Chants
Première
Une main sur le compteur
Une autre dans la poche
Tu retardes la détente
Tu gères l’avenir de tes spasmes
Exagères tes transports
Minimises tes émois
Espères qu’elle agonise
Dans cette chambre louée
Les amours de litière
Pour voyageurs inquiet
Tassés dans l’ascenseur
Filant vers les néons
Pour un seul mot doux
Sur la carte du menu
Sanglots longs de ces glandes
Frémissantes sous le masque
Je me vide banal
Et reprends l’étendard
Si peu repu de ce festin
À la stricte gène admise
Dis merci la putain
Qui déjà se rhabille
Et attend sa prochaine
Solitude promise
Pour une poignée de fric
Plus froide que les mains
Qui attendent épuisées
Pour une poignée de mains
Clandestinement facturée
Va au grand frisson
Tremblant et suppliant
Si propre et bien lavé
Avant que ne se ferme
La porte du motel
Je contemple le vide
Des rues infectes et froides
Où s’étendent les pas
Inutiles et perdus
De fantômes qui se lassent
De cette fuite sur place
Annotations
Versions