Le bal

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Ah putain !

Désolé pour cette entrée en matière un peu brusque, mais je sors d'une séance de relaxation très lubrique, et un puissant geyser vient d'innonder mes doigts et toute la baignoire. Et c'est en repensant à ce Rudy que l'excitation m'est montée à la tête, et que je me suis laissé encore une fois allé. Il était dix-neuf heures quand j'ai commencé mon affaire en me préparant pour ce soir, puisque le blond doit me rendre visite. Me voyant dur, je ne pouvais plus résister à l'idée de satisfaire mon corps, et c'est en pensant à ce fantôme bien mystérieux, que mes va-et-viens ont rythmé mes pensées. Je mesure un mètre-quatre-vingt-huit, et mes jambes sont suffisamment grandes pour que je me mette à me placer de part et d'autre de la baignoire et m'asseoir sur les rebords. J'avais les cuisses extrêmement écartées, presque comme un grand écart, et l'avantage de cette position était que ma cave intime était sollicitée de plus belle. Je la sentais s'étirer, très sensible, offerte et vulnérable, comme prête à recevoir, et je souhaitais ardemment qu'on perce ses mystères. Une fois mon plaisir expulsé, je pouvais enfin retrouver l'état normal de ma condition mentale.

Il est vingt-trois heures, et Rudy se manifeste enfin ! Je lui fais part de mon impatience, mais il me calme d'un ton sec. Monsieur n'aime pas les grandes gueules à ce que je vois. Il m'annonce qu'il y aura du monde ce soir, beaucoup d'invités venus des quatre coins de la région pour danser lors d'un bal somptueux. Alors, je veux bien que la demeure soit grande, mais de là à ce que cela soit somptueux, il ne faut peut-être pas exagérer. Qu'avais-je pensé ? Je plonge instantanément dans une autre dimension, et bien que je me retrouve dans la même demeure, cette dernière se retrouve complètement changée.

 — Bienvenue en 1889 cher Yohann, est-ce que vous trouvez cela à votre goût ?

 — Oh ça oui ! Dis-je stupéfait.

Je vois alors une multitude d'invités se presser dans le salon de réception, mais aussi dans la salle à manger, et à vrai dire dans toutes les pièces du rez-de-chaussée. Ils sont tous morts, ou du moins, ils le seront à nouveau une fois ma transe terminée. Rudy a gardé sa même tenue, alors que moi j'ai fait un effort pour mettre une chemise bordeau délicieuse qui affine ma taille, et un pantalon noir superbe. J'ai les fesses plus galbées que jamais, et tous les invités le remarquent. Je me sens à ma place.

 — Puis-je vous inviter à danser ? Me suggère-t-il.

J'accepte. Je ne sais pas danser, je me trouve ridicule, mais après tout, nous sommes en 1889, tout ce que je fais ici n'importe peu. Il me prend par la taille, je frissonne, et me laisse guider par ce fantôme si réel. Je sens pour la première fois ses mains, son corps, son souffle près de moi. Ses yeux m'hypnotisent, ils m'engouffrent dans une dimension dans laquelle je ne maîtrise plus grand chose.

 — Puis-je vous faire une confidence cher Yohann ? J'éprouve pour vous quelques sentiments contrariés, que j'ai du mal à réfréner. Vous êtes si différent de ce que j'ai pu connaître avant, si libre. J'avoue que vos talents manuels ne sont pas passés inaperçus, et que votre corps est aussi sublime que l'est votre visage.

 — Oh... Merci... Vous n'êtes pas mal non plus.

Dieu que je veux me gifler, Rudy me fait une déclaration digne de son titre, et moi je lui répond comme un vulgaire adolescent devant sa première conquête. Mais cela n'a pas l'air de le déranger plus que ça, puis que sans prévenir, le voilà qu'il apose ses lèvres contre les miennes. Elles sont d'une douceur céleste, et sa langue ne tarde pas à venir chatouiller la mienne. Déjà adepte du french kiss au XIXe siècle à ce que je vois. Son nez frôle à plusieurs reprises le mien qui expire de longs soupirs. Mes yeux sont clos, je le sens plus réel que jamais. Le bruit de la musique s'est estompé, les rires des convives se sont engloutis. J'ouvre à nouveau mes paupières, je suis seul avec Rudy dans ma chambre.

Sans qu'il m'y invite, je déboutonne ma chemise en bombant le torse qu'il semble apprécier. Je me retourne, et dans un effeuillage parfait lui dévoile mes attributs arrières. Rudy retire alors son dernier rempart de pudeur, dévoilant un corps spectrale comme je n'en avais jamais vu. Il est terriblement pâle, mais d'une musculature incroyable. Son artillerie est elle-aussi de sortie, et malgré son teint cadavéreux, elle est magnifiquement sculptée. Je m'asseoie sur le rebord du lit, il s'approche. Ma main sert l'édifice raide, il est très froid, et pourtant j'ai l'impression d'avoir en face de moi un brasier. Je lui démontre alors mes talents oraux hors pairs, le goût est étrange, comme si je suçais une statue d'argile. Ma bouche semble lui convenir. Je passe son mât le long de mes joues, le caresse du bout du nez, où mes narines s'impreignent de son odeur si particulière, n'évoquant en rien quelque chose de connu.

Il m'ordonne alors de monter sur le lit, dos à lui. J'attends ce moment depuis si longtemps. Je lui offre sans crainte ma lune. Ses mains glaciales saisissent mes hanches brûlantes, il n'a pas besoin de viser, de trouver la bonne posture. Un simple coup de rein suffit à perforer ma cavité pour y planter le drapeau de sa virilité. Je sens un feu ardent consummer mes entrailles, je me surprends à couiner lors d'un passage un peu plus profond. Je ne sais pas si j'ai du plaisir ou si j'éprouve de la souffrance, jamais ce chemin n'avait été emprunté. Il me retourne sur le dos, écarte mes cuisses et fasciné, je le regarde retourner dans mon intimité, ouvrant les portes de mon temple avec une facilité déconcertante. Il travaille ma chaire, tandis que je couine, en essayant parfois d'être un peu plus virile. Mais je ne contrôle rien, et encore moins ma propre impudeur qui crache son plaisir contre mon ventre qu'elle frappe au rythme de ses va-et-viens. Il ne tarde pas à déverser sa lave au plus profond de mon être. Je hurle de plaisir, tandis qu'il vient déposer un baiser ardent.

Je finis par m'endormir, bercé par ses caresses, avant de me réveiller à nouveau seul.

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