Chapitre 1 - 3

2 minutes de lecture

Sept heures du matin. Donatien émergeait avec peine de sa nuit. Non pas qu’il était un couche-tard déraisonnable ou sujet à de l’insomnie, il n’était simplement pas du matin. Surtout un dimanche, jour consacré au repos et à la grasse matinée d’ordinaire, mais une des traditions de la faculté en avait décidé autrement. Elle remonte à la naissance de l’institution il y a huit cents ans. Souvent sujet à des tentatives de raids, les citadins de Broix profitaient de la trêve de Dieu pour organiser divers événements sans crainte d’attaque de seigneurs voisins, envieux de la prospérité et de l’indépendance de la cité. L’accueil de nouveaux étudiants dans la vieille université ne faisait pas exception. L’anecdote demeurait peu connue parmi le grand public, ce qui arrangeait bien les membres des hautes instances du campus les plus zélés et conservateurs. Si cela se savait, tout le monde souhaiterait l’abolition de cette tradition totalement obsolète. Avec certainement Donatien en tête de cortège.

Pour en revenir à lui, il chassait lentement le brouillard embrumant son esprit et se mit à manger, seul. Il ne finit par croiser quelqu’un qu’à la fin de son petit repas. Il s’agissait de son premier véritable ami, Benoît. Cependant, ce prénom n’était que peu usité, à la faveur d’un « Ben » plus court et sympathique. Tout le monde le désignait ainsi au bout de quelques jours à le côtoyer, du fait d’une bonhommie naturelle décelable sans même qu’il n’ait à prononcer le moindre mot. Ben dépassait à peine le mètre soixante-cinq mais possédait une solide constitution. Une force tranquille et bienveillante se dégageait de ce petit jeune homme un peu rond, lui permettant d’attirer les gens à lui et de facilement s’entendre avec eux. Malheureusement, sa nature généreuse et pacifique lui avait également valu de subir des attaques de jeune adolescent en mal d’estime d’eux même ou souhaitant impressionner leur amoureuse. Détestant par-dessus tous les conflits, il ne répondait que rarement, estimant que la plupart des injures à son égard ne méritaient pas la moindre considération. Cela appartenait au passé désormais. Ses camarades, gagnant en maturité, finirent par respecter voire admirer ce bon garçon passionné de cinéma. Malgré sa popularité, Ben restait proche de Donatien depuis le collège. Tous deux partageaient la même douloureuse expérience d’être désigné comme un marginal, un « pas comme les autres ». Dodo aurait aimé discuter avec son ami de ce jour si spécial, mais le temps lui manquait. Il filait vers la salle de bain, promettant à Ben de se retrouver ce midi dans le campus.

Comme tout jour d’importance, Donatien accordait un peu plus d’attention à son apparence. Rien de bien renversant, cela consistait simplement à une augmentation de cinq minutes de son temps habituel de toilette matinale. Il n’appréciait pas « perdre du temps » pour des détails qu’il estimait futiles. Une fois sa préparation achevée, il retourna une dernière fois dans sa chambre encore en chantier pour récupérer ses affaires avant de saluer Ben et quitter la coloc, en route vers le lieu de toutes ses aspirations.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Duncan ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0