
- Quel compromis? les interrompit l'ainée.
- J'avais quelques questions à te poser. Premièrement, pourquoi s'être adressé à moi? Seulement à moi? continua la cadette.
- Seule toi parviendra à trouver et à utiliser la sphère.
- Pourquoi? s'étonna Victoire.
- Je n'en sais rien.
- Où se trouve mes parents? Je sais que tu sais quelque chose.
- Ils se trouvent dans un endroit inaccessible de tous le monde.
- Où? s'exclamèrent les deux soeurs.
Arsèce darda sa langue vers elle.
- Je l'ignore. Je sens leur présence mais ils sont inaccessibles. Inutile de me demander de décrypter la prophétie. Seuls les pégases ont le pouvoir de voir le futur, le présent et le passé. Et donc, de prophétiser.
« Voir le passé? C'est pour ca que j'ai eu une vision de mon père? »
Victoire soupira puis déclara:
- Nous voulons partir à la recherche des Giquareux et de nos parents. Il faudrait que tu nous accompagnes.
- Sais-tu au moins où chercher? voulut savoir Arsèce.
- Non. Mais si tu as un conseil...
- La bibliothèque du palais. Tous les écrits des animaux se trouvent à cet endroit là.
Les deux soeurs se regardèrent. Juste avant qu'elles ne partent, le Giquareu leur dit:
- Vous viendrez me voir quand vous aurez trouvé quelque chose. Ou pas.
Victoire garda ses commentaires pour elle.
« Sait-il déjà ce qu'on trouvera? Ou sait-il que nous ne trouverons rien? »
*****
Jaréa et Victoire passèrent l’après-midi à fouiller la bibliothèque. La cadette n’avait jamais fait beaucoup attention à celle-ci et se rendait compte de son immensité et des trésors cachés.
Heureusement, tous les livres avaient été classés. Elles avaient fouillé la section cartographie. Victoire n’avait jamais vu autant de livres. La bibliothèque que Nathalie et Pierre avaient, n’était absolument pas la même. Elle avait cherché le livre La Guerre contre les Giquareux mais ne l’avait pas trouvé. La devin Léya l’avait sûrement repris.
Jaréa vint la trouver :
- Regarde Victoire.
Elle lui montra un livre ancien. Un dessin représentait l’étendue d’une forêt et au loin, on voyait un volcan fumant.
- Qu’est-ce que ca signifie ?
- C’est un mythe. Assez bizzarre si tu veux mon avis.
- Lis-le moi, la supplia sa cadette.
- On perd notre temps.
- Tu n’avais pas à me montrer cette image et me parler de mythe. En plus, ça me permettra de m’enrichir sur la culture et les légendes d’Événia !
- Tu ne t’es pas assez enrichie avec tous les livres que tu as lu ?
- Non, jamais assez. J’ai lu le petit âne et un tas d’autres mythes et contes. Allez !
- Je n’ai jamais le dernier mot avec toi, c’est pas possible..., soupira l’ainée.
- Je peux être très patiente quand je veux.
Jaréa inspira profondément et commença à lire.
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