Pour maman
Une minute de lecture
Je vis, ces temps derniers, comme en état d'ugence,
Il me faut faire effort pour marcher toujours droit,
Ne pas noyer mon temps au désert de l'absence
Et dévider encor mes jours pas après pas.
Je n'aurai plus ta voix à l'oreille le soir,
Tu ne m'enverras plus de lettre aux mots tremblés ;
Je ne t'offrirai plus sans m'en apercevoir
Ce tas de petits riens par moi ressemelés.
Je n'aurai plus, c'est sûr, de nouvelle à te dire...
Tu sauras tout, je sais, et bien plus, avant moi.
Mais je ne verrai plus la fleur de ton sourire
Eclore simplement, s'épanouir tout bas.
Nous parlerons la nuit lorsque la lampe éteinte
Fera briller tes yeux dans le fond de mon cœur :
Nos mots silencieux n'auront aucune feinte,
À leur souffle ingénu je sécherai mes pleurs.
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