Le recommencement

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4 Le recommencement

Allons-y, prête à retourner dans le passé ?

Oui alors !

Attention qu’il n’y a que vous qui savez que l’histoire recommence, ne vous vendez pas qu’ils ne vous prennent pas pour une folle.

Nous reprenons donc le récit de l’histoire tel qu’écrit :

Le comte prit la parole : « nous désirons partir, monsieur »

-Non

-Oserais-je vous demander la cause de ce refus ?

-Parce que che ne feux pas.

-Je vous ferais respectueusement observer, monsieur, que votre général en chef nous a délivré une permission de départ pour gagner Dieppe; et je ne pense pas, que nous ayons rien fait pour mériter vos rigueurs.

-Che ne feux pas…foilà tout…Fous poufez tescentre.

S’étant inclinés tous les trois ils se retirèrent.

L’après-midi fut lamentable. On ne comprenait rien à ce caprice d’allemand ; et les idées les plus singulières troublaient les têtes. Tout le monde se tenait dans la cuisine, et on discutait sans fin, imaginant des choses invraisemblables. On voulait peut-être les garder en otage-mais dans quel but ? -ou les emmener prisonniers ? ou, plutôt, leur demander une rançon considérable ? A cette pensée une panique les affola. Les plus riches étaient les plus épouvantés, se voyant déjà contraints, pour racheter leur vie, de verser des sacs pleins d’or entre les mains de ce soldat insolent. Ils se creusaient la cervelle pour découvrir des mensonges acceptables, dissimuler leurs richesses, se faire passer pour pauvres, très pauvres. Loiseau enleva sa chaine de montre et la cacha dans sa poche. La nuit qui tombait augmenta les appréhensions. La lampe fut allumée, et Mme Loiseau proposa une partie de trente et un. Ce serait une distraction. On accepta. Cornudet lui-même, ayant éteint sa pipe par politesse, y prit part.

Le comte battit les cartes, donna, Boule de Suif avait un trente-et-un d’emblée ; et bientôt l’intérêt de la partie apaisa la crainte qui hantait les esprits. Mais Cornudet s’aperçu que le ménage Loiseau s’entendait pour tricher.

Comme on allait se mettre à table, M.Follenvie reparu et de sa voix graillonnante, il prononça : - L’officier prussien fait demander à Mlle Elisabeth Rousset si elle n’a pas encore changé d’avis.

Boule de Suif resta debout toute pâle, puis devenue subitement cramoisie, elle se remémora ce que le génie lui avait dit !

- Bien j’arrive dit-elle d’une telle intensité, qu’elle en fit sursauter tout le monde.

- Conduisez-moi à votre officier !

Toutes les personnes présentent, restent étonnées de cette réponse rapide et décidée. Mlle Rousset était encore plus belle et plus apprêtée que la première fois, les deux bombes qu’elle transportait étaient prêtes à jaillir hors de leur étui qui était trop juste pour contenir tout le matériel. A chaque mouvement on s’attendait à voir sortir la pointe du bord rose qui apparaissait de chaque côté de son torse bombé.

Arrivé devant l’officier, elle lui dit :

- J’ai quelque chose à vous demander et si vous êtes d’accord, cela me tient tellement à cœur que vous pourrez faire ce que vous voulez de moi et je donnerai toute mon expérience pour vous satisfaire au mieux mais je ne veux pas assumer cela toute seule. Vous avez d’autres personnes autour de vous à qui cela ferai plaisir de s’amuser un peu je suppose.

- Vous voulez dire que si je fais ce que vous demandez vous serez toute à moi pendant une journée complète et volontairement ?

- Oui mais il faut que toutes les conditions soient remplies !

- He bien pas de soucis, demandez-moi ce que vous voulez, qui faut-il tuer ?

- Oh il ne faudra sans doute pas aller jusque-là, j’ai mon idée. Je voudrais que chacune des personnes m’accompagnant subisse la même chose que vous voulez me faire subir !

- Mais Madame, je ne vous veux pas de mal !

- D’accord, vous ne leurs faites pas de mal, vous les violez juste comme moi !

- Je n’allais pas vous violer !

- A partir du moment ou moi je ne suis pas d’accord ou que cela est imposé, je considère que c’est du viol je dirais même mieux, c’est du viol.

- De toute façon, vous poserez la question à mes compagnons quand vous leur demanderez de venir.

- D’accord sur le principe mais comment allons-nous faire ?

- Vous demandez à vos hommes de faire le travail et moi je regarde cachée avec vous, nous apprendrons ainsi à nous connaitre et ensuite nous ferons ce que vous voulez avec mon consentement et là ce ne sera plus du viol.

- Oui, d’accord, par qui commençons-nous ?

- Qui vous voulez du moment qu’ils y passent tous gaiement. Et s’il vous plait, ne trainez pas, il nous reste de la route…

- J’ai une idée qui va sans doute vous plaire, nous commencerons dès ce soir, mais dites à vos compagnons que nous avons trouvé un arrangement et que nous reprendrons bientôt la route. Et pour montrer que je suis de bonne humeur, dites-leur que nous faisons la fête tous ensemble ce soir.

- Dites aussi à Monsieur Follenville de me rejoindre au plus vite.

- A ce soir Mademoiselle, je suis impatient d’y être et de voir comment vous comptez vous y prendre dit l’officier en regardant avec insistance les deux bombes prêtent à exploser. Ses rondeurs, sa fraicheur appétissante et sa jeunesse rendent fou son interlocuteur. Retournant ses grands yeux noirs sur l’officier avec un sourire d’ange, elle lui répondit, moi aussi Monsieur l’officier !

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